Rousvelt est à la table de poker. Le poker, c'est son nouveau gagne pain. Elle triche, évidemment. Elle pourrait gagner à la loyale, elle est suffisamment intelligente pour cela. Le truc, c'est que Rousvelt préfère les magouilles. Cette fille attire les emmerdes. Le pire, c'est qu'elle adore ça. Elle joue, pas spécialement pour gagner, même si elle aime gagné. Non, elle joue surtout pour voir les autres perdre. C'est une garce, elle s'en cache pas. Elle ramasse les jetons qu'elle a habilement gagné. Un sourire satisfait et mutin sur les lèvres, elle hausse les épaules. Puis Rousvelt est jamais seule longtemps. Y a un type qui l'accompagne, sans se doute que, pendant toute la partie, elle a allumé un autre. Innocente et candide, elle se laisse approcher. Fille facile. Tu parles, c'est elle qui mène la danse. Si elle veut dire non, elle dit, le truc, c'est qu'elle le veut pas souvent. Elle instaure cette proximité entre ce type et elle, un corps à corps, elle le défie du regard. Tout le monde dans les environs peu sentir la tension qui sexuelle qui règne entre eux. Elle a planté l’atmosphère et surtout, elle a planté son venin. Elle rit a des blagues qu'elle trouve même pas marrante. Ah son rire, il éclate dans la pièce, ils lézarde les murs. C'est un son des plus agréables. Elle a séduit son auditoire. Rousvelt porte pas de robe de haute couture, elle a pas de pierre précieuse, mais franchement, elle en a pas besoin de toutes ses trucs pour être le centre d'attention, le centre d'attraction. Monsieur finit par lui dire quelques mots à l'oreille et s'éloigne. Elle détourne le regard de lui. Elle sent la présence de l’autre type. Il est derrière elle, il lui parle dans le creux de l'oreille, elle sent son souffle chou lui caresser la nuque. Elle sourit. Elle ne dit rien. Elle écoute. Elle le laisse poser ses mains ses ses hanches. Un regard sur le côté, ses lèvres effleures à peine la joue de l'homme. Puis le premier finit par revenir. Le ton de la conversation monte, une toute autre tension règne, plus violente et agressive. Rousvelt se détache des deux hommes. Elle fout le camp. Elle en a rien à foutre d'eux. Elle va le regarder se déchirer. Elle s'éloigne, à reculons, admirant son œuvre. Elle ne s'était pas trompé, ses deux là on un petit air de famille, c'est leur regard, leur sourire. Elle arrive au bar, elle ne regarde personne, toujours absorbée par le spectacle. La même chose. Murmure-t-elle à l'adresse su serveur. Elle s'est même pas rendue compte de ta présence, jusqu'à ce que tu ouvres la bouche. Alors, la pêche est bonne ? Son regard clair se tourne vers toi. Elle te détaille avec un sourire. Si la pêche avait été bonne? Hm. Tu sais pas à qui t'a affaire. Rousvelt détourne le regard. Y a rien de dédaigneux dans son attitude, mais on pourrait croire qu'elle va pas te répondre. Le serveur pose le cointreaupolitan devant elle. C'est seulement à ce moment là qu'elle se hisse sur un des tabourets. Elle croise ses jambes et les dénudes, sans le vouloir, c'est juste que le tissus léger de sa robe remonte sur ses cuisses. Elle prend son temps, elle boit une gorgée et repose son verre. C'est seulement après qu'elle en revient à toi. Qui a dis que j'avais besoin d'eux pour me faire du fric? Elle sourit. C'est pas de l'arrogance, c'est de l'assurance. Elle est pas désagréable, elle est taquine. Elle a pas honte de ce qu'elle est, de ce que tu l'as vu faire. C't'une fille difficile à cerner.

Je hais quand on me dévisage, quand on me détaille de haut en bas l'air supérieur afficher sur le visage. Ca a le don particulier de m'énerver. Surtout si cette personne est inconnue au bataillon et n'a pas un charme particulier à mes yeux. Je bouillonnais rien qu'à l'idée et lorsque cette étrangère pratiqua la chose, je crus que j'allais lui mettre ma main dans la gueule. Courtoisie oblige, je me suis retenue. Non seulement elle me dévisage, comme si j'étais un animal tout droit sorti du zoo mais en plus, elle ne daigne pas me répondre. J'allais lui lancer une remarque avant qu'elle ne s'installe et parle. « Qui a dis que j'avais besoin d'eux pour me faire du fric? ». Je ris, pas d'un rire nerveux, difficile à expliquer. Comme si j'avais du mal à la croire et comme si ça remarque semblait absurde. Son petit jeu était pour le moins étrange bien que le fait d'utiliser les autres à des fins personnelles me réjouisse. Je hais les autres. Peut-être que je devrais faire comme cette femme-adolescente presque pitoyable qui papillonne et se fait plaisir en arnaquant les gens. « Je ne parlais pas de ça. En tout cas, je vois que tu t'amuses plutôt bien. ». Créer des tentions, un job plutôt amusant vu de l'extérieur. Jusqu'au jour où ça tourne mal. Je bois la fin de mon verre et en commande un autre, toujours soft. Le casino n'est pas aussi amusant sobre. Qu'est-ce que j'aimerais boire un peu, pour oublier. Seulement, je ne suis pas conne au point d'intoxiquer un gosse avant sa naissance. Connerie ! Rien que pour ça j'avorterais. Ca me manque de ne plus me retrouver dans le pieu d'un inconnu après une soirée bien arrosée. J'aime cette sensation. Surtout j'aime me barrer sans rien dire et jubiler à l'idée qu'il ne sait rien de moi et ne me reverra sans doute plus. Une vie sans attache est bien plus facile. « A part arnaquer les gens, c'est quoi ton passe temps, poupée ? ». Chômeuse !