L’air frais, les lumières de formes arborescentes et les premiers flocons de neige qui entouraient August en plein centre de Montsimpa lui rappelèrent nostalgiquement les joyeuses périodes de Noël en famille de son enfance. Désormais, tout ne se passait plus de la même façon. Chacun fêtait les joies de l’hiver de son côté, sans même se soucier des autres. Il était inconcevable pour le jeune homme de rester ici pour les fêtes de Noël et le nouvel an. Il souhaitait partir, mais où, et avec qui ?
Arpentant les rues à la recherche d’un réconfort qu’il ne trouverait sûrement pas chez lui, August tomba nez à nez avec la vitrine d’une agence de voyage.
« Profitez de 50% sur votre séjour aux trois-lacs. »
Était ajouté à cette annonce une magnifique photo de la station de ski entièrement enneigée. Instinctivement, August poussa la porte en verre de l’agence.
« Bonsoir, je pense intéressé par un court séjour à la montagne ! »


Lundi soir, station service se trouvant vers la moitié de la route régionale 718.
August, tout en faisant son plein, frissonnait de cette si basse température. Son souffle dégageait tant de chaleur qu’à la fumée qui se dégageait de sa bouche on pouvait croire qu’il fumait une cigarette. Non sans crainte que ce soit le cas, le monsieur qui tenait la station service s’approcha tout de même d’August pour vérifier qu’il n’était pas cinglé au point de faire son plein d’essence une clope à la main.
Une fois que le jeune homme avait fini, il alla garer sa voiture sur le parking de la station. Il était 21h et il avait prévu d’arriver à destination vers minuit. Ne se trouvant plus qu’à deux heures des trois-lacs, il pouvait tout à fait se permettre une petite pause café.
Il acheta au coin librairie un journal pour avoir un peu de lecture, puis il se dirigea vers la cafétéria. August s’installa à une table, et attendit qu’on vienne prendre sa commande. Ce n’est que cinq minutes plus tard qu’il se rendit compte qu’elle ne viendrait pas d’aussitôt. En effet, il fallait que chacun aille chercher son café directement à la caisse. August prit son porte-monnaie, et alla en demander un.
« 1,20 simflouz, s’vous plait ! » Lui lança la jeune fille derrière le comptoir d’un ton déjà assez désagréable.
August étala ses nombreuses petites pièces sur le comptoir. 50, 60, 70, 80 centimes… August grimaça. 85, 90... Peu d’espoir qu’il atteigne la somme demandée. 1 simflouz était compté, mais il lui en manquait 0,20. Il lança à la caissière un regard désolée. D’un air assez agressif, elle lui orienta son regard vers le café chaud qui attendait patiemment à côté d’elle.
« On n’annule pas les commandes monsieur. »
August se sentit très mal à l’aise, et trouvait ça vraiment peu aimable de la part de la caissière. Très gêné, il chercha tout de même au fond de chacune de ses poches si quelques centimes n’avaient pas été oubliés quelque part.
Soudain, il sentit une main tapoter sur son épaule. Il se retourna et se retrouva face à quelqu’un de très aimable qui lui proposa de l’aider à payer.