Pour une histoire il vaut mieux commencer par le commencement. Logique... Le 4 mars 1988 dans la clinique de Montsimpa j'ai été mise au monde. L'infirmière s'approcha de lui, tenant son bébé dans les bras « Monsieur Caldwell.. je suis désolée, votre femme n'a pas survécu.. Voici votre fille » Il regarda la nouvelle née dans les bras de l'infirmière, il pleurait toutes les larmes de son corps, il hurlait « Je n'en veux pas ! Rendez-moi ma femme ! Cette chose a tué ma femme ! Je n'en veux pas ! Je ne veux pas la voir, allez-vous en ! » Il parti laissant sa fille dans les bras des médecins.Mon père était fou amoureux de ma mère et m'en a voulu dès lors où je suis apparu dans ce monde. Autant le dire, la phrase que j'ai souvent entendu tout au long de ma vie c'était « Si ta mère est morte c'est de ta faute ! ». Malgré ce déni qu'il a fait à partir du moment où j'ai montré le bout de mon nez, il m'a tout de même reconnu et donné un nom. Mon nom est un mélange du prénom de ma mère « Lynne » et du sien « Maël », ce qui donne Maelynn. Pour quelqu'un qui ne voulait pas de cet enfant, de moi, vous me direz c'est assez représentatif et original non ? Les gens pourront dire ce qu'ils veulent, je sais que mon père m'aime. Si ce n'était pas le cas je ne serais pas là aujourd'hui et je ne saurais même probablement pas que c'est mon père. Il a mis du temps, mais il y est parvenu avec l'aide des parents de ma mère et de ses propres parents, mes grands parents. Ces aides lui ont été précieuses le jour où les médecins lui ont appris que j'étais atteinte d'une grave maladie. Cette maladie ne s'est détectée que lorsque j'avais trois ans. Depuis que j'ai trois ans, je suis atteinte de la mucoviscidose. C'est une maladie qui touche les voix respiratoires. Elle n'est pas handicapante pour la personne touchée en soi, mais elle nécessite tout de même un très gros mental et une force. Notamment pour l'entourage qui doit faire attention à ce que le traitement soit pris. Je dois faire attention à être bien couverte, à ne jamais prendre un courant d'air par peur d'être malade et avoir une infection, je tousse. C'est une chose que je peux cacher sans pouvoir vraiment la cacher. L'espérance de vie est de 20 à 30 ans. Pour pouvoir réussir à vivre plus longtemps il faut tout simplement une greffe de poumon. Enfin, je dis tout simplement, mais ce n'est pas si simple, il y a une liste d'attente suivant les urgences. Je n'aime pas parler du fait que je suis atteinte de cette maladie. Je préfère m'occuper des autres plutôt que de moi-même, ça fait partie d'un de mes plus gros défauts.

Comme vous l’avez surement compris, la relation entre mon père et moi n’a jamais été comme celle d’un père et d’une fille disons « normaux ». Il a toujours du s’occuper de moi. Quand j’étais petite il était assez maladroit, mais mignon et même si j’étais timide et craintive, je savais que c’était mon papa et qu’il le resterait toute ma vie. Que je n’avais rien à craindre, qu’il serait toujours présent pour moi. Jusqu’au jour où Clara fit son apparition dans nos vies. Clara c’est mon abominable belle mère. La femme qui à mis le grappin sur mon père et qui me déteste depuis toujours. Face à une femme mon père a toujours été vulnérable. Elle le trompe et il ne le voit même pas. Bien sur que non ! Elle est parfaite pour lui ! Elle me regarde chaque jours avec son air hautain « Qu’est ce que tu veux morveuse ?! » « Clara je sais ce que tu fais. » « Qu’est ce que tu raconte idiote ?! » « Je t’ai vu l’autre soir ! Tu trompe mon père. » Elle me rit au nez « Et alors ? Tu crois qu’il va croire une petite peste dans ton genre quand tu lui dira que sa gentille petite femme le trompe avec un autre ? Tu n’est qu’une orpheline droguée et alcoolique. Tu sais que si on trouve une bouteille d’alcool dans ton casier tu peux être virée ? » « Tu n’oserais pas faire ça ? » « Ah oui on essaye vermine ?! » « ça suffit ! Tu n’as pas le droit ! Tu n’est personne ! » Mon père arriva à ce moment précis « Qu’est ce qu’il se passe ici ?! Maelynn comment tu parle à ta mère !! » « Chéri, je lui ai dit de se calmer un peu, elle est devenue furieuse d'un coup, une histérie totale...» Pour la première fois de ma vie j’osais regarder mon père en face et lui dire ce que je pensais vraiment. « Elle n’est pas MA MERE !!! Tu sais quoi ? Elle te trompe ! J’en ai assez ! Je me casse !!! » « MAELYNN CA SUFFIT ! MONTE DANS TA CHAMBRE TOUT DE SUITE ! » « NOOOOOOOON !! Regarde moi bien ! Regarde moi bien papa parce que c’est la dernière fois que tu me vois ! ». Il était prêt à tout pour elle, même m’oublier, négliger sa propre fille. C’est simple, à cause d’elle, je ne parle plus à mon père depuis ce jour où j’ai vu ce regard honteux sur moi et toujours aussi admiratif pour elle. J'avais tout juste 18 ans, c'était au dessus de mes forces. Cette vie était tout simplement invivable.

Après être parti du logement familiale, j’ai du apprendre à me débrouiller seule. Trouver un petit job pour financer mes études car je ne voulais plus jamais rien avoir a faire à mon père. Lorsque mes grands parents ont appris ce qu’il s’était passé, ils m’ont apporté leur aide. A cause de sa femme et de moi, mon père s’est aussi brouillé avec ses propres parents. Ces derniers m’ont engagé comme serveuse dans le restaurent qu’ils avaient ouvert. J’y ai travaillé temporairement jusqu'à ce que je trouve un autre travail, je ne voulais pas dépendre de mes grands parents et encore moins leur enlever de l’argent en étant employée pour eux. J’ai alors par mes propres moyens trouvé un job de serveuse dans un bar. Je peux y travailler la nuit, comme le jour, tout dépend des roulements. Et quand je n’y travail pas, j’aime bien y être en tant que cliente. « Un mojito Max steuplait. » « Tout de suite ma belle ! » Ce jeune homme me reluquait de la tête au pied depuis une bonne demi heure déjà « Euh.. Il y a un problème ? Mon étiquette dépasse ou quoi ? » Machinalement je m’étais retournée pour vérifier, mais rien, je fronçait alors les sourcils me demandant pourquoi il ne me quittais pas une seule seconde des yeux. « J’aime bien les blondes dans ton genre » Je buvais alors une gorgé de mon mojito, en haussant les sourcils « ça tombe bien, ce bar en est rempli » « Tu bois quelque chose ? » « Oui, je suis justement entrain de boire un mojito là. » « Nan je veux dire après.. » « Et moi je veux gentiment dire que quoi que tu puisse me dire, aujourd’hui ça ne m’intéresse pas » « Allez ma jolie, ne résiste pas, je sais que t’en meurt d’envie » D’un cul sec je finissais alors mon verre « Pas ce soir, je travail. » Je me relevais, prenait ma veste et passait derrière le bar. Il me regardait alors ébahit en fronçant les sourcils et ajoutant un sourire « La nouvelle serveuse.. J’aurais du m’en douter ! » Je lui affichait finalement un léger sourire « Peut-être.. ». Ça, ce fut la première rencontre entre Jewon et moi. Il avait beau me faire milles et une avances, il à très vite compris qu’avec moi ça ne fonctionnerait pas. Il a mis un certain temps à arrêter de faire le gros lourd avec moi, mais il y est parvenu et grâce à ça, aujourd’hui nous sommes des sortes d’amis. Il se confit et s’ouvre à moi. Chaque jour je découvre une nouvelle chose en lui et j’aime ça. Il a bien compris que je n’aimais pas parler de moi et c’est pour ça qu’il me parle de lui. C’est très bien ainsi.