[Seuls les modérateurs ont le droit de voir cette image]
« j'aime les moches. parce qu'on se les fait pas piquer »
« J’ai mal au ventre.. c’est atroce docteur, j’vous jure ! J’ai l’impression que j’vais vomir toutes les dix minutes. Faites quelque chose ! » Si y a bien un truc chiant dans le monde médical, c’est bien les consultations. L’emploi le plus emmerdant qu’il puisse exister, où des guignols pleurnichards viennent raconter leur vie à leur médecin généraliste. Parfois, j’en viens même à devoir porter des boules Quies, c’est pour dire à quel point ça me passionne. C’est ainsi que se tenait là, face à moi, miss Grosnibards. Dans le genre poupouf à talons hauts, elle devait être en tête de liste. Cheveux bouclés dégueulasses, maquillage passé à la taloche sur le visage, et… Ah mon dieu, c’est quoi ça ? Une jupe ou une culotte ? Ah bah, c’est bien une jupe. « Hinhin… » Blasé, dépité, et par-dessus tout exaspéré, je dévisageais ma bien aimée patiente d’un rapide coup d’œil, les coudes posés sur le bureau et soutenant mon menton. Là, en cet instant, je donnerai cher pour faire cours à mes étudiants pustuleux et puants. J’étais même près à accepter une partie de jambes en l’air avec Rafaelle, mais tout sauf ça. Et le pire, c’est qu’elle s’y croyait à taquet la fille : et vas-y que j’relooke le doc’ d’un air super chaudasse, et vas-y que j’passe ‘’sensuellement’’ ma main sur la sienne. Non mais si elle croyait que j’allais la sauter sur le bureau, elle pouvait se fourrer trois zizis où je pense. Le Jax, il se paye des canons, pas des baleines. Quoiqu’il en soit, mi-amusé par ses vaines tentative, je me levais histoire de venir me poser juste en face d’elle. Les bras croisés sur la poitrine, je contemplais d’un œil luisant sa silhouette de haut en bas. –pouah, la moche-. Et puis, en bon innocent que j’étais, j’haussais les épaules en lâchant mon diagnostic : « T’as pas trouvé mieux comme excuse pour louper les cours cocotte ? J’vois la ficelle de ton tampax dépasser de ta jupe. Va foutre un string, prends un médoc’ pour ragnagna, et hopla, roule ma poule, direction le bahu. » Bim, bim, et rebim. Hé oui, le Jax, il est tellement bon qu’il arrive même à fermer la grande gueule d’une soi-disant VIP de quinze piges. Egocentrique ? Bon ok, juste un peu alors. Mais en attendant, j’étais obligé je me pincer les lèvres pour ne pas exploser littéralement de rire face à l’air dépité de la miss. Choquée, bouche bée, elle avait l’air… contrarié. D’ailleurs, elle ne pris même pas la peine de répondre, mais se dirigea directement vers la sortie. Le ‘’vieux connard’’ en guise d’au revoir ne m’échappa toutefois pas. J’suis beau, t’es moche, t’assumes ma petite. Enfin, voilà au moins une coquinette qui ne remettrai pas les pieds chez moi, et tant mieux. Direction la sale d’attente pour me payer le prochain cas soc’.
Calepin entre les mains, j’arquais un sourcil en tentant de lire le nom inscrit par ma secrétine. Purée, elle pouvait pas écrire mieux celle là aussi ? Avec une orthographe du style elle irait pas loin dans la vie elle aussi. « Alooooooooooooooors, au tour de monsieur… Thon ? Oh chatte, vdm pour le nom. » Monsieur Thon. Si j’étais né avec un nom comme ça, j’me serai suicidé dans les toilettes je crois. Le vendredi doit être une journée atroce pour lui… le jour du poisson quoi. Oh le pauvre gars. Si j’affichais une mine presque compatissante à son égard, lui, en revanche, me mitraillait littéralement des yeux. Bah quoi ? Et puis, inconscient, j’ai ballayé très furtivement la salle d’attente pour croiser une silhouette on ne peut plus connue. Ho mazette ! Mais c’est-y pas la petite Hopkins qui était là ? En en rien de temps, l’expression de mon visage fondit comem neige au soleil. Sourire ravissant, regard pétillant, j’approchais tout guilleret vers ma patiente fétiche. Sans même jeter un coup d’œil au Thon, j’annonçais d’avance le plan : « Ahh, minute le Poisson, j’suis désolé mais la miss a une infection vaginale, c’est suuuper contagieux, faut que j’la prenne en urgence. » Dans le genre excuse bidon, on pouvait pas faire mieux. Clin d’œil à la brune, je m’emparais docilement de son poignet que j’attirais vers moi. Et hoplà, direction le bureau du médecin sous les grognements et insultes des autres gugus. Tinsley qui entre dans le bureau, suivi par nul autre que moi, et avant de refermer la porte, je ne manque pas d’adresser un gros ‘’FUCK’’ à monsieur Thon. Vulgaire ? Meuh non.
« Téhéhé ! Tiny Toons ! Alors tu viens me voir pour quoi ma grande ? » Tiny Toons, c’est ma plus belle, c’est ma chouchoute. La fille que j’admire, que je respecte –sans doute la seule-, et que j’aspire avant tout à protéger. La plupart de mes relations féminines se limites à des parties de jambes en l’air, ou des amitiés assez particulières, et allez savoir pourquoi, avec cette femme, tout était différent et unique. Nous avions beau être parfaitement opposés, elle m’attirait comme un aimant. Coup de foudre ? A ne pas en douter. Manque de bol, il avait fallu que je tombe sur la seule fille qui ne voulait pas tenter le coup avec moi. Hé, mine de rien, malgré les apparences, je sais me comporter comme le parfait gentleman, faut pas croire. Sauf que quel que soient mes efforts, rien ne semblait avoir un quelconque impact sur la miss. Raison à tout cela ? Mon foutu cancer. Elle devait être la seule personne à qui j’en avais parlé. Rooor ça va quoi, avoir un poumon destroy, c’est si grave que ça ? A moins de tuer volontairement un de mes patients, fallait que j’attende qu’un guignol se tue pour pouvoir bénéficier d’une greffe… Mais bon, au pire, c’était pas urgent non plus. Mais ce truc m’aura au moins appris quelque chose : fumer, c’est paaaaas bien. Bref, retour à ma bien aimée. Me voilà assis sur le bureau, juste face à elle que j’invitais à s’asseoir d’un geste mou du bras. Les lèvres pincées, je guettais discrètement la moindre de ses mimiques. « Quoi ? Me regarde pas comme ça, où prochain coup j’te prends en dernière. » L’air faussement contrarié, je souriais. « Ou par derrière, comme tu veux. » Déhéhé. Hé oui, même avec Tinsley je reste moi-même. Faut pas poussé mamie dans l’pipi non plus. Et comble de l’ironie : je savais pertinemment qu’elle détestait quand je faisais ce genre de sous-entendu. ‘’Quand on est con, on est con’’ comme dirait mon père.
Invité
Invité
Sujet: Re: le mec parfait, zéro défaut ❧ toons&jaxatif Sam 10 Mar - 19:02
« Tinsley ? Tinsley ! Ça va ? » Merde, qu'est-ce qui m'arrive ? Le regard inquiet de mon amie ne me rassure pas. Je vois ses lèvres bouger mais je n'entends que la musique de club qui joue en fond. Attends. Je dansais pas là-dessus y a trente secondes ? Si. Je trémoussais mon cul parfait à côté de mon amie dans l'espoir de trouver un mec attirant pour un petit plan à trois. Mais pourquoi je me retrouve allongée sur le... sol ? On n’aa pas commencé à s'envoyer en l'air ici quand même. Mon amie m'aide à m'assoir. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » « J'en sais rien, tu dansais et tout d'un coup, tu t'es écroulée. » Putain, c'est pas mon genre ça. J'ai pas pris plus de médocs que d'habitude. Enfin il me semble pas. « Tu veux aller à l'hôpital ? » Elle déconne n'est-ce pas ? Deux filles pétées qui débarquent à l'hôpital à deux heures du matin, j'vous dis pas comme on serait dans la merde. À moins de tomber sur un médecin cool mais j'ai des doutes. « Raconte pas de conneries, tu veux aller faire un tour en prison ou quoi ? » Elle a peut-être quelqu'un pour payer sa caution mais moi non. J'ai pas vraiment d'amis proches qui feraient ça pour moi. Quelques relations pas très approfondies et c'est tout. « Tu peux me ramener chez moi ? J'ai besoin de repos. » C'est la première fois que je la plante comme ça mais elle a l'air de s'inquiéter, elle devrait accepter. Et en effet, dix minutes plus tard, je suis sous ma couette seule. Et je m'endors comme une grosse merde.
Seulement cinq heures plus tard, je me réveille. J'ai beau prétendre que je m'en fiche, je suis inquiète. Ça fait déjà plus de dix ans qu'on m'a dit qu'il valait mieux prévenir que guérir et donc être presque parano. Ce n'était pas mon genre de m'évanouir sans raison. Et même si je dis que je me fiche de faire une rechute et de mourir, il y a une partie de moi qui veut vivre. L'instinct de survie non ? Et puis si je suis malade à nouveau, je préfère le savoir au plus tôt même si je ne recommencerais pas tous les traitements. Dix ans de torture, ça suffit. Si Dieu - auquel je ne crois plus - veut que je meure, ainsi soit-il. Mais là, je suis en train de faire la parano, je n'ai sûrement rien. Je déteste quand je suis comme ça. Impossible que je me rendorme, je dois savoir. Je me lève et je vais regarder les horaires de mon médecin sur le frigo. Ce matin, il est en visites. Parfait, j'ai pas de rendez-vous. Et comme toujours, j'ai rien prévu de faire aujourd'hui. Alors j'enfile quelques fringues, pas trop moches pas trop sexy. Faudrait pas qu'il se fasse des idées le pauvre Jax. Il s'en fait déjà assez sans ça. En vrai, je l'aime bien mon médecin. Il n’est pas coincé comme la plupart des autres, il me fait rire et ça aurait pu donner quelque chose avec lui. Sauf qu'il y a deux facteurs non négligeables. De un, le fait que je ne cherche pas de relation sérieuse depuis la mort de Matthias et de deux, le fait que Jax - ou Jaxatif comme j'aime l'appeler - ait lui-même un cancer. Déjà que je ne m'attache plus aux gens, je ne vais pas en plus, aller m'attacher à un mec qui pourrait mourir. Non, je suis pas sadique à ce point. Les gens tombent amoureux, sont heureux puis meurent et ne laissent derrière eux rien d'autre que de la peine et une fille qui devait avoir toute la vie devant elle pour la première fois et qui se retrouve sans envie de vivre. Oui, je pourrais écrire un livre "L'amour, belle connerie qui gâche des vies". Je me vois déjà en tête des best-sellers, tout le monde comprenant enfin que j'ai raison. Oui bon, il reste plus qu'à écrire le libre et avec ma flemme internationale, on n’est pas sortis. Un jour peut-être, on se reparle quand mon roman sera adapté en film avec Natalie Portman dans le rôle principal. Ne jamais se prendre pour de la merde. J'ai survécu à un cancer qui tue la plupart des malades merde ! J'suis une warrior. Ouais, continue de te dire ça Tiny, on y croit. J'aurais préféré mourir à l'époque et laisser ma place à quelqu'un qui, au lieu de mourir, serait resté avec l'homme de sa vie. Bref, on y va maintenant. J'me lave juste les dents, pas envie que mon docteur préféré sente mon haleine alcoolisée. J'attache rapidement mes cheveux et je sors. La tête haute comme si j'étais pas super flippée à l'idée d'être encore malade.
Merde, j'avais pas réfléchi que consultations signifiait une salle d'attente pleine de gens malades et chiants. C'est parti pour des heures d'attente. J'indique mon nom à la secrétaire et je vais m'assoir. Un magazine people, s'informer sur la vie des stars égocentriques, passionnant. Justin Timberlake aurait trompé sa copine, oh mon dieu. C'était pas déjà ça la dernière fois ? Merde, c'est un vieux magazine que j'ai déjà lu. Et tous les autres sont déjà pris, bandes d'égoïstes. Alors pour m'occuper, je joue au meilleur jeu possible : observer les gens et écouter leurs conversations. Une vieille mémé qui accompagne sa petite fille adolescente à l'air saoulée de tout. « Ma vie est nulle mamie, je suis sûre qu'il m'a pas refilé une MST, Dieu s'acharne pas autant sur une personne. » « Tu ne prendras pas ce risque chérie, ce saliopot n'était sûrement pas propre. » « Maaaais mamie... » « T'as déjà de la chance que j'en parle pas à ton père idiote. T'as été assez idiote pour coucher avec un infidèle, t'assumes. » Eeeeet oui, même les mamies vivent avec leur temps. Avec une gamine pareille, faut bien. Pauvre égocentrique qui pense que c'est la fin du monde parce que son copain l'a trompée avec sa meilleure amie. Ne pas être scolarisée ou presque avait au moins eu cet avantage, je n'avais pas connu les conneries de l'adolescence. Lucky me ! Des fois, j'avais envie de foutre des claques aux gens qui dramatisent alors qu’ils n’ont pas connu un centième de la douleur physique comme morale que j'ai pu ressentir. Et non, il y a bien pire que toi petite ! Ton mec qui ne t'aimait pas et que t'auras oublié dans un mois t'as trompée ? Mon âme sœur est morte et ne reviendra jamais. Tu peux pas test chérie. Putain, je m'emmerde vraiment pour classer une gamine dans ma tête. J'aurais dû prendre rendez-vous, jouer de l'affection qu'a clairement mon docteur pour moi. Je ne serais pas en train d'attendre seule dans une salle d'attente déprimante. Après y avoir passé dix ans de la vie, j'aurais voulu ne plus jamais avoir à remettre les pieds dans un hôpital mais fallait croire que ça ne suffisait pas. Les risques de rechute m'obligeaient à avoir des rendez-vous et des examens réguliers. Vie de merde quand tu nous tiens. Je lève la tête en entendant la porte s'ouvrir. Une pute de quinze ans qui veut déjà en avoir vingt-cinq et qui espère que le maquillage excessif va la vieillir sort du bureau, visiblement mécontente. Elle a probablement croisé un miroir, je vois pas pourquoi elle serait aussi énervée sinon. Elle doit remarquer mon sourire puisqu'elle me fusille du regard. Détends-toi salope, t'as tes règles ou quoi ? Non, je vais pas provoquer une bagarre dans un hôpital, pas pour une fille qui n'en vaut pas du tout la peine. La voix de Jax retentit dans la salle d'attente sans que je l'ai vu sortir. C'est vrai qu'il est pas mal. Même pas mal du tout. Et vu ce qu'il raconte à ses patients, je suis étonnée qu'il n'ait pas encore été viré. Mais je ne me plains, je ne pourrais pas rêver d'un meilleur docteur. Il me remarque et c'est là que je dis merci à mes deux seins - Bobo et Boubou - ou à ce qui lui plaît chez moi. Une excuse bidon, pire tu meurs et je passe avant tout le monde. Si c'est pas parfait ça. Enfin j'ai rien demandé, je vais pas le récompenser.
« J'ai une infection urinaire donc tu préfères passer par derrière ? Ça ne m’étonne pas de toi. » Vive le romantisme. C'est pas le but recherché de toute façon. Au moins, il a abandonné ça. Un mec qui dit clairement ce qu'il veut, c'est le mieux. Rien ne marche pour lui de toute façon. Mais l'espoir fait vivre. Et ça m'occupe. Ça donne envie d'aller chez le médecin au moins. « Nan en fait, mon vagin va plutôt bien, merci de t'en inquiéter. » Tiny ou comment provoquer les gens. Il aimerait bien que le problème vienne de là je suis sûre. Mais non, petit chou, c'est pas aujourd'hui que tu verras sous ma culotte. « Boooon me dit pas que je suis parano mais hier soir, je me suis évanouie en pleine boite de nuit. Ça m'arrive environ jamais et j'aime pas ça. » Il est le seul à savoir pour mon cancer à Montsimpa et il a bien compris qu'il ne devait pas en parler aux autres. Heureusement pour lui. « Tu vas faire quoi ? Des tests en faisant des attouchements douteux ? » Pas naïve la petite Tinsley, faut pas croire. Je le connais mon docteur depuis le temps. Mais me peloter, ça lui suffit pas. Il veut un truc sérieux. Je me lève et je m'approche de son bureau. « Par contre, évite de faire trop de bruit. J'voudrais pas que les gens dehors pensent que je couche avec toi pour passer en première. J'ai quand même une plus grande opinion de moi. »
