Never judge a book by its cover !!!

J'avais enfin fini par me trouver un job ... Certes, ça n'avait rien de prestigieux, ça n'avait rien d'attrayant, me lever le matin pour aller me pavaner déguiser en homard pendant des heures dans Montsimpa ne m'anchantait pas mais j'éprouvais la satisfaction d'y être arrivée ... Pour la première fois de ma vie, j'avais un travail, un vrai ... * j'avais même signé un contrat *. Ca peut sembler con, sachant que j'ai déjà 24 ans mais toute la vie on s'est comporté avec moi comme si je ne devais rien faire pour réussir et finalement ... j'ai tout gâché ! Contrainte et forcée de venir à Montsimpa pour me booster, changer radicalement mes habitudes, si j'étais au départ réticente, je dois bien avouer qu'aujourd'hui ce sentiment de fierté a réussi à me faire oublier certaines douleurs ...

10h30, samedi ... Les gens s'agitent et Montsimpa semble enfin sortir de sa longue nuit ... J'entre quand à moi dans le restaurant dans lequel je travail, poussant avec difficulté la lourde porte en verre et enfile en quelques minutes mon fameux costume ... Si Montsimpa ne connaissait pas son palais du homard, maintenant, tout le monde connait cette fille qui se balade dans le ville tous les midis et les soirs en Homard pour promouvoir la nouvelle carte du restaurant. Cette fille, c'est moi .. Les premiers jours, je dois bien avouer que c'était horrible, il m'arrivait même de me planquer derrière un arbre, pleurer dix minutes et repartir mais après deux semaines, je commence à m'habituer, j'apprécie les sourires des enfants, je rigole avec les ados en leur disant que s'ils bossent pas leur chimie ils pourraient même finir en Mr Hamburger et je m'éloigne le plus possible du troisième age que j'ai tendance à effrayer (le rouge doit leur faire un drôle d'effet).
Costume enfilé, je pris ma pancarte, saluait le patron et toute l'équipe du restaurant déjà sur les chapeaux de roues et m'en vais commencer mon petit tour (de trois heures et demi) dans Montsimpa. Nous sommes Samedi, je ne passe donc passe donc pas devant l'école et me dirige directement vers le parc, j'en fais trois fois le tour puis passe devant chez Hogan, m'arrête quelques minutes discuter devant l’hôtel de ville, distribue des prospectus, repars, repasse vers le parc et ainsi, j'arrive rapidement à la fin de ma journée, ou du moins, de la première partie de la journée, la seconde reprenant à 6heures.
Après avoir marché plus de trois heures sous un soleil (certes hivernal) sous un costume en matériaux indéterminés mais terriblement chauds, je fini par retirer ce qui me sert de tête, heureuse de ne plus avoir des antennes postées sur le haut de ma tête, je rêvasse et alors que je n'étais qu'à deux rues du restaurant, je tombe né à né avec un visage qui ne m'est pas inconnu. L'homme traverse, regardant ses pieds, il lève la tête pour vérifier qu'aucune voiture ne vient à sa rencontre et nos regards se croisent. Il se stop net à peine arrivé sur mon trottoir. La dernière fois que je l'ai vu, c'était pour l'enterrement de sa fiancée ...