Nouvelle arrivante de Montsimpa, tu avais entendu que tu pouvais y trouver un peu de tranquillité dans ta vie sur-médiatisée. Faux, pour avoir faux tu avais bien faux. Il ne se passe pas une journée depuis ton arrivé sans que l'on t'accoste dans la rue, mais toujours tu accueilles avec le sourire, ce sourire qui ne sert que de façade pour donner ce que l'on attend de toi. Un autographe, une photo, tu fais tout ce que l'on te demande sans jamais te plaindre. Pourtant c'est bien du calme que tu cherchais, enfin peut-être pas pour soir en sachant que tu t'organises quand même une petite sortie pour Bridgeport. Bon à vrai dire, on t'a invité et tu n'as pas su refuser, puis paraît-il que ta venue permettrait beaucoup plus d'affluence. Plaisir et argent font la bonne paire, alors tu n'as pas su refuser. Enfin, c'est ce qui explique ta présence dans la ville voisine de Montsimpa, Bridgeport, dans la boîte le Verseau. Bien entendu, tu arrives toujours avec de bonnes heures de retard, mais dans ta tête ça sonne comme si c'est les autres qui arrivent en avance et non toi qui te contentes juste d'arriver à l'heure. Sortant de ta limousine, tu crépites sous de nombreux flash, entendant ton nom par-ci par-là. Comme toute célébrité, tu t'arrêtes un instant faisant plaisir aux nombreux photographes en prenant plusieurs poses, excitant leurs appareils. Puis sans prendre garde, tu t'arrêtes les laissant sur leurs faim, suivant des vigiles qui te guident jusqu'à l'espace VIP, avec un sourire en coin. Tu aimes faire languir tes spectateurs, s'en est un jeu pour toi. Ton espace réservé, tu es au centre de l'attention. On ne voit que par toi, on ne jure que par toi. Tu fais mine d'être gêner en arborant un petit sourire timide ce qui ne te ressemble pas, mais que tu te donnes comme rôle. Tout le monde parle autour de toi, te posant question sur question, sans que tu ne répondes pour autant, du moins tu te plais à jouer sur le mystère que cache ton existence. Un frisson te parcours, tu sens que au loin on t'observe, levant légèrement la tête, tu découvres ton demi-frère, enfin pas vraiment demi vu que vous ne partagiez pas votre sang, mais vous êtres juste frère et sœur par alliance, merci à vos parents respectifs. Un sourire ne détachant pas de tes lèvres, tu le fixes, de ta place tu le sens gêner. Enfin, tu te désistes de ta compagnie,prétextant un envie de te rendre au bar. Ce qu'en réalité tu comptes bien faire. Effectuant quelques pas, la foule te cède le passage, tu leurs accordes un simple sourire. Tu passes devant Isaes, ne lui prêtant aucune attention et te dirige vers le bar. Célèbre, tu as l'honneur de faire servir par le patron de la boîte que tu trouves mignon et qui tombe littéralement sous ton charme face à tes battements de cils. Enfin, il te sers ton verre de vodka que tu attendais tant. Tu n'en démord pas et laisse ce jeune patron engager une conversation avec toi, te faisant rire de temps à autre.

Il y a du bruit, des murmures tout autour de toi. Un coup on te demande une photo, un coup un autographe, si célèbre que tu ne passes pas inaperçu. Pourtant tranquillement installé au bar, tu souhaites que l'on te laisse tranquille ne serait-ce que deux minutes. À côté de toi, le siège bouge, quelqu'un s'y installe, tu t'attends encore à un mec avec un vieux plan de drague, mais non, il ne s'agit que de Isaes. Oui, que de Isaes. Rien que sa présence, tu en lâches un gros soupir. Trop concentré sur ton verre, c'est lui qui engage la conversion, te demandant si ta mère ne t'a pas appris les bonnes manières. Surprise, tu poses ton verre pour le regarder droit dans les yeux, plutôt énervé. Tu le retrouves complètement confus, bafouillant des excuses que tu ne penses pas sincères. Il n'a fait que dire ce qu'il pensait, alors pourquoi croire le contraire ? Tu retournes ton attention sur ton verre, ne lui accordant pas plus d'intérêt que tu n'avais déjà fait, mais c'est sans compté sur son obstination. « Si tu m'as ignoré c'est parce que tu n'as pas envie que moi, ton frère, je sois découvert par tous tes innombrables fans ? Cette attention me touche beaucoup tu sais. » Tu soupires de nouveau et lui jette un regard l'air de lui demander si il était vraiment sérieux. Cul sec, tu finis ton verre en quelques secondes faisant signe pour en avoir un autre avant d'accorder de nouveau ton attention sur ton demi-frère. « Non, mon frère, tu accentues bien la prononciation de tes dernières syllabes, si je t'ai ignoré c'est parce que je n'ai pas envie d'avoir ta stupide petite-amie collée à mes basques. » Rétorques-tu en lui montrant d'un signe de tête que sa petite Maureen ne cessait de nous observer depuis tout à l'heure. Un petit sourire, tu fais un signe de main à sa copine blonde, tournant de nouveau le dos. Définitivement, tu ne comprendras jamais pourquoi Isaes cherche temps à tenter le diable avec toi, il a pourtant connaissance de votre passé. Quelques fois, tu en viens à te demander si tu as vraiment pu compter pour lui un jour pour te faire subir ce manque de respect en t'imposant la présence de sa copine, que malgré toi tu détestes. Enfin, tu finis ton nouveau verre pour ensuite te lever concédant une dernière attention à l'encontre de Isaes. « Maintenant si tu veux bien Cito, je ne suis pas venue ici pour faire dans le drama. Arrivederla Cito. » Tu le plantes au bar, pour rejoindre le carré VIP et surtout profiter de la soirée en dansant avec tes amis.

Le but de cette soirée pour toi était avant tout promotionnel, comme toujours. S'associer avec toi, c'est avoir un succès garantie. Le succès est présent, mais tu ne t'amuses pas forcément. A vrai dire, depuis ton arrivée dans la ville voisine, tu ne t'étais pas vraiment amusé et t'aurais espéré que cette sortie en boîte te permettrait de te divertir. Non, ce n'est incontestablement pas le cas et la présence de Isaes n'arrange en rien ta soirée. Pas que tu ne l'aimes pas, mais votre passé est bien trop gros pour y trouver un intérêt, plus de la torture qu'autre chose. Pourtant, Isaes n'a jamais eu l'air de le comprendre, tentant toujours de te pousser dans tes limites. L'abandonnant au bar, tu pensais qu'il avait enfin compris, mais non, trop con ou plutôt trop tenace, t'es surprise de le voir te rejoindre. Tout d'abord, parce qu'il ne fait certainement pas partie de ton monde, mais surtout qu'il ne soit pas accompagné de Maureen. Il t'a tellement surprise en fait, que tu ne t'étais même pas rendu compte que tu avais déjà terminé ton verre dans les mains. En y réfléchissant, tu en étais peut-être à ton cinquième de la soirée et tu commençais un peu à en ressentir les effets, mais très légèrement. S'installant à tes côtés, Isaes te parle dans cette langue que toi seule peut comprendre, l'italien, votre langue, votre passé et il le sait. « Ohara, non abbiamo finito la nostra discussione ! » Dit-il en t'enlaçant de ses bras pour ton plus grand étonnement, mais bien vite l'effet de surprise passe pour faire place à un excès de colère. D'un geste tu retires ses bras de tes épaules, accordant un sourire à tes accompagnants. « Vous savez ce que c'est la famille. » Laisses-tu échapper avec un rire, en prenant par la main Isaes afin de trouver un lieu plus tranquille. Pour ne pas trop de faire remarquer, tu baisses la tête et tant bien que mal tu trouves le moyen de sortir de cet endroit. Au final, vous vous retrouviez tout deux sur le parking à l'arrière du Verso, pour ne pas faire face au public à l'entrée. Il fait un peu froid, mais tu n'y prêtes pas trop attention. « Tu veux qu'on parle de quoi encore ? Parce que je ne vois pas ce que l'on a encore à se dire. » Lui dis-tu avec sincérité, venant de te rendre compte que tu avais encore en possession sa main, la lâchant aussitôt. Le connaissant, cette conversation qu'il désire temps, n'allait pas se terminer de si tôt, il ne te laisserait pas t'échapper aussi facilement. Alors, histoire de t'occuper, tu sors un paquet de Malboro Light de nulle part, t'en allumant une.

Tranquillement installé sur le capot, tu sors ton paquet de clope en attendant que Isaes parle, ce qu'il n'avait pas l'air d'avoir envie de faire, mais tant pis c'est lui qui voulait discuter pas toi alors tant qu'à faire. « Passes moi une clope s'il te plait. » Te demande-t-il alors qu'il a déjà la main dans paquet. Il sait que tu n'aimes pas que l'on touche à tes affaires et surtout quand tu ne donnes pas ton accord, mais ce soir il avait l'air d'humeur à te faire alors plutôt que de protester, tu profites de son paquet pour allumer cette cigarette qui se trouvait déjà au bord de tes lèvres. Pour autant ça t'énerve quand même, c'est juste que t'as la flemme de parler. Regardant devant toi, tu sens son regard posé sur toi. Il met du temps à s'exprimer, il prend son temps, sûrement cherchant à installer une ambiance. « Pourquoi tu n'acceptes pas ma présence Ohara ? » Enfin, il commence par une question que tu trouves des plus stupides et que tu lui montres en lui accordant un seul soupir pour réponse. Il en été le principal concerné et tu sais très bien qu'il connait les raison de ton éloignement, après tout pour le coller alors qu'il t'a clairement fait comprendre qu'il en aimait une autre. « J'ai parfois l'impression que tu possèdes un métier à pleins temps .. Que tu n'es jamais réellement toi-même, tout m'apparaît comme faux et calculé. » Un petit sourire narquois se lit sur tes lèvres en même temps que tu lui accordes un regard en roulant des yeux. Il se tortille, il essaye tant bien que mal de te faire parler, mais si tu ne le veux pas, il est censé savoir qu'il n'y arrivera pas. Et actuellement tu n'avais pas envie de lui parlé, en fait tu n'en voyais pas l'utilité, tu préfèrerais ne plus jamais le revoir qu'autre chose. Seulement, rien que par sa présence il avait le don de te rendre nerveuse, d'où le fait que depuis tout à l'heure tu avais tellement tiré sur ta clope que tu l'as déjà terminé. La nicotine s'infiltrant trop rapidement dans ton corps, mélangé à l'alcool, ta tête tourne encore plus que tout à l'heure, pourtant tu fais comme si il n'y avait rien et le regarde droit dans les yeux échappant deux petits mots. « Petit égoïste. » C'est tout ce que tu es prêtes à lui accorder, puis toute façon il en a l'habitude de ton silence alors une fois de plus, ça ne changerait pas grand chose.

Tu l'as surpris, sûrement que tu as provoqué en lui une once de colère, qui ne le serait pas face à ton silence en même temps. Presque immédiatement après ton insulte pittoresque, il te demande si c'était là tout ce que tu avais à lui dire. Toujours aussi peu présente, tu le regarde s'éloigner un instant le temps qu'il jette son mégot. De nouveau devant toi, il se pose face à moi avec cet air fatigué. Fatigué par ton comportement, usé par ton silence, tu ne le sais que trop bien. « Quand cesseras-tu d'éviter la réalité ? » T'interroge t-il comme si il s'attendait à ce que cette question t'interloque au point de lui répondre. Comme à ton habitude, ta réponse par le silence n'est pas satisfaisante pour lui. Ça fait bien longtemps que Isaes à perdu son influence sur ta personne et le voir devant toi à chaque fois te montre à quel point il en oublie qu'il est celui qui a mis un terme à votre relation et que par conséquent tu n'es plus obligé de te justifier auprès de sa personne. « Laisses tomber, je ne sais même pas pourquoi j'attends de toi une réponse .. Je sais très bien que c'est une cause perdue d'avance. » Murmure-t-il en te surprenant de nouveau en se permettant de t'enlacer l'espace de quelques secondes afin de prendre une nouvelle clope dans ton paquet de malboro. Sans autorisation, comme d'habitude. Cependant, tu dois avouer que pour une fois depuis bien longtemps tu es d'accord avec lui, il n'a pas à espérer de réponse de ta part. Du moins pas de réponse concrète. « Pourquoi tu veux que je parle ? Pourquoi tu veux tant connaître le fond de mes pensées ? » Finis-tu tout de même par échapper de tes lèvres. C'est ton tour de le questionner, parce que au fond ce n'est pas toi qui avait cette envie de discuter. Surtout pas toi, en fait. Tu n'es pas du genre à dire ce que tu ressens, ça n'a même jamais été ton genre. T'as toujours préférer tout garder pour toi, même si tu as eu un moment de faiblesse lorsque tu as connu Isaes. En même temps, il a été le seule à te faire cet effet. Aujourd'hui plus personne n'en est capable. Tu te contentes de voir de droite à gauche. Encore une fois pour la millième fois de la journée, tu passes la main dans tes cheveux, soupirant au passage, un tic dit-on. « Nous ne sommes pas frère et sœur Isaes, qui plus est nous sommes assez grand pour ne pas être dans l'obligation d'être en contact même avec le mariage de nos parents, alors explique-moi, que fais-tu toujours devant moi au lieu d'être auprès de ta copine ? » Tu poses enfin la bonne question, une question qui te turlupine à chaque fois. Attendant une réponse de sa part, tu lui retires sa cigarette de ses lèvres pour la faire parvenir aux tiennes.