this is a story of boy meets girl, but you should know upfront : this is not a love story.

« Avec Facebook au moins on se récolte pas un coquard quand quelqu'un te refuse en ami. Ce mec est un pourri. » lâcha-t-il à l'intention de Dean, son cousin, qui n'avait pas l'air de l'écouter. Debout devant le miroir de la salle de bain, Noam vérifiait l'état du coquard qu'il arborait depuis deux jours maintenant. La douleur commençait peu à peu à se dissiper, mais le contour de son œil prenait une couleur violette et noir. D'ailleurs au début il s'était demandé comment il ferait disparaître cette horreur sur son visage. Mais aujourd'hui il se surprit à trouver une nouvelle utilité à son œil amoché. Car si certaines petites vieilles du quartier aimaient continuer à dire qu'il l'avait mérité, d'autres en revanche devenaient un brin maternelle et venaient le materner pendant qu'il distribuait le courrier. Dingue de voir comment les femmes s'occupaient davantage de lui depuis que Adriàn lui avait foutu un coup de poing à la figure Chez Hogan. Comme quoi la guimauve pouvait se rendre utile quelques fois. Noam songea un court instant au fait qu'il devrait le remercier pour ça. Mais agacé que son cousin ne l'écoute pas il lâcha un soupire et sortit de la salle de bain pour regagner le salon. Nicholas l'avait prévenu que Danaé l'attendait avec Marcel depuis dix minutes déjà mais il ne s'était nullement pressé. Non pas qu'il ne souhaitait pas voir la jeune femme, mais il n'allait pas non plus sauter de joie à l'idée de devoir jouer les copains amoureux. Surtout depuis qu'il avait discuté avec Téo à l'hôpital. Finalement, peut-être qu'il avait mérité ce coup dans la figure. Non, bien sûr que non, un visage comme celui de Noam Beckett ne méritait nullement d'être amoché. Bien que techniquement s'il avait reçu ce coup, c'est uniquement parce qu'il avait provoqué Adriàn à propos de Danaé. Si il avait eu vent de ce qui se tramait en secret avec Téo, sans doute que le comptable s'en serait réjouis et n'aurait pas menacé de mort Noam. Pour l'heure, l'écrivain ne se souciait de rien, et si aujourd'hui il avait conscience que c'est avec Téo et non Danaé qu'il voulait être, il n'était pas encore décidé à mettre les choses au clair avec la jolie blonde. Pas le courage, pas l'envie, pas d'humeur non plus. En passant par la cuisine il s'amusa à prendre une rose fourrée dans un vase, se demandant d'ailleurs qui avait eu la connerie de mettre des fleurs ici. Mais après tout, il s'en fichait, ça l'arrangeait bien. A l'entrée du salon il jeta un coup d’œil furtif à l'intérieur pour apercevoir Danaé assise sur le canapé qui s'amusait avec Marcel. L'écrivain leva les yeux au ciel, soupira, et finit par entrer dans l'immense pièce. Il priait en silence pour que Nicholas débarque à l'improviste et vienne le sauver de la situation. Si il pouvait jouer le rôle du gay jaloux ce serait pas mal. Noam ferait son coming-out et jamais il n'aurait à parler de Téo. Il s'arrêta face au canapé, finit par se laisser tomber dessus avec désinvolture et doucement il tendit la fleur à Danaé. « Une rose pour la femme qui m'aime. » dit-il, alors qu'il affichait son vieux sourire d'imbécile heureux. Besoin incessant de flatter son propre égo, il n'y pouvait rien s'il était parfait.

a guy and a girl can be just friends, be at one point or another they will fall for each other... maybe temporarily, maybe at the wrong time, maybe too late or maybe forever.

« Je sombre en pleine psychose, dis-moi que c'est normal, dis-moi que je ne deviens pas dingue. » J'interrogeais Sadie à propos de ma relation avec Noam, je ne comprenais pas pourquoi ces derniers temps je me sentais plus en couple avec elle plutôt qu'avec lui. Lorsqu'on était encore simplement des amis tout semblait plus simple, on se voyait plus souvent et... Il faut l'avouer, notre relation relation actuelle n'a rien avoir avec celle que nous avions partagés dans le passé. Notre complicité, notre spontanéité... mon alter-égo me manque dans tout son ensemble. « Tu es dingue. » Je me sens absolument soutenue sur toute la ligne, mais elle n'avait pas totalement tord. Marcel grimpe sur mon épaule, il le sait, nous allons voir Noam et il est l'heure de décoller. Je le répétait tout le temps, ce singe vaut de l'or. Il n'est pas comme les autres, son côté humain est très développé contrairement à certains de son espèce et lorsque je lui parle, j'ai réellement l'impression qu'il me comprend. C'est très agréable et spécial à la fois, je suis tellement fière d'être sa maman de substitution. Nous partons de l'appartement, nous avons un petit bout de route à faire et j'ai préféré prendre le taxi pour nous emmener à Montsimpa. Je n'y suis pas retournée depuis un bon moment, presque depuis que je suis avec Noam. Plus j'y repense, plus je trouve la situation ridicule. Les relations à distances ça n'a jamais été mon truc, mais pour nous, j'avais envie d'y croire. Je me ressaisi et me rappelle à quel point j'ai envie de le retrouver, nous allons être tous les trois et la journée ne peux que bien se passer. Je me perd dans mes pensées pendant un bon moment et avant que je m'en rende compte, nous sommes déjà arrivés à destination. Je donne à Marcel un petit truc à manger puis je me rend chez Noam. Je n'attend pas longtemps avant que l'on m'ouvre la porte, Nicholas nous accueille chaleureusement puis nous allons nous installer dans le canapé. Je m'amuse avec Marcel en attendant tout en espérant que Noam ne mettra pas longtemps à descendre. Je craquais sérieusement pour ce petit bout de capucin, il est tellement mignon, un vrai petit ange. Je pense que je le considère vraiment comme mon propre enfant, je sais, c'est bizarre. Dix bonnes minutes plus tard, l'écrivain montre le bout de son nez. « Une rose pour la femme qui m'aime. » dit-il tout souriant et fière de sa connerie. Marcel fil au passage sur l'épaule du beau blond, je ne suis pas la seule à qui il manque. Une entrée plutôt réussi pour l'écrivain et que j'apprécie, au moins il est en retard avec quelque chose dans les mains. « Merci bien homme à l'égo démesuré, on a presque failli t'attendre. » dis-je ironiquement tout en prenant la rose qu'il me tendais, elle est parfaite. Je la sens au passage tout en affichant un grand sourire puis je repose mes yeux sur Noam. Je remarque quelque chose qui n'y figurait pas la dernière fois que nous nous sommes vues. Une sorte de vieille tâche violette au dessus de son oeil, il ne s'est certainement pas maquillé pour marquer le coup. « C'est quoi ce coquard, tu t'es battu ? » mon instinct maternelle et surtout de protection resurgit, je pose mes mains sur son visage afin d'observer de plus prêt sa "blessure". Cela ne lui ressemblait tellement pas de se battre, c'est même la première fois que j’apercevais ce genre de truc sur son visage. Lui qui s'aimait tellement, il se passait facilement de ses poings, afin d'éviter de s'abîmer. « Heureusement que t'es beau, parce que c'est moche. » avouai-je sans prendre de gants, au moins je le flattait au passage, son égo serait certainement content de cela.

some people are meant to fall in love with each other but not meant to be together.

Il n'était pas encore prêt à lui parler de Téo et il ne jugeait pas non plus le moment idéal pour aborder un tel sujet. A croire que depuis qu'ils étaient en couple ils se voyaient moins souvent que lorsqu'ils étaient de simples amis. Et cette situation devenait doucement insupportable pour l'écrivain. Il se rendait compte à quel point il aurait toujours besoin d'elle dans sa vie. Mais si être en couple signifiait perdre leur complicité légendaire qui les avait toujours uni l'un à l'autre, alors il préférait nettement retrouver leur relation basique qui lui avait toujours convenu. Sa présence lui était nécessaire, ça avait été toujours ainsi et ça ne changerait jamais. Même après leur séparation ils furent constamment collés l'un à l'autre et ne s'étaient nullement reproché leur rupture. Elle avait semblé évidente, normale, dans la logique des choses. Et si ils étaient trop proches pour se considérer que comme de simples amis, ils ne l'étaient pas assez pour représenter un couple. Elle resterait toujours sa Danaé, et personne ne le lui arracherait, il le savait. « Merci bien homme à l'égo démesuré, on a presque failli t'attendre. » Elle était belle, heureuse, et il se sentait égoïste de devoir lui arracher ce sentiment de béatitude qu'il lisait dans ses pupilles. Alors il avait souris et l'avait laissé poser ses mains sur son visage sans chercher à la repousser. Sa fragilité et son inquiétude le dissuada une nouvelle fois de dire quoique ce soit. Il ne voulait pas la blesser, mais il était conscient que c'était néanmoins la seule issue à leur relation actuelle. « C'est quoi ce coquard, tu t'es battu ? » Sa remarque le fit réagir et il prit soudainement conscience qu'ils ne s'étaient pas revus depuis qu'il avait croisé Adriàn chez Hogan. Quel crétin ce mec quand même. Hormis faire les comptes toute la journée, passer dans le lit de chaque femme de Montsimpa et foutre des coups de poings dès qu'un homme osait s'approchait de Danaé, ce type ne faisait pas grand chose de sa vie. Sa jalousie le tuerait, obligatoirement. « Combat de rue. Je suis un vrai voyou. » Et il afficha son sourire d'idiot amusé. Sur le moment ça l'avait bien énervé de se recevoir un coup, mais aujourd'hui il arrivait à en plaisanter, finalement amusé de la situation. Un rien le faisait sourire de toute façon, il se foutait tellement de tout qu'être frappé par un ex de sa copine encore amoureux et terriblement jaloux ça le faisait rire. « Heureusement que t'es beau, parce que c'est moche. » D'un coup il se leva précipitamment, tandis que Marcel sautait de son épaule pour se retrouver sur le canapé. Face au miroir du salon il fronça les sourcils en apercevant son œil amoché. Pas pire que lorsqu'il avait surveillé cela quelques minutes auparavant dans la salle de bain. Il revint s'assoir aux côtés de Danaé, glissa sa main dans la sienne et tourna son visage vers le sien. « Faudrait que tu songes à dire cela à l'autre guimauve tiens, parce que c'est lui l'auteur de cette horreur sur mon visage. »

people change. feelings change. it doesn’t mean that the love once shared wasn’t true and real. it simply means that sometimes when people grow, they grow apart.

Un couple, c'est deux personnes ensemble qui sont animées par un même sentiment. Un peu comme des amis, mais c'est censé être plus intense et plus officiel. Nous avons toujours été coincé entre ces deux statuts. Généralement ce n'est pas bon de rester ami avec son ex, mais on s'en moque. Quand on est fusionnel, il n'y a pas de choix à faire, on reste ensemble et c'est tout. J'ai un besoin inexplicable d'avoir Noam à mes côtés. Un peu comme deux atomes qui sont indéniablement attirés l'un par l'autre, si on s'éloigne, on sait que l'on finira par se retrouver par n'importe quel moyen. C'est censé se passer comme cela. Lorsque l'on s'est séparé, aucun de nous deux n'est revenu sur la décision qui a été prise, cela semblait logique. Je l'est toujours su, il est mon âme-soeur, mais des âmes-soeurs ça n'a pas forcément l'obligation d'être ensemble. Certains l'ignorent, d'autres finissent par ne jamais la rencontrer, ainsi va la vie. Depuis que nous sommes ensemble de manière plus officielle, nous n'avons pas vraiment eu de moments à nous. La scène chez Hogan était belle, nous sommes toujours beaux. Mais, j'ai comme l'impression d'avoir des regrets sur notre ancienne relation. C'est surement parce qu'on a été longtemps séparés que cela me fais cette drôle de sensation. Il m'a offert une jolie rose, généralement j'adhère pas vraiment à ce genre d'intention, mais venant de sa part cela ne me dérangeait pas plus que cela. En prime, j'ai eu le droit à ce sourire pour lequel je craque à chaque fois. Mes doutes sont loin derrière-moi. Je me rend compte qu'il a un bleu à l'oeil, je l'observe de plus près et me pose un tas de questions. Je lui demande alors le pourquoi du comment, je ne peux m'empêcher de m’inquiéter sur le moment. On ne se voit pas pendant plusieurs jours et voilà qu'il se met à se battre. Surréaliste, c'est le mot. « Combat de rue. Je suis un vrai voyou. » Il est bête. Je me met à rire de sa connerie, comme toujours, une vrai fan de Noam Beckett que voulez-vous. Au moins, il n'est pas en colère et ne fait pas la gueule. La question principale que je me pose, c'est qui ? Contre qui il a bien pu s'amocher de cette façon. De ce que je sache, il n'a pas d'ennemis à Montsimpa. Je lui dis alors que je trouve cela moche, ça n'a jamais été très sexy ce genre de marque même s'il le portait plutôt bien. Une sorte d'accessoire de mode. Il se lève d'un bond et part se reluquer dans le miroir, il revint à côté de moi puis glissa ses doigts dans les miens. Je presse mes doigts contre les siens. « Faudrait que tu songes à dire cela à l'autre guimauve tiens, parce que c'est lui l'auteur de cette horreur sur mon visage. » Mon sourire s'estompe. « T'est pas sérieux ? » Je sais que c'est le cas, mais c'est tout ce qui me viens sur le moment. Adriàn. Il a le don de me mettre en colère en moins de deux. Comme s'il en avait pas déjà assez fait, il faut qu'il s'enfonce encore un peu plus, qu'il enlève le peu d'estime qu'il me reste pour lui. « J'espère que tu l'as remis à sa place au moins. » Même ça, il l'avait gâché. C'est comme s'il avait réussi à s’immiscer dans mes "retrouvailles" avec Noam. J'essaye de retrouver une mine plus joyeuse, mais je ne peux m'empêcher d'imaginer la scène. Il faut toujours je m'imagine toujours tout, une vraie maladie chez moi. « Au faite, qu'es-ce que tu faisais avec lui ? Vous n'êtes pas les meilleurs amis du monde à ce que je sache. (...) Et puis comment vous en êtes arrivé là ? » Je pense déjà connaître la réponse également, mais j'aime bien poser des questions inutiles. Adriàn est autant possessif que jaloux, des défauts que l'on partage et dont je ne suis pas vraiment fière, car oui, moi aussi je suis capable de frapper quelqu'un. Heureusement, je n'est pas encore eu à le faire si on ne compte pas les erreurs de jeunesses et le tralala. Je scrute Noam, je ne peux m'empêcher de regarder l'oeuvre de mon ex, il ne l'avait pas loupé ce con. Je me rapproche de l'écrivain et lui dépose un baiser sur sa paupière. « Peut-être que ça t'aideras à guérir. » dis-je innocemment. Pas besoin de préciser ce que c'était, un bisous magique c'était pas le premier qu'il recevait. La dernière fois, c'est moi qui l'avais plus ou moins amoché. Il devrait sans doute arrêter de me fréquenter. Je m'éloigne de son visage et évite son regard. J'ai honte, c'est de ma faute je le sais.