Une des choses que Roméo semble incapable de faire, est de rendre service à quelqu’un, sans rien attendre en retour, juste donner pour le plaisir. Même lorsqu’il sera vieux et sénile, il sera toujours un homme détestable qui attire toutes les femmes se trouvant aux alentours. Il ne changera pas, il est comme ça et le restera. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’aussi détestable soit-il, globalement il attire des femmes venant de tous horizons, à croire qu’elle aime les hommes hautain et égoïste ! Il est bien heureux de voir tout le monde lui coller aux baskets comme on est autour d’un grand homme d’état, ça lui donne encore une meilleure image de lui même. Il ne peut rendre service sans rien demander en retour, et même avec quelque chose en retour, ce n’est pas dit qu’il accepte. En général il arrive à avoir ce qu’il veut sans qu’on lui demande quoi que ce soit en retour. Mais l’autre jour, alors qu’il jouait au tennis, comme souvent, puisque c’est l’un de ses sports favoris avec le golf, une jeune demoiselle qui semblait le connaître, ce qui n’a rien d’exceptionnel vu qu’il fait régulièrement la une des magasines ; est venu le voir. Ils discutèrent quelques minutes, elle lui proposa une fausse paparazzade, histoire d’avoir son petit quart d’heure de gloire au bras de l’homme à femme le plus connu de la ville. S’il avait suivi ses principes, il aurait dit non, rendre service à quelqu’un et puis quoi encore ?! Mais lorsqu’il s’agit de se jouer des journalistes, ce n’est pas la même chose. Roméo aime les mener en bateau, en leur faisant croire qu’ils ont découvert un scoop alors que tout était organisé. Il est toujours de la partie ! Mais ce n’est pas pour autant qu’il va accepter de rendre service à quelqu’un, même pour se jouer des journalistes. Il s’arrangea donc pour que la demoiselle lui rende elle aussi quelques petits services à l’occasion. Elle a pour simple tache de dire ce qui lui plait dans les boutiques et ce qui ne lui plait pas, elle lui sert de panel, c’est une jeune femme normale, comme une bonne partie de ceux qui achètent ses fleurs. Donc si quelque chose lui plait, il y a des chances pour que ça plaise aux personnes qui viennent dans ses boutiques. Ils avaient rendez-vous sur la plage, lieu que Roméo n’a pas l’habitude de fréquenter, tout d’abord parce que tout ce qui est mer, baignade et bronzage ce n’est pas son truc mais aussi parce que se retrouver serrer comme des sardines, il n’aime pas spécialement ça. A bord de sa bugatti blanche qui fend l’air parfaitement, il se dirigeait vers le lieu du rendez-vous. Bizarrement, sa voiture passait beaucoup plus inaperçu que sa ferrari ou lamborghini, bien qu’elle soit beaucoup plus performante et cher que celles-ci. Pour les gens normaux sa bugatti n’est qu’une voiture de riche, mais ils ne pensent sans doute pas qu’elle est l’une voir la voiture la plus cher du monde. Une fois a proximité de la plage, il se gara et descendit vers le lieu du rendez-vous. Elle était déjà là, il pouvait l’apercevoir au loin.

Aspen était impatiente. Non, en réalité c'était pire que ça, elle mourrait d'impatience et ne tenait plus. Quand arriverait-il enfin ? Okay il était un homme puissant et riche et les personnes comme ça savaient faire attendre - elle était bien placée pour le savoir - mais Aspen n'était pas du genre patiente. Dieu sait pourtant qu'elle en aurait bien besoin, de patience, dans son métier. Aspen se consola en se disant que de toute façon le soleil était en train de perfectionner son bronzage et que le temps où elle l'attendait n'étais pas du temps perdu. Bientôt, Romeo fit enfin son entrée. Les paparazzi étaient-ils déjà sur place ? Elle l'ignorait. Aspen faisait de toute façon confiance à Romeo qui avait savamment organisé tout cela ; avait-elle seulement le choix ? Aspen ignora comment le saluer. Après tout si les paparazzi étaient déjà là, il fallait commencer à jouer le jeu dès maintenant. La jolie blonde se redressa tout doucement et feignit un petit sourire à la vue de Romeo. Elle lui tendit la main et se poussa un peu, l'invitant à s'asseoir sur un bout de sa serviette. Par où commencer ? En revanche, de là où il étaient les traqueurs ne pourraient sûrement pas entendre ce qu'ils se diraient. « Tu vas bien ? » Aspen se mit à l'aise en choisissant de le tutoyer, sachant qu'il la vouvoirait en retour de toute façon. « Je suis un peu angoissée je t'avoue. » Aspen ignorait comment s'y prendre, mais après tout c'était elle qui avait voulu ça, c'était à elle de mener la danse. Mais elle ne voulait pas faire les choses trop vite. Elle voulait d'abord s'assurer que les paparazzi étaient bien dans les parages et ne pas jouer la comédie dans le vide. « Ils sont là ? » demanda-t-elle en replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille qui était face à la mer. Romeo saurait de quoi elle parlait.

Roméo n’était pas habillé de la façon la plus adéquate et normale pour la plage, pourtant il était toujours aussi chic et bien habillé. Il n’avait pas mis de costard, sachant que cela aurait fait vraiment tache dans le décor au milieu de toutes ses personnes en maillot de bain, pourtant dieu sait qu’il aime son costard, il adore en porter, il n’y a que dans ce genre de situation qu’il le troque contre un jean et une chemise. Il n’aime pas les jeans, ni les chemises d’ailleurs, il troue ça trop normal, même si le sien doit valoir le salaire mensuel de quelqu’un de normal, il n’aime pas ça. Roméo est assez branché mode, il va même parfois à certain défilé, il aime bien connaître les nouveautés, il n’est pas comme la plupart des hommes qui ne connaissent même pas la taille de leurs pantalons car c’est leur femme qui les achètent. Il faut dire aussi qu’il a l’argent pour être bien habillé, le temps et la célébrité pour être accepté aux défilés, dan ce domaine il a tout en fait : il a du temps, de l’argent et il est célèbre. Une fois proche d’Aspen, celle ci l’invita à s’asseoir à côté d’elle, ce qu’il fit même sil aurait préféré rester debout, quitte à faire un peu tâche dans le paysage. « Tu vas bien ? Je suis un peu angoissée je t'avoue. Ils sont là ?» lui demanda-t-elle. Roméo vouvoyait absolument tout le monde, même ses parents par moment. Il est vrai que vouvoyer ses parents fait un peu bourgeois, enfin beaucoup de gens pensent cela, mais il fait ça par simple respect et pour lui tutoyer quelqu’un est très rare, c’est une autre chose qu’il n’aime pas avec les jeans et les chemises que l’on met pour aller à la plage. En revanche, qu’on le tutoie ne le dérange absolument pas. Il sait que bon nombre de personnes ne sont pas comme lui, ils sont normaux et tutoie leur amis, leur font la bise et les appellent par leur prénom. Oui parce que lorsque Roméo parle de quelqu’un, il l’appelle par son nom, systématiquement. « oui je vais bien, je vous remercie. Angoissé ? Cela n’a rien d’angoissant, ce n’est qu’une anecdote parmi tant d’autres, cela n’a rien d’exceptionnel. Ils ne devraient pas tarder, laissez leurs cinq minutes pour arriver. » dit-il tout en regardant son portable. Juste avant d’aller sur la plage il avait envoyé un message à sa secrétaire. Elle a pour tâche de faire venir les paparazzis, cela ne devrait pas prendre bien longtemps, avec les réseaux sociaux, l’information va se répandre comme une traînée de poudre.

Dès qu'il avait posé un pied sur le sable fin de l'immense plage de la jetée, Romeo avait occupé l'espace à travers son aura imposante. Imposant, c'était ça, oui. Aspen était difficilement impressionnable or là elle l'était. Viril mais soigné, désinvolte mais poli, bourgeois mais simple. Cet homme semblait tout aussi intéressant et complexe à la fois. La jeune femme comprenait maintenant mieux pourquoi il fascinait autant les médias. Il n'était pas qu'un simple chef d'entreprise, il y avait une personnalité tout autour. Qu'il avait construite de toutes pièces? Peut-être bien, ou peut-être pas. Mais là n'était pas le sujet. Aspen n'était pas ici pour analyser psychiquement l'homme qui se trouvait à côté d'elle mais bel et bien pour être actrice d'une supercherie qui allait débuter d'une minute à l'autre. Elle attendait simplement le signal. En revanche, Aspen ignorait une chose. Romeo avait-il convenu avec les papparazzi que cette mise en scène était une mascarade et qu'elle permettrait d'arranger les deux parties, ou bien devraient-ils réellement jouer la comédie? Aspen n'avait jamais tellement testé ses talents de comédienne, nous allions avoir le verdict dans peu de temps. « Oui je vais bien, je vous remercie. Angoissé ? Cela n’a rien d’angoissant, ce n’est qu’une anecdote parmi tant d’autres, cela n’a rien d’exceptionnel. Ils ne devraient pas tarder, laissez leur cinq minutes pour arriver. » Il s'assit près d'elle, sur sa serviette, désabusé. Aspen savait qu'il vouvoyait quiconque croisait son chemin, mais elle ne put s'empêcher de trouver cette pratique étrange. Comment se sentir proche de quelqu'un avec qui on met déjà une distance rien qu'à travers la parole? Aspen ne comprenait pas, mais respectait en tous les cas. « Une anecdote parmi tant d'autres.. » répéta-t-elle, incrédule. Pas pour elle non, pas vraiment. Au contraire c'était peut-être the anecdote qui allait lui permettre d'avoir son quart d'heure de gloire, et pour une fille avide de popularité comme elle, ça n'était pas rien. Aspen se voyait déjà en une de tous les magasines people, s'arrachant l'affaire. Elle s'imaginait recevoir des dizaines et des dizaines d'appel la suppliant d'accorder aux journalistes quelques mots. Dans son esprit c'était en tout cas de cette façon que se concrétisaient ses espérances. Mais la jeune femme allait peut-être tout aussi vite déchanter. Aspen se trouvait un peu mal à l'aise. Les paparazzi ne semblaient pas encore être là. Que faire en attendant? Lui demander s'il avait passé une bonne journée, ou bien comment allait sa femme? Mal placé. Bronzer comme si de rien n'était? Gênant. Alors elle sortit la première chose qui lui vint à l'esprit. « C'est vrai pour toi ce n'est qu'une paparazzade de routine. »

Le stress de la jeune femme faisait contraste avec la décontraction presque insolente de Roméo. Pourquoi stresser ? Se faire photographier par les paparazzis et apparaître en une d’un magasine le lendemain avec un titre tel que « roméo ferrini au bras de sa nouvelle conquête, plus sur cette idylle en page douze », fait partie de son quotidien ! Il aimait voir les journalistes s’imaginer toutes sortes de choses tout cela parce qu’il prenait un café avec une femme, ou qu’il en embrassait une. A présent, tout le monde est au courant qu’il n’est pas très fidèle à sa femme, en même temps ils ne s’aiment pas et ce mariage a été fait par pur intérêt. Et au moins Roméo pouvait partir de l’Europe, étant marié, sinon c’était hors de questions, et jamais il n’aurait désobéi à son père, aussi ignoble soit-il. Les femmes, Roméo les aime d’un amour inconditionnel. Ne pensez pas qu’il est amoureux, ou romantique, ou qu’il a des sentiments, à ça non, ce n’est pas possible ! Il est juste très élégant, soigné et doux avec elles, et il les respecte énormément, bien qu’il leur brise le cœur le petit-déjeuner venu. Il ne part pas comme un voleur dans la nuit sans laisser son numéro, non, il reste jusqu’au matin, histoire de bien mettre les choses à plat et dire que cette nuit était très bien mais que cela ne restera que l’expérience d’un nuit. Les dîners aux chandelles sous un ciel étoilé ce n’est pas du tout son truc, il préfère les restaurants chics. Le PDG aime tout ce qui est chic, luxueux et élégant, ce n’est pas pour rien s’il vit porte en habits sur lui le prix d’une voiture, ou qu’il a un immense appartement en plein cœur de Bridgeport. Il profite de l’argent qu’il gagne par son entreprise qui est très prospère, ainsi que de celui que ses parents lui donne ou qu’il reçoit de la part de sa belle famille qui se trouve très généreuse avec lui. Ils n’eurent pas à attendre bien longtemps, lorsqu’il vit les paparazzis détaler vers eux comme des lapins, se cachant derrière des rochers un peu plus haut sur la plage, une lueur de satisfaction traversa ses yeux. Une fois de plus il avait fait d’eux ce qu’il voulait. Et à présent à lui de faire ce qu’ils attendaient. Roméo se leva, il attrapa la main de la demoiselle pour l’aider à se relever. Lorsqu’elle fut debout, il passa une de ses mains dans le dos de mademoiselle griggs, de façon à ce que leurs deux corps soient collés et il s’avança vers elle jusqu’à ce que sa bouche touche la sienne, il se lança alors dans un baiser des plus réussis, à en faire palier plus d’un ! Roméo est un bon comédien et aussi quelqu’un qui ne fait pas les choses à moitié, quite à s’embrasser autant ne pas faire un baiser de cinéma et de vraiment y mettre du sien et de profiter un peu.

Romeo ne prit même pas la peine de répondre à la jeune femme, il devait sans doute penser qu'elle divaguait complètement. Aspen soupira doucement puis tendit ses bras derrière elle, de sorte à être en appui vers l'arrière. Le sable chaud lui brûlait les paumes, mais elle laissa ses mains là où elles étaient. La blonde releva la tête vers le ciel pour que les rayons du soleil viennent lui chatouiller le visage. Et si elle prenait un peu des couleurs, ce ne serait pas de refus. Avec sa peau de blonde, ce n'était plus des heures qu'elle devait passer sous le soleil pour espérer brunir un peu, mais des journées entières. Et bien sûr les trois-quart du temps elle se retrouvait affublée de coups de soleil peu sexy. Aspen fouilla dans son sac à main avant de s'arrêter tout de suite, elle avait oublié sa crème dans la salle de bains évidemment. Heureusement qu'elle avait une salle de bain personnelle, sinon elle imaginait déjà les trois mioches éparpiller ses affaires un peu partout dans la maison, quelle horreur. Aspen et Romeo n'eurent pas à attendre très longtemps, bien vite les paparazzi débarquèrent. En jetant un coup d'oeil sur sa gauche, la belle put même remarquer que l'un avait une façon de courir assez remarquable, pas très viril. C'en aurait été presque amusant si le coeur d'Aspen ne menaçait pas de se décrocher de sa poitrine. Regardant à nouveau en face d'elle pour ne pas se faire griller, la jeune femme reprit ses esprits. Puis elle jeta un petit coup d'oeil aux alentours, la plage était vide à cette heure-ci. En même temps vu le soleil tapant il était normal de ne pas se risquer à s'exposer aux dangereux rayons de monsieur le soleil. Romeo commença alors à se lever et attrapa la main d'Aspen. Elle ne pouvait maintenant plus reculer, elle y était. Le bras musclé de Romeo vint l'emprisonner dans son étreinte et Aspen se laissa alors faire. Romeo ne faisait pas les choses à moitié, lorsque vint le moment fatidique où ils durent s'embrasser, Aspen se rendit compte qu'il y mettait tout son coeur pour que les paparazzi y croient. La jeune femme s'imaginait déjà les journaux titrer une photo d'eux deux, avec une légende expliquant que Romeo Ferrini se tapait encore une autre personne que sa femme, et cette fois une jeunette de treize ans de moins que lui, quel scandale. Afin de rendre la scène un peu plus réaliste, Aspen glissa fougueusement sa main dans les cheveux de Romeo. La situation était tellement bizarre. Après quelques secondes qui lui parurent durer une éternité, Aspen se décolla de Romeo tout en douceur puis le regarda droit dans les yeux. Et maintenant? Elle n'allait pas non plus découcher là, les enfants avaient besoin d'elle, mais s'ils se séparaient maintenant cela semblerait totalement incongru et irréaliste. Que faire, alors? « Ça te dit d'aller se baigner? »

La demoiselle passa sa main dans les cheveux de Roméo pour rendre se baiser plus passionné, histoire que les paparazzis n’aient aucun doute quant à la véracité de leur baiser. Celui-ci dura assez longtemps mais sans que cela soit suspect, le pdg n’aime pas les baisers trop longs ou les femmes trop impliquées, ils préfèrent celles un peu détachées qui ne prennent l’amour pour une simple formalité. Il aime quand on lui passe la main dans les cheveux, les femmes aiment ça aussi, lui toucher les cheveux. Les femmes adorent sentir leur doigts frôler le cuir chevelu d’un homme, lorsque celui-ci en a bien sur ! Par contre, la gente masculine est souvent réticent à ce genre de geste, mais pas Roméo, lui il aime ça. Ses cheveux font en grande partie son succès, s’il était chauve il ne serait pas aussi populaire auprès de la gente féminine. La demoiselle le regarda dans les yeux lui demandant s’il voulait aller se baigner. Lui se baigner ? Jamais de la vie ! Les seuls moments où il se prélasse dans l’eau c’est soit dans son immense bain qui doit coûter une année de salaire d’une personne lambda, ou alors dans sa piscine privée. Oui il est riche, il le dit et il en profite ! Dans son immeuble, contrairement aux sous sols des immeubles classiques, il n’y a pas de caves ou de laveries, mais une piscine, qui appartient entièrement à Roméo puisqu’il l’a acheté il y a un peu moins d’un an. Mais lorsqu’une jeune et jolie demoiselle se présente, un peu perdu, il accepte avec plaisir de partager pour un moment la piscine. Un ascenseur privée le mène directement à sa zone d’eau privative, et oui ça c’est la classe ! Tout ça pour dire qu’il ne va jamais dans l’eau en public, et surtout pas dans la mer. Il ne répondit pas tout de suite, tournant d’abord la tête vers la mer. Le soleil isolent et violent, les vagues qui se fracassent avec plus ou moins de douceur dans un va et vient incessant, sur la plage, tout cela lui rappelle énormément Monaco, son enfance et toutes ces choses qu’il a vécu là-bas. Cette partie de sa vie a connu quelques rebondissements, il s’est découvert, transformé, est devenu l’homme qu’il est aujourd’hui. « je suis navrée mais ce n’est pas réellement ma tasse de thé. Mais si vous le souhaitez nous pouvons faire plus ample connaissance. » dit-il calmement et sérieusement. Il est toujours comme ça, il n’est jamais très drôle, jamais réellement détendu, toujours sur qui vive, faisant attention à tout, un accident est si vite arrivé. Dans le monde de la célébrité, du show-business, et du commerce, une réputation peut s’effondrer en quelques secondes et un destin prendre un tournant décisif en un instant. Les paparazzis devraient partir dans quelques minutes pour la plupart, appelés autre part, de toute façon ils ont eu ce qu’ils veulent ici.

« Je suis navré mais ce n’est pas réellement ma tasse de thé. Mais si vous le souhaitez nous pouvons faire plus ample connaissance. » Okay il venait de la calmer, clairement. Si Aspen s'était attendue à ça. Elle le fixa d'un air dépité qui voulait dire "pauvre mec". Puis elle se reprit et regarda ailleurs. Elle ne pouvait pas se permettre ça, ce n'était pas n'importe qui. Il lui avait permis d'avoir son moment de gloire, après tout. Mais qu'est-ce qu'il était coincé ! La jolie blonde ne comprenait pas ce genre de personnes qui voulaient être à tout prix parfaites, maitriser tout, le moindre détail de leur vie. Ce que ça devait être triste. La blonde se mit à tripoter nerveusement une mèche de cheveux qu'elle enroula autour de ses doigts, puis qu'elle lâcha, une jolie bloucle s'était formée au milieu de ses cheveux parfaitement lisses. Cette boucle faisait tâche. Comme elle, dans ce décor trop réglé à la perfection. Aspen avait plutôt l'impression, elle, de foutre sa vie en l'air et de s'abîmer la santé, quitte à le regretter dans une dizaine d'années ou deux. Soit, c'était sûrement une occupation de son âge. Pas de celui de Romeo, apparemment. Chef d'entreprise et friqué jusqu'aux dents, il devait certainement la trouver pire que puérile, pitoyable même. Qu'est-ce qu'il fichait là, alors ? « C'est plus de ton âge de s'amuser, je comprends. Bref non non c'est pas trop mon truc non plus. J'aime pas parler. » Aspen disait n'importe quoi, elle était juste un peu vexée en fait. A la manière d'une enfant de six ans, elle faisait la tête.

Son regard longea la côte montsimpatienne et elle eut le loisir de s'apercevoir que les paparazzi étaient toujours là, campés derrière leurs objectifs, à attendre qu'un truc croustillant se déclenche. Aspen haussa les yeux au ciel. Pauvres paparazzi, ce n'était pas avec un homme aussi charmant mais ennuyeux que Romeo qu'il allait se passer quelque chose d'intéressant. « Qu'est-ce qu'on fait alors ? Si on se raconte nos vies je pense pas que ce soit ça qui les intéresse. » fit-elle en pointant du menton très discrètement les objectifs. Romeo allait sans doute lui répondre qu'il s'en foutait comme de son premier slip, or ce n'était pas son cas à elle. La jeune femme n'attendit pas sa réponse et se leva, s'étira tout en douceur puis releva ses cheveux de façon assez sensuelle, avant de s'enduire le corps de crème solaire tout, tout doucement. Si les photographes voulaient prendre des photos, c'était maintenant. Quitte à ce que sa gueule se retrouve en une de la presse à scandale autant qu'elle soit pas mal sur les clichés.

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