« Hé ! Lâchez le bande de brutes. » S'enquit alors une petite voix alors que les trois garçons se tournèrent pour observer qui avait osé s'adresser à eux alors qu'ils étaient occupés. Le plus grand l'observa amusé :
« Dégage la naine et occupe toi de tes affaires. » Lui intima-t-il. La fillette serra les poings puis fit demi tour en tournant les talons. Que pouvait-elle bien faire toute seule contre ses trois grands dadets. Puis soudain un éclair de malice s'installa dans le noir de ses pupilles. Elle se retourna à nouveau alors que les garçons avaient repris leur activité, elle se mit alors à courir vers eux puis sauta sur le dos de celui qui avait osé la traiter de naine. S'accrochant à son cou elle devait certainement l'étrangler un peu mais qu'importe.
« Laissez-le tranquille, laissez-le tranquille ! » Leur ordanna-t-elle en hurlant tandis qu'il tentait de la faire dégager de son dos. La petite furie en profitait pour lui donner des coups de pieds et finit par mordre la main de celui qui avait tenté de la décrocher de son perchoir. Un cri de douleur retentit alors dans la cour, alertant leur professeur qui arriva en courant vers eux.
« Lizbeth descends de là tout de suite. » Pantoise elle relâcha le pauvre garçon dont le visage avait rougi par le manque d'oxygène. Autant dire qu'il n'en fallut pas plus à sa maitresse pour convoquer sa mère à la sortie de l'école. Lorsque sa mère s'installa elle lui lança un regard qui signifiait clairement 'je te préviens ca va barder pour toi à la maison.' La petite se tassa sur sa chaise attendant timidement.
« Madame, ce matin votre fille a attaqué trois garçons de la classe supérieure, elle a failli en étrangler un et en a mordu un autre. » Lui rapporta alors la professeur. Au vue du regard que sa mère venait de lui adresser Liz' se sentit obligée de s'expliquer :
« Mais maman ils étaient à trois entrain d'embêter Matthew... » L'enseignante lui fit remarquer que résoudre la violence par la violence n'était pas la bonne attitude à adopter. La fillette ignora sa remarque, prenant une moue mécontente. Elle qui avait voulu rendre service. Et puis s'il y avait bien une personne à qu'il ne fallait pas s'en prendre c'était bien son meilleur ami. Le garçon était d'un timide étonnant et souvent les parents des deux enfants se demandaient comment ils avaient pu tisser leur amitié tant ils étaient différents. Lizbeth avait toujours eu la bougeotte, du bagout, de la répartie. Matthew lui se contentait de rougir ou de rester muet si quelqu'un qu'il ne connaissait pas lui adressait la parole.
« Je suis désolée mademoiselle je vous promets que ça ne se reproduira plus. Veuillez adresser mes excuses aux parents. » Dit-elle avant d'attraper sa fille par le bras et de quitter l'école. Dès lors Liz' se mit à bouder se contentant de rester muette. Pas facile à sept ans de comprendre que ce qui paraissait à ses yeux un simple coup de main, une sorte de justice pour son ami semblait être un acte inconcevable pour les adultes qui l'entouraient. Dès son plus jeune âge Liz' a éprouvé un certain dégout envers l'injustice. Ses parents ont divorcé très tôt et elle n'a pas vraiment de souvenirs d'eux ensemble. Alors quand la petite posait quelque problème c'était toujours son père qui tentait de la raisonner. Mais elle ne vécut pas longtemps chez son père, accroc aux jeux il avait tout perdu, ses économies, la maison, tout. Lizbeth fut envoyée chez sa tante avec sa grande soeur, Appoline. Elle ignora longtemps les idées perverses de son oncle sur elle. Elle ignora même pendant longtemps que c'était sa soeur qui s'était sacrifiée pour la protéger. Tout semblait être "normal" jusqu'à ce que sa soeur ait dix huit ans et décide de quitter la maison avec Liz. Ce fut surement à son entrée au lycée qu'une certaine transformation se fit chez la demoiselle. Abandonnant quelque peu ses habitudes garçonnes elle commença à prendre soin d'elle, à se maquiller. Bref à devenir la fille que sa mère avait toujours souhaité avoir. Et puis comme toutes les ados il serait mentir de dire qu'elle ne fut pas attirée par le sexe opposé.
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En grandissant, elle fit beaucoup de voyages dans les pays pauvres en tant que bénévole. Pendant que les autres ados de son âge passaient leur grandes vacances à bronzer, à faire la fête, Lizbeth passait ses journées sous un soleil de plomb en aidant du mieux qu'elle pouvait. Sa compassion et son grand coeur sont peut être de grandes qualités pour n'importe qui mais dans son travail il arrive qu'ils deviennent aussi un des ses plus gros défauts, comme une faiblesse. Pour son avenir elle hésitait entre la médecine et le judiciaire. Mais son envie de se sentir utile la fit pencher pour la médecine, sauver des vies, qu'y a t-il de plus beau ? Elle entra donc en fac de médecine ou elle redoubla sa première année avant de réussir les autres avec succès. Il faut dire que l'absence de vie sociale qu'elle avait eu durant ses années à la fac, changea très vite quand elle commença son internat. Il était temps pour elle de profiter de la vie, plutôt sociable, elle n'eut pas de mal à se créer des liens, ayant toujours plus de facilité avec les hommes qu'avec les femmes. Elle savait que son physique n'y était pas pour rien et elle savait en jouer quand il le fallait, comme ce jour ou elle avait été convoqué par le chef des résidents, vous savez genre, le boss de vos boss quoi. Elle avait su mettre ses atouts en valeur sans être vulgaire pour autant, elle avait même pris cet air angélique qu'elle savait si bien adopter. Il était d'ailleurs assez difficile de la cerner, quand elle ne connaissait pas les gens elle restait sage, si on peut dire ça. Vous voyez le genre, elle avait sa tête blonde et ses yeux clairs, son allure d'ange, ange qu'elle n'était pas vraiment. A vrai dire elle avait plus du démon que de l'ange. Elle aime charmer, jouer avec les hommes comme eux savent si bien jouer avec les femmes, elle ne s'attache pas, pas de sentiments, rien de compliqué, juste le plaisir. Après tout si on a des problèmes de sexe on se prend le cul pas la tête n'est ce pas ? Ce n'est pas pour autant qu'elle couche avec n'importe qui n'importe quand, non. Sachez déjà que ce n'est que lorsque mademoiselle en a envie, si elle n'en a pas décidé ainsi ca ne sert à rien d'insister, non c'est non. Et puis elle ne couche qu'avec ceux qu'elle connait assez pour savoir qu'ils ne s'imagineront pas des choses. Liz a aussi des principes, on ne touche pas aux mecs déjà mariés ou en couple. Détruire une histoire pour un coup sans lendemain, il n'y a pas d’intérêt.
« Hey Ginstorm ca te tente pas un petit moment avec moi dans la salle de repos ? » Lui demanda dans un sourire, un des internes qui travaillaient avec elle. Il commençait à devenir lourd depuis qu'il l'avait surpris avec un médecin dans cette même salle de garde.
« Ecoute Anderson, quand tu seras un peu plus virile, on en reparlera d'accord. » Lui répondit-elle en le jaugeant de toute sa hauteur. Il y a deux jours, le jeune homme, après avoir vomi son déjeuner s'était évanoui comme une fille lors de la première autopsie à laquelle ils avaient pu assister. Autant dire que cet épisode allait le suivre pendant très longtemps, lui qui avait toujours fait le gros dur. Au détour du couloir, Andrew l'observait, amusé par la scène. Celui là, elle l'évitait comme la peste comme elle pouvait s'amuser avec lui, elle lui plaisait et elle l'avait bien compris.
« Qu'est ce qui te fait rire ? » Lança-t-elle en prenant le dossier de son patient. Il la regardait avec ce regard brillant qui la mettait mal à l'aise. Il ne prit même pas la peine de répondre à sa question :
« Sors avec moi ce soir. » Ce n'est pas vraiment une question, elle le regarda étonnée, haussant les sourcils.
« Même pas en rêve. » Répondit-elle du tac au tac avant de quitter la pièce pour prendre l'ascenseur. Elle s'énerva sur le bouton de fermeture des portes mais rien à faire, il avait déjà réussi à se faufiler à l'intérieur. Alors qu'il se rapprochait, elle tentait à l'inverse de reculer jusqu'à ce que un des murs de l'ascenseur la stoppe. Il plaça ses mains de chaque coté de sa tête avant de se rapprocher d'elle, leur deux corps se frôlant juste assez pour faire monter sa température.
« Je sais que tu as des sentiments pour moi et que tu meurs d'envie de m'avoir rien que pour toi. » Lui murmura-t-il dans un sourire. Alors qu'il venait d'arriver à son étage Lizbeth se dégagea et lui lança un
« Va en enfer Conrad. » Alors qu'elle bouillonnait, un sourire satisfait s'installa sur le visage d'Andrew :
« Mais j'y suis déjà lorsque tu es loin de moi Lizbeth. » Elle lui lança un dernier regard noir avant de murmurer pour elle même un :
« espèce d'idiot. » Mon Dieu, se mec il avait le don de la rendre folle, dans tous les sens du terme.