L'espoir. J'en suis nourri en ce moment. J'espère que mes nouvelles chansons vont plaire à la maison de disques. J'espère pouvoir achever ce nouvel opus et partir sur les routes afin de vivre de la scène ce que j'aime plus que tout au monde. Je suis un homme assez solitaire bien que j'ai des amis, j'aime avoir mes instants dans la journée où je me retrouve avec la nature en parfaite communion mais, pourtant lorsque j'arrive sur scène et que je vois toutes ces personnes j'ai la réelle impression de vivre enfin. Je recouvre un souffle, je me sens libre, j'ai même l'impression que je pourrais déplacer des montagnes ou même voler ! Ce sont des moments magiques que je souhaite revivre. C'est pour cela que je suis aussi nerveux. Cela fait trois jours que la maison de disque a reçu mon e-mail et ma visite. Je leur ai donné mes textes, je leur ai fait écouter les mélodies mais, depuis silence radio. Du coup, je traine, j'erre l'âme en peine en cherchant à m'occuper. Ce n'est pas vraiment une tâche bien facile ! Hormis ma musique je ne fais pas grand-chose, je n'ai même pas de télévision chez-moi. Du coup, c'est ma gratte sur le dos et mes poings dans les poches que je m'en suis allé pour Bridgeport afin de flâner dans les rues. Chanter au plein air, faire écouter mes nouvelles chansons, voilà ce que j'ai envie de faire, du moins au début. J'arrive à vite me dégonfler lorsque j'arrive dans un quartier de Bridgeport que je ne connais pas. Me serais-je perdu ? Sans aucun doute ! Regardant tout autour de moi je trouve bons nombres de sans domiciles fixes. Situés à plusieurs mètres les uns des autres je me rends compte que la misère s'accroît avec les années qui passent. Jamais je n'ai songé à écrire de chansons pour dénoncer ce phénomène qui s'accentue et soudain l'envie m'en prend. Mordant ma lèvre inférieure je continue de marcher, les poings serrés dans mes poches lorsque je croise une tête blonde. Je l'ai déjà rencontré cette tête blonde absolument adorable ! Il s'agit d'une de mes connaissances ... Soyons fous ! Il s'agit d'une amie que j'ai depuis peu et qui malheureusement doit elle aussi vivre dans les rues de Bridgeport. Alors, je m'avance pour la rejoindre, un sourire s'épanouissant sur mes lèvres avant de m'asseoir à ses côtés, ôtant ma gratte de sur mon dos. « Bonjour la plus belle. Comment tu vas aujourd'hui ? » Je regarde alors autour de nous, réalisant que n'importe qui peut tomber dans cette misère avec souvent l'impossibilité de s'en sortir. ➹ FEAT S. BRISEIS DEL PALLIZADO.