Comme tous les matins j'étais arrivée tôt au travail. J'avais laissé le soin à Reese de déposer notre fille, Charlotte chez la nourrice. J'étais donc arrivée à 7 h 00 au bureau ce matin-là. Pour fuir mon quotidien, ma vie qui partait en vrille, mais aussi parce que je devais travailler sur une très grosse campagne de publicité pour le lancement de la nouvelle collection d'Armani. Mon travail à la base consistait à écrire des articles de modes. Donc à me rendre sur les shootings photo, les défilés etc. Un travail passionnant pour moi qui, depuis mon plus jeune âge rêvait de travailler dans le monde du luxe et de la mode. C'est vrai que j'ai un peu tendance à faire passer mon travail avant mon mari. Mais quant vous avez un rêve et que celui-ci se réalise, vous n'avez certainement pas envie qu'il vous échappe. Je travaillais donc très dur. Depuis quelques semaines j'avais engagé un jeune homme à mes côtés. Preston. Preston, est beaucoup plus jeune que moi. Il a dix ans de moins que moi. Bien sûr, il n'a aucune expérience et aucune connaissance pour ce travail. Et les autres stagiaires, qui était dans d'autres département, étaient verts de jalousie que je choisisse ce jeune homme, sans connaissances réelles pour le poste qui se trouve au coeur du journal, pour m'assister plutôt que l'un d'entre eux. Cependant, Preston me faisait penser à moi au même âge. Moi aussi à son âge j'avais beaucoup de rêve et d'ambition. Je voulais l'aider, car ce jeune homme m'avait touchée. Il semblait avoir une grande part de sensibilité et malgré son jeune âge, il était très intéressant à mes yeux. Nous nous sommes d'ailleurs liés d'amitié. Il sait qu'il peut compter sur moi et se confier à moi. Quant à moi, il me distrait et me fait rire. Mais, j'aime aussi le fait qu'il soit travailleur et qu'il ait la notion du travail, malgré le milieu riche d'ou il vient. Encore un point que nous avons en commun. Moi de mon côté, je ne pouvais pas lui parler de ma vie. Il s'imaginait donc que tout ce passait à merveille chez moi. Avec mon mari. En réalité je n'ai parlé à personne, de la crise que nous traversons, à part à Devon. Mais encore une fois, personne ne doit savoir que je suis, un peu trop proche du patron. J'avais les yeux rivés sur mon ordinateur et sur des papiers et je fronçais les sourcils, quand Preston entra en trombe dans mon bureau. Je pris une tasse sur mon bureau qui contenait du café au lait et bus une gorgée. Je levais finalement les yeux vers lui, un sourire sur le visage. Je n'avais même pas vu l'heure ne t'inquiète pas ! Et arrête de me dire "vous" j'ai l'impression d'être une vieille. Je lui souris et me replongea dans mon ordinateur. Il semblait gêné d'être en retard. Et je savais que les autres étaient jaloux de lui, je voulais le mettre en confiance mais, je ne voulais pas non plus être maladroite, cependant, même si normalement ce n'est pas au patron de le faire je lui proposais un café. J'avais toujours une cafetière dans mon bureau plein de café prêt à servir. J'en étais accro et cela m'aidait à tenir mes journées de douze heures. Je lui servis une tasse et lui fit un petit sourire amical. Aufaite as-tu pensé à aller chercher les échantillons Armani ? J'en ai besoin pour dans ... Je jetais un coup d'oeil à mon montre. Une heure grand max ! Voilà, la patronne qui sommeillait en moi c'était réveillé. Et est-ce que tu pourrais aussi me réserver une table chez Hogan à treize-heure et rappeler monsieur Smith avant pour confirmer sa présence au déjeuner ? J'allais ensuite à mon bureau, me rasseoir. Je le laissais vaquer à ses occupations. Puis une fois qu'il m'avait confirmé que tout était en ordre, je m'autorisais une petite pause dans mon emploi du temps bien complet. Bon comment vas-tu sinon ? Ça fait longtemps qu'on a pas discuté tous les deux. Je lui adressais un sourire bienveillant.

J'ai toujours eu du mal à imposer mon autorité. Ce que je veux dire par là c'est que certes je suis caractérielle, impulsive et violente dans ma vie privée. Mais je suis avant tout quelqu'un de gentil. Je peux donc comprendre que Preston se sente mal à l'aise vis-à-vis de notre relation. Moi je n'avais qu'une envie c'était de lui dire de se détendre qu'on ne faisait rien de mal. Je suis quelqu'un d'assez juste je pense et je n'ai pas envie de mettre les gens en dessous de moi. Preston était à mes yeux mon égal. Je suis aussi très exigeante dans mon travail et si Preston le faisait mal je ne manquerais pas de lui faire savoir. D'ailleurs il m'arrivait de m'énerver quand quelque chose n'allait pas. Bref, Preston était mon assistant et j'étais vraiment contente de son travail. Il avait les bons réflexes, comme celui d'anticiper mes besoins. Ayant un emploi du temps très complet, Preston veillait à ce que je n'oublie rien, à ce que je mange et aussi à veiller à ce que mon emploi du temps soit respecté. Etant au début du printemps, nous étions déjà en train de réaliser les magasines pour les collections d'automne. D'ailleurs je n'hésitais pas à lui donner des tâches importantes. Vu comme cela, aller chercher des échantillons ne semble pas très intéressant et compliqué. Et pourtant. Je devrais être celle qui y va, car s'il y avait le moindre problème, le magasine en prendrait un sacré coup. En effet, imaginez que la dernière collection d'Armani qui doit être présenté au mois de septembre, alors que nous sommes en mai se retrouve dans des mains malhonnêtes ? La collection serait dévoilée avant la date prévue et ce serait un fiasco pour le créateur. C'était typiquement, le genre de tâche que je n'hésitais pas à donner au jeune homme, tant ma confiance en lui était grande. Une fois de plus je fus agréablement surprise de voir que Preston avait anticipé ma demande et les échantillons étaient à présent sous mes yeux sur mon bureau. Je le remerciais, me gardant bien de le féliciter pour ne pas le mettre mal à l'aise, une fois de plus. C'était un peu ma spécialité avec lui, mais au diable les bonnes manières ! Il s'installa près de moi et pris la tasse de café que je lui donnais. J'avais envie de papoter avec lui. Il me répondit que rien de très intéressant ne se passait dans sa vie. Preston tu as dix-neuf ans, c'est impossible que ta vie soit moins palpitante que la mienne ! Je me mis à rire. Il me retourna la question. Je ressentis une légère douleur dans le ventre. J'avais confiance en Preston, mais il n'était pas la bonne personne à qui me confier. D'ailleurs même ma meilleure amie n'était pas au courant de mes malheurs, alors lui, comment pourrait-il m'aider ? Finalement, je lui donnais une réponse bateau. Et bien, ma fille va bien. Elle parle et elle a une nouvelle passion, celle de me dire non à chaque fois que je lui dis quelque chose. Et puis Reese et bien il travaille beaucoup mais, il a l'air de bien aller. En réalité, je n'avais aucune idée de ce qu'il se passait dans la vie de mon mari. Nous étions arrivés à un point de non-retour. Et nos seuls échanges consistaient en des disputes de plus en plus violente. Mon portable vibra, je le regardais et lu le mail que je venais de recevoir. Et sinon tu te plais ici ?