Un claquement de main résonna douloureusement dans la salle. Ca n’avait rien à voir avec un quelconque applaudissement. Tous les acteurs amateurs sur la petite scène s’arrêtèrent net, comme pétrifier par ce son. Et un à un, les regards se posèrent sur cette jeune fille. Le regard posait sur ce vieux planché. Elle attendait avec hâte que son sort soit celé. Un raclement de gorge se fit entendre et l’homme d’un âge mûr se leva des gradins. Lui, c’était un peu le padre de la troupe. Il parle, tu l’écoutes, tu obéis et tu ne cherches pas à le contredire. Ne pas le contredire, c’est cela la règle d’or au sein de la petite troupe. « Regarde-toi Jad ! Tu joues comme une pucelle, comme si tu avais un balai dans le cul. Ma pauvre fille, tu n’avanceras pas si tu continues à jouer comme ça. Tu enchaineras les rôles pourris, c’est tout ce que tu gagneras. C’est ce que tu veux ? ». Et la voix qui cria avec colère s’éteignit. Un vent de silence souffla et plus un mot n’osa sortir de la bouche des quidams. Jad, à qui ces paroles étaient adressées, regarda encore avec attention ce planché. Mordillant nerveusement sa lèvre supérieure. Les bras ballants le long de son frêle corps, elle ne bougea pas, elle ne bougea plus. Elle jouait comme une pucelle. C’était les mots que l’homme avait utilisé. Comme une pucelle. Elle jouait comme une pucelle. Elle jouait comme ce qu’elle était… une pucelle. Une jeune fille vierge, blanche de tous pêchés. La vérité faisait mal. Mal à entendre, mal à écouter. Elle faisait souvent mal aux oreilles, mais pas seulement. La vérité était ainsi faite qu’elle pouvait vous faire mal, vous détruire presque. Des pas bruyants la firent tressaillir, sursautant presque sur place. Elle ferma les yeux, les ferma fortement et eut surtout envie de se boucher les oreilles. Réaction naïve. Réaction similaire à une enfant. Le bruit dura quelques secondes, pas très longtemps à vrai dire. Puis les pas s’arrêtèrent. Juste devant elle. Dans son champ de vision, les deux chaussures cirés de l’homme. Une main se posa sur le menton de la jeune fille et la fit relever la tête de force. Contrainte, elle devait faire face au padre de la troupe. C’est comme cela qu’on l’appelait tous ici. « Il faut que tu joues avec tes tripes ! ». Un léger poing atterrit dans le ventre de la petite blonde. Elle serra les dents et tenta de fuir du regard. Elle regarda autour d’elle. Les autres comédiens avaient reculé d’un pas, formant un demi-cercle autour des deux protagonistes. « Je n’ai pas dit ça pour te blesser… » continua-t-il, d’une voix chaleureuse, tout en lui chuchotant au creux de l’oreille. Avec peine, la jeune fille avala le surplus de salive. Terrorisée, apeurée, intimidée… oui, elle l’était. Depuis sa plus tendre enfance, Jad était de nature craintive. Toujours à douter des intentions des individus qu’ils pouvaient avoir envers elle. Lui parler-t-elle pour devenir son amie ou juste se servir d’elle ? Toujours, elle se posait cette même question. L’homme se recula, puis claqua une nouvelle fois dans ses mains. « C’est fini pour aujourd’hui ! » enchaina-t-il. Un peu surpris, les acteurs amateurs se regardèrent un à un. « Bah alors ? Vous décarpillez de là ! ». Il y avait une énième règle qu’il fallait respecter : quand il parle, on l’écoute et surtout (par-dessus tout), on obéit. Petit à petit, le groupe d’acteurs se dissipa, laissant la scène vide. Oui, Jad aussi était partie. La troisième, me semble-t-il.

A présent, elle était dehors, devant la façade du bâtiment. Elle tenta d’enlever l’antivol de sa bicyclette. « Hé la fausse rebeu ! » dit en riant un groupe de jeunes. Ce pathétique surnom, c’était à cause de son nom. Les gens étaient pathétiques, les gens étaient stéréotypés. A la vue de la roue avant dégonflée de son fidèle véhicule, elle soupira. Comme toujours, c’était un mauvais tour de ces gars. Jad était leur petite victime, c’était si facile de la ridiculiser. Elle était si fragile, si sensible, si frêle. C’était si simple. Jad était cette petite poupée que l’on pouvait casser si facilement. Une poupée en porcelaine meurtrie.

N-DIA et SIGRID. WOAH.
Bienvenue et bonne chance pour ta fiche.

Hunter Chinovski a écrit:

oh, la talentueuse n-dia

talentueuse, talentueuse... relativité des choses, j'ai envie de dire. enfin, je prends ça pour un subtile message d'accueil.
en tout cas, merci tout le monde.

taytay le pervers, personne connait ici, je pense. puis balance pas des trucs comme ça. ryan la cochonne, hein. pfeuh. et je resterai aussi chaste et innocente que jad. so, je winnerai.
et tu l'as sorti just for me ? wah. je suis touchée là. putain, ouais. il nous faut ce lien. THE lien.

Un pseudo, un avatar et un début de fiche qui déchirent signifie une histoire prometteuse à coup sur. Bon retour sur PWL grande dame du graphisme (faut avoue que c'est plutôt kiffant comme surnom) Bref, il ne faut pas faire attention, à 3h du matin, je ne raconte que de la merde pas très instructive.
Robert, arrête de faire draguer Maël, il est marié