 |  Sujet: mirage. (game) Lun 21 Jan - 22:17 | |
| Aucun repas de famille prévu chez les Dickens, alors il décide de sortir tout seul de son côté. Un pied devant l'autre, ses affaires de dessin reposant contre sa hanche, il arpente les allées du parc. Ses pas résonnent contre la neige gelée. Celle-ci a enfin cessé de tomber depuis la veille. Il aurait pu décider de voir Camryn aujourd'hui, ou faire une nouvelle sortie particulière avec Jersey, mais cette fois-ci, il préfère simplement se rendre au parc. Le saut en parachute est prévu avec sa sœur pour la semaine suivante, alors en attendant, il espère retrouver Game et passer du temps en sa présence. Il se rend au carré de pelouse habituel et il ne tarde pas à la reconnaître. Silhouette frêle et gracieuse. C'est bien sa Game qui se tient assise sur la balançoire, entourée par la neige. Il resserre son étreinte autour de son sac contenant ses affaires. Et de loin, il l'observe. Le spectacle qui s'offre à ses yeux est saisissant et lui arrache un sourire. Il fixe la poupée de porcelaine. La sienne. La plus belle. Ses jambes battent l'air. Le vent la décoiffe. Et pourtant, il ne peut s'empêcher de la trouver unique. Sublime et merveilleuse. Il ressent pour elle une étrange fascination qui l'oblige à venir ici tous les dimanches. Pour la voir. Pour la dessiner. Parfois pour parler. Mais c'est rare. Il est bon public pourtant, mais elle ne semble pas vouloir lui faire des confidences. Et lorsqu'il tente de la faire sourire, il est confronté à la pire des réactions : l'indifférence la plus totale. En racontant des blagues, en usant de l'auto-dérision ou en s'amusant à faire des commentaires comiques sur les promeneurs. Non, elle ne lui sourit jamais. Alors il l'observe de loin, puis finit par s'approcher. Elle est là. Toujours assise sur la même balançoire. Tous les dimanches, à la même heure. Il ignore si elle attend quelqu'un tout ce temps. Ou si c'est un rituel hebdomadaire de s'assoir ici et de se contenter d'observer les passants. Mais si elle attend un ami, ce « quelqu'un » ne s'est jamais manifesté. « Hé, Game. » Elle relève le visage dans sa direction. Debout à côté de la balançoire il lui offre un sourire. Il prend place à ses côtés et ses pupilles viennent se poser sur la douce. « Tu es arrivée depuis longtemps ? » Question idiote, et pourtant la réponse l'intéresse. Paume ouverte, il tend sa main dans sa direction. « Donne ta main. » Jamais de grands dialogues, de conversations philosophiques et spirituelles. Et pour l'encourager il lui décroche un nouveau sourire. Sa petite main frêle se glisse dans la sienne. Peut-être est-elle méfiante, ou qu'elle a confiance en lui. Mais il ne s'en préoccupe pas. Il sort un stylo de sa poche et l'approche de sa peau pour commencer à dessiner dessus. Un coup d'œil dans sa direction, elle regarde ailleurs. Il soupire et continue son œuvre. « Tu me diras un jour pourquoi tu viens ici tous les dimanches ? » |
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| | Sujet: Re: mirage. (game) Mar 22 Jan - 22:59 | |
| « MIRAGE »,Personne ne les voit. Personne ne l'entend. Elle a beau les montrer. Personne ne les regardes. Elles sont deux amies. Ses lames. Sont mes amies. Alors, je suis là, sur cette balançoire, les bras attachés aux filets de fer. Et je serre. Je serre. Fort, comme si ma vie en dépendait. Comme si j'avais peur qu'on ne vienne m'arracher de cette balançoire pour enfants. Peur de perdre ce moment privilégié, ce moment qui m'appartenait depuis des semaines et des semaines à présent. Je fixe la neige droit devant moi. Elle est immaculée. C'est beau. Aussi beau que n'est le paysage en hiver. Aussi terme que mon visage inerte. Et je fixe le vide. Cette neige pure qui ne me fait rien ressentir. Peut-être qu'au fond, j'espère sincèrement qu'ils viennent. Qu'au loin, je les verrai me sourire et qu'enfin mon coeur se réchauffera alors que ce froid le rend presque immobile, pratiquement dénué de tout mouvement. En attendant, je me contente de regarder leurs fantômes danser la samba. Je peux presque entendre leurs éclats de rire se mélanger dans le froid, créant une mélodie parfaite. Mes pensées me bercent doucement et mon inconscient prend le dessus. J’en oublie le monde. La réalité. Et là, je peux quasiment avoir accès au bonheur. L’illusion semble réelle. Mais elle ne l’est pas. Je redescends brusquement sur terre. L’atterrissage fait mal. Comme à chaque fois que je me laisse aller à mes rêves du passé. « Hé, Game. » Triste conclusion. Mes pieds cognent le sol et j’arrête de me balancer. Je relève avec peine les yeux vers toi. Tu es là. Toi, qui ne manques jamais un dimanche. Je ne te réponds pas. C'est le même refrain chaque semaine. Je me demande au final, ce que tu attends de moi. La raison qui te pousse à continuer de revenir vers moi. Tu prends place à mes côtés, mais je ne te regarde pas. Mon regard reste rivé droit devant avec l'espoir de revoir à nouveau ces fantômes se déhancher avec classe. « Tu es arrivée depuis longtemps ? » J'étais là depuis toujours. Mon coeur n'avait jamais quitté cet endroit. C'était ça la réponse que j'aurais pu te donner. Mais à quoi bon. Je me contentais de garder le silence. Encore une fois. Tu n'avais pas besoin de réponse, tu avais juste besoin de ma présence. « Donne ta main. » C'est absurde. Pourtant, je sens ton regard insistant. Je baise les yeux vers ta main que je vois tendue à moi. Pourquoi fais-tu tout ça. Pourquoi es-tu là. Pourquoi. Pourquoi. Je n'ai pas envie de te parler, pas envie de te donner ma main. Pas envie de te sourire. Pourtant, elle finit quand même dans la tienne. Parce que j’en ai besoin quelque part. J’en ai besoin sans en avoir envie. Ta peau est chaude et douce. Autant que le sourire que tu m’adresses. Le silence revient et j’entends le bruit de ton stylo. Tu recommences. Tu vas dessiner. Encore. Toujours. Je ne comprends pas. Encore moins pourquoi ma main te sert de papier. Mais là encore, je me contente de détourner les yeux en retenant un soupire. Un soupire qui aurait sans doute témoigné de la gène. De l’incompréhension. « Tu me diras un jour pourquoi tu viens ici tous les dimanches ? » Tu poses trop de questions. Tu es trop avide de mes réponses dont tu sais que tu n’auras jamais. « Sans doute pour les même raisons qui te poussent à me dessiner. L'espoir. » Je souffle et t'observe discrètement, sans pour autant oser te regarder droit dans les yeux. J'ai peur que si mes pupilles se fondent dans les tiennent, tu ne me voles ma souffrance. Elle m'appartient. M’arracher un sourire serait une erreur. N’essaye pas s’il te plait. Ce n'est qu'égoïsme de ta part. Tu n'as pas le droit de débarquer et de me faire sourire sous prétexte que mon visage, par manque d'un sourire, ne perde de sa beauté. Parce qu'au fond, aucune beauté ne vit en moi. Et si t'es là pour te prouver quelque chose, tu peux repartir. De toute manière, à force de laisser mes lèvres immobiles, elles ont fini par se crisper. Elles ont oublié comment faire. Elles ont désappris la notion du sourire tout simplement. Je n’ai pas besoin d’un héros tu sais. Je n’ai pas besoin de toi. Toi, l’inconnu du parc. Pourtant, ma main reste dans la tienne.
mise en page par fade out
POÈME DE ; Tristoune |
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