« Gardez la monnaie, cadeau. » déclara-t-il en tendant le billet au conducteur. Non, en vérité, ce n’était pas du tout un cadeau. En temps normal, Clyde aurait patienté pour que ce chauffeur de taxi lui rende son dû. Mais aujourd’hui, il n’avait pas le temps. Il était pressé et déjà suffisamment en retard pour le moment. La main agrippé à sa mallette tel un vrai homme d’affaire, il appela l’ascenseur, songeant à ce qu’il pouvait bien dire à Zara lors de son arrivée. Les mots destinés à s’excuser défilaient dans sa tête mais il n’arrivait pas à les aligner afin de constituer un argument acceptable. Dans tous les cas, il savait que sa rousse préférée allait l’incendier, à quoi bon se justifier ? Arrivé devant la porte de son luxueux logement, Clyde entra à pas de loups, ayant dans l’optique de passer par l‘autre entrée pour surprendre Zara. Mais malheureusement, celle-ci le devança et ils se percutèrent. Le blondinet recula d’un pas, confus face aux sourcils froncés de sa meilleure amie. « Je sais que tu as dit que tu allais me tuer si je n’étais pas à l’heure à notre dîner hebdomadaire mais c’est pas de ma faute, je te le jure ! Il y avait des embouteillages et— » Sachant pertinemment qu’il n’allait pas être pris au sérieux, il renonça à se chercher des excuses. « Mais je t’ai acheté tes Chocapics ! » Comme si avoir pensé à une foutue boîte de céréales changeait quelque chose. Honteux, Clyde passa une main derrière sa nuque, un petit sourire gêné aux lèvres.