« I'M SEXY AND I KNOW IT ! » Criai-je de toutes mes forces dans mon appartement, tout en dansant sur le rythme entraînant de LMFAO. Je les avais vus en concert quelques jours plus tôt, et depuis, je ne pouvais m'enlever cette chanson de la tête. Toute la journée, alors que je jouais à des jeux éducatifs avec des enfants atteints de dysphasie, je fredonnais cette chanson doucement, à peine audible. Il fallait quand même que je garde un certain sérieux mais putain, j'adore ce duo. Bref, vous n'aurez pas de mal à imaginer qu'en arrivant chez moi à dix-sept heures, j'avais mis le son de la radio au plafond pour écouter mon CD tout en faisant à manger. Pour être plus confortable alors que je mangeais devant la télévision, j'avais même enfilé une paire de caleçon féminin et je ne portais qu'une camisole noire sans soutien-gorge. Chez moi, le soir, je me fichais de ce que j'avais l'air. D'ailleurs, je décidai de remettre ma chanson fétiche et de m'entraîner un peu sur mon ab king pro - vous savez, cette machine pour se faire des abdominaux dont les publicités mauvaises passent sans cesse à la télévision. La machine, orientée vers la porte d'entrée, offrait une superbe vue sur mes jambes écartées et mon entre-jambe caché par mes caleçons seulement. Ce n'était pas comme si quelqu'un allait venir cogner chez moi à vingt-deux heures. Non, en effet, personne ne cogna. Mais quelqu'un entra. Ce ne fut que lorsque je me relevai le corps entier lors de mon septième redressement de ma troisième série de redressements que je remarquai Paxton qui était planté là, l'air interrogateur, en me regardant bêtement. Je criai. « MAIS QU'EST-CE QUE TU FOUS LÀ ? QU'EST-CE QUE TU REGARDES ? » Je me levai rapidement et tirai mes caleçons vers le bas puisqu'ils étaient coincés dans ma craque de fesses. J'avais tellement, mais tellement honte. Et pourtant, ce n'était que Paxton, quoi. Mon meilleur ami. Mais en même temps ; un meilleur ami tellement canon et parfait.

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i'm sexy and i know it

Et voilà, encore fichu dehors par mon meilleur ami ! Quel enfoiré ! Me virer de l'appart' parce qu'il a invité une nana à dîner et plus si affinités, et qu'il "ne veut pas être dérangé". Puis franchement, quelle importance qu'elle s'appelle Francesca, qu'elle soit suédoise et qu'elle vienne à Montsimpa pour des vacances ? C'est chez moi, quand même. Mais bon, c'était soit ça, soit assister en direct live à leur partie de jambes en l'air toute la nuit avec gémissements en fond sonore dans ma chambre. Impossible pour moi de tolérer ça. Je n'avais pas d'autre choix que de me rendre chez ma meilleure amie, qui habitait quelques rues plus loin. Déjà parce que c'était la seule personne qui pouvait me prendre chez elle à 22h, mais surtout parce que je ne pouvais pas vraiment aller loin sans voiture, ayant laissé la mienne à Springfield. Me voilà donc dehors en pleine nuit, seul, les mains dans les poches de mon sweat à capuche et la mine fatiguée. J'avais pratiquement rien foutu de la journée et j'étais crevé. Allez comprendre. Une bonne vingtaine de minutes plus tard, je débarquais devant chez Billie, et sorti le doubles de ses clés de la poche de mon jean. Lorsque j'ouvris la porte, je retrouvais ma meilleure ami en position jambes écartées, allongée sur une espèce de machine. C'était hyper gênant de la voir dans cette position, et même si je la connaissais par coeur, vraiment par coeur, j'essayais de détournais mon regard de cette vue. En plus, elle ne portait quasi rien. « Euh... » C'est à ce moment là qu'elle se redressa et lorsqu'elle me vit, elle prit immédiatement une teinte rouge pivoine et se leva de la machine. « MAIS QU'EST-CE QUE TU FOUS LÀ ? QU'EST-CE QUE TU REGARDES ? » Ok, elle était furax contre moi. Ok, je le méritais pour être venu sans prévenir. Je fermais la porte d'entrée derrière moi et me contentais de sourire bêtement. « Désolé de te déranger en plein dans tes... exercices d'abdos si j'ai bien compris, mais on m'a foutu dehors pour la nuit et je n'avais nulle part où aller. Allez, ais pitié de moi Billie, et laisse-moi dormir ici. Tu sais que je déteste m'imposer, mais là, t'as pas vraiment le choix en fait. Merci, je t'aime.» Sans attendre sa réponse, je retirais mon sweat et le posais sur le porte-manteaux, avant de m'écrouler sur le canapé. Je devais avoir l'air d'un vieux papy, mais je me sentais vraiment chez moi dans cet appartement. Billie s'installa à mes côtés et je pris sa main dans la mienne. « Très sympa ta tenue. J'aurais préféré plus court, mais bon... » Je me mis à rire, tout seul, et me calais sur le canapé, en mode fatigué.

« Euh... » Ce son, je l'avais à peine entendu et ce n'était pas lui qui m'avait incité à relever la tête. Non, c'était bien à cause de mes redressements assis pour endurcir mes abdominaux que je l'avais remarqué. Si ma tête avait été enlignée vers le mur ou la fenêtre, je n'aurais probablement jamais remarqué Paxton. Il était planté là, comme un imbécile, la bouche entrouverte et les sourcils haussés. Vous comprendrez donc que oui, je me mis à lui hurler dessus. Il ferma enfin la porte derrière lui, empêchant ainsi mon voisin de m'entendre péter une crise sur mon meilleur ami. Tout ce qu'il trouva à faire, c'est de sourire bêtement. Et d'en rajouter une couche avec son commentaire. « Désolé de te déranger en plein dans tes... exercices d'abdos si j'ai bien compris, mais on m'a foutu dehors pour la nuit et je n'avais nulle part où aller. Allez, ais pitié de moi Billie, et laisse-moi dormir ici. Tu sais que je déteste m'imposer, mais là, t'as pas vraiment le choix en fait. Merci, je t'aime.» Je levai les bras vers le ciel comme si j'implorais Dieu de bien vouloir m'envoyer un nouveau meilleur ami, puis les laisser retomber le long de mon corps en soupirant. « Tu détestes t'imposer ? Bah ça paraît pas du tout, t'es toujours fourré ici ! Non mais il fait quoi de sa vie ton coloc', à part fourrer tout ce qui bouge ? » Bon, je me sentais un peu dérangée dans mon entraînement quotidien, et ce n'était pas à son avantage. En temps normal, j'accueillais Paxton avec gentillesse et joie. Ce soir, je ne sais pas, c'était différent. Mais dans cinq ou dix minutes, il allait me sortir un truc drôle ou un plan pour la soirée plutôt alléchant, et j'allais tout oublier et redevenir la Billie qu'il connaissait et aimait tant - mais pas assez. « Il t'est jamais passé par la tête que je pouvais avoir un homme dans ma chambre en ce moment ? Ou sous la douche ? Pourquoi moi j'serais nécessairement seule ce soir ? » Parce que j'étais une pauvre fille désespérée ? Je ne voulais même pas entendre sa réponse. Il était vrai que depuis des années je n'avais pas fréquenté un seul homme. J'avais quelques aventures, mais pas assez pour combler mes besoins et envies sexuels de jeune femme dans la vingtaine. C'était désolant. Et il le savait. « Très sympa ta tenue. J'aurais préféré plus court, mais bon... » Je ris d'un ton sarcastique et faux. Ha. Ha. Ha. « Tu veux quelque chose à boire ? À manger ? Tu pourras bouffer tout ce qu'il y a dans mon frigo' pendant que je vais sous la douche. » Puis je tournai les talons et allai m'enfermer dans la salle de bains pour une bonne vingtaine de minutes.