Je fus réveillé subitement en sursaut lorsque ma mère hurla à travers l'escalier "Fils ! Bouge ton joli popotin avant que je ne l'abîme !" A vrai dire, j'aurais pu répondre de manière désagréable, mais je n'osais tenter le diable. Ma mère me faisait peur par moment, très peur. Complexe ? Bien sur que non, voyons je ne suis guère effrayé par les femmes. Je les trouve toutes aussi étranges, superficielles et bien trop laides pour me plaire. Enfin quoiqu'il en soit il fallait que je quitte mon merveilleux lit pour me préparer. Disons, je ne voulais pas ressembler à tous ces pingouins en costards cravate. J'accordais plus d'importance à un simple Jean et un tee-shirt délavé. Oui l'adolescence, cette période de ma vie qui ne cesse de me tourmenter. Pourtant j'avais bien plus de neurones que ma propre mère ainsi que la maturité d'un homme trentenaire. Je soupirais vaguement pris au dépourvu par un choix certes peu apocalyptique mais terriblement tentant pour désarçonner ma mère avec un simple tee-shirt rose pétant ou d'un vert proche du vif. L'élégance, quel mot difficile à interpréter dans mon cas. Pourtant je ne détestais pas cela, bien au contraire, mais je haïssais les fêtes qu'elle organisait pour son simple plaisir personnel. Elle n'avait rien à envier aux autres femmes, juste sa réputation malpropre de star du X, ce qui ne l'empêchait pas d'attirer des hommes mariés et richissimes. Quelle horreur... Où allait-elle nous mener ? Au bord du gouffre ? Je ne voulais pas d'un vieux type aigris, chauve et aussi laid qu'un homme de soixante-dix ans comme beau-père. Prenait-elle mes besoins personnels aux sérieux ? Je ne crois pas. "Berlioz les invités vont bientôt arrivés et tu n'es même pas prêt. Mais qu'ai-je fais au Bon Dieu pour mériter un fils aussi indigne ! Dépêche toi j'ai une réputation à tenir !"Ah ! Quelle blague, une réputation à tenir ? Je lui adressais plausiblement. " Maman crois moi que tu as déjà une réputation toute fait. Tous ces pervers qui t'ont en DVD chez eux. Qu'est-ce que je t'envie dis donc..." J'éclatais de rire avant d'enfiler rapidement ce beau tee-shirt Rose Fluo ainsi qu'un jean délavé qui trainait dans la chambre. Ma mère fut prise aussitôt par un hurlement plus ou moins terrifiant avant de m'adresser aussitôt. "Attend que je t'attrape les oreilles petit garnement ! En attendant tiens toi correctement, je ne veux pas que tu te fasse remarqué !" Pff. Comme-ci j'étais un idiot finit. Les gens arrivèrent aussitôt. Je soupirais d'exaspération. Encore une soirée où j'allais devoir sourire bêtement à des inconnus, serrer quelques mains, et faire semblant d'être un futur adulte exemplaire. Je descendais les escaliers précipitamment en regardant l'assemblée de personne qui se réunissait dans le grand salon. Décidément il n'y en avait que pour les riches aristocrates. Du moins leurs vêtements ne laissait pas paraître le contraire. Avec ce beau tee-shirt rose que j'affichais avec un vague sourire, je semblais être un intrus autour de toutes ces personnes. Ce qui me fit sourire de plus belle tout en m'exaltant discrètement. Ma mère me jeta un regard noir, signe qu'elle désapprouvait ma tenue. J'avais encore gagné cette petite partie. Étant un fervent adepte des soirées arrosées, je me dirigeais rapidement vers le bar afin de me servir un cocktail. Quand peut-être un mirage s'offrait nettement sous mes yeux. Impossible. Je ne pouvais être sous l'emprise immédiate de l'alcool. Un homme. Plutôt une bombe sexuelle atomique venait se révéler sous mes yeux. Aie, aie décidément ma mère savait choisir les hommes. Il semblait perdu. Quand à moi je jugeait opportun de guider ce bel Apollon. Oh ! J'avais des pensées nettement moins puritaines mais j'allais devoir jouer le fils modèle de sa chère et tendre mère. Délicatement avec d'infime manières, je m'approchais de beau brun. J'humectais légèrement mes lèvres avant de lui adresser poliment. "Bonsoir, excusez moi mais vous semblez perdu. Cherchez vous quelque chose ? Avec vous besoin d'aide ? Si vous me le permettez je peux vous aider." Mes yeux n'avaient pu s'empêcher de détailler l'inconnu passionnément. Berli Berlo partait décidément à la chasse.

Un léger sourire narquois s'affichait sur mes lèvres. Naturellement, je n'étais pas un Saint et je ne voulais guère l'être. J'étais plutôt le genre de jeune homme frivole. Aucune comparaison avec ma mère bien évidemment qui ne réfléchissait nullement à ce qu'elle mettait dans son lit. En l'occurrence en voyant ce beau brun devant moi, je fus contrains d'admettre que pour une fois les neurones de ma mère marchaient à la perfection. Où avait-elle bien pu pêcher ce charmant poisson ? Je jetais un bref coup d'œil à cette foule décidément bruyante avant de laisser vaguer mon attention sur Mister viril. "Non c'est bon je ne le suis pas... mais c'est agréable de venir le demander... vous êtes un ami de Louisa ?"Je souriais de plus belle, laissant apparaitre mes belles canines à ce bel inconnu. "Me voilà donc rassuré Monsieur. Si vous avez besoin de quoique se soit je serais ravis de vous aider." lui dis-je en lui adressant un clin d'œil des plus aguicheurs, frôlant légèrement son avant-bras. "Je suis son fils. Son unique fils, du moins je l'espère. En effet nous sommes jamais à l'abri des surprises." J'entendais ma mère rire aux éclats à travers le salon. Voilà qu'elle se mettait à faire une démonstration surprenante de ses charmes. Les hommes la trouvait époustouflante. Certainement pas moi. Mon sourire fut pris soudainement par une grimace de dégoût. Ce soir un homme allait encore semer sa petite graine. Quelle horreur. Je regardais les petits fours disposés sur la table d'une toute autre façon. Je n'avais plus d'appétit. Du moins...Mon regard se posa à nouveau sur cet homme séduisant. J'avais faim mais d'une toute autre manière. Quoique l'on en dise, je ne perdrait pas mes bonnes manières. Je jouais divinement bien l'aristocrate vertueux, sous ce faux masque. Certes, c'est assez raté avec ce tee-shirt rose, mais il fallait bien ajouté un peu d'humour à cette soirée. "Excusez moi si je suis un peu trop curieux, mais il me semble que vous êtes nouveau dans le cercle d'amis de ma mère. Vous n'êtes pas un politicien richissime ? Le genre d'homme séduisant et célèbre que ma mère aimerait exploiter. Je l'espère très sincèrement pour vous." Mes yeux se perdaient sur les nombreuses formes de son corps qui était injustement caché sous ces couches innombrables de vêtements. Certes, ce n'était guère raisonnable pour un jeune homme de mon âge, mais tout le monde à ces faiblesses.