En tant que frères ils ont une relation assez distante, ils ne se détestent pas. Non. Pour Bono son frère est immense, magnifique, sans être son modèle, il est un modèle de force et de respect. Mais ils se fréquentent peu, Pièro est toujours en vadrouille, avec ses affaires, à veiller que tout se passe bien, et le petit frère va en cours, fait ses devoirs , vit sa vie. Quant ils se croisent ça restent rapide, vague, soit Pièro n'a pas le temps, soit il ne fait pas gaffe, soit c'est pour des trucs précis. Bono voudrait plus, il voudrait exister aux yeux de son frère, être important, qu'il le voit comme lui il le regarde quoi que... si son grand frère le voyait comme il le voit... Il n'ose même pas se le dire lui même...
Pourtant pour Pièro son frère c'est tout, il a déjà frappé un de ses amis pour avoir osé faire du rentre dedans à son petit frère, il a faillit tuer le mec qui avait "forcé" un baiser avec son petit frère, normal c'est son petit frère il veut le protéger. Et puis quoi son frère est pas gay, non mais oh ! Sauf que depuis quelques temps, une simple fille touchant son frère le fait sortir de son gonds, il reste serein en apparence et pourtant il bouillonne. Et les seuls fois qu'il a vu ce genre de chose, le soir suivant il était défoncé et devenait violent et flippant avec son petit frère...

La maison est plus très loin, je la vois. Mais chaque fois elle semble se reculer, onduler, et ça me fait grincer les dents. P*tain que ça s'arrête, je m'appuie contre une barrière, mon sang pulsant à mes oreilles. Mes sens décupler par les mélanges étranges qui glissent dans mon corps. J'adore ça autant que je déteste. Enfin j'arrive au jardin, je sourie à cette vue, puis appuyant sur la poignée la porte s'ouvre et je titube à l'intérieur. L'obscurité me fait froncer les sourcils, et je grogne. Une lumière vive et ses contours me font m'énerver. Le voila, putain des heures que je le cherche là-bas ce crétin. A s'être barré si vite, il devrait pas jouer au débile... Tu m'as fais peur !!! Oui en même temps t'as peur d'un rien. Je le fixe en colère, parce qu'il m'a foutu une peur énorme en le trouvant pas, parce qu'il a pas se casser juste après qu'un mec se mette comme ça à le toucher. C'est mon frère, et celui de personne d'autre. Tu pouvais pas prévenir avant de te casser ? T'es débile ou quoi ?! Je grogne le rejoignant, il recule et ça me fait chier. Bordel c'est quoi ton problème ? T'as peur de moi ou quoi ?! Ça m'énerve encore plus, je l'attrape par le bras voulant qu'il me fixe. Pourtant d'un seul coup sa proximité, sa présence, son souffle me font virer mon énervement pour un tout autre truc... Je sais pas comment je fais, je sais pas pourquoi, cerveau embrouiller, j'ai beau me dire que c'est Bono, que je peux pas... Je plaque mes lèvres sur les siennes, alors que je le sens se figer, il me repousse même pas. Il n'en faut pas plus pour mon corps, ma main de libre glisse sous son tee-shirt sans réelle douceur, je veux son corps, je le veux lui, j'en ai besoin, mon corps, mon cerveau tout. D'un seul coup il se met à riposter, essaye de bouger, il me fait chier. Mes doigts se serrent sur son bras, p*tain bouges pas, mes doigts glissent sur son pantalon, je te veux, t'as pas ton mot à dire... Ces pas sans compter sur mon cerveau qui bug et une violente secousse de Bono me fait lâcher prise, il me repousse et en profite pour prendre la fuite dans sa chambre. Le c** ! Je râle entre mes lèvres, alors que peu à peu je prend conscience que c'est Bono, que c'est mon petit frère. Bordel... Je titube jusqu'à sa chambre qui est bloquée... Bono... ouvres s'il te plait... ouvres cette porte... Ses réponses froides et butées m'insupportent, mais les secondes passent et il s'adoucie derrière ses larmes, le loquet bouge, je pousse la porte, le voyant reculer avec vitesse vers son lit. Ma gorge me brûle, mais l'envie de lui râler dessus prend le dessus. Mais bordel c'est mon frère, et il pleure... Je le rejoins... J'voulais pas te faire pleurer... excuse moi c'est ma tête... pleures pas... je vais rien faire... Je grogne sans savoir comment faire, il me fixe avec hargne et ça me brise. Prends moi dans tes bras... Hein ?! J'ai pas de moi à faire, il fonce dans mes bras et je me retrouve sans rien pouvoir faire, je serre les dents, parce que bordel il s'en rend pas compte, mais ça revient... ça remonte en moi, ça recommence ce besoin de lui... Je souffle...
Le lendemain il se rendra compte d'une marque violette sur le bras de son frère, avec quatre trace rouges, une main trop appuyé, une marque bel et bien horrible. Il verra aussi Bono surprendre son regard et attraper une veste pour l'enfiler, comme si de rien était, ne pas le blâmer, ne rien dire. Et son petit frère partira avec un sourire léger, et que Pièro ira se prendre un rail pour oublier ce qu'il a fait de tant inhumain sur l'être qu'il chérit tant et qu'il veut juste protéger... et tant plus. Si seulement c'était pas son petit frère...
Bono ira à l'école, hanté par la violence de son aîné, et par la brutalité de l'envier qui lui a prit la nuit passé. L'envie de son grand frère, de le laisser faire, qu'il soit pour une fois plus doux, et sincère... si seulement ils étaient pas frère...