J’allais être en retard, encore. Mon rendez vous était dans exactement sept minutes alors qu’à marche rapide j’en avais pour trois de plus. Si seulement j’avais ce pouvoir de disparaître comme je veux et d’aller où je veux. Malheureusement ce n’était pas le cas et je devais marcher. J’embouchai dans une rue sans faire attention. Ce chemin je le connaissais par cœur, j’allais souvent à la banque en ce moment. J’avais serte peu d’argent mais je voulais en prendre soin. Mon pas se faisait de plus en plus pressant, mes mouvements s’enchaînaient rapidement. Finalement j’allais peut être, être à l’heure ! Mon téléphone se mit à vibrer dans mes mains. Instinctivement et sans faire attention au temps que ça allait me faire perdre, je me lançai dans l’écriture d’une réponse. Au même moment, je percutai une voiture à l’arrêt. Surprise, je releva la tête et m’aperçus que j’avais complètement dévié. Pensant ne pas avoir été vu, j’entrepris de continuer mon chemin. Sauf qu’un homme en sortit et me fit un peu peur je l’avoue. Désolée …

Septime lâcha un juron, tentant d'attraper avec grande peine l'enfant qui évitait habilement les mains de son père, lâchant de petits rires à chaque fois qu'il se délibérait de l'emprise de l'adulte. Il n'avait aucuns moyen de se mouvoir, mis à part en rampant sur le sol de la voiture en s'aidant des sièges et autres accroches solides en mesure de l'aider. En bref, il prenait un malin plaisir à jouer avec les nerfs de son père qui commençait à saturer. Merde, il n'allait pas s'en sortir s'il jouait à l'abruti avec lui, il souhaitait simplement le fixer sur son siège pour l'empêcher de se blesser inutilement et le faire perdre ses maigres économies en médecin. Ce gosse avait beau être adorable, il doublait largement ses dépenses. Mais Septime tenait un peu à lui, en tant que légitime père, et il sentait son cœur se serrer au moindre toussotement signe de symptômes de son fils. Peut-être était il légèrement paranoïaque, emmenant le jeune bambin plus qu'il ne fallait chez le docteur, toujours pris de panique. Pourtant, il ne voulait pas de ses sentiments plus handicapants. Il souhaitait ne jamais avoir conçu cet enfant, ne jamais s'être retrouvé dans le même lit que celle qui lui avait servit de génitrice et qui avait lâchement fui, ignorant la situation plus que précaire dans laquelle se trouvait Septime depuis son arrivée à Montsimpa. Avec le bébé sur les bras, rien ne lui facilitait la tâche, bien au contraire. Mais après maintes et maintes tentatives, il n'avait jamais réussi à se résoudre à s'en séparer. Il faisait partie de lui, de sa vie et il savait qu'il se laisserait trop aller s'il abandonnait sansnom. Oui, il n'avait toujours pas fait son choix dans la multitude de prénoms qui lui avaient étés présentés. Il s'agissait d'une autre preuve de l'inconscience avec laquelle il s'occupait de lui, tout du moins, il s'était persuadé qu'il était un terrible père. A vrai dire, il savait qu'il fallait qu'il s'en sépare, le relègue à une famille dans l'incapabilité d'avoir des enfants. Où bien une femme désespérée, souhaitant obtenir un enfant. Qu'importe, le plus important pour l'instant était de réussir à attraper le môme gigotant dans le véhicule, rendant la tension dans l'air d'autant plus palpable. « Bordel, joue pas au con ! » Lâchant un grognement, il saisit le tissu du minuscule pyjama de l'enfant et immobilisa le bambin par la même occasion. Glissant par la suite son bras sous l'enfant, il le souleva sans peine et le colla contre son torse, lâchant un soupir rassuré. Il ne souhaitait pas être aussi dur avec lui, mais il le fallait pour qu'il continue de lui obéir bien sagement sans créer d'esclandre supplémentaire et inutile. Il n'imaginait même pas la manière dont il baverait lorsqu'il aurait grandi et commencerait à jouer les effrontés avec lui. Malgré tout, il avait beau ne pas avoir de mère, le gosse avait un entourage de filles toutes plus à tomber les unes que les autres, en tant que marraine, nounou et autres aide pour le gosse. En bref, mis à part son père, il n'avait absolument aucune raisons de pleurer continuellement. D'autant plus qu'il renfonçait le sentiment de culpabilité chez Septime. Déposant l'enfant sur le siège à côté de lui, il l'attacha sur son siège pour ne pas qu'il glisse où s'étrangle avec la ceinture. Tout compte fait, la voiture n'était pas la meilleure idée. Même s'il arrivait de temps en temps à se faire héberger chez ses connaissances, il devait souvent avoir recourt à sa voiture. Tout à coup, un bruit de collision agita le véhicule agita la voiture déjà bien abîmée. Fronçant les sourcils, le brun observa par la vitre la personne plongée dans ses pensées qui venait habilement de percuter sa 'maison'. Il s'extirpa alors de la voiture, gardant l'enfant sous le bras en jetant des regards assassins à la jeune fille. « Vous pouvez pas caser un pas devant l'autre ?! »

En le fixant bien je pu remarquer un enfant sous son bras. Le pauvre gosse …. Ce mec était peut être canon mais il donnait la chair de poule. Heureusement que la rue était suffisamment passante pour ne pas qu’il me tue ou je ne sais pas quoi. L’un dans l’autre, je n’avais pas pour habitude de me faire marcher dessus de trop. Sauf au boulot, là bas c’est différent parce que je suis payée à servir et eux à faire chier. C’est leur job, venir commander sans savoir ce qu’ils veulent et mettre notre patience à rude épreuve. Y’a que Pepper qui va jusqu’à les engueuler. Parfois elle prend ma défense. Je pourrais très bien le faire seule mais j’en ai pas envie, la plus part du temps j’en ai même pas la force. Sauf que là, j’avais passé un début de journée ultra pourri me rendant vraiment à fleur de peau. « C’est qu’une voiture c’est bon ! Pas besoin de me parler comme à un chien. » J’aurais pu regretter mes paroles, je dirais même que je devrais. Surtout que j’étais pressée et que m’excuser aurait été plus rapide. Seulement non, je m’étais sentie obliger d’ouvrir ma grande gueule. Je reportai mon attention sur l’enfant. Il était jeune et tirait une gueule de six pieds de long. C’est peut être à cause de lui que le gars donne l’air énervé … J’aimerais pas être à sa place, le pauvre. Quoiqu’en fait, c’est peut être mon cas aussi. Au moins, en la présence du petit je ne risque vraiment rien. Je peux donc dire tout ce que je veux c’est chouette ! Sauf que je vais pas le faire parce que je suis adulte et je sais reconnaître mes torts. J’ai frappé dans sa voiture, je suis en faute, il peut m’engueuler.

Depuis qu'il avait quitté son pays natal pour venir s'enterrer à Montsimpa, Septime ne roulait pas sur l'or. Et contrairement à ce qu'il redoutait, il avait consciencieusement cherché à dissimuler son manque apparent de revenus, et son statut de « sans domicile fixe ». Malgré tout, pratiquement personne n'avait finalement compris les ennuis dans lesquels étaient Septime, ainsi que son fils dont il ne voulait pas. Fils sans nom, pour préciser. De plus, il n'avait absolument pas le temps de jongler entre la casquette du père, et de l'homme qui à besoin d'argent. C'était donc avec grand regret qu'il enchaînait les baby sittings, et recquierait aussi fréquemment l'aide de ses amis -où conquêtes, qu'importe- pour qu'il soit bien sûr que le bambin ne soit pas seul. Et à chaque fois que son regard se posait sur l'enfant qu'il allait encore une fois abandonner, il sentait le sentiment d'irresponsabilité et de remord peser sur ses épaules. Alors il faisait en sorte de rendre les moments en tête à tête avec son fils ininterrompus, à un tel point qu'il sortait facilement de ses gonds dès qu'une petite chose compliquait la situation. De plus, il espérait plus que tout que son secret ne soit pas divulgué, et il frôlait d'autant plus la crise dès qu'une personne marchant dans la rue frôlait la carrosserie de sa voiture. Alors lorsque toutes ses conditions étaient remplies, il frôlait la crise d'hystérique. Comme à l'instant, même s'il avait calmé ses nerfs toujours à vif à temps, avant de se mettre à taper sur cette pauvre passante un peu étourdie. « C’est qu’une voiture c’est bon ! Pas besoin de me parler comme à un chien. » Septime soupira, d'un air désolé, bien qu'il soit loin d'être doué pour les excuses sincères, et autre chose du répertoire de l'amabilité. Se rapellant avoir son gosse sous le bras, il le reposa en affichant une moue légèrement tordue. « Oui, je. Pardon, le gosse m'avait déjà un peu gonflé, excusez moi. » Excuse bidon, certes. En quelques sortes, ce n'était pas entièrement un mensonge. De toutes manières il mentait continuellement, alors il s'en fichait. Se raclant la gorge, il releva la tête vers la malheureuse, commencent à être légèrement mal à l'aise. « Hmn, vous allez me fixer longtemps, comme ça ? »