Ma vie aurait dû être triste et pourtant, j'ai toujours été heureux. Mes parents sont morts dans un accident de voiture alors qu'ils se dirigeaient à Twinbrook pour aller voir de la famille. À cette époque, j'avais à peine deux semaines. Je n'ai pas souffert de leur absence parce que j'avais une grand-mère merveilleuse. La mère de ma mère était une femme vaillante, le coeur sur la main, toujours prête à tout pour sa famille. Elle était aussi fille de bourgeoise, et elle m'a élevé avec une cuillère en argent dans la bouche. Je n'ai jamais manqué de rien, que ce soit financière ment ou sentimentalement. Elle a substitué merveilleusement ma mère et je lui serai toujours éternellement reconnaissant de m'avoir élever sans broncher. Sans demander quoique ce soit d'ailleurs. Petit, j'étais un véritable monstre. Un vilain gamin, qui faisait tout pour se nuire. Je me retrouvais bien souvent dans des situations indésirables et j'étais souvent réprimandé, parfois même punis pour mes actions des plus arrogantes. Mais je n'étais pas vraiment mauvais en soi, j'avais juste une grande gueule et un courage à tout casser.. Tantôt cette arrogance jouait en ma faveur, alors que d'autres fois ça me nuisait à un point de non retour. Quoiqu'il en soit, ma grand-mère m'encadrait du mieux qu'elle le pouvait. Elle n'était plus jeune, elle n'avait plus son énergie d'antan, mais elle tenait à ce que je grandisse bien, que je sois un bon garçon. Et c'est exactement ce que je suis devenu... Un bon garçon, quelque peu rebelle, mais droit avec de bonnes valeurs et un coeur grand comme l'univers. Vous savez, il ne faut parfois pas se fier aux apparences. Ma belle gueule donnait peut-être l'impression que j'étais narcissique, et imbu de moi-même mais il n'en était rien.J'étais avide de faire de nouvelles connaissances, j'étais cultivé, et incroyablement doux. Il m'est cependant arrivé, dans le passé, de me bagarrer avec des gens parce que j'ai toujours été, et serai toujours d'ailleurs, un grand impulsif. D'ailleurs, c'est grâce à mon coup de droite monumentale que j'ai rencontré ma petite amie. Parfois une mauvaise action mène à un tout autre chemin. Je l'ai découvert assez rapidement ce jour-là.

L'université de montsimpa. Sans doute un des lieux les plus agités de toute la ville. Ici, on y retrouvait des étudiants de tous les genres, de toutes les classes sociales confondues. Du geek, à la pompom girl, de l'intello à l'athlète même.. Il y avait de tout et ce pour tous les goûts. Tous les jours, c'était la même chose. J'entrais en cours, et j'y sortais telle une routine infernale. Mais aujourd'hui, Tyler... membre de l'équipe de foot de l'université m'a plaqué contre les casiers en prenant bien soin de contempler ma réaction. Y'a pas à dire depuis le lycée bien des choses ont changé entre nous deux. D'une amitié presque fraternelle, à l'animosité d'un seul regard, l'écart est grand et en beauté. Disons simplement que j'ai dragué la fille qui lui tapait dans l'oeil à l'époque. Il a perçu le tout comme de la trahison et depuis, c'est à la dure qu'on se côtoie. Ce jour-là, je n'étais pas d'humeur à jouer au plus fort, mais à chaque fois ce dernier arrivait à me faire perdre mon calme, ma sérénité. Il ne fallut qu'une fraction de seconde à mon corps pour se raidir par l'agressivité. Je transpirais la colère, et ça allait mal se solder, hélas. « Pousse-toi de mon chemin, nullos » me sifflait-il alors avec haine. « Ce couloir n'est pas ta propriété imbécile, je fais ce que je veux quand je veux » Il me poussa légèrement, m'attrapant par les épaules, en me faisant reculer d'à peine quelques pas. Je bondis sur lui tel un fauve sorti de sa cage et une foule s'était rassemblée pour regarder le spectacle grandiose d'une testostérone exagérée. C'est ELLE, d'une grande douceur, qui est venue m'arracher de ses griffes. Elle ne me connaissait pas et pourtant, elle avait voulu me protéger. À cet instant, je lui devais une fière chandelle. J'avais évité l'expulsion. C'aurait été la catastrophe. Ma grand-mère m'aurait sans doute fait la fête. J'aurais sans doute perdue ma bmw du même coup, confisquée par ses bons soins. Non, définitivement, elle avait été ce jour-là mon ange gardien. Femme de tête, elle n'avait pas voulu de mes remerciements. Elle avait tourné dans un couloir, puis elle avait disparu. L'université n'étant pas si grande. Je la retrouvai le lendemain, dans l'auditorium, café à la main.Je lui proposai d'aller manger un morceau à la fin des cours, question de la remercier pour ce geste réfléchi. Elle s'y refusa mais accepta que je la raccompagne jusqu'à chez elle. Je m'étais rendu compte qu'elle ne vivait pas très loin de mon quartier, à quelques pâtés seulement.La marche ne fut pas pénible, enfin je m'imaginais des silences inconfortables, des phrases mal tournées, des trucs de ce genre mais il n'en fut rien. Elle et moi étions complices, je ne sais de quoi, mais nous avions quelque chose, des atomes crochus peut-être qui faisait en sorte que nous nous sentions à l'aise d'exposer nos vies, nos déboires, nos rêves. Notre relation s'est bien vite métamorphosée en quelque chose de solide. Si bien que je suis encore avec celle à ce jour et je n'ai jamais cessé de l'aimer.. Ou du moins jusqu'à aujourd'hui...

L'être humain n'est pas fait pour la routine. Ni pour la fidélité. Ça me désole, mais c'était la stricte vérité. J'en étais la preuve vivante. Je me trouvais fou amoureux d'une autre fille. Comment ai-je pu laissé ça se produire? Quel genre d'idiot suis-je pour faire de la peine à une fille comme elle? Pourquoi il a fallut que je croise sa route? Des questionnements, et encore des questionnements, mais jamais ô grand jamais je n'entendis une réponse.Je ne m'attendais pas vraiment à ça.. et je me sentais comment dire, tel un malfrat ayant commis le pire crime du monde. Mais c'était ainsi, c'était inévitable, deux jeunes gens dont l’attirance était palpable, ça ne reste jamais de marbre.Et Olivia était d'une beauté telle que je ne cessais de la revoir dans mes rêves. Non pas que ma petite amie soit d'une laideur à s'en raidir les poils mais Olivia surpassait toutes les filles de cette terre. Elle dégageait VRAIMENT quelque chose. C'était hors du commun, hors de la banalité. Je l'ai rencontré au restaurant où elle travaille certains soirs en semaine. Entouré de quelques uns de mes amis de la faculté les plus friqués, j'ai du certainement faire une mauvaise impression. C'est alors qu'elle vint prendre les commandes avec son sourire innocent et sa peau de porcelaine frôlant la perfection « Et pour vous, Monsieur? » demandait-elle d'une voix chantante,enfin c'était ainsi que je l'avais perçu en se retournant vers moi, un sourire décidément forcé aux lèvres « Un coca avec des glaçons et une assiette de cheeseburger frites merci! » elle ne prit pas la peine de me répondre et me déroba le menu que je tenais, ainsi que ceux de mes amis et se dirigea à pas pressés vers les cuisines. Je fronçai les sourcils sur le coup mais n'y réfléchit plus pendant tout le repas, trop occupé à converser de choses et d'autres avec mes amis les plus proches. Ce ne fut qu'à la toute fin, lorsque toute la compagnie était partie, alors que je m'apprêtais à payer qu'elle me fit part de ses impressions. « Je peux être honnête avec toi? » Je hochai la tête me demandant ce que cette divine inconnue voulait aborder alors que toute la soirée elle avait manifesté subtilement son dégoût envers ma personne. « J'aime pas trop ça quand des gens comme toi viennent troubler le quotidien de ce restaurant si sympa » j'écarquillai les yeux de surprise, ne sachant que dire à cette vanne monumentale » Je veux dire.... Ça se voit tout de suite que t'es prétentieux et bien foutu, mais est-ce vraiment nécessaire de le montrer au monde entier? » Je me frottai les yeux d'une main pour être sûr que je n'entretenais pas cette conversation étrange avec une réelle inconnue. Pour ma défense, je rétorquai « Attends...Tu crois que je suis du genre prétentieux et narcissique? On ne t'a jamais appris de ne pas juger les gens au premier regard? » Elle croisa les bras d'un air fermé. Je me contentai de la payer. En lui donnant un généreux pourboire. 200 simflouz pour être un peu plus précis. Je m'apprêtai à partir lorsqu'elle m'interpella par la porte de sortie. Je tournai les talons et retournai vers elle un grand sourire aux lèvres. Nous poursuivîmes notre conversation dans un petit coin tranquille au restaurant. La conversation coulait comme l'eau de source et nous nous sommes revus à maintes reprises par la suite. Si bien que je la présentai à bonne vieille grand-mère. Au début, je n'avais pas compris l'ampleur de ce geste aux apparences si banales. Ce ne fut que par la suite, alors que je me retrouvais seul entre les quatre murs de ma chambre que je compris qu'il se passait quelque chose entre elle et moi, quelque chose d'électrique et d'insoutenable. Et qu'il y avait bel et bien dans mon coeur des sentiments naissants à son égard. Seulement, j'avais une petite amie et je ne voulais pas lui briser le coeur.Surtout qu'il y a quelques mois, je lui avais acheté une bague dans le but de lui demander sa main.... Mais Olivia est venu contrecarré tous mes plans. Pour l'instant, je fais comme si ma vie devait reprendre son cours mais je sais pertinemment que tôt ou tard, je devrai faire face à la chanson... Pourtant, je redoute ce moment comme la peste.. mais il le faudra...tôt ou tard...