TE DECROCHER LA LUNE AU RAYON FRUITS ET LEGUMES ∆ FT. CLEANDRO & SADIE
❝This is a story of boy meets girl but this is not a love story❞

Même pour une actrice renommée il est parfois nécessaire de faire des choses par soi-même. Et s'il y avait bien une tâche que la jeune femme ne comptait pas déléguer, c'était celle des courses. Munie de son sac à main dans lequel reposait un porte-monnaie bien rempli, Sadie se mit au volant de sa voiture qu'elle gara bientôt devant le supermarché de Montsimpa. Pourquoi ne pas aller faire ses courses à Bridgeport, là où elle résidait ? La raison était simple, Montsimpa était sa ville natale, et elle appréciait passer du temps dans ce quartier reposant. Elle évitait également ainsi la folie et l'agitation constante qui régnait à Bridgeport. Inutile d'essayer de faire ses courses là-bas, où elle serait assaillie de paparazzis ou de simples curieux qui considéraient les célébrités comme des animaux échappés du zoo. C'est donc en début d'après-midi que la jeune actrice pénétra dans le magasin, un chariot à la main, telle une banale citoyenne modèle. Elle parcourut distraitement les rayons, ne suivant aucune liste et se contentant d'acheter ce qui lui faisait plaisir. Son chariot était rempli à demi qu'elle pénétrait désormais au rayon fruits et légumes. C'est avec une certaine surprise qu'elle reconnu Cleandro De Conti, occupé à observer avec attention un cagot de pommes. « Tiens donc, Cleandro. Que vient faire notre présentateur télé national dans un endroit aussi calme ? » Du vélo. Ses courses, bien évidemment. Mais la question était plutôt de savoir pourquoi il les faisait ici, au lieu d'en profiter pour les faire à Bridgeport, sur son lieu de travail. Sadie n'était pas sans savoir qu'il habitait à Montsimpa, seulement elle savait également qu'il passait la majeure partie de son temps à Bridgeport, en tant que célébrité digne de ce nom. La probabilité pour que ces deux-là se retrouvent dans un supermarché du coin était plutôt improbable. Pourtant elle n'en était pas mécontente. Si ses débuts avec Cleandro n'avaient pas été immédiatement très bons, la jeune femme avait appris à l'apprécier. Il lui avait, leur de leur première rencontre, fait des avances qu'elle n'avait pas partagé. Non pas qu'il n'était pas séduisant, bien au contraire, seulement elle n'avait pas pour habitude de sortir avec le premier venu. Après avoir essuyé plusieurs refus le jeune homme avait semblé se rendre à l'évidence. Depuis ce jour tous deux entretiennent une bonne relation, et Sadie reconnaît beaucoup l'apprécier. Pour autant, fidèle à elle même, elle fait de temps à autre quelques petites réflexions à propos du numéro de charme passé de Cleandro. Un passe-temps qui l'amuse et qui fait entièrement partie de la relation des deux individus.

Frigo vide signifie obligation de faire les courses. Je n’avais pas bien envie de sortir de chez moi mais je devais aller acheter à manger. Aller au restaurants tous les jours étaient beaucoup cher à long terme. J’en avais bien sur les moyens mais je n’avais pas envie de manger seul en public, je voulais me montrer non accompagné. Je prenais mon téléphone et notais ce dont j’avais besoin même si j’allais passer dans chaque rayon et choisir ce que je n’avais pas, comme d’habitude. Et le plus souvent, j’oubliais plus de la moitié des choses utiles marquées sur mon téléphone, je ne suis pas très organisé ni très logique, mais je fonctionne comme ça. Je sortais, j’avais tous ce qu’il me fallait : mon porte feuille, mon téléphone et mes clés. Je marchais dans la rue, le supermarché était à seulement cinq petites minutes de chez moi. Je fis un signe à mes voisins en passant devant leur maison, de gentils voisins, discret et qui ne disent rien quand je fais beaucoup de bruit. Si tous ceux de mon quartier pouvaient être comme ça. J’arrivais au supermarché, il y avait peu de monde pour ce début d’après midi. Après tous, il ne devait pas y avoir beaucoup de monde en semaine. Je ne venais que les samedis tard quand la masse de Montsimpa avait fini de faire ses courses mais aujourd’hui c’était différent, j’avais pris mon jour de repos pour initialement me reposer mais finalement pour faire les courses. Je prenais un caddie, qui allait surement me servir à ramener mes courses jusqu’à ma maison. En pénétrant le hall du magasin, on sentait déjà la fraicheur dégagée par les rayons frais ce qui était un réel plaisir par cette chaleur extérieure. Première étape, les fruits et légumes. Je prenais des pêches, des framboises, des tomates et un peu de tous ce qu’il y avait. Des patates, qu’est ce que j’allais bien pouvoir en faire ? Des frites ? Pourquoi pas. J’allais attraper un sac plastique mais une douce voix féminine m’interpella. Je me tournais, Sadie. J’en profitais pour la regarder en détails. « Toujours aussi magnifique ma chère Sadie. Je viens faire la connaissance des mes amies patates. Et toi notre trèèès grande actrice reconnue dans le monde entier que viens tu faire à Montsimpa ? Bridgeport ne te conviens plus ? » Tous en parlant, je faisait de grand gestes pour exagérer comme faisait les italiens. A trop vouloir bouger les bras, je fis tomber une pêche du sac que je tenais dans ma main droite. Je la ramassait rapidement et la remettais dans son sac. « Elle partira pas cette fois. » Je me rappelais très bien de la première fois où je l’ai abordée. Bon, je n’en suis pas non plus très fières parce que toutes mes démarches ont aboutit à... rien. Mais ce n’est pas pour autant que j’allais arrêter de lui faire mes petites remarques habituelles. Je lui en faisait même presque plus qu’aux autres. Un petit jeu entre nous. « Un jour faudra que je t’invites à une de mes émissions, on aura une audience géniale. »

Quelque chose chez Sadie m’attirait toujours. Habituellement je lâche l’affaire quand je vois que ne sers à rien mais j’avais vraiment du mal avec la blonde. Elle avait quelque chose de différent des autres filles que je fréquentais habituellement. On s’échangeait des compliments à chaque phrases, même s’il n’étaient pas toujours sincères mais c’était un petit très entre nous, comme un petit jeu. « Tes racines, tiens donc, un truc que je ne savais pas ça. Donc tu viens de Montsimpa. Tu t’es très rapidement habitué à la vie à Bridgeport. Et ne te moque pas des miennes. » Il y avait certaines choses qu’il ne fallait pas faire à un italien, au moins par respect. Je ne supportait pas les gens qui nous imitais comme la blonde venait de le faire, ni ceux qui achetaient des pizzas surgelés et qui les font ensuite cuire à la poêle. Aucun respect pour la culture de mon pays, de ma vie et ma famille. On ne touche pas à la famille, c’est sacré. Je m’attendais bien sur à ce que Sadie me fasse une remarque sur la pêche, un peu prévisible quand même. « Peut-être que si tu goutais, toi non plus tu ne voudrais plus partir. » Bon, oui il y avait des clichés mais c’est vrai que les Italiens étaient particulièrement dragueur. Etant un de pure souche, c’était dans mes gênes et j’avais été élevé en tant que tel. Mais le cliché des machos était exagéré. Sérieusement, vous me voyez vraiment comme un macho ? Avec toutes les attentions que j’ai envers les femmes, bon je reconnais que je pense qu’elles sont plus douées en cuisine que les hommes. C’est un compliment, et un fait. Mais bon, la vie est très souvent injuste et un gars comme moi ne pourra rien changer. Sadie me ramena sur terre en me parlant de l’invitation à une émission. « En même temps mon émission fait toujours un record, mais tu dois être trop occupée pour allumer ta télé. » Tu n’es pas la seule à savoir te mettre en avant ma chère Sadie. Les personnes extérieures ne pouvaient pas comprendre ce qu’il se passait, trop compliqué pour leur pauvre esprit limité. « Mais il faut préparer l’émission avant, il faudrait qu’on se voit un peu avant. Que dirais tu de chez moi ? Comme ça tu seras proche de tes racines. » Un petit rendez-vous déguisé. Qui ne tentes rien n’as rien après tous. Même si ma demande était très risqué ça en valait la peine. « Ou on peut se retrouver dans un restaurant, à toi de voir princesse. »