Elle, avec ses petits yeux qui te regardent de haut, avec son cul en forme de U et ses lèvres genre botoxer, elle n’est pas moche, mais elle ne respire pas non plus l’intelligence. Je la connais, de réputation et d’histoire, c’est une conne, une salope, une fille que je haie, et que je ne peux pas voir pourtant elle est là devant moi. Son aire mesquin et hautain me donne envie de vomir, sa poitrine à peine voyante me donne envie de rire. Au fond je le sais, on se ressemble un peu, on est pareils niveau caractère, sauf que je suis bien meilleure qu’elle, ça aussi je le sais. Elle était habillée comme une prostituée, perchée sur ses talons et sa petite jupe, je la plains et j’en rigole. Je suis tombée sur elle par coïncidence, j’aurais préféré tomber sur le père noël ou même jésus, mais pas sur elle, car elle n’en vaut pas la peine.

On ne se dit pas bonjour, on ne se fait pas la bise, on ne se regarde pas gentiment, on sent même une tension électrique entre nous, tel une envie de meurtre. Moi, de mes un mètre soixante-treize, je la regarde, d’un air supérieur, d’un air sur de moi, tel un prédateur et sa proie, je sais que si je veux j’en ferais qu’une bouchée, mais je n’ai pas envie, j’ai la flemme, car je me dis que si je lui enlève sa beauté, il ne lui restera vraiment rien. Cette soirée avait pourtant si bien commençait, une soirée comme les autres, en boîte de nuit à danser et boire à longueur de temps, sans pensé à la suite, sans pensé à demain, juste à maintenant.

Mes amies autours de moi, dansant tout en cœur, me frottant à certains homme par un déhancher sexy, l’alcool m’était vite monté à la tête, mais je savais encore ce que je faisais, heureusement. Un homme, un baiser sentant le whiskey coca à plein nez, son odeur sur mon corps, et me revoilà parmi mes amis, sur la piste de danse, engageant un nouveau verre offert par le même homme. Je ne suis pas du genre à fricoter n’importe qui n’importe quand, mais ce soir, l’alcool avait pris raison de moi, et mon esprit n’obéissait plus, je n’étais plus moi. C’est en fin de soirée, quand je sortis de la boîte sur les coups de deux heures du matin, que je la vis. Petite, maigre, insignifiante, sans vie, elle me faisait en quelque sorte pitié. Dehors, dans le froid de la nuit, je la regarde, de loin, je l’observe, et je parle d’elle à mes amies. Toute rigole en leur expliquant qui elle est, et j’en suis fière. Tout le monde se dit au revoir, le temps de rentrer est arrivé, et je pars moi aussi en direction de ma pire ennemie, histoire de lui dire au revoir aussi. Je passe tout en la bousculant, un bon coup d’épaule et je faillis presque la faire tomber. De peur d’avoir attrapé la peste rien qu’en la touchant, je frotte ma jupe haut tout en le regardant avec un regard noir. En passant, je lui murmurai quelques mots, avec un ton ironique et méchant. « Le bar à putes c’est dans la rue parallèle. »

« Le bar à putes c’est dans la rue parallèle. » Elle me répondit « Tu dois bien le connaître pour savoir où il se situe Romy ! Alors, toujours à ce croire bonne à ce que je fois, mais ce n’est pas avec ton bonnet A que tu vas aller quelque part dans la vie. » Des petits piques, toujours plus de petits piques. Ma poitrine, rien ne me gêner chez elle, tout était bien où il le fallait, je préférais en avoir une petite qu’une grosse flasque et sans forme. Elle aussi en avait une petite, mais elle le savait, le lui redire serait trop simple, pas assez méchant pour elle. Elle me regardait, un sourire mesquin aux lèvres, tout comme mon regard noir, mes yeux revolvers auraient pu la tuer sur place. Je la fixe, je la regarde de haut en bas, un peu comme une pute qu’on aimerait se faire, mais sauf que moi, je voulais plutôt la tuer, et non me la faire. Je me rapproche d’elle, doucement, comme un prédateur et sa proie, je me faufile à ses côtés, devant elle plus précisément. Je lui rigole au nez, devant sa bouille si moqueuse et si faible, à mes côtés, elle ressemblait à une petite fille, j’avais quelque chose qu’elle n’aurait jamais ; de la personnalité.

« Tu sais ma petite, le bar à putes je le connais peut-être oui, et c’est pour ça que je sais que les filles dans ton genre y sont très bien accueillis, le premier verre y est même offert vu la jupe que tu portes. Mes seins se portent à merveille, toi tu devrais plutôt faire gaffe à tes hanches, on pourrait croire que tu es enceinte. » Des ricanements tournent autour de moi, je vois mes amies revenir en charge, surement que quelqu’un était parti leur courir après pour leur dire ce qu’il se passait. Elle me regarde, elle hésite, elle ne sait plus vraiment quoi dire, alors pour montrer à nouveau ma supériorité, j’engage le ton tout en ricanant. « Ma vie est dix fois, mille fois mieux que la tienne, c’est simple à voir, regarde-moi et regarde toi ; la belle et le clochard, je te laisse deviner qui et qui et pas besoin de me ressortir ma blague à l’envers en disant que tu es la belle, c’est juste impossible. » Mes amies rigolent elle aussi, j’ai dut taper fort vu sa tête et vu ses amis qui souffle un petit oh. Je la regarde, je me demande alors ce qui a bien pu me plaire chez elle, oui c’est vrai que physiquement on est semblable, mais niveau caractère, elle et moi c’est tout le contraire.

« Mais qu’est-ce que tu dis ? Tu veux tellement passer pour quelque chose devant tes copines que t’es obligée de te créer une vie parfaite. Ton harem est-il satisfait ? Non parce que offrons lui un spectacle digne de ce nom pour qu’elles ne soient pas déçu de leur divine Romy ! Mais connaissent-elle vraiment la vraie Romy comme je l’a connais. Tu te crois belle, mais pourtant tu fais presque pitié ! Excuse moi je n’ai pas de monnaie sur moi sinon je t’aurais bien offert une petite pièce. » Prête à parler, je m’élance mais celle-ci n’a toujours pas fini de cracher son venin. « Tirez-vous les greluches ! » J’écoute attentivement son petit discours, sa voix me donnait envie de mourir, comme sa tête, tout chez elle me donnait envie de me tuer. Ses yeux me faisaient pitiés, son corps aussi, son teint, son style, elle n’a rien à envier. Me créer une vie parfaite ? Je pense enfin à ce qu’elle vient de me dire, en quoi est-ce que ma vie est parfaite ? Ma vie est loin d’être parfaite, et elle ne sait vraiment rien de moi. Ironiquement, je souris, souris de sa bêtise. Elle évoque mes amies, qui se tiennent à mes côtés, je sais que je n’ai pas besoin d’elle, mais elles sont là pour moi alors pourquoi leurs dire merde ?

La vraie Romy comme elle l’a connait ? Cela me fit rire de plus belle, je la regarde, je me décide à la tester. « Je t’en prie Madge, dis-nous tout, dis-nous tout sur la méchante, chiante Romy que tu connais si bien, tu viens de me prouver il y a une seconde que tu ne sais rien de moi, ni de ma vie, alors pourquoi tu parles si c’est pour dire des conneries ? Mon harem comme tu dis si bien, c’est ce qu’on appelle des amies, je n’ai pas besoin d’elles là, mais elles sont là pour moi, elle me supporte devant des filles comme toi. » Reprenant doucement mon souffle, l’alcool n’arrangeait rien à mon souffle qui devenait de plus en plus court. Je sentais la colère montait en moi, la rancune, la pitié, le dégout, toutes ses émotions remontaient si vite, et si brusquement, j’en perdis presque l’équilibre. Je me crois belle ? C’est paroles résonnèrent pendant un certain temps dans ma tête, alors d’un large sourire, je me justifie. « Chérie, je me crois pas belle, je suis belle. Et tu ne me verras jamais partir la première devant toi, si y’en a une qui va lâcher prise, je te promets que ce ne sera pas moi, jamais. » D’un geste délicat, je remis mes cheveux en place, je respirais doucement en essayant de me calmer, j’ai une tendance à m’énerver trop facilement, surtout pour des personnes qui n’en vaillent pas la peine. Mes amies autours de moi ne bougent plus, une sorte de cercle se forma autour de Madge, comme un piège, un attrape salope, j’en étais fière.