| | | (+) have i threatened you before ? |  |
| | Auteur | Message |
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 | | Sujet: (+) have i threatened you before ? Ven 18 Jan - 14:42 | |
|  La salle de gym ou l’endroit qui doit sentir le plus mauvais en ville. Toute la ville qui sue au même endroit, peu d’aération. C’est pire l’hiver puisque les fenêtres restent souvent fermées. Mais je suis comme tout le monde ici, je me force à venir. Enfin peut-être que certains apprécient de venir suer toutes les semaines mais pas moi. Donc je m’y oblige, c’est bon pour la santé. Et ce ne sont que deux heures par semaine, rien de bien important. Surtout que c’est un très bon endroit pour draguer. C’est bien connu que les sportifs attirent les femmes. Oh non, je ne le suis pas mais elles ne le savent pas. Alors que j’essaye certaines machines de torture, je regarde dans la salle. Tout le monde a l’air aussi heureux d’être là que moi. A se demander pourquoi les gens viennent. A se demander pourquoi je viens. Mais mieux vaut ne pas se poser de questions et venir tout simplement. Il suffit de déposer Nathan chez une de mes sœurs et d’aller bouger pendant quelques heures. Efforts nécessaires. Alors que je regarde autour de moi, je remarque un visage qui m’est familier. Une jeune femme que je suis persuadé d’avoir déjà vu quelque part. J’ignore complètement où mais j’en suis sûr. La place à côté d’elle étant libre, j’arrête ce que je faisais pour me diriger vers le tapis roulant voisin au sien. Elle me regarde aussi. Au moins, je ne suis pas fou, je la connais bien. Je doute qu’on ait partagé le même lit donc je ne risque rien normalement. De toute façon, que pourrait-il m’arriver ? Elle n’est pas très grande, ni ne semble forte. Aucune menace à première vue. Alors je m’installe auprès d’elle. « Adam Dickens. » Je tends la main vers elle. Si elle avait aussi un doute sur mon identité, il est levé maintenant. Il ne manque plus que son nom à elle et peut-être que je saurais qui elle est et d’où je la connais. Elle est mignonne en tout cas, c’est déjà une chose que je sais. « Je vous connais n’est-ce pas ? » Ou une des pires techniques de drague qui existent. Sauf que ce n’en est pas une là. Juste une question innocente pour me remettre une personne en mémoire. Après, si ça peut se transformer en drague, je ne dis pas non. « Vous êtes ? » On parle, on parle mais je ne connais toujours pas son nom. Ce qui me serait très utile pour me souvenir d’elle. |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Ven 18 Jan - 17:57 | |
|  Il y avait bien longtemps que je n'étais plus sortie. Louise dit que je suis trop instable et imprévisible pour risquer d'aller en ville toute seule. Mon frère me traite de cinglée, dit que mes réactions sont débiles. Je ne vois sincèrement pas de quoi il parle. Simon est au travail, Louise est occupée dans sa chambre. Mon sac est préparé depuis des jours, caché sous mon lit, il attend que je l'embarque avec moi et me tire on-ne-sait-où. J'ignore moi-même où j'ai envie d'aller. Tout ce que je sais c'est que j'ai besoin de souffler un peu, de prendre l'air. J'enfile un legging, un petit haut, un bonnet et une veste légère puis attrape ce foutu sac avant de m'engouffrer dans le froid de l'hiver, après avoir bien pris soin de ne faire aucun bruit en fermant la porte d'entrée. Ma tenue n'est pas du tout de circonstance, je peux même affirmer que je crève de froid. Rapidement je me dirige vers le centre-ville, puis passe devant le gymnase de Montsimpa. Une question me trotte dans la tête ; depuis combien de temps ne me suis-je pas défoulée dans une piscine ou sur un tapis roulant. Il me faut peu de temps pour prendre ma décision et je pénètre les lieux, avant de me rendre directement à la piscine publique du rez-de-chaussée. Je crois bien que c'est la première fois que je me rends ici, la première fois depuis sept mois. Pourtant, nager était l'un de mes passe-temps favori, à l'époque où je vivais encore à Paris. Je reste deux longues heures à nager en silence, toute seule ; ça m'apaise. Puis je me lasse, passe brièvement par les vestiaires et remonte au second étage où se trouvent tous les appareils sportifs. Avec un peu de chance peut-être que je croiserai des mecs bodybuildés en plein effort. Sans conviction je m'installe à un tapis roulant, regard dans le vide, mes pensées se perdent fixant le plafond d'un oeil inquiétant. « Adam Dickens. » Je manque de me casser la figure lorsque je me rends compte qu'on me parle et arrête la machine. Je n'ai envie de parler à personne. Je lui demanderai bien si on se connait et surtout ce qu'il me veut, mais il engage le sujet en premier. Cet imbécile a le mauvais goût de me demander qui je suis, je roule des yeux car ça me fatigue d'avance. Je serre la main qu'il me tend d'un air blasé. « Val.. » je commence à répondre avant de me couper en plein élan, lorsque je me rends compte que je connais très bien ce mec. Il ne manque pas d'air. « La gamine Beaumarchais ça te dit rien, t'es sûr ? » Je ne me casse pas la tête à le tutoyer, les vouvoiements sont suffisamment de rigueur dans la famille pour que j'aie envie d'en rajouter une couche.
Dernière édition par Valentine Beaumarchais le Dim 20 Jan - 0:01, édité 1 fois |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Ven 18 Jan - 19:22 | |
| Ça peut arriver à tout le monde de ne pas se souvenir d’une personne non ? Surtout que je pense avoir vu le visage de cette femme il y a longtemps déjà. Mais peut-être que je me trompe tout simplement et qu’elle ressemble juste à quelqu’un que je connais. Sait-on jamais. Mais de toute façon, si c’est le cas, la demoiselle va sûrement me le faire remarquer. Elle arrête son tapis pour me regarder. Elle n’a pas besoin de faire plus de sport de toute façon, ses fesses sont déjà très biens. Et comme les miennes aussi, on peut arrêter de courir pour parler. Elle saisit sa main et commence à se présenter à son tour. Sauf qu’elle s’arrête après la première syllabe. Si elle pense que je vais me souvenir d’elle avec trois lettres, elle a de l’espoir. Je réalise alors qu’elle me regarde. Elle m’a reconnu visiblement elle. Et elle ne semble pas super heureuse à vrai dire. Que lui ai-je fait dont je ne me souviens pas ? « La gamine Beaumarchais ça te dit rien, t'es sûr ? » Beaumarchais. Beaumarchais. Mais oui ! Elle et son frère sont connus. Et sa belle-sœur aussi. J’ai déjà parlé d’eux dans mon émission. Valentine, voilà. J’ai parlé d’elle plus souvent. Voilà pourquoi son visage m’est familier. Sans pour autant n’avoir jamais eu l’honneur de la rencontrer. « Oh tu es donc Valentine. Tu es différente des photos qu’on voit de toi dans les journaux. Plus belle en vrai. » Et pourtant, elle a les cheveux mouillés et elle sue légèrement. Donc c’est un vrai compliment. Non pas qu’elle soit moche en photos. Au contraire. Je souris. « Tu t’es bien remise de ton accident apparemment. Ravi de voir que tu tiens sur tes deux jambes à nouveau. » Et puis je me souviens de ce que j’avais dit sur elle à l’époque. Peut-être que je devrais lui demander comment ça s’est passé pour elle en cure de désintox mais je sais très bien qu’elle n’a jamais eu besoin d’y aller. Enfin à moins qu’en mentant, j’ai mis le doigt sur une vérité soigneusement cachée. Mais elle n’a pas l’allure d’une ex-droguée. Juste une fille paumée. « Tu te plais à Montsimpa ? Même si c’est moins grand et romantique que la belle capitale française ? » Eurk, le romantisme parisien. Rien de plus désespérant. Aucune ville n’est romantique à mes yeux de toute façon. Et encore moins celles qui sont réputées pour l’être. |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Sam 19 Jan - 22:11 | |
| Bien sûr que je me rappelle de lui. Les paparazzi me dégouteront toujours, c'est certain, toujours à nous courir après pour obtenir une photo de nous dans un instant critique, quel intérêt sérieux. Mais alors les journalistes. Ces enfoirés. Et cet Adam Dickens est l'un d'eux, ou alors non, d'après mes souvenirs c'est encore pire, ce n'est même pas lui qui fait les sujets, il les présente et les tourne à sa façon simplement. Après mon accident, il ne m'a pas loupée. Le star-system me dégoute, tout simplement. Je ne comprends pas tout ce chahut monté autour de nous, ça m'étouffe. C'en est trop tout simplement. Voilà pourquoi je préfère changer d'air le plus souvent possible, m'aérer l'esprit ; mais même lorsque j'espère simplement me décharger de toutes mes mauvaises toxines à la salle de sport, il faut qu'un abruti vienne me parler. « Oh tu es donc Valentine. » Il joue mal le mec surpris. Animateur, mais pas acteur. « Tu es différente des photos qu’on voit de toi dans les journaux. Plus belle en vrai. » Blague de mauvais goût, et je ne doute pas que c'en soit une. Il insiste, cet idiot. Je le fixe d'un air désinvolte. « C'est au moins vrai pour l'un de nous deux. » Il faut le dire, les seules fois où j'ai pu voir ce mec, c'était à travers ma télévision. Et j'ai bien entendu changé de chaine à chaque fois. Bien entendu ce que je viens de lui dire n'est pas vrai, mais quelle importance ? A l'époque, ça m'avait mise hors de moi. Regardez cette gamine, elle devait être bien perchée pour n'avoir pas vu cette bagnole en traversant. C'était la première fois que je le voyais pour de vrai, que je l'avais en face de moi. Cela faisait tellement de temps que j'attendais de pouvoir lui mettre mon poing en plein figure et abîmer sa belle gueule. L'animateur me fait des compliments, je ne sais pas à quoi il joue et je ne veux pas savoir. J'attrape la bouteille d'eau calée dans mon sac et en boit quelques gorgées pour me calmer. Ce n'est pas le moment de péter un plomb, non, vraiment pas. « Tu te plais à Montsimpa ? Même si c’est moins grand et romantique que la belle capitale française ? » Mais il insiste. « Dégage Dickens. » Je n'ai pas envie de lui dire deux fois mais il m'y force. « Dégage ! » je crie un peu plus fort en le poussant de mes deux frêles mains pour qu'il recule en arrière. J'essaie de me calmer mais je n'y arrive pas. Rapidement, je remets la machine en marche et essaie de passer à autre chose. Louise avait raison, je n'aurais pas du sortir toute seule. |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Lun 21 Jan - 13:46 | |
| C’est vraiment rare que je rencontre les stars dont il m’arrive de parler dans mon émission. Certes, certaines vivent à Bridgeport donc je les vois parfois. Mais s’il y a bien quelqu’un que je pensais ne jamais rencontrer, c’est bien Valentine Beaumarchais. Non pas que je ne voulais pas la rencontrer. Mais comme elle vivait en France, ça compliquait un peu les choses. Elle ne présentait pas grand intérêt à mes yeux. Une gamine connue grâce aux noms de ses parents qui avait eu un accident tout simplement. Peut-être qu’il y avait plus à sa histoire. Peut-être que non. En tout cas, je ne m’étais pas gêné pour prétendre que c’était le cas dans mon émission. La drogue avait été l’explication que j’avais donnée à mon public. Et visiblement, la jeune française avait également vu mon émission. Tant mieux, j’aime bien traverser les frontières. Savoir qu’on me regarde sur un autre continent, c’est assez plaisant. « C'est au moins vrai pour l'un de nous deux. » Très polie la demoiselle. Enfin je ne peux pas lui en vouloir après tout. J’ai légèrement menti à son sujet à la télévision. Mais doit-elle vraiment toujours m’en vouloir ? De toute façon, je doute que son histoire ait intéressé les foules. Et si elle le pense, elle a un égo qui doit valoir le mien. « On m’a déjà dit que les lumières des studios m’allaient très bien. » Mais de là à dire que je suis moins beau en vrai, il ne faut pas exagérer. C’est la colère qui parle à sa place, elle n’est pas réaliste. Mais je m’en fiche pas mal. Et je continue de lui faire la conversation comme un connard que je suis. Pour lui montrer que je ne pense plus à cette histoire de drogue et d’accident. Elle devrait tourner la page aussi d’ailleurs. « Dégage Dickens. » Elle semble réellement furieuse, ce qui me surprend. Pourquoi tant de haine ? Je n’ai fait que mon métier. Même si j’ai menti. « Dégage ! » Et la voilà qui me pousse. Bon avec ses petits bras, je ne vais pas bien loin. J’attrape ses poignets dans l’espoir de l’arrêter et de la calmer. « Hé, du calme petite ! » Elle ne bouge plus mais j’ai l’impression qu’elle est assez instable. Et rapide à s’énerver. A moins qu’elle me haïsse vraiment tant que ça. Je murmure un chut en espérant qu’elle va se calmer. Ce n’est bon pour personne si elle s’énerve. Il ne faudrait pas qu’elle fasse une crise en pleine salle de sport. « Ne me dis pas que tu as commencé à te droguer après avoir vu mon émission quand même. » Connard.com. Mais on ne sait jamais non ? ça expliquerait son instabilité en tout cas. |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Mar 22 Jan - 0:26 | |
| Si j'avais oublié une bonne partie de mes souvenirs antérieurs à l'accident, je n'avais en revanche pas oublié ceux d'après, et donc pas ce mec ni les sornettes qu'il avait inventées à la télé pour se faire plus de fric. Franchement je ne vois pas en quoi mon histoire est intéressante et n'ai d'ailleurs jamais compris ce que les gens trouvaient de passionnant à une fille qui se fait renverser dans la rue, m'enfin. Le malheur des autres amuse les foules, sans doute. Le présentateur me fait une remarque à propos des lumières des studios mais je n'en ai pas grand-chose à faire, et me contente de lever les yeux au ciel. Je lui aurais bien répondu que cette personne devait avoir de la merde dans les yeux mais c'est faux, donc je me tais. Je suis instable, c'est ce que dit papa. Et puis maman aussi. Ah, et Simon. Pas Louise. C'est n'importe quoi. Des conneries inventées de toutes pièces pour que je ne m'envole pas de l'autre côté du continent. Je me demande si je manque à ma mère, restée à Paris, un peu, ou pas du tout. Si je comptais les pétales d'une marguerite à coup sûr je tomberais sur pas du tout. Cette pensée me fait sourire alors qu'il n'y a rien d'heureux à ça puis je lève les yeux à nouveau vers l'homme qui me fait face. Je le pousse. Mais je ne suis pas instable, non. La preuve, j'ai réussi à ne pas encore lui mettre mon poing dans la gueule. Il m'attrape les poignets et m'empêche de continuer tout mouvement. « Lâche-moi. » je souffle, tout en me débattant légèrement mais je sais déjà que c'est foutu, vu la carrure du mec et mes trente kilos toute mouillée, je laisse tomber. Et il y a une différence entre abandonner et savoir que c'est perdu d'avance. « Hé, du calme petite ! » Qu'on me dise de me calmer m'agace plus que tout. Cette phrase que maman a trop dite. Non, je ne me calmerai pas. Jamais. « Ne me dis pas que tu as commencé à te droguer après avoir vu mon émission quand même. » S'il veut me pousser à bout, il est bien parti. Je ne sais même pas pourquoi il fait ça. Il sait en plus que c'est pas vrai, c'est bien le pire. Est-ce que ça l'amuse, est-ce que ça met de la joie dans sa journée, je ne sais pas. Peut-être devrais-je en rire mais ça ne m'amuse pas du tout. Pas là. Mes poignets toujours emprisonnés dans ses mains, je sens une larme me chatouiller la joue. Elle a coulé toute seule cette conne. Mais c'est pas une larme de tristesse, ah non, c'est de la rage. D'ailleurs, il y en a eu une, il n'y en aura pas deux. Disproportionné, ridicule, pathétique ? Peut-être. Sincère ? Absolument. « Je ne te ferai pas ce plaisir. » Il sait pas lui. Il sait pas qu'à mon réveil ma mère a encore trouvé une raison de m'engueuler parce que ouais j'étais droguée et que ça m'a empêché de la voir arriver cette voiture. C'est ce qu'elle m'a dit. Mais c'est même pas vrai. Et ça me donne envie de hurler parce que j'ai beau dire n'importe quoi à ma mère, à toutes ces putain de caméras qu'ils ne m'entendraient pas. Ils ne voient que ce qu'ils veulent, et toutes mes explications n'y changeraient rien. |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Lun 28 Jan - 11:55 | |
| Elle s’énerve rapidement. M’en veut-elle donc tant que ça ? Je ne suis sûrement pas le seul à avoir déjà dit des choses sur elle. C’est quelque chose à quoi on doit se préparer quand on est célèbre. Les critiques, les rumeurs, tout ça. J’y suis moi-même souvent confronté. Tout ce qu’il faut, c’est s’en foutre et ça marche. On vit notre vie sans se soucier du reste. Les journalistes ne font que leur boulot. Certes, un sale boulot mais un boulot comme un autre. Chacun sa façon de gagner sa vie non ? Tout le monde ne nait pas dans une famille richissime comme la gamine Beaumarchais. La contrepartie, elle devrait l’accepter et non pas s’énerver contre moi. « Lâche-moi. » Elle a l’air de vraiment y croire. Elle essaye même de se débattre la petite. Mais elle ne peut pas me faire de mal. Encore moins maintenant que je la tiens. Elle pourrait toujours essaye de me frapper avec ses pieds mais je doute que ça soit douloureux. Grand désavantage d’être si petite et faible quand on veut pouvoir se défendre. Et voilà qu’elle se met à pleurer. Pas beaucoup. Juste quelques larmes. Elle a l’air si faible. Peut-être que mes paroles à la télévision ont plus d’impact sur les gens que ce que je pensais. Je croyais seulement informer et faire rire le public. Pas rendre une fille dont je parle dépressive. Enfin je ne sais pas vraiment si elle est dépressive. Elle a l’air mal en tout cas. « Je ne te ferai pas ce plaisir. » De quoi parle-t-elle ? De ses larmes qui coulent ? De la drogue ? Je n’en sais rien du tout. Elle est si bizarre. Peut-être ne sait-elle pas de quoi elle parle non plus. Ou bien elle pense que quelques mots vont me suffire. Pas très explicite la petite. « Ecoute, je veux bien te lâcher. Mais ne t’énerve pas. » Mon ton se veut réconfortant. Pas sûr que ça fonctionne avec elle. Mais autant essayer, si je peux réussir à la calmer. Même si je faisais le contraire il n’y a pas deux minutes. Je desserre mes doigts et regarde ses bras tomber le long de son corps. Elle a l’air tellement perdue. « Si tu veux, tu peux même venir dans l’émission pour faire un démenti si tu veux. Ça serait une première pour moi. » Quel honneur je lui fais là. Le pire, c’est que je ne suis même pas sûr qu’elle accepte. Parce que c’est vrai qu’elle n’est pas assurée que le public la croira. A moins qu’elle ait des tests médicaux ou je ne sais quoi pour le prouver. Elle ne bouge pas. Et ses larmes sèchent sur ses joues. « Je vais te laisser, ça vaut sûrement mieux. Désolé, pour tout. » Adam qui s’excuse, même elle doit savoir que c’est un événement. Mais après tout, elle les mérite ces excuses. Même si je ne sais pas ce que mes dires à la télé ont changé dans sa vie. Mais ça a dû avoir un impact si elle m’en veut autant. |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Mar 5 Fév - 18:22 | |
| M'énerver vite, pleurer vite, me calmer vite ; le lunatisme incarné. C'est sans doute pour cette raison que les gens me disent tous au moins une fois depuis qu'ils me connaissent qu'ils ne me comprennent pas, ou n'arrivent pas à me cerner. Enfin, je suppose que c'est pour cela. Je ne vois pas pour quelle autre raison ils me diraient un truc pareil. Ça me passe par-dessus la tête. Je n'ai pas vraiment réfléchi lorsque je me suis mise à m'énerver à l'instant, en fait je ne réfléchis jamais vraiment. A ce que je fais, à ce que je ressens, à ce que je devrais faire mais que je ne fais pas. En fait, depuis mon accident, j'ai l'impression de tout penser et faire de traviole. Qui sait s'il existe un remède à ce maux-là. Adam commence à partir sur le sujet de la drogue, je doute que ce soit parce qu'il éprouve de vrais soupçons à mon égard sur ce sujet, en réalité il fait ça pour m'énerver, purement et bêtement. Je sais que justement cela devrait me faire rire et que je devrais m'en foutre mais bizarrement je n'y arrive pas, mon corps répond de mes pulsions et je me mets hors de moi, même si ce n'est rien comparé à mes crises habituelles. Une larme ridicule et un peu d'agitement, pas grand-chose en somme. « Ecoute, je veux bien te lâcher. Mais ne t’énerve pas. » Me dire de ne pas m'énerver procure chez moi une sensation de frustration, alors, forcément, sa dernière phrase a un effet inverse sur moi. Je me débats un peu puis lui fous un coup de pied sur le genou histoire qu'il recule. Je sais qu'il m'aurait lâchée de toute façon, c'est d'ailleurs ce qu'il fait, mais je n'ai pas l'intention de me faire mener par le bout du nez par un mec comme ça. Par quelqu'un tout court. En fait je dois sans aucun doute faire pitié à voir et comme je ne l'ignore pas, malgré ma naïveté, j'essaie de sauver les meubles, ou du moins le peu qu'il en reste. « Si tu veux, tu peux même venir dans l’émission pour faire un démenti si tu veux. Ça serait une première pour moi. » Je lâche un soupir. Adam n'a pas l'air de comprendre. De piger que je m'en fous complètement de ce que le public peut penser de moi ou de ma famille, puisque c'est d'ailleurs moi qui ait commencé à salir l'image toute lisse des Beaumarchais en me rebellant contre mes parents quelques années plus tôt, mais mon intention n'était vraiment pas celle de faire le buzz dans les journaux, honnêtement qui en a quelque chose à faire d'une petite fille riche qui déteste ses parents et le milieu duquel elle vient ? Eh bien Adam, apparemment. « Le public peut penser ce qu'il veut. Et c'était il y a longtemps, tout le monde a oublié ce truc depuis. » C'est plutôt ce que moi j'ai pu ressentir qui m'a fait mal. Qu'on dise des conneries sur moi alors que merde j'avais juste rien demandé. Je sortais de huit mois de coma et j'apprends tout ça, bim, redescends encore un peu plus bas sous terre Valentine. Mais je ne sais pas comment le lui dire, il va me prendre pour une psycho. Puis il en a sans doute pas grand-chose à foutre de toute façon. « Je vais te laisser, ça vaut sûrement mieux. Désolé, pour tout. » Ses excuses sonnent mal venant de lui, mais je ne dis rien. J'arrive même pas à apprécier et tant pis. En revanche, avant qu'il se casse j'ai encore une question. « Est-ce que ça vous plait de faire ça ? Toi et les autres. » Lui et les autres présentateurs. Les journalistes, les paparazzi ; tout ce milieu-là. Est-ce que traquer les gens et faire de leur vie un enfer leur procurait un certain plaisir, je l'ignorais. J'aimerais bien le savoir. Savoir si chez Adam au moins c'était une passion ou une façon comme une autre de gagner sa vie. |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Lun 11 Fév - 10:33 | |
|  Penser aux conséquences de mes actes, ce n’est pas dans mes habitudes. Je fais ce qui doit être fait. Je gagne ma vie ainsi. Et ça plait au public. Les personnes dont je parle ne sont que des dommages collatéraux dont je ne me soucie pas. De plus, si ce que je peux dire ou inventer sur eux leur fait du mal, c’est qu’ils ne sont pas faits pour être célèbres. Et Valentine Beaumarchais fait visiblement partie de cette catégorie. Mais je suppose qu’elle est seulement humaine, rien d’autre. Ce n’est pas parce que son nom est connu qu’elle ne doit pas éprouver des sentiments. Mais elle aurait dû s’habituer depuis longtemps à toutes ces histoires qu’on peut raconter sur vous lorsque vous êtes célèbres. Il arrive qu’on en raconte sur moi également. Il suffit de s’en foutre royalement. Ce que je fais toujours. « Le public peut penser ce qu'il veut. Et c'était il y a longtemps, tout le monde a oublié ce truc depuis. » Et pourtant, ça la gêne toujours que j’ai dit qu’elle se droguait au monde entier. A se demander pourquoi ça la touche autant. Ça fait déjà des mois, elle devrait apprendre à oublier. Elle a raison, tout le monde a oublié son histoire. Tout comme moi je ne me souvenais plus de son nom jusqu’à ce qu’elle me le rappelle il y a quelques minutes. Mais comme ma présence semble l’énerver au plus haut point, je décide de la laisser seule. A quoi bon rester ? « Est-ce que ça vous plait de faire ça ? Toi et les autres. » Mais c’est elle qui relance la conversation. Elle y tient à ses explications. C’est mon métier, qu’attend-t-elle de mes réponses ? Au moins, elle s’est calmée maintenant. Je ne risque plus de me faire frapper. Enfin sait-on jamais qu’elle s’énerve à nouveau. Elle a l’air assez imprévisible comme fille. « C’est un métier comme un autre tu sais. Je ne l’ai pas inventé, je ne fais que le pratiquer. Tout comme certaines personnes sont cuisiniers, écrivains ou je ne sais quoi encore. Il faut bien que certains fassent les métiers moins appréciés. » Sauf que moi, je l’aime mon métier. Et je m’en fiche pas mal de ce que peuvent penser les autres. Ce n’était pas ce que j’avais prévu de faire lorsque j’étais encore adolescent mais j’aime comment ma vie à tourner. « Au début, je voulais travailler dans la presse papier tu sais. Mais j’ai changé et ce qui est arrivé est arrivé. Tu es bien placée pour savoir que la vie nous réserve des surprises. » Si tout se passait comme on le voulait, on ne serait jamais malheureux. Nathan aurait toujours sa mère. Valentine n’aurait pas eu cet accident.- Spoiler:
spéciale dédicace pour toi le gif  
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Mer 6 Mar - 21:43 | |
| Je n'arrête pas mes questions, je veux savoir, comprendre ce qui motive ce genre de personne à exercer un tel métier. Certains sauvent des vies, d'autres éduquent, ou encore recherchent des remèdes pour améliorer la société ou gouverner un pays. Et certains traquent les célébrités et racontent à la télévision quelle est la marque du dernier sac acheté ou avec qui elles ont trompé leur mari cette fois. Certains comme Adam. J'ai beau chercher, dans l'échelle de l'utilité, je ne vois pas où cette profession peut se placer. Je détaille Adam de haut en bas, les sourcils froncés. Quel gâchis franchement, je suis sûre que c'est un mec qui aurait été capable de faire quelque chose de plus intéressant de sa vie. Mais après tout c'est son problème c'est vrai. En fait, j'ignore pourquoi, mais lorsque je ne comprends pas une chose, je ne peux m'empêcher d'essayer par tous les moyens de me mettre à la place de la personne, dans sa situation, et de voir pourquoi elle a agi de telle ou telle façon. C'est idiot, je le sais, souvent on me dit que je suis dingue ou que je perds mon temps. Mais voilà, c'est comme ça. Parfois, un truc idiot auquel personne n'aurait prêté attention peut me tracasser pendant des heures et des jours entiers. C'est ainsi. « C’est un métier comme un autre tu sais. Je ne l’ai pas inventé, je ne fais que le pratiquer. Tout comme certaines personnes sont cuisiniers, écrivains ou je ne sais quoi encore. Il faut bien que certains fassent les métiers moins appréciés. » Je ne suis pas tellement d'accord avec son explication, mais je ne dis rien. Les cuisiniers ou les écrivains permettent aux gens de s'évader et s'aérer l'esprit, eux, que ce soit par le plaisir gustatif des papilles ou celui de la lecture ; je ne vois pas en quoi l'émission d'Adam est indispensable mais encore une fois c'est la vie. Je hoche la tête brièvement, peu convaincue toutefois. « Au début, je voulais travailler dans la presse papier tu sais. Mais j’ai changé et ce qui est arrivé est arrivé. Tu es bien placée pour savoir que la vie nous réserve des surprises. » Sa dernière phrase me met mal à l'aise. Pas très fin de sa part comme intervention. Vraiment ce garçon mérite des claques. A moins qu'il ne parle pas de mon accident, mais je ne vois pas de quoi d'autre il pourrait parler sinon. Je n'ai rien fait dans ma vie d'assez intéressant pour que cela soit parvenu aux oreilles de l'inconnu qu'il est à mes yeux. J'expire profondément pour me calmer, puis me dirige sans un mot dans la pièce d'à côté. Là où il y a un distributeur de boissons énergisantes et barres de céréales pour reprendre des forces après l'effort. Car il ne faut pas oublier que je me trouve au gymnase, pour évacuer la pression et faire du sport, à la base. En fait, je ne suis pas venue dans cette pièce pour boire ou manger, au départ. Je relève mes cheveux en une queue de cheval à l'aide de l'élastique noué à mon poignet, puis d'un geste innattendu, donne un grand coup de poing dans le mur qui me fait face. Okay je viens de me défoncer les doigts mais peu importe, la colère est plus grande que la douleur. Comme d'habitude je prends trop les choses à coeur, c'est ridicule, c'est pathétique, mais c'est ainsi. Je regarde mes doigts et vois qu'ils se sont mis à saigner. J'ai tapé si fort ? Je mets quelques pièces dans le distributeur et prends une bouteille vitaminée de couleur rose pour la forme, avant de sortir de la pièce. Je passe devant Adam pour me rendre aux toilettes et passer mes doigts sous l'eau, sans rien dire. Je m'attends à ce qu'il me lance un pic comme d'habitude. Une fois à l'endroit voulu, je fais ce que j'ai à faire, mais rapidement je vois que la douleur ne passe pas et je m'impatiente. « Oh et puis merde. » J'éteins le robinet et retourne près de mon tapis roulant auprès duquel se trouve mon sac, et apparemment, toujours Adam. Encore là lui. « Tu prends les stagiaires ? » je demande, l'air de rien, histoire de qu'il ne me parle pas des mes doigts pétés, tout en pianotant de l'autre main sur le tableau de bord électronique de l'engin, pour voir combien de kilomètres j'ai fait avant que le journaliste ne m'interrompe. |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Ven 8 Mar - 21:58 | |
| Elle est étrange. Je n’irais pas jusqu’à dire que je la pensais normale mais sûrement pas aussi lunatique. Son humeur change du tout au tout en seulement quelques secondes. Un coup, elle me frappe – même si ce n’est pas douloureux vu sa force de fourmi – et juste après, elle me pose des questions, comme pour me retenir. Je comptais être gentil à ma façon en la laissant tranquille mais c’est elle qui en redemande. Et alors que je lui donne une réponse que je trouve assez complète et satisfaisante, elle s’en va tout simplement. Visiblement, les bonnes matières ne sont pas chose commune pour les français. Ou bien c’est juste le cas pour Valentine. Elle devrait pourtant savoir qu’on ne part pas en plein milieu d’une conversation. Ne vient-elle pas justement d’une famille bien sous tous rapports ? Elle devrait même faire la révérence et tout. La révérence, c’est une bonne tradition qui s’est perdue malheureusement. Aujourd’hui, il faut voir un combat de judo pour assister à un salut. Enfin une révérence, c’est sûrement trop pour elle. Mais la moindre des choses serait de dire au revoir. Elle est étrange, c’est bien que je disais. Je secoue la tête pour retrouver mes esprits après cette discussion tout sauf normale. Autour de moi, tout est toujours pareil. Des sportifs en herbe courent sur les tapis roulants, des hommes tout sauf musclés soulèvent des haltères à peine lourdes et des femmes font semblant d’être séduites par tant de force. Tout ce qui passe habituellement dans une salle de sport en fait. Ce qui n’est pas habituel, c’est rencontrer une femme dont j’ai parlé dans mon émission qui me déteste et surtout, qui ne sait pas ce qu’elle veut. Et alors que j’envisage de partir du gymnase, trop peu motivé pour continuer de m’entraîner, je vois la petite Beaumarchais passer devant moi à nouveau. Elle arbore encore une expression différente. Difficile à suivre. Mais cette fois, elle ne prend même pas la peine de s’arrêter et tout ce que je peux faire, c’est la suivre des yeux sans savoir si je devrais faire quelque chose. A la façon dont elle tient sa main, on dirait qu’elle lui fait mal. Pourtant, elle n’avait rien en partant il y a deux minutes. Je la regarde entrer dans les toilettes des femmes et me dis qu’il serait assez malvenu de la suivre là-bas, même si c’est pour m’inquiéter pour elle. Elle me prendrait sûrement pour un pervers et au fond, peut-être n’aurait-elle pas tort. Mais mieux vaut ne pas lui donner raison. Alors j’arrête de penser à elle et commence à regrouper mes quelques affaires avec l’intention d’enfin partir d’ici. Je n’ai pas à dire au revoir, elle ne l’a pas fait non plus. Mais alors que je regarde mon téléphone pour consulter mes messages, je suis surpris de retrouver Valentine près de moi. N’a-t-elle donc toujours pas fini ? « Tu prends les stagiaires ? » Est-elle sérieuse ? Jamais je ne me serais attendue à une telle question de sa part. Ne critiquait-elle pas mon métier il y a quelques minutes ? Lunatique la petite. Je me retourne vers elle, mes yeux directement attirés par sa main qui est bien blessée. Comme si elle avait frappé quelqu’un. A croire qu’elle ne frappe pas que moi. « Tu es sûre de vouloir faire ça ? Si tu travailles avec moi, tu devras préparer des sujets qui ne te plairont sûrement pas. » Je relève les yeux vers son visage. Ses yeux sont brillants, comme si elle était proche des pleurs. Mais elle semble sûre d’elle, déterminée d’avoir ce qu’elle veut. Peut-être qu’elle veut vraiment travailler pour moi. Ce qui est totalement illogique puisqu’elle est censée me détester. « T’as quoi à la main ? » J’essaye de saisir sa main mais elle l’écarte. Pourtant, il est évident qu’elle souffre. Mais la façon de raisonner de cette jeune française m’échappe. Et je ne sais même pas pourquoi je suis encore là à lui parler. « Si tu me laisses t’aider pour ta main, tu peux travailler pour moi si tu y tiens vraiment. Ne t’attends pas à passer à l’écran par contre, tu travailleras dans l’ombre bien sûr. » |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Sam 9 Mar - 19:32 | |
| Un kilomètre. Vraiment nul comme distance. « Tu es sûre de vouloir faire ça ? Si tu travailles avec moi, tu devras préparer des sujets qui ne te plairont sûrement pas. » Je tourne la tête vers Adam qui me parle, un peu trop vite d'ailleurs car je vois des étoiles danser. Je me sens oppressée. J'ignore pourquoi, mais une sensation inconfortable m'envahit. Est-ce la chaleur de l'endroit, le brouhaha qui forme un bruit de fond, les corps en sueur qui s'agitent autour des machines épuisées, ou juste moi qui ne me sens pas à ma place au milieu de la foule ? Je n'en sais rien. Et j'en ai marre de ne jamais savoir ce qui ne va pas. J'ai l'impression que je vais m'évanouir, alors je m'asseois par terre, sans pression. Autant anticiper les choses. Je suis sûre que personne ne viendrait à mon secours si je tombais dans les pommes, alors bon. Surtout pas Adam quoi. Au pire, si l'on me demande ce que je trafique, je donnerai ma blessure à la main en tant que prétexte. Puisque je n'aurais aucune réponse à donner. Je laisse une minute passer comme ça, puis j'inspire un bon coup et je me relève. C'est bon, ça va mieux. J'ai souvent des petits coups de pression comme ça et puis ça passe. Faut pas chercher. « Si je te demande c'est que je suis sûre. Réfléchis. » Ça me parait évident. Même si je lui ai demandé cela sur un coup de tête, de la façon dont j'agis toujours. J'essaie d'assumer les conséquences de mes paroles irréfléchies. Mais là je ne regrette pas. Je me vois déjà l'aider à cracher sur le dos des célébrités, et je pense que cela ne me fera ni chaud ni froid. Je n'ai pas d'amis célèbres, je ne crois pas. Le show-biz tout ça, sans façon. Ce n'est vraiment pas pour moi. Peut-être un jour devrais-je rédiger un article sur mon père, ou mon frère. J'ignore si Adam l'a déjà fait un jour. Sans doute. Certains diront que je suis maso, ouais, c'est sans doute ce que je suis. Louise va me tuer. Ce n'est pas grave. Elle va déjà me tuer pour être sortie toute seule sans surveillance. Mais je suis fière de moi, je n'ai pas fait de connerie pour l'instant, pas vraiment. Adam ne doit sans doute pas comprendre ma requête. Je me comprends, c'est le principal. Après tout, je n'ai jamais fait d'étude, n'ai aucun diplôme en poche, et n'ai jamais même travaillé. Mes études de musico, j'ai dû les abandonner bien vite. Et maintenant, Louise dit que je suis trop instable pour travailler. Eh bien je vais lui montrer le contraire. Je suis sûre que je peux le faire. Lui montrer que je vais bien. Que mon accident n'a pas tout emporté, mes souvenirs et ma santé mentale avec. Qui ne tente rien, n'a rien. Je veux essayer, c'est tout. Et puis au moins, je verrais l'envers du décor. Je ne fais pas semblant, ça m'intéresse, ça m'intrigue. Et tant pis si on me prend pour une folle. « T’as quoi à la main ? » Je baisse les yeux sur la blessure en question. Ça saigne toujours, et j'en fous partout d'ailleurs. Je m'attends déjà à me faire engueuler par le personnel du gymnase. Tant pis. « C'est tout à l'heure, je me suis blessée à la salle de boxe et ça s'est réouvert. » Ç'aurait été stupide selon moi de lui expliquer la vraie raison, il n'a pas besoin de savoir de toute façon. Bon, je n'ai vraiment pas une tête à faire de la boxe et il ne va sans doute pas me croire, mais c'est la première chose qui m'est passée par la tête. Je hausse les épaules comme si ce n'était qu'un incident de routine alors qu'intérieurement je hurle de douleur. J'arrive pourtant à ne rien montrer vu de l'extérieur. C'est sans doute pour cette raison que les gens disent que je suis insensible, que je n'ai pas de sentiment. Au contraire, j'en ai beaucoup trop enfouis au fond de moi. Mais je ne montre rien. Marre d'être une victime. « Si tu me laisses t’aider pour ta main, tu peux travailler pour moi si tu y tiens vraiment. Ne t’attends pas à passer à l’écran par contre, tu travailleras dans l’ombre bien sûr. » Depuis quand il aide les autres ? Qu'est-ce que ça peut lui faire ? Il se cherche des excuses pour accepter on dirait. « Te sens pas obligé de compatir. J'ai même pas mal. » Je n'ai pas envie qu'il m'aide. On n'est pas amis non plus. Je lui demande un service, c'est pas la mer à boire quand même. Cela me rappelle à quel point il m'énerve. « Non bien sûr, je veux juste voir comment tu travailles, ça m'intéresse. Je ne cherche pas à avoir mon quart d'heure de gloire, grâce à toi je l'ai déjà eu. » J'accompagne ma dernière phrase d'une petite moue sournoise qui lui fera très bien comprendre de quoi je parle.
Dernière édition par Valentine Beaumarchais le Mar 19 Mar - 15:16, édité 1 fois |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Lun 18 Mar - 17:10 | |
| L’imprévu, les surprises. S’il y a bien quelque chose que je déteste, c’est ça. J’aime pouvoir prévoir ce qui va se passer, anticiper pour que tout se passe bien. Ça donne une sensation de contrôle, de toute maîtriser. Cette fille, elle me surprend. Sûrement plus que les autres. Différemment en tout cas. Et sans que je sache vraiment pourquoi, j’ai envie d’accepter sa proposition. Je ne lui dois rien et elle n’a sûrement aucune expérience dans ce genre de travail – ou dans aucun travail du tout – mais quelque chose me dit que je devrais accepter. Ça sera peut-être une erreur, qui sait ? Mais on ne saura pas sans avoir essayer. « Si je te demande c'est que je suis sûre. Réfléchis. » Justement, j’ai beau réfléchir, je ne comprends pas pourquoi elle souhaite travailler pour moi. Elle semblait me détester il y a encore cinq minutes. En fait, elle semble toujours me détester. Mais n’est-ce pas habituel de détester son patron après tout ? En général, c’est après avoir été embauché et avoir subi les humeurs du patron qu’on commence à le haïr, le plus discrètement possible. Mais si Valentine Beaumarchais faisait comme tout le monde, je pense que je l’aurais remarqué. C’est sûrement ce qui la rend spéciale, elle la petite française au visage enfantin. C’est sûrement son apparence vulnérable qui fait que je m’inquiète pour sa main. Après tout, il y a encore du sang qui coule sur le sol. Ça serait con de se faire virer du gymnase parce qu’elle salit tout autour de nous. Elle a l’air de s’en foutre en plus. Même si une grimace s’affiche sur son visage alors qu’elle regarde sa main. Peut-être ressent-elle quand même un peu de douleur. Peut-être qu’elle la cache tout simplement par fierté devant celui qui a parlé d’elle comme étant une droguée à la télévision. Ce qui serait parfaitement compréhensible. « C'est tout à l'heure, je me suis blessée à la salle de boxe et ça s'est réouvert. » Le pire, c’est qu’elle doit penser que je la crois. C’est évident qu’elle ne s’est pas blessée ainsi en frappant dans un punchingball ou sur quelqu’un. Je ne suis pas médecin mais je sais que seul quelque chose de vraiment dur peut blesser à ce point-là. De plus, elle n’avait rien tout à l’heure, j’en suis sûr et certain. « Tu devrais arrêter la boxe si tu es si mauvaise alors. » Elle ne me dira pas la vérité alors je ne vais pas insister. Libre à elle de souffrir si ça lui dit, c’est son choix. Et je ne la connais pas depuis assez longtemps pour en avoir réellement quelque chose à faire. Après tout, à part qu’elle a eu un accident qui aurait pu lui coûter la vie, je ne sais rien d’elle. « Te sens pas obligé de compatir. J'ai même pas mal. » Je sais aussi qu’elle n’est pas douée pour mentir. Tant mieux, je n’aime pas qu’on me mente, surtout si je ne m’en aperçois pas. Mais je ne vais pas insister pour l’aider. C’était déjà exceptionnel que je lui offre mon aide la première fois, il ne faut pas trop en demander. Surtout que je ne vais pas la forcer à accepter si elle ne le veut pas. Elle serait capable de crier ‘au viol !’ pour me faire arrêter. Si elle se vide de son sang – sait-on jamais, ça pourrait être grave – je ne serais pas responsable. « Non bien sûr, je veux juste voir comment tu travailles, ça m'intéresse. Je ne cherche pas à avoir mon quart d'heure de gloire, grâce à toi je l'ai déjà eu. » Non, elle me déteste toujours. A se demander pourquoi elle veut travailler avec moi. Elle sait déjà que je vais dire oui, alors que je ne sais même pas ce qui me pousse à accepter. Peut-être que je veux juste savoir ce qu’elle cherche ? « Tu as de la chance, une assistante vient de partir donc il y a une place libre. Tu seras en période d’essai par contre, comme je ne sais pas du tout ce que tu vaux. » Ce n’est même pas un vrai risque. Ce n’est pas une assistante qui risque de mettre en danger ma carrière. A la limite, il y aura quelques problèmes, des cris sur le plateau mais rien de capital. Mon émission a tellement de succès que je pourrais continuer tout seul ou presque que ça marcherait toujours. « Je te serrerais bien la main pour sceller notre accord mais… » Un sourire s’affiche sur mes lèvres alors que mes yeux se posent sur son visage. Je ne parviens pas à lire l’expression qui s’y trouve. Je pourrais proposer de sceller l’accord à l’ancienne – par un baiser – comme je le ferais avec n’importe quelle autre femme mais je ne dis rien. Pas envie de recevoir son poing déjà ensanglanté dans la figure. Non pas qu’elle risquerait de me faire mal mais si on doit travailler ensemble, mieux vaut commencer autrement que par des coups et des cris. « On se voit lundi donc ? Je te ferais envoyer un pass pour nos bureaux. » Et étrangement, la perspective de la revoir bientôt ne me déplait pas totalement. Parce que cette collaboration risque d’être intéressante. |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? Mar 19 Mar - 15:40 | |
| J'ai dit ça parce que c'est la première chose qui m'est passée par la tête, mais je ne trouve pas que ce soit une mauvaise idée, en fait. La boxe. Personne ne me prendrait au sérieux mais je m'en fous. Franchement je m'en fous. Me défouler, évacuer, voilà tout ce dont j'ai besoin. Frapper les gens m'aide en partie pour cette thérapie mais apparemment ça peut me créer des problèmes. Y'a qu'à voir la tête des gens aux alentours quand je me suis énervée contre Adam tout à l'heure. Alors si c'est contre un punching-ball non-humain que je me défoule cela paraîtra moins choquant. Pour moi ça revient à la même chose, j'ai tellement l'habitude. Mais si c'est pour faire bien alors je peux. Je vais annoncer à ça Louise ce soir. On verra bien ce qu'elle en pense. Mais Louise est toujours d'accord avec moi. Elle ne me brusque pas, elle ne dit pas que je dis n'importe quoi. C'est sans doute pour ça que je l'aime autant. Elle me comprend. Ou au moins elle fait semblant. Et c'est sans doute la seule. Avec Rhea. « Tu devrais arrêter la boxe si tu es si mauvaise alors. » « On a rien sans rien. » Je le fixe. « Ce n'est pas dans mes habitudes d'abandonner. » Lorsque j'échoue, j'essaie encore et encore. Jusqu'à réussir. Et des fois ça marche. En l'occurence j'ai dit n'importe quoi à propos de la boxe, mais cette réponse est au moins vraie. Je n'abandonne jamais. J'aurais déjà abandonné sur le lit d'hôpital, sinon. Ou à la naissance. De toute façon je sais qu'il dit ça pour m'énerver alors je ne me laisse pas impressionner. Ça m'énerve les mecs comme ça, ça m'énerve. Tout m'énerve en lui mais faut croire que j'aime bien le détester car on va maintenant travailler ensemble. « Tu as de la chance, une assistante vient de partir donc il y a une place libre. Tu seras en période d’essai par contre, comme je ne sais pas du tout ce que tu vaux. » La blague. Les Beaumarchais gèrent toujours, il devrait le savoir ça. Il s'est pas suffisamment renseigné sur moi avant de faire son sujet apparemment. Mais c'est pas grave, il verra bien par lui-même. « Pas de problème, formalité je comprends. » En vrai ça me fait rire, mais je n'ajoute rien. « Je te serrerais bien la main pour sceller notre accord mais… » Mais t'as peur qu'elle arrive dans ta figure à nouveau ? Une chose à la fois, hein. Je lui tend mon autre main puisque la bonne n'est pas blessée. Juste pour montrer que je ne suis pas qu'une gamine insolente qui crie partout. Enfin peut-être que si. Mais je sais me calmer une seconde. Ou deux. Mon regard vide ne dit rien, ça doit faire flipper vu de l'extérieur mais je n'y peux rien. C'est comme ça. « On se voit lundi donc ? Je te ferais envoyer un pass pour nos bureaux. » Pas d'entretien rien du tout, moi ça me va. En même temps mieux vaut pas qu'il jette un coup d'oeil à mon cv étant donné que celui-ci est vide. Ambition fauchée en plein élan. Redescendue sur terre bien trop vite. Mon regard vide se rallume un petit peu. « A lundi. » Je ne dis même pas merci pour la simple et bonne raison que je ne dis merci à personne. De toute façon on n'a même pas respecté les formalités pour que je me fasse embaucher alors on ne va pas commencer maintenant. Je me demande ce que ça va donner mais je ne réfléchis pas trop. Enfin je vais voir l'envers du décor et ça me plait. Même si je dois supporter un phénomène pareil. Je souris pour la forme avant de prendre mon sac et de mettre mes écouteurs. Sans prêter aucune attention au monde extérieur, j'entre à nouveau dans ma bulle et me met à chanter à tue-tête les paroles de ma chanson. Le personnel me regarde bizarrement, j'ai même pas payé je viens de m'en rendre compte seulement maintenant. Et là je me mets à partir en courant. |
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| | Sujet: Re: (+) have i threatened you before ? | |
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