INTRODUCTION À LA CON À LIRE EN AYANT EN TÊTE LA CHANSON "JE VEUX TE VOIR" DE YELLE: JE VEUX TE VOIR DANS UN FILM HOLOGRAPHIQUE, EN ACTION AVEC TON FRIC, EURO, DOLLAR, C'EST TROP CHIC POUR TOUT SAVOIR SUR TA BANQUE, CHÉRIE, TES SOLDES, TES COMPTES, TES SOUCIS ET PEUT-ÊTRE TES MALADIES. DIS MOI DONC À QUOI TU ES ALLERGIQUE, J'EN PRENDRAI PAS, C'EST PROMIS, JE LE JURE SUR TA VIE. TU ES BIEN PAUVRE EN RÉALITÉ, ET ÇA M'FAIT PAS BANDER, ALORS JE M'CASSE BÉBÉ.

Je suis un songe, un ectoplasme, un orphelin, une limace. J'aimerai que mon ca-jole qu'on m'enlace, je ne suis pas de glace, j'en perds la face. (sur l'air de "Bim Bam Boom" de Melissa Mars). C'est drôle, car j'entends toujours des paroles différentes de ce qu'elles sont véritablement lorsque j'écoute une chanson. J'ai cette impression d'entendre ma vie, mes cris de désespoir quoiqu'il arrive. Mais cela fait sans doute écho au faite qu'en réalité, je ne me plains jamais de mes problèmes et que je prends tout avec le sourire, en serrant les poings ou non. C'est ainsi que j'ai décidé de vivre, loin de souffrances inutiles.

Cela fait seulement quatre ans que j'ai été adopté, avec mon frère jumeau. Lui et moi, c'est une drôle d'histoire. On a eu tellement peur d'être séparé que nous avons été en compétition, mais nous n'avons jamais cessé de nous aimer. Et nous nous sommes retrouvés adoptés par le même couple marié. Deux comédiens talentueux américains qui font souvent la une des journaux. Ils jouent dans des pièces qui marchent, et surtout, ils sont tellement actifs dans la vie et amoureux qu'ils forment le couple parfait. Tellement parfait qu'ils avaient décidé d'adopter au lieu de procréer. C'est ainsi que mon jumeau et moi avons eu une chance d'avoir une famille. Et on l'apprécie, du moins, nous leur sommes reconnaissants. Ils sont gentils, attentifs et surtout compréhensifs. Nous n'aurions jamais pu rêvé meilleurs parents.

Abandonnés on ne sait quand, notre date de naissance reste un mystère comme l'identité de nos parents. On nous a dit qu'ils étaient morts, étrange. Nous avons été recueillis dans un orphelinat, grandissant malgré nous dans un milieu sombre, triste et peu marrant. C'était dur, et le seul échappatoire était l'amusement. Dans l'excès, certes, mais il fallait que je m'amuse, que je profite, que je rigole. Puis, nous sommes passés d'un orphelinat à un centre pour adolescents. Nous avions seize ans. Et c'est là que j'ai rencontré Oakley. Elle était différente, marginale même et tout mon opposé, et même l'opposé du genre de personne qui m'attire. Pourtant, nous sommes devenus amis, puis rapidement amant. Souvent, dans le moindre recoin de paix à l'abris des regards, nous échangions nos corps, nos coeurs battant d'excitation et de peur, l'adrénaline qui commandait nos gestes. Nous n'avions pas peur du futur, juste de nous-mêmes. C'était sauvage, violent. Je ressortais avec des éraflures, des bleus et parfois mêmes des saignements. Mais j'adorais le fait qu'elle me fasse sentir vivant. Un peu trop même. Elle tomba enceinte car nous ne nous protégions qu'à de rares occasions. Sa grossesse était pourtant visible mais les gens n'y prêtèrent pas d'attention. Juste l'encadrement le remarqua. Oakley fugua alors qu'ils voulurent lui mettre la main dessus. Il me semble qu'elle a avorté, du moins, c'est ce qu'elle m'a dit à travers internet il y a peu. Et moi, et mon jumeau, nous avons trouvé une famille. Je me suis calmé sexuellement, Oakley est l'exception de la sauvagerie. Et je n'ai jamais dit "je t'aime" à une femme. Et je ne le ferai jamais. Pas de couples, ni rien. Je ne veux pas être marié, ni être sauvé. Vivre comme un con de jeune me suffit. Pas d'alcool mais de la coke, c'est le pied. Mais ça, gardez-le pour vous. Je ne voudrai pas effrayer les fans et défrayer la chronique. Je me fais toujours draguer, même par des hommes. Cela me laisse de marbre, mais je me suis toujours demandé ce que cela donnerait avec un homme justement. Le seul avec qui j'ai été proche fut mon frère mais n'imaginez pas que ma bouche toucha son zbob, ou vous risquez de me mettre en colère. Il est simplement le seul être à qui j'ai dit "je t'aime", le seul homme avec qui j'ai dormi, et dors encore maintenant, quelques fois, dans le même lit, parfois les bras l'un dans l'autre, par peur d'être séparés par l'injustice, la justice ou la vie. Il est mon unique raison de sourire. Mon jumeau est une partie de moi que jamais je ne veux voir s'envoler loin de moi. Je ne le supporterai pas.