Aujourd’hui, jour de sport pour Bretzel. Elle en fait une fois tous les deux jours, et oui, ce n‘est pas facile de garder un corps pareil, et ce n’est pas avec le sport qu’elle fait chez elle, qu’elle arrive à garder la ligne. Devant son ordinateur toute la journée, on ne peut pas dire que ça la muscle et l’entretient vraiment, le seul sport qu’elle fait c’est des doigts.

Elle enfila une tenue classique pour aller faire un jogging : t-shirt anti-transpirant noir et ultra moulant, avec un magnifique décolleté – qui a dit que faire du sport c’était ne pas être sexy ? – puis un short tout aussi noir et moulant que son t-shirt. Enfin, elle partit dans la salle de bain pour arranger sa dégaine, un bon brushing ne ferrait aucun mal à ses cheveux. Tout d’abord, elle les lissa, comme presque tout le temps, puis fit un queue de cheval bien haute sur sa tête pour na pas que ses cheveux colle à son cou lorsqu’elle aura transpirée.

Au bout d’une heure elle était prête, comme d’habitude lorsqu’elle fait du sport, elle ne met pas de maquillage, sinon après sa coule et ça devient Halloween. Elle en courant déjà jusqu’au parc pour courir environ pendant une heure et demi. Il ne faut pas croire, mais elle est sportive sous ses airs de blonde écervelée, de plus elle fait de la gym’ une fois par semaine. Elle est même très bonne dans ce sport. En contre partie, il n’y a pas beaucoup de sports qu’elle aime, si vous lui proposez une randonné de quarante kilomètres dans la montagne, il dira sûrement non.

Une fois arrivé au parc, elle courra quelques minutes, puis alla s’étirer sur un banc, car elle le sait, il faut qu’elle s’étire si elle ne veut pas se faire mal. Elle commença donc par s’étirer les jambes.

Affublé d’un short de sport à carreaux, qui lui arrive un peu au dessus des genoux, ainsi que d’un t-shirt blanc très simple, Tobias court maintenant depuis une quinzaine de minutes. Le footing, pour lui, n’est pas une habitude, pourtant. Enfin, disons qu’il essaye de s’y mettre plus ou moins régulièrement, mais que ça finit toujours mal. En même temps, il fume comme un pompier, alors forcément, il est désavantagé. Mais ce qui l’empêche le plus souvent de finir son jogging, c’est ce genoux maudit qui le lâche. Ce genoux maudit qui le réveille encore la nuit, lorsqu’il rêve qu’il est ce grand sportif puis qu’il émerge de son somme pour se rendre compte qu’il ne peut plus jouer. Pas à un haut niveau, en tous cas. Ni à long terme. C’est cet accident de voiture qu’il a eu, l’année de ses dix-sept ans, qui est à l’origine de cette blessure damnée. Tobias a fini par s’y faire, parce qu’il n’avait pas le choix, bien sûr. Mais quelque part, il n’a jamais réussi à avaler ça. Même s’il aime son boulot de jeune journaliste en devenir, il aurait préféré se transformer en légende de handball.

Et ça, il y pense. Lorsqu’il court, dans ce parc. Il y pense d’autant plus que soudain, sa jambe ploie et cède, et qu’il se retrouve par terre, une grimace de douleur autant que de rancœur lui tordant les traits. N’arrivera t-il donc jamais à reprendre une activité sportive normale ? Un flot de jurons insalubres lui remplit la tête alors qu’il se redresse péniblement, ne remarquant pas les regards inquiets des quelques passants, et boitille jusqu’au banc le plus proche, contre lequel il s’appuie, refusant de s’asseoir malgré le tiraillement qui le lance dans la jambe. Il se sent pitoyable. Essoufflée plus par sa colère que par l’effort, il se sent encore plus bête lorsqu’une jeune femme le rejoint pour commencer des étirements à l’aide du banc. De quoi a t-il l’air… D’une chochotte qui est déjà épuisée pour continuer à courir, sans doute. La blonde, elle ne sait pas. Qu’il est blessé. Elle va se dire ça… Les yeux de Tobias, restant fidèle à son esprit luxurieux, détaillent les formes de la demoiselle, appréciant ses courbes avantageuses moulées par son ensemble de sport noir. Au moment où elle se penche pour continuer son exercice, il tourne la tête pour ne pas rencontrer son décolleté plongeant, gêné. Il pose une main contre son cou et se le masse légèrement. Il l’aurait bien abordée, mais il se sent tellement minable…

Quand Bretzel fait ses étirements, les hommes ne sont pas loin en général. Ce genre de situations la fait bien rire mais lui fait aussi plaisir, elle aime se sentir belle et désiré. Alors voir que la gente masculine et parfois féminine, ce passionne pour ses étirements la réconforte quelque part, elle sait qu’elle est désirée par quelques personnes. Elle continua de s’échauffer, mais non plus les jambes, mais le bassin et les bras.

Par ailleurs, elle n’avait même pas remarqué le jeune homme qui s’appuyait sur le banc, tellement préoccupé par ses mouvements. Elle prit la décision de ne pas lui parler pour le moment, un peu essoufflé. Par la suite, s’il est encore là, elle lui parlera, comme elle le fait avec n’importe quelle personne ne bougeant pas dans rayon de deux mètres autour d’elle. C’est comme ça qu’elle rencontre ses amis, en leur parlant, tout simplement, même s’ils se sont de parfaits inconnus. Ses amis ne sont pas forcément des amis d’amis ou autre chose de ce genre, non non ! Il viennent de plein d’horizon différent et c’est ça qu’elle aime, connaître des gens différents et ne pas se fondre dans un type particulier.

Pour en revenir à nos moutons. Elle continuait de s’étirer comme-ci de rien n’était, pensant que l’homme qui était à ses côtés partirait dans quelques secondes. Mais, il ne bougea pas, intrigué de la voir ainsi. Surtout qu’au vu de sa tenue il avait l’air sportif, alors le voir ainsi lui paraissait un peu bizarre. Bien qu’elle ne soit pas grande spécialiste en matière de sport, elle sait tout de même qu’il est très mauvais de se reposer de cette façon en pleine course. Encore si c’était pour s’étirer, ça irait, mais là, il ne fait rien de tout ça. Elle lui demanda donc, légèrement inquiète « est-ce que ça va ? » Elle aurait bien aimé jouer les docteurs sexy pour lui, Bret’ n’est pas non plus une fille qui saute sur tout ce qui bouge, oh non, elle n’est pas ce genre de femmes. Mais elle aime les beaux garçons et ce n’est pas ce qui manque à Montsimpa, elle aime aussi les belles filles d’ailleurs, elle aime les deux ! Alors si elle peut proposer son aide à quelqu’un de bien proportionné ce n’est pas à reculons qu’elle le fera.

Tobias remarque les regards des passants, les iris masculins brillant de leurs fantasmes inavoués au vu de ce corps à la fois caché et tellement exposé, tandis que les prunelles des femmes s’emplissent de quelque chose comme de la jalousie, peut-être. Ou du regret, de n’avoir pas un corps aussi bien sculpté. Lui-même ne peut s’empêcher de l’observer, du coin de l’œil, se demandant encore s’il va lui adresser la parole ou pas. Il se sent parfaitement stupide, appuyé là comme un infirme, à ne rien faire. Il n’a même pas une bouteille d’eau pour se donner contenance, non. Tss. Il se dit qu’il ferait mieux de dégager, mais il sait qu’il est préférable de relâcher son genoux un temps, de façon à ne pas boiter pendant quelques jours. Une fois, il a forcé. Et le lendemain s’est révélé pire encore. Alors maintenant, même s’il se trouve exécrablement faible, il préfère se montrer prudent.

« Est-ce que ça va ? » Il dissimule son sursaut comme il peut ; il ne s’attendait pas à ce qu’elle vienne l’aborder, encore moins s’enquérir de son état si oisif pour quelqu’un qui a revêtu la tenue d’un joggeur. De plus, il ne veut pas qu’elle interrompe sa matinée sportive pour lui – elle avait l’air si bien partie. Néanmoins, Tobias sent cet accent d’inquiétude sincère dans sa voix. Alors, il lui lance un sourire décontracté avant de lui répondre, d’un ton détaché : « oui, très bien ! » Il incline la tête de façon à la remercier de sa question bienveillante. Il n’est pas contre avoir ce genre d’ange gardien pour veiller sur lui, oh non, bien au contraire…

Agrippant fermement le dossier en bois du banc, le brun se soulève à la force de ses bras, pour venir péniblement s’asseoir sur l’appui, tentant tant bien que mal de cacher la grimace que lui arrache la douleur du mouvement se répercutant dans son genoux. Il tend sa jambe droite pour relâcher celui-ci, et l’indique d’un coup d’œil à la jeune femme qui termine ses étirements. « C’est rien qu’une vieille blessure. » Il continue de sourire de toutes ses dents, même si pour lui, l’expression ‘rien que’ est un véritable euphémisme. Il se souvient encore de ce qu’il a ressenti, le jour où il s’est réveillé sur un lit d’hôpital pour entendre sa mère lui expliquer qu’il allait devoir arrêter le sport intensif, à cause de ce foutu ménisque explosé en mille morceaux dans son genoux. Cette explosion de rage et de déception en lui… M’enfin, il n’est plus tant de s’en lamenter. Même s’il a pu améliorer les choses par la suite, il doit dire adieu à l’hyperactivité sportive et n’y peut rien changer, alors pourquoi s’en plaindre ? Il préfère plaisanter avec la demoiselle, tournant en dérision l’annonce qu’il vient de lui faire. « Mais de toute façon, je suis sans doute pas un pro du footing… comme toi. » Tobias lui fait un clin d’œil en la désignant des yeux et d’un vague mouvement du menton. C’est vrai qu’elle fait ça très sérieusement, elle doit probablement avoir l’habitude.

« oui, très bien ! » dit-il. Il faut rester logique, il ne va pas lui dire non et lui déballer tout ses problèmes. Même si Bret’ n’était pas convaincu de la véracité de ces paroles, elle ne dit rien. Elle avait fait ce qu’il fallait, maintenant s’il ne veut pas qu’elle lui vienne en aide, c’est choix le plus strict. La demoiselle aime bien aider les gens, peut être aurait-elle fallut qu’elle fasse psy’ ? Non, elle n’est pas assez intelligente, elle le sait. Alors elle veille sur les gens comme elle peut, elle essaye de les aider. C’est comme-ci il y avait deux Bretzel, l’une très gentille et bienveillante et l’autre très dragueuse et sans tabou. Ces deux types de personnalités lui conviennent, parfois elle est l’une, parfois l’autre, ou même parfois les deux. Elle n’est pas non plus schizophrène ou ce genre de choses. Beaucoup de personnes sont comme elles, à avoir comme deux personnalités, ce n’est pas pour autant une maladie.

Alors Bret’ continue de s’étirer, le jeune homme essaye tant bien que mal de faire un mouvement, il dit ensuite « C’est rien qu’une vieille blessure. » La demoiselle ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire. Rien qu’une vieille blessure ? Les vieilles blessures ne font pas mal comme ça ou alors ce sont vraiment de vieilles blessures très grave. Bret’ répondit donc « rien qu’une vieille blessure, vous en êtes vraiment sur ? En tout cas, une chose est sure, elle vous fait encore mal ! » Le jeune homme dit ensuite « Mais de toute façon, je suis sans doute pas un pro du footing… comme toi. » La demoiselle ne put s’empêcher de lâcher un petit rire. Elle ne pense pas du tout être une pros, loin de là. Bien sur, elle en fait souvent du jogging, mais ce n’est pas pour autant une spécialiste. Ses étirements ne sont pas extraordinaire, ce sont les mêmes dans tous les sports, c’est ce qu’on appelle les étirements de bases. Elle les a appris à la gym’. Bret’ adore la gym ‘, elle la pratique depuis des années, mais seulement à titre amateur, elle ne fait d’ailleurs aucune compétition. Elle dit donc « oh non, je suis sur que tu es aussi très fort, il n’y a qu’à regarder… ton corps, je ne sais pas comment dire ça autrement. Je pense être bien meilleure en gymnastique. » Puis elle fit un grand sourire bien-veillant.

« Rien qu’une vieille blessure, vous en êtes vraiment sûr ? En tout cas, une chose est sûre, elle vous fait encore mal ! » Tobias esquisse un sourire amusé. Il la trouve toute mignonne, la demoiselle, et adorable. La seule chose qui le fait un peu tiquer, c’est le vouvoiement. Mince alors, deux jeunes personnes du même âge – ou presque – qui pourraient faire leur footing ensemble tous les jours ne se vouvoient pas, si ? Le garçon n’a jamais trop aimé ça. Il trouve que ça met une distance inutile entre deux personnes, qui ne se diront sûrement pas les mêmes choses si elles se tutoient. Quand il est obligé d’afficher une certaine marque de respect, bien sûr qu’il sort les pincettes. Mais là, quand même… Il espère donc qu’elle ne prenne pas mal le fait qu’il enchaîne en la tutoyant. « Mais de toute façon, je suis sans doute pas un pro du footing… comme toi. » La jeune femme laisse échapper un rire qui semble vouloir dire : « arrête, j’suis pas une pro. » Tobias, lui, continue de la regarder avec un air moitié amusé, moitié sérieux, histoire de lui montrer qu’il pensait vraiment ses paroles, sur le coup.

« Oh non, je suis sûre que tu es aussi très fort, il n’y a qu’à regarder… ton corps, je ne sais pas comment dire ça autrement. Je pense être bien meilleure en gymnastique, » reprend la jolie blonde. « Mon corps ? » Cette fois, c’est au tour de Tobias de rire. Décidément, elle a une façon de dire les choses directe, et c’est… plaisant, en fait. Le brun sent – ou croit sentir – que la jeune femme est ce genre de personne simple qui se prend la tête le moins possible, honnête mais aussi gentille. Lui-même n’est pas sûr qu’il se serait préoccupé de la santé d’un inconnu qui semble bêtement posé contre un banc alors qu’il est censé courir. « À vrai dire, j’étais très sportif jusqu’à ce que j’aie un accident qui m’a bousillé le genou. Depuis, j’dois éviter les efforts du genre. » Il désigne un coureur imaginaire du menton, avant de poursuivre : « mais, comme j’suis une vraie tête de mule, je peux pas m’empêcher de forcer… et de finir bêtement comme ça. » Il sourit de ses propos, sourit de sa stupidité, et regarde son interlocutrice avec un air complice. En temps normal, il n’aurait pas expliqué si précisément le pourquoi du comment. Mais cette fois, c’est différent. Il a l’intuition qu’elle… elle n’en aura pas complètement rien à faire, au moins.

« Mon corps ? » dit-il étonné. C’est vrai que Bret’ ne réfléchit pas toujours à ce qu’elle dit, mais au moins ne se prend pas la tête sur ce qu’elle sort. Pourquoi faire des phrases de trois kilomètres alors qu’on peut le dire en trois mots ? La demoiselle est spontanée et naturelle, on ne put pas lui reprocher de mentir et de trop réfléchir à ce qu’elle va dire, elle est très honnête, même parfois blessante et cassante, elle dit tout le temps ce qu’elle pense que ça plaise ou non. Le jeune inconnu enchaîna ensuite « À vrai dire, j’étais très sportif jusqu’à ce que j’aie un accident qui m’a bousillé le genou. Depuis, j’dois éviter les efforts du genre. » Bretzel un sourire, comme pour dire qu’elle était désolé. C’est sur, ça ne doit pas être drôle d’avoir des rêves mais de savoir que jamais ils se réaliseront. Et puis le sport c’est quelque chose d’extraordinaire, enfin c’est plus ou moins l’avis de Bret’. Elle adore le sport, même si elle n’est pas spécialiste elle aime ça. Particulièrement la gymnastique, elle n’est pas très intelligente, mais les championnes de gym’, elle les connaît ! Il enchaîna ensuite « mais, comme j’suis une vraie tête de mule, je peux pas m’empêcher de forcer… et de finir bêtement comme ça. » Bret’ ne put s’empêcher, une nouvelle fois de rire. Elle est aussi un peu comme ça, bien sur les règles sont quelques choses de très importantes pour elle, mais dès qu’on lui met un interdit inutile, elle ne peut s’empêcher de l’enfreindre. Sans doute un truc de sportif, pensa-t-elle. Tout deux ne se considère pas réellement comme sportif, l’un car il ne peut plus, l’autre car elle ne croit pas en elle. Bret’ a parfois, dans certains domaines, à perdre toute confiance en elle, notamment le sport. « mais t’es sur que ça va, parce que sinon tu sais je peux te faire un massage ou je ne sais pas trop quoi. Bon c’est sur, un massage du genou ce n’est pas ce qu’il y a de plus évident, mais on peut toujours essayer ? » elle et ses idées bizarres. Bretzel n’est pas une pro du massage loin de là, mais après tout si elle peut rendre service à son nouvel ami, pourquoi pas ? Elle espère juste qu’il ne va pas prendre ça comme une avance, mais comme une aide. Elle ne sait pas pourquoi, mais le jeune homme, bien qu’il soit très séduisant, ne l’attire pas spécialement, elle le voit plus comme un frère.

Le rire de Bretzel – lorsque Tobias lui fait remarquer avec humour qu’il ne pouvait s’empêcher de forcer sur son genoux, – lui fait penser qu’elle est du même genre que lui. À toujours tester ses limites, voir jusqu’où l’on peut aller – en enfreignant des règles ou pas, d’ailleurs. Oh oui, pour ça, Tobias c’est un champion, à défaut d’être un champion en sport. C’est simple : il a envie de quelque chose, il le fait. Ca lui rappelle une citation d’Into the Wild, film qu’il adore et qui lui donne envie de se barrer comme Chris McCandless. « When you want something in life, you just gotta reach out and grab it. » Ouais, bon, d’accord, peut-être que son histoire de blessure est la limite de ce credo… Mais Tobias, il est du genre carpe diem, quand même. Et du genre têtu, il faut bien le reconnaître.

« Mais t’es sûr que ça va, parce que sinon tu sais je peux te faire un massage ou je ne sais pas trop quoi. Bon c’est sûr, un massage du genou ce n’est pas ce qu’il y a de plus évident, mais on peut toujours essayer ? » Tobias sourit, touché par l’attention de la jeune femme – dont il ne connait toujours pas le nom, d’ailleurs. Combien de gens se seraient arrêté et auraient pris la peine de faire une telle proposition à un inconnu, comme ça, à sa place ? Il n’est même pas sûr qu’il le ferait lui-même, en fait. « T’inquiète pas pour ça. Et je sais pas si un massage est très indiqué pour ce que j’ai, en fait. » Il ne veut néanmoins pas que la jolie blonde pense qu’il la repousse, ni qu’elle soit déçue, ni quoi que ce soit d’autre. Alors, il ajoute avec un sourire lumineux : « J’aurais bien dit oui, crois-moi. Mais, sinon… Il se trouve que mis à part le genoux, toute autre partie de mon corps est passible de recevoir un massage avec grand plaisir ! » Il lui adresse un clin d’œil, espérant qu’elle ne trouvera pas un sous-entendu pervers derrière ses mots alors qu’il n’y en a pas. Et puis quand même, il serait plus subtil que ça pour parler sexe avec une nana qu’il ne connaît même pas, et qu’il a rencontrée dans de telles circonstances. « M’enfin, je ne vais pas te retarder plus longtemps. Je ne voulais pas te déranger dans tes étirements. » Et il est sincère. Elle n'a pas à se préoccuper de lui alors qu'il a fait le gamin en sachant très bien que ça allait finir comme ça. Il ne veut pas lui faire perdre son temps.

« T’inquiète pas pour ça. Et je sais pas si un massage est très indiqué pour ce que j’ai, en fait. » La demoiselle fit une tête bizarre, comme-ci elle était déçu, mais ne put s’empêcher de rire après. Elle dit alors « oh dommage, ça aurait pu être marrant ! » si nous écoutions Bret’, d’après elle tout est marrant, elle est tellement positive et optimiste qu’elle peut trouver n’importe quelle situation drôle. Parfois c’est sur, elle s’abstient, rire pendant un enterrement c’est pas recommandé. De toute façon elle ne va jamais aux enterrements, sauf si quelqu’un qui lui est vraiment très proche. En tout elle a déjà été à deux enterrements, celui d’un oncle qu’elle avait vu deux fois dans sa vie, mais c’était ses parents, lorsqu’elle était petite qui l’avait poussé à y aller, elle avait sept ans. Et une autre fois à celui de sa tortue, Gustave, mais on peut pas réellement le compter, parce que c’était dans son jardin et que c’était pas un vrai enterrement, même si elle avait préparé un discours, on ne peut pas le considérer comme tel.

Le jeune homme ajouta ensuite « J’aurais bien dit oui, crois-moi. Mais, sinon… Il se trouve que mis à part le genoux, toute autre partie de mon corps est passible de recevoir un massage avec grand plaisir ! » Bret’ fit alors un grand sourire et dit comme le ferait un enfant de quatre ans découvrant ce qu’il va faire dans la journée à l’école « oh oui ! » La demoiselle n’est pas experte du massage, mais elle fait de son mieux pour faire…au mieux ! Celui-dont-elle-ne-connaissait-pas-le-nom dit « M’enfin, je ne vais pas te retarder plus longtemps. Je ne voulais pas te déranger dans tes étirements. » Bretzel pensa que c’était très gentil de sa part de se soucier de son jogging, mais elle s’en fichait de louper un jogging, ce n’est pas ça qui va lui faire perdre la ligne quand même ! Et puis elle n’allait quand même pas abandonner son nouvel ami ! « oh non je t’inquiète pas ! » Elle ajouta ensuite « Au fait j’m’appelle Bretzel, mais tu peux m’appeler Bret’ ! » Beaucoup de personnes l’appelle Bret’, mais il faut dire que son prénom correspond parfaitement à son caractère : complètement fou !

Ensuite elle alla se placer derrière l’inconnu et commença à lui masser les épaules. Elle essayait de faire doucement, pour ne pas lui faire mal. Elle dit ensuite « j’espère que je ne te fais pas trop mal. » Elle ne voudrait pas lui faire mal, elle essaye d’être la plus douce possible, ce qui réussi assez bien pour le moment.

La jeune femme semble vraiment le genre à ne pas se prendre la tête. Le genre à vous mettre de bonne humeur – même rien qu’en croisant son chemin le matin en allant courir – parce qu’elle a un sourire joyeux franchement communicatif. Tobias apprécie les gens comme ça, même si certains ont finalement un sourire plutôt bête qu’autre chose. Avec la jolie blonde, c’est différent ; son sourire est juste… gentil. Oui, elle semble vraiment adorable, et le garçon se félicite de l’avoir abordée, finalement (comment ça, c’est elle qui lui a parlé en premier ? vous êtes sûrs ?). Et puis, l’idée de faire un massage à Tobias la rend apparemment très enthousiaste, si l’on en croit le « oh oui ! » qu’elle lance alors qu’il lui donne libre permis. Déclinant la remarque de l’italien quant à ce qu’il ne veuille aucunement la déranger en lui lançant de ne pas s’inquiéter, la demoiselle s’empresse aussi d’ajouter : « au fait j’m’appelle Bretzel, mais tu peux m’appeler Bret’ ! » Le sourire de Tobias s’élargit. Il n’a jamais connu, de près ou de loin, quelqu’un qui s’appelait comme ça, mais il trouve ça plutôt mignon finalement ! Et puis, ça lui va très bien, se dit-il. De l’originalité mêlée à ce léger accent un peu fou, et tout à fait joyeux, c’est exactement ce qui convient à Bretzel.

Il n’a pas le temps de répondre qu’elle se place derrière lui, place ses mains délicates sur les épaules du brun, et entame un massage très doux, précautionneux et pour le moins agréable. Tobias laisse échapper un soupir de contentement, et se met à rire lorsqu’elle lui dit : « j’espère que je ne te fais pas trop mal. » Il garde un sourire aux lèvres en lui répondant : « mal ? arrête, c’est parfait. On dirait que t’as fait ça toute ta vie ! » puis il se remet à rire, d’un rire franc et aucunement moqueur, puisqu’il est vraiment sincère. Ce massage est carrément génial, et le brun se sent déjà tout à fait détendu. « Plus sérieusement, moi c’est Tobias, » ajoute t-il avant de lui demander : « tu m’as parlé de gymnastique ? Ca fait longtemps, que tu en fais ? » histoire qu’elle ne se sente pas toute bête à ne servir qu'à lui faire simplement un massage, et que lui ne passe pas pour un genre de macho qui profite de toutes les jeunes femmes qu’il croise – ce qu’il n’est pas, tout de même.

« mal ? arrête, c’est parfait. On dirait que t’as fait ça toute ta vie ! » Ils se mirent à rire en cœur. Peut être aurait-elle dut devenir masseuse plutôt que dessinatrice. Elle a peut être un « don » pour le massage. En fait, elle n’a jamais appris à masser ou ce genre de choses, mais parfois ses parents, lorsqu’elle était plus jeune l’emmenait au spa, c’est donc là qu’elle a vu comment il faut faire, elle aime bien masser les gens, parfois pour détendre ses amis elle leurs fait des petits massages express, les principaux intéressés ne s’en sont pas plein jusqu’à maintenant. « Plus sérieusement, moi c’est Tobias » enfin, maintenant elle aussi connaissait son prénom, elle n’avait plus à l’appeler l’inconnu dans sa tête. Pour une fois, elle ne dit pas « j’adore ton prénom », même si elle trouve Tobias très beau, comme prénom, comme homme aussi, mais là c’est comme prénom, elle n’a pas envie de lui dire qu’elle aime son prénom pour après partir dans un délire de dix minutes comme elle a l’habitude. Bret’ est comme une fanatique des prénoms. Elle ne trouve aucun prénom ringard ou bizarre, niveau bizarrerie on ne peut pas faire franchement mieux comme prénom. Même le prénom le plus banal et désuet peut trouver grâce à ses yeux.

« Tu m’as parlé de gymnastique ? Ca fait longtemps, que tu en fais ? » Ah la gym’ ! Tobias ne sait pas ce qui l’attend. Bret’ adore la gym’, plus que tout, elle en est passionnée et pourrait parler de ça pendant des heures. A une époque, elle a voulut faire une carrière professionnelle, mais elle n’était pas assez forte et maintenant elle est trop vieille. C’est un peu bizarre de dire ça, car elle n’a que vingt-quatre ans, ce qui n’est pas vieux, mais en gymnastique, ce n’est même pas la peine. Les demoiselles participants aux mondiaux de gym’ sont pour la plupart même pas majeures. « J’en fais depuis... » elle se mit à compter dans sa tête et dit alors « depuis que j’ai dix ans. Et toi, tu pratiquais quel sport avant ton accident ? Je te vois bien grand sportif qui fait rêver les filles ! » Il faudrait vraiment qu’elle pense à réfléchir, elle regretta un peu ce qu’elle venait de dire. Elle espérait que Tobias n’allait pas prendre ce qu’elle disait pour une déclaration, car ce n’en ai pas une. En même temps, il est bel homme, il ne faut pas se le cacher !

À l’étincelante lueur qui jaillit dans les yeux de la jeune femme alors qu’il vient tout juste d’énoncer le mot « gymnastique, » Tobias pourrait directement mesurer l’étendue de sa passion dévorante s’il se trouvait face à elle. Mais remarque, rien qu’au léger tressaillement quasi imperceptible qui nous prend lorsque le nom de quelqu’un ou quelque chose à qui ou quoi nous tenons énormément parvient jusqu’à nos oreilles, le brun devine d’instinct qu’il a bien fait d’aborder le sujet, et que Bretzel va se donner à cœur joie de lui parler de la gymnastique. « J’en fais depuis... depuis que j’ai dix ans. Et toi, tu pratiquais quel sport avant ton accident ? Je te vois bien grand sportif qui fait rêver les filles ! » Il se met à rire, d’un rire mesuré qui trahit un tout petit poil sa désillusion, mais qui semble surtout démentir la dernière affirmation de la demoiselle. De ce qu’il sait, son sport à lui n’est pas spécialement réputé pour « faire rêver les filles »…

Mais Tobias se sent bien vite repris de sa bonne humeur habituelle, et s’empresse de répondre avec enthousiasme. « Je faisais du hand ! Je ne crois pas que j’aurais fini célèbre et adulé par des demoiselles en chaleur, comme les rugbymen… » Une idée soudaine lui prend, et puisqu’il sent que le feeling passe très bien avec Bretzel, il rajoute avec ironie et humour : « m’enfin, je n’ai pas besoin de ça pour faire rêver les filles, tu sais. » Un nouveau rire lui échappe, qu’il essaye de contenir un minimum pour ne pas gêner Bretzel dans son massage en ayant le dos tout secoué. Si elle avait pu voir son visage, il lui aurait volontiers adressé un clin d’œil complice. Tobias est comme ça. Quelqu’un de totalement décontracté, voire peut-être insouciant des fois. Oh, bien sûr que ça lui arrive quand même, de se prendre la tête, mais disons qu’il a cette tendance à s’ouvrir et se mettre à l’aise très facilement. Ce qui lui réussit, à quatre-vingt-dix-neuf pour cent du temps, étant donné qu’il ne fait pas non plus partie de ces gros lourdos qui vous sortent des phrases préconçues et maladroites. Non, lui, il est tout de même respectueux, léger et intelligent, mine de rien. De là à dire que ça ne lui arrive pas d’en jouer, peut-être pas mais… il ne se sert pas de ses facilités au contact avec les autres pour faire le mal, quoi. Bon, d’accord, il arrive tout de même qu’il perde un peu ses moyens, mais il ne perd véritablement le contrôle que lorsqu’il s’est laissé prendre à avoir de réels sentiments. De forts sentiments. Mais comme il refuse de s’attacher… c’est rare. Bref, pour le moment, il se sent parfaitement à l’aise, là assis sur ce banc avec la jolie Bretzel à ses côtés – cette jeune femme d’une sincérité, d’un naturel et d’une fraîcheur plus qu’agréables.

« Je faisais du hand ! Je ne crois pas que j’aurais fini célèbre et adulé par des demoiselles en chaleur, comme les rugbymen… » Cette chose fit rire Bret’, elle qui tombe en admiration devant n’importe quel corps un tantinet musclé. Qu’ils soient footballeurs, boxeurs ou même golfeurs, elle fond comme un chamallow. Les sportifs, elle aime ça, en même temps qui n’aime pas : un beau corps bien entretenu et sexy, ça fait rêver tout le monde. « m’enfin, je n’ai pas besoin de ça pour faire rêver les filles, tu sais. » ajouta-il. Ils rirent une fois de plus ensemble. C’est bizarre comme situation, cela ne fait que quelques minutes qu’ils se connaissent, mais ça fait comme si c’était depuis dix ans. Le courant passe tellement bien entre eux, ce n’est pas quelque chose d’habituel pour Bret’, elle qui arrive très facilement à s’attirer les foudres des gens avec sa franchise. Mais là c’est différent, ils se moquent un peu d’eux mêmes, comme le font de vieux amis. Elle s’arrêta de le masser, l’entoura de ses bras et posa sa tête sur son épaule et dit « je n’en doute pas » et lui fit un bisou sur la joue. Ce geste était purement amical, depuis tout à l’heure, ils font des choses qui peuvent paraître subjective, mais pour eux ce n’est qu’amical, ils n’ont aucune idée derrière la tête. Les gens passants dans le parc pourraient les prendre pour un joli petit couple encore dans sa phase lune de miel. Presque personne pourrait pensée que cela fait à quelques minutes qu’ils ont fait connaissances et cela par pur hasard. Si elle ne s’était pas étirée sur ce banc et si le genou de Tobias n’avait pas lâché, ils ne se seraient jamais rencontrés.

c'est court désolé

Tobias sent les tendres gestes de la jeune femme se suspendre. Il songe à protester mais s’abstient finalement, parce qu’il ne veut pas jouer aux égoïstes qui ne pensent qu’à eux. Elle est déjà adorable de consentir à lui faire un massage improvisé alors qu’il l’a, en quelque sorte, dérangée dans son footing. Et puis bon, entendre dans ses oreilles le rire sincère et joyeux de Bretzel est déjà agréable, d’autant plus que sa bonne humeur est communicative. De plus, la demoiselle entoure le cou du brun de ses bras avant de venir déposer son menton contre son épaule. « Je n’en doute pas. » Il sourit à ces mots, autant que parce qu’elle vient de lui déposer un léger bisou sur la joue. C’est drôle comme le courant peut passer si bien, si vite ; Tobias a presque l’impression qu’il la connaît depuis un moment, et qu’ils sont amis proches. Après tout, est-ce ce genre de comportement dont l’on se pare face à des inconnus ? Néanmoins, il ne se plaint pas. Il aime beaucoup ce départ de relation.

Son sourire reste figé sur ses lèvres l’espace d’un instant, puis il entreprend de se remettre debout, délogeant avec douceur le visage si proche de la jolie blonde. Une fois descendu de son banc, il s’approche d’elle, ignorant la légère douleur qui lui rappelle de loin qu’il ne doit plus forcer sur son genou. Posant distraitement une main contre le dossier sur lequel il était assis, il vient déposer à son tour un léger baiser contre la joue de la demoiselle, tout près de l’oreille dans laquelle il chuchote dans un sourire : « merci, mademoiselle. » Il se replace face à elle, et lui demande : « comment le méchant garçon qui t’empêche de finir en paix ton jogging peut-il se faire pardonner, pour t'avoir dérangée ? » Il lui lance, cette fois, un clin d’œil complice. Il est sincère ; il a vraiment envie de faire quelque chose pour ça, et pour la remercier. Et puis simplement parce qu’il se dit que ça serait dommage, de s’en aller comme ça et de ne plus la revoir alors qu’ils s’entendent aussi bien. Dans les accents de sa voix, on perçoit nettement qu’il ne veut pas qu’elle décline son invitation. Mais après tout, pourquoi le ferait-elle ? Cependant, ne croyez pas que Tobias a quelque chose derrière la tête. Il se dit juste qu’elle est le genre de personne avec qui on passe toujours de bons moments, et il se sent simplement bien, avec elle. Certes, d’habitude, confronté à une belle femme, le brun a une idée derrière la tête – après tout, quel mal y a t-il à vouloir prendre du bon temps et à offrir tout le plaisir qu’il est capable de donner à sa partenaire d’une fois ? Mais, avec Bretzel, c’est différent. Il n’a pas l’intention d’essayer de la séduire ; il veut juste être lui-même avec elle. Bon, après, si c’est elle qui tente quelque chose, pourquoi pas… Mais en tous les cas, Tobias se dit qu’il a devant lui une amie, qui pourrait même devenir très proche au fil du temps.

Tobias se leva, doucement, pour ne pas brusquer Bretzel, il se tint au banc, Bret’ vit bien qu’il avait encore mal au genou, ça se voyait, elle avait mal pour lui. Il lui déposa à son tour un léger bisou sur la joue, Bret’ sentit que ses joues devenaient un petit peu rouges, mais rien de bien extraordinaire, elle se demanda même pourquoi ses joues rougissait. C’est vrai, elle sait qu’entre elle et Tobias il n’y aura jamais plus qu’une amitié. Peut être est-ce trop tôt pour le dire, mais elle ne est persuadée et n’a sûrement pas tord. Il lui glissa ensuite à l’oreille « merci, mademoiselle. » Il revint à sa place et dit ensuite « comment le méchant garçon qui t’empêche de finir en paix ton jogging peut-il se faire pardonner, pour t'avoir dérangée ? » Il ne l’a pas réellement dérangé et même si c’était le cas, elle ne le regretterais pas. C’est vrai, une telle rencontre, c’est pas tous les jours ! Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre quelqu’un avec qui le courant passe tout de suite aussi bien. Une chose est sur, cette rencontre débouchera sûrement sur une grande amitié ; un lien fusionnel, tel frère et sœur, ou ce genre de choses.

Il voulait faire quelque chose pour se faire pardonner…Bret’ réfléchissait, elle ne voulait pas que ce soit quelque chose de débile comme manger de l’herbe. Il ne l’avait pas vraiment dérangé, elle n’allait donc pas lui donner un gros « gage ». Enfin, après un peu plus d’une trentaine de secondes de réflexion, elle trouva et dit « fais moi un câlin » Elle ouvrit ses bras et fit un immense sourire. Un câlin, ce n’était pas réellement la chose la plus désagréable à faire, si ? Beaucoup de garçons auraient bien voulut avoir cette chance avec Bretzel. Elle ne propose pas ce genre de chose à n’importe quel inconnu. C’est un peu comme les points et les tickets dans les supermarchés, quand on en a assez on a un cadeau. Bret’ fait un cadeau à elle même et à Tobias.

Tobias la regarde réfléchir. Elle est vraiment adorable, avec sa petite moue songeuse. Il espère qu’elle n’est pas non plus en train de s’imaginer des gages infaisables, et cette pensée le fait doucement sourire. Bah, après tout, maintenant il est obligé de faire ce qu’elle dit ! Finalement, après quelques secondes de battement, Bretzel semble avoir une illumination et dit : « fais moi un câlin. » Ouvrant largement ses bras pour l’intimer à exécuter ses désirs, un immense sourire éclairant son visage, la jeune femme est tellement mignonne que le brun ne peut s’empêcher de s’approcher aussitôt d’elle. Il se glisse dans l’espace qui lui est réservé, passe ses bras dans le dos de la demoiselle, enveloppant largement son corps mince, et la serre doucement contre lui, tout sourire. Il espère ne pas trop sentir la sueur – même si, normalement, son déodorant ultra-efficace devrait remplir son boulot à merveilles. Elle, malgré le fait qu’elle sorte tout juste de l’exercice, est toute fraîche, et Tobias, le visage calé au dessus de celui de Bretzel, trouve même que ses fins cheveux blonds dégagent un parfum délicat.

L’étreinte dure un moment. Les passants doivent se dire qu’ils font un joli couple, ainsi enlacés, car leur câlin pourrait presque sembler trop tendre pour deux amis. Bah, après tout, Bretzel s’avère aimer le contact physique, et Tobias l’aime aussi alors… pourquoi se priver ? De plus que la prendre ainsi dans ses bras est loin d’être chose désagréable. Après l’écoulement de longues secondes, le brun reprend, tout bas : « alors, satisfaite ? » et se met à sourire contre le front de la jeune femme. Il ne desserre pas pour autant son étreinte, préférant que ce soit elle qui s’en dégage ; après tout, ça durera aussi longtemps qu’elle le voudra. Néanmoins, il reprend, cette fois à haute voix : « je parlais plutôt de… je sais pas, t’inviter à déjeuner ? Aujourd’hui ou une autre fois… Ou pas du tout d’ailleurs, c’est comme tu veux. » Mais il a l’intuition qu’elle va accepter. Après tout, il ne voit pas pourquoi elle refuserait alors qu’elle vient elle-même de lui quémander un câlin !

Tobias prit alors Bretzel dans ses bras, elle ferma alors les yeux ; ça faisait longtemps qu’un homme ne l’avait pas serré de cette façon, sans arrière pensé, sans penser à la suite, juste vivre l’instant présent, sans se préoccuper du reste, faire abstraction du reste du monde, comme seul dans une bulle. Elle souriait, son visage collé au torse du jeune homme, elle ne pensait plus à rien, on peut dire que la câlin avait pleinement rempli son devoir. Pendant on ne sait combien de temps ils restèrent ainsi, des secondes, des minutes, des heures, des jours, des années, pour l’éternité ? Bretzel n’a pas d’amis, homme, à qui elle peut dire « fais moi un câlin » sans qu’il est une arrière pensée quelconque. Là c’est différent, c’est un peu comme faire un câlin à son frère, c’est bien et réconfortant. Il dit alors, coupant le silence « alors, satisfaite ? » comment ne pas être satisfaite, ce serait vraiment impossible, toutes les conditions sont réunis pour que le câlin soit parfait. Elle répondit alors avec un simple sourire.

Il ajouta, cette fois à voix haute « je parlais plutôt de… je sais pas, t’inviter à déjeuner ? Aujourd’hui ou une autre fois… Ou pas du tout d’ailleurs, c’est comme tu veux. » Elle fit alors un grand sourire, elle réfléchit pour voir si elle n’avait rien de prévu, mais petit à petit le sourire s’estompa de ses lèvres. Elle dit alors « ça aurait été avec un immense plaisir, mais je ne peut pas, je dois déjeuner avec mes parents. Ma mère a prévu tout un truc, ça fait déjà plusieurs semaines que c’est prévu. Mais demain, je peux, je peux tous les autres jours. A ce qu’il paraît, dans deux jours il y a un couché de soleil et un ciel magnifique et on m’a dit aussi qu’on le voit super bien de la plage » En effet, sa mère a préparé tout un déjeuné et une demi-journée, et c’est prévu depuis longtemps, elle ne peut pas repousser, sa mère le prendrait sûrement mal. Bret’ venait de lui donner une super idée aussi, enfin elle l’avait légèrement incité à l’invité le soir dans deux jours.

Tobias sent les lèvres de Bretzel s’étirer contre lui en un sourire adorable qu’il imagine très bien, lorsqu’il lui demande si le câlin est à son goût. Il se rend compte que pour lui aussi, cet instant est plus qu’agréable. C’est quelque chose de nouveau, d’enlacer une jeune femme de cette façon sans que ça ne veuille absolument rien dire. Maintenant, il est sûr qu’elle n’est pas de celles dont il a juste envie de connaître le corps, l’espace d’une nuit. Non, elle, elle est plutôt de celles avec qui il veut plutôt passer ses journées à rire et refaire le monde en toute franchise et sans aucune gène. Il n’a pas de relation comme ça avec d’autres filles. Et peut-être que ça lui manque, au fond. Une amitié simple mais intense. Un peu à la frère et sœur de cœur, comme on dit. « Je parlais plutôt de… je sais pas, t’inviter à déjeuner ? Aujourd’hui ou une autre fois… Ou pas du tout d’ailleurs, c’est comme tu veux. » Son sourire s’élargit. L’idée a l’air de lui plaire, c’est génial ! se dit Tobias. Jusqu’à ce qu’il sente le sourire s’évaporer aussi soudainement qu’il s’est dessiné. « Ca aurait été avec un immense plaisir, mais je ne peux pas, je dois déjeuner avec mes parents. Ma mère a prévu tout un truc, ça fait déjà plusieurs semaines que c’est prévu. Mais demain, je peux, je peux tous les autres jours. A ce qu’il paraît, dans deux jours il y a un couché de soleil et un ciel magnifique et on m’a dit aussi qu’on le voit super bien de la plage. » Tobias se met à rire, d’un rire doux et aucunement moqueur. Il se sent attendri par la façon qu’elle a eu de lui dire tout ça d’une traite, comme pour se rattraper de ne pouvoir lui dire oui sur le moment. Elle a l’innocence d’une enfant, et c’est ça qui touche le jeune homme, chez elle. La sentir désolée comme ça lui donne envie de la serrer d’autant plus.

Au lieu de ça, il remet quelques centimètres de distance entre leurs deux corps, juste assez pour pouvoir plonger ses yeux dans les siens, laissant toutefois ses bras autour des frêles épaules de Bretzel. Il se remémore la dernière partie de ses dires et sourit un peu plus, secouant légèrement la tête. Il n’y a décidément qu’elle pour savoir qu’un superbe coucher de soleil est prévu dans deux jours sur la plage ! « T’inquiète pas, je sais ce que c’est, les repas de famille ! » Il hausse les épaules, amusé. « Alors écoute… après-demain soir, on se voit à la plage ? Et après, je pourrai t’inviter à dîner, comme ça. » Il lui adresse un sourire enthousiaste. L’aspect romantique du rendez-vous ne le rebute pas, parce qu’il sait qu’il n’y a rien de sous-entendu derrière tout ça. Il s’imagine déjà étendu sur la plage avec elle, et se dit qu’ils vont vraiment passer une bonne soirée.

« T’inquiète pas, je sais ce que c’est, les repas de famille ! » Certains sont mieux que d’autre c’est sur, mais pour Bret’ c’est un bon moment passé entre ses parents et elle. Le jeune homme ajouta ensuite « Alors écoute… après-demain soir, on se voit à la plage ? Et après, je pourrai t’inviter à dîner, comme ça. » Elle fit un grand sourire, très contente de savoir qu’elle allait sûrement passer une très bonne soirée avec Tobias. Un beau couché de soleil, un ciel étoilé, la météo avait prévu un ciel dégagé, une plage, tout pour un rendez-vous idéal. Et puis ce sera l’occasion de faire un peu plus connaissance, parce que pour le moment, ils ne se connaissent pas vraiment, même pas du tout. Ils connaissent leurs prénoms et c’est à peu près tout. Mais ils n’ont pas besoin de tout savoir sur l’un et l’autre pour passer un bon moment et s’entendre à merveille. La demoiselle dit donc « Super ! Mais tu sais, ne t’embêtes pas à tout bien préparer et tout. Tu sais un pique-nique ne va très bien, j’adore ça ! Je suis…anticonformiste, c’est bien ça qu’on dit ? » Bret’ a entendu ce mot là à la télé l’autre jour, depuis elle essaye de le placer dans les conversations, pour montrer qu’elle connaît deux trois trucs. Des fois, elle recherche des mots qu’elle apprend pour ne pas paraître trop bête lorsqu’elle parle avec des gens. Si un jour elle a un dîné avec des gens de la haute société un peu coincé, elle sera pas dans la mouise ! Elle n’arrivera pas à tenir deux minutes de conversation.

La demoiselle aime les plats simple et c’est vrai qu’elle préfère, de loin, le pique-nique à un dîné dans un restaurent. Parce qu’au moins quand on pique-nique on est dehors, on peut faire ce qu’on veut, comme on veut, alors que dans un restaurent il faut avoir un minimum de tenu et surtout, suivant le restaurent, parler tout bas et ne pas rire, en gros jouer les filles coincées, ce qui n’est pas du goût de Bretzel.

Elle retira ses mains et celles de Tobias, puis partie vers un homme qui se baladait. Il devait avoir environ une cinquantaine d’années et l’air sympathique. Elle lui demanda alors « vous n’auriez pas un stylo, s’il vous plait ? » il sortit alors un de ses fameux stylos que tout le monde à, avec le nom d’une entreprise, le numéro, etcétéra. Il lui répondit « gardez-le, j’en ai plein ! » Bretzel lui fit un grand sourire et le remercia, puis revenu vers Tobias. Elle lui saisit la main et écrivit son numéro dessus, au moins il ne le perdrait pas !

Bretzel rayonne aux dires du brun, visiblement aussi ravie que lui à l’idée de la soirée qu’ils vont passer, et qui promet d’être franchement agréable. Enthousiaste, elle s’exclame : « super ! Mais tu sais, ne t’embêtes pas à tout bien préparer et tout. Tu sais un pique-nique me va très bien, j’adore ça ! Je suis… anticonformiste, c’est bien ça qu’on dit ? » Tobias laisse échapper un rire léger, amusé par la façon que la jeune femme a de lui dire ça. D’un autre côté, ça ne l’étonne pas ; lorsqu’il imagine Bretzel pique-niquer sur une plage devant un coucher de soleil, il se dit simplement que ça colle parfaitement au personnage. Et puis, à y réfléchir – et même si ça peut même paraître encore plus romantique ! – Tobias aime cette idée. Décidément, la jolie blonde le surprend. Au moins, un pique-nique, c’est libre et décontracté. Et il aime ça. Il lui répond donc : « oui, c’est ça qu’on dit. Eh bien, va pour un pique-nique ! C’est parfait pour moi aussi. » Satisfaite, Bretzel se délivre de leur étreinte pour rattraper un homme de la cinquantaine qui passe près d’eux. Le brun n’entend pas ce qu’elle lui dit, mais il comprend vite lorsqu’il la voit revenir avec un stylo, lui saisir la main pour y inscrire ce qui semble être son numéro.

« Oh, merci ! Ca évitera que je le perde, dans mon bordel ! » Il lui sourit, puis prend le stylo à son tour et plaisante : « où vous écris-je le mien, demoiselle ? » Il se souvient soudain d’avoir demandé ça à une jeune femme, en soirée, avec qui il avait l’intention de coucher. Au final, il n’avait pas attendu la réponse pour écrire son numéro à la naissance de sa poitrine. Il laisse échapper un rire léger à cette pensée. Cette fois, il est bien loin d’un tel contexte. Cette fois, tout ça ne veut rien dire. Et, pour une fois, ça fait… ça fait du bien, en fait, réalise t-il avec la plus grande surprise.

« Oh, merci ! Ça évitera que je le perde, dans mon bordel ! » dit-il lorsqu’elle lui écrivit son numéro sur la main. Ils sont donc pareils ? Tout aussi désorganisé l’un que l’autre ? Bret’ n’est pas du genre maniaque, mais plutôt bordélique et tête en l’air. Il n’est pas rare qu’elle perde quelque chose, qu’en cela arrive elle se met dans une colère noir, elle en est presque à tout balancer et tout retourner pour retrouver ce qu’elle a perdu. En fait, ils ont bien plus de points en communs que ce qu’on pourrait s’imaginer aux premiers abords.

Tobias prit à son tour le stylo des mains de Bretzel lorsqu’elle eu fini d’écrire son numéro et demanda « où vous écris-je le mien, demoiselle ? » Elle se mit à faire semblant de réfléchir, en exagérant, bien sur ! En réalité elle sait très bien ce qu’elle va lui répondre. Mais elle trouve ça tellement plaisant de ne rien dire et de faire durer la situation, qu’elle ne fait rien. Après il y a le parfait cliché, quand on est sur le point de conclure, de rendre la situation encore plus ambiguë et subjective. Mais ils ne sont pas dans ce genre de situation, ils le savent à présent ; ils ressentent que de l’amitié l’un pour l’autre, en tout cas c’est ce que ressent Bretzel ! Elle répondit donc « écris ça où tu veux. Mais s’il te plait ne me prend pas pour une de tes copines d’un soir ! »

c'est nul désolé

La moue faussement pensive de Bretzel fait sourire le jeune homme. Elle fait durer le suspens, mais Tobias sait qu’elle ne va pas lui répondre de l’écrire à un endroit… inhabituel. Aussi il a sa petite idée quand à là où le stylo dansera sur sa peau. « Ecris ça où tu veux. Mais s’il te plait ne me prend pas pour une de tes copines d’un soir ! » Il s’esclaffe et réplique : « oh mais je n’en avais nullement l’intention ! » L’air malicieux, il attrape doucement le bras de la demoiselle et écrit son numéro sur la partie haute de son bras, au dessus de son coude et dans son sens à lui. Une fois que c’est fini, il se recule, un petit sourire satisfait sur les lèvres, l’air de dire : voilà, comme ça tu vas bien galérer à le lire en te tordant le cou, tu penseras à moi ! Puis il rend le stylo à Bretzel, se rendant soudain compte à quel point son ventre crie famine. Un regard sur sa montre lui apprend qu’il est bientôt midi, et il se dit qu’il va bien falloir se rentrer maintenant. Il continue donc de sourire à son interlocutrice et lui annonce : « bon, alors disons à dans deux jours ! » Il s’approche pour lui déposer un léger bisou sur la joue, et ajoute (chose qu'il n'a pas l'occasion de dire tous les jours) : « ça m’a vraiment fait plaisir de te rencontrer, Bret’. » Et voilà, se dit-il, maintenant il n’attend plus qu’un mot d’elle pour s’en retourner chez lui, avec la profonde joie de s’être fait une amie vraiment géniale, et avec laquelle il s’entend à merveille. Plutôt positif, le bilan de cette douce matinée, malgré les tergiversations d’un genou blessé !

Bretzel l’avait prévenu, il ne faut fallait pas qu’il écrive ça n’importe où non plus. Il lui dit alors « oh mais je n’en avais nullement l’intention ! » Elle le connaît le truc de je t’écris mon numéro dans un endroit qui laisse prétendre des choses, ça lui ai déjà arrivé plusieurs fois, ce n’est pas pour lui déplaire, mais elle déteste être juste la fille qu’on ajoute à son tableau de chasse. Il prit le stylo et commença à écrire sur le bras de Bretzel, assez haut, et dans le mauvais sens, pour que lorsqu’elle voudra le lire, elle sera bien embêté. Bien sur elle pourrait se regarde dans un miroir, ça serait toujours à l’envers, mais déjà un peu plus clair. Elle trouverait bien un moyen de déchiffrer ce numéro de toute façon. Tobias se recula lorsqu’il eu fini d’écrire, un petit sourire satisfait aux lèvres. Il redonna ensuite le stylo à Bretzel et dit « bon, alors disons à dans deux jours ! » puis il s’approcha de la demoiselle pour déposer un bisou sur sa joue, celle-ci fit un petit sourire, très contente. Le jeune homme, ajouta ensuite « ça m’a vraiment fait plaisir de te rencontrer, Bret’. » elle était très contente qu’il dise ça, ce n’est pas le genre de choses qu’elle entend souvent dans ce contexte, et même dans un autre contexte, elle ne l’entend jamais. C’est la première fois qu’elle fait une rencontre de ce genre. Elle s’avança vers lui, lui déposant à son tour un baiser sur la joue et dit « moi aussi. A dans deux jours, si on ne se revoit pas avant ! » Puis elle tourna les talons, le stylo dans sa main et recommença à courir dans la direction inverse à celle qu’elle était en arrivant, pour rentrer chez elle. Bret’ ferait son jogging demain après tout, ce n’est pas dramatique.