Voilà plus d'une semaine que mon frère venait d'envahir mon petit monde. De débarquer à l'improviste et tout chambouler. De quel droit se permettait il de faire une chose pareille ? Alors que je trouvais enfin mon équilibre. Que tout allait relativement bien dans ma vie, pour une fois. Et monsieur, lui, venait éclater ma petite bulle. Me replongeant brutalement dans un passé que j'avais mis tant d'années à oublier. Il n'avait même pas l'air de se rendre compte du remue ménage qu'il venait de provoquer. Trop préoccupé à se faire bien voir, en cuisinant, nettoyant la maison, s'occupant de mon fils... Comme si ça allait arranger les choses. En parler à mon psy m'aurait sûrement fait du bien. Mais évidemment c'était ce moment là qu'il avait choisi pour quitter la ville. Déménager à l'autre bout du pays. Et ses patients alors ? Certes il avait le droit à une vie lui aussi, mais quand même ! Et maintenant j'allais devoir me retrouver à tout recommencer avec une autre personne. Que je ne voyais en plus qu'en fin de semaine. Dû coup, pour me changer les esprits, j'avais décidé d'organiser une petite soirée entre copines. Raconter des conneries, se détendre, rigoler, voilà ce qu'il me fallait. On s'était rendu chez Hogan, un des endroits les plus populaires de la ville. Pour s'apercevoir que c'était soirée karaoké. J'adorais. Vous ne le savez peut être pas, mais en fait j'ai l'habitude de chanter devant une horde de fans. Enfin...oui bon d'accord, mon public se réduisait principalement à mon fils de 14 mois, mais tout de même ! Le meilleur des spectateurs, non ? Quoi qu'il en soit j'aurais aimé être chanteuse dans une autre vie. C'est donc tout naturellement qu'on me vit sur scène. J'ai mis le feu à la salle – ouais bon laissez moi mes illusions – en interprétant « I kissed a girl » de Katy Perry. Le public avait eu quand même l'air d'apprécier puisque je reçus une salve d'applaudissement, et quelques quolibets et sifflement de garçons. Toujours très subtil comme à leur habitude. Rieuse, je revins m’asseoir auprès de mes amies, qui m'acclamèrent telles des groupies. On reprit notre conversation. Une amie me parlait, mais elle venait de perdre toute mon attention. Une femme à l'autre bout de la salle venait d'attirer mon regard. Très belle. Ce n'était que le fruit de mon imagination où son attitude était une invitation à la rejoindre ?  « Je vais nous chercher d'autres boissons » dis je en me levant, et me dirigeant vers le bar, où se trouvait la demoiselle. Je n'attendis même pas que amies me disent ce qu'elles désiraient. C'était juste un prétexte pour me rapprocher. Juste à côté d'elle, je fis ma commande au barman  « Deux margarithas, et un soft mojito s'il vous plait » Le mojito sans alcool étant pour moi bien évidemment. Non non, je n'espérais absolument pas qu'elle m'aborde (a)