Il ne devait pas être loin de minuit. Rhett était au commissariat de Montsimpa, endroit qu'il avait jusqu'alors réussi, un peu près, à éviter. Les flics de la ville étaient bien trop mous pour l'arrêter quand il faisait ses petites frasques nocturnes. Mais cette nuit là, il avait été pris en flagrant délit, en train de vendre de la beuh à un mineur. Pas très joli. Rhett savait pertinemment qu'il allait s'en sortir. La garde à vue serait pénible, l'interrogatoire assez long, mais il serait bien vite relâché. Installé sur une chaise, il s'ennuyait ferme. Le flic qui l'avait amené ici s'était barré depuis une trentaine de minutes, lui avait dit qu'il allait revenir, mais il faut croire qu'il avait trouvé mieux intéressant à faire. Boire un café ou manger un donut, comme tout bon policier qui se respecte. Profitant de ce temps qui s'offrait à lui, Rhett planifiait déjà la connerie qu'il allait faire quand il sortirait du commissariat. Fumer un joint dans la cour de l'établissement, une ultime provocation. Ce serait un peu risqué. Ou sinon, draguer la jolie flic qui lui avait apporté à boire. Il avait toujours un peu fantasmé sur les forces de l'ordre. Sûrement par esprit de contradiction.

Alors qu'il planifiait toutes ses conneries à venir, une jeune femme entra dans la salle, suivie de près par un policier. Rhett la regarda de haut en bas (oui, c'est automatique, il reluque systématiquement toute personne de sexe féminin), de bas en haut, pour finalement lui adresser un petit sourire. Cette compagnie s'avérait aussi charmante qu'inattendue. Une fois le flic parti, il déclara :

« Alors, vous c'est quoi ? Vol à l'étalage, ivresse sur la voie publique, outrage à agent ? Rien qu'à vous regarder, je suis sûr que vous n'êtes pas une habituée des lieux. »

C'est vrai, elle n'avait pas l'air d'une délinquante. Enfin, les apparences sont trompeuses. Rhett était l'exemple même du type assez normal qui cache de vilains secrets. Il cherchait déjà un moyen de s'évader de ce commissariat miteux -chose qu'il n'avait encore jamais tenté. En compagnie de sa nouvelle connaissance, si elle était d'humeur aventurière.

Bretzel est quelqu’un qu’on pourrait facilement qualifier de « sans esprit » ou « bête » ou bien « totalement courge ». Elle n’est pas non plus une attardée mentale, loin de là, mais disons que ce n’est pas une intello, les études ne l’ont jamais passionné, c’est pour ça que bien vite elle a fait l’école buissonnière – c’est pas bien – et qu’elle a commencé à faire ce qu’elle a toujours voulut faire, non pas rien faire de la journée et regarder des épisodes de friends vu et revu, non, rien de tout ça, elle a commencé à créer son blog avec ses dessins, chaque jour un nouveau. Ils représentent sa vie quotidienne, parfois drôle, parfois triste, il représentent son humeur du moment, souvent ils sont joyeux et drôle, puisqu’elle est très souvent comme ça.

Tout ça pourquoi ? Tout ça pour dire que demain son dessin sera sans doute sans queue ni tête vu la nuit assez mouvementée qu’elle aura passé ; Une arrestation, il ne manquait plus que ça ! Ce n’est pas le genre de choses qui lui arrive souvent, pour ne pas dire jamais. En général, même si elle frôle le hors la loi, elle reste tout le temps dans les règles, ça fait en quelques sortes parti de ses principes. Mais ce soir, manque de chances, elle est arrêtée. Bretzel en a déjà honte et se demande ce que ses parents vont dire. Bien qu’elle n’a plus douze ans, elle reste très attachée à ses parents et eux aussi, ils se voient quasiment tous les jours, à part quand son père part en voyage d’affaires, au quel cas ils se parlent par téléphone. Ils la chouchoutent et elle aime ça, attention, ce n’est pas non plus une enfant pourri gâté, non, elle peut s’offrir un peu ce qu’elle veut, mais en contre parti elle doit avoir un comportement raisonnable. Ce que jusque là, elle arrivait à faire, mais visiblement pas aujourd’hui.

Après quelques minutes de discussions et de charmants battements de cils, elle réussi à garder son sac dans son intégralité : téléphone, argent, et tout le bazar que l’on peut trouver dans un sac à main. C’est donc satisfaite, mais un peu honteuse qu’elle rentre dans la cellule, qui n’est pas vide. Lorsque le policier fut parti, il lui demanda « Alors, vous c'est quoi ? Vol à l'étalage, ivresse sur la voie publique, outrage à agent ? Rien qu'à vous regarder, je suis sûr que vous n'êtes pas une habituée des lieux. » Elle se dit qu’il devait s’y connaître en matière de droits et de polices, peut être était-il habitué à venir ici ou à avoir des affronts avec la police. Elle lui répondit donc, un grand sourire aux lèvres, comme toujours « non rien de tout ça, enfin je crois… c’est juste qu’apparemment, dans le bar où j’étais, il ne se passait pas que des choses très réglo’ alors ils ont embarqué tout le monde, je crois que les autres sont en train de négocier pour se faire libérer. Mais attention je n’ai rien à voir là dedans ! »

Rhett se sent un peu oppressé dans cette pièce. Lui qui aime les grands espaces, la nature, l'air libre en somme, déteste être enfermé. Il vit avec une épée de damoclès sur la tête : celle de se retrouver en taulle. Alors évidemment, dès qu'il est dans les conditions d'une cellule de prison, cela l'angoisse. Cela dit, ce danger permanent l'excite. Chaque moment qui passe est unique. Des moments de répit avant de se retrouver...derrière les barreaux. Ce n'est pas une perspective très réjouissante, mais il faut être réaliste. Après tous les actes de délinquances qu'il a fait, il ne serait pas étonnant qu'il soit inculpé un jour. Cela dit, il n'a pour le moment jamais fait de mal à qui que ce soit. Je dis bien, pour le moment. Rhett est imprévisible, limite barjot, on ne sait jamais à quoi s'attendre en sa présence.

Le voilà donc en compagnie de cette novice de la garde à vue. Cela le fait sourire. Tous ces gens qui se retrouvent dans des situations pareilles, qui paniquent, puis qui reprennent une vie normale. Qui se contentent de leurs vies normales. En un sens, Rhett les admire. Ils arrivent tous à se conformer à la société. Lui n'y parvient pas. Il préfère jouer les rebelles. Pourquoi faire comme tout le monde quand on peut se démarquer aussi facilement qu'avec un petit braquage ou un vol à main armée ? Oui, Rhett est un peu mégalo. Il veut être différent, extraordinaire, marginal.

La jeune femme a l'air un peu paniquée, et se affirme tout de suite son innocence. Rhett ne peut s'empêcher de sourire. Il serait bien le dernier à juger de l'innocence de quelqu'un. Pour rassurer l'inconnue, il va bien falloir qu'il lui montre que lui, n'est pas innocent. Qu'il est un habitué des infractions en tout genre. Histoire qu'elle dédramatise un peu. Sauf que Rhett n'est pas très bavard quant à sa propre personne. Ni du style à s'épancher sur sa vie avec de parfaits inconnus. Et puis, cette fille n'est pas sa psy ! Il serait en plus vraiment malsain de se vanter de toutes ses frasques. Il finit par dire, avec son naturel habituel, comme s'il paraît d'un film ou d'une recette de cuisine :

« Oh, vous inquiétez pas, même si vous y étiez pour quelque chose, ça me choquerait pas. Les règles sont faites pour être enfreintes, c'est bien connu. »

Vous avez dit amoral ?

« Par exemple, devoir attendre des heures qu'on vienne m'interroger m'emmerde. Je préférerais tester un nouveau truc. Comme m'évader d'un commissariat. Avec une complice, évidemment. Ca, ce serait vraiment fou. »

Rhett a toujours des plans plus ou moins foireux. Il se croit perpétuellement dans un film d'espionnage, et pas de chance pour la demoiselle, une fois minuit passé, il est carrément dingo. L'aventure ne fait que débuter.

« Oh, vous inquiétez pas, même si vous y étiez pour quelque chose, ça me choquerait pas. Les règles sont faites pour être enfreintes, c'est bien connu. » Bret’ fut un peu choqué par les propos de son nouveau compagnon de cellule. Maintenant ses doutes étaient confirmés, vu ce qu’il venait de dire, il n’était sans doute pas toujours dans les règles, il devait sans doute même les dépasser souvent. La demoiselle n’est absolument pas le genre de fille à enfreindre les règles, alors lui dire que ce ne serait pas étonnant qu’elle y soit pour quelque chose, c’est assez choquant pour elle. D’ailleurs elle essaye d’avoir des fréquentations respectables, bien que ses amis viennent d’un peu tous les horizons, elle n’a pas dans sa liste 26 drogués et 47 alcooliques. Après peut être que quelque uns sont ce genre de personnes, au quel cas elle l’ignore. Ce n’est pas difficile de lui cacher et elle le sait, elle est naïve et très manipulable. Bien qu’elle essaye de changer cela, elle n’y arrive pas !

Il ajouta ensuite « Par exemple, devoir attendre des heures qu'on vienne m'interroger m'emmerde. Je préférerais tester un nouveau truc. Comme m'évader d'un commissariat. Avec une complice, évidemment. Ça, ce serait vraiment fou. » S’évader ? Bretzel n’y pensait même pas, cette idée ne lui a pas effleurée l’esprit une seule seconde. Cette idée lui paraît totalement absurde et s’y dangereuse. C’est sur qu’après ça elle aura un casier et sera pourchassée par la police ! Et c’est une chose qu’elle ne veut pas. Alors il est hors de question qu’elle s’évade. Bien sur ce serait assez drôle et dangereux, ça ferait monter l’adrénaline, mais ce n’est pas réellement ce qu’elle recherche. Lui peut le faire s’il le veut, mais pour Bret’, c’est hors de question. Elle pourrait peut être lui filer un petit coup de main, mais rien de bien extraordinaire, juste faire comme-ci elle n’avait pas vu qu’il s’était enfui.

Bretzel lui répondit donc « ne comptez pas sur moi ! Je veux bien jouer l’aveugle qui n’a rien vu mais pas celle qui vous aura aidé. Peut être vous me trouverez pas drôle, mais je m’en fou, une fois dans un commissariat pourri, ça me suffi, j’ai pas besoin d’y être plus longtemps qu’une nuit ! » Au moins elle lui a dit le fond de sa pensée. Bien sur ça aurait pu être marrant, surtout qu’elle s’y connaît un peu en évasion et tout ça. Quand elle n’a rien à faire et qu’elle ne va ni au bar, ni faire du sport, ni se balader, elle regarde des films ou des séries. Cela n’arrive pas non plus tous les jours, mais depuis le temps, vu le nombre de films qu’elle a vu, elle a retenu deux trois trucs. Elle aime bien regarder quelques classiques en noir et blanc, mais aussi les tout nouveaux films d’actions avec des effets spéciaux à la pointe de la technologie. Mais elle ne regarde pas que des films d’actions, tout dépend de ce comment elle est au moment, elle aime aussi les comédies ou les films romantiques. Bret’ est quelqu’un d’assez romantique même si elle ne le montre pas souvent. La demoiselle ne souhaite pas fonder une famille tout de suite et préfère vivre l’instant présent, mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne peut pas être romantique.

Rhett est quand même dans un sacré délire. Un brin mégalo d'ailleurs. Il s'imagine comme dans les films, à s'évader de façon tout à fait brillante de ce commissariat. A croire que petit, il a abusé de thrillers et autres films policiers. Cela dit, son élan est bien vite coupé par la jeune femme qui partage la pièce. Elle n'a pas trop l'air d'avoir envie de s'évader. Elle a surtout l'air un peu peureuse, comme le commun des mortels. Rhett ne comprend évidemment pas tous ces gens si "normaux". Ils se conforment à des lois absurdes, mènent leurs petites vies sans se poser de questions sur le sens de leur existence, sans prendre le temps de profiter de ces instants précieux. Bref, il ne comprend pas toujours pourquoi les gens ne le suivent pas dans ces délires fantasques. Pourquoi ils se plient à respecter les règles qu'on leur impose, pourquoi ils ont si peur de prendre des risques. En attendant, ce ne sont pas ces gens qui risquent de finir leur vie dans une prison !

Rhett répond à la jeune femme, l'oeil amusé, le ton sarcastique - il faut toujours tout prendre avec humour :

« Enfin, estimez vous heureuse, passer une nuit dans un commissariat, c'est une expérience, et ça impressionnera vos potes quand vous leur raconterez votre nuit en la compagnie d'un voyou. Après ça, ils vont vous admirer, je vous le garantis. »

Rhett la regarde et se dit qu'elle racontera à tous ses amis sa nuit au commissariat, en insistant sur le caractère terrible de cette nuit. Comme toute personne dans la norme, en somme. Pour le jeune homme, c'est un lieu comme un autre. Enfin, il aurait quand même préféré être à cette heure-ci affalé dans un fauteuil, dans un bar, à boire un bon whisky en compagnie d'une conquête quelconque. Cela dit, il n'est pas du genre à se plaindre, et chaque soirée peut prendre une tournure intéressante. Il suffit de forcer un peu les choses.

« Ca vous est jamais arrivé de faire des trucs complètement dingues ? Parce que là, ce serait l'occasion. »

Ils risquent fortement de passer beaucoup de temps ici. Rhett n'est pas quelqu'un de très bavard, mais il se force. Il tente de comprendre les réticences de la jeune femme. Et d'en savoir un peu plus sur elle. Si ça se trouve, elle n'est pas une fille à papa morte de trouille à l'idée de passer sa nuit ici. Rhett est prêt à jouer au psy. Ou pas. Il faut l'avouer : il a plein de choses complètement dingues à faire dans cette cellule. Ou en dehors.

« Enfin, estimez vous heureuse, passer une nuit dans un commissariat, c'est une expérience, et ça impressionnera vos potes quand vous leur raconterez votre nuit en la compagnie d'un voyou. Après ça, ils vont vous admirer, je vous le garantis. » Impressionner ses amis ? Ce n’est pas une nuit au commissariat qui va les impressionner et puis elle ne veut pas les impressionner. Sans doute qu’elle leur racontera un soir, au bar, mais rien de plus. Bret’ veut être traiter normalement par ses amis, elle ne veut pas être « celle qui a passé une nuit au commissariat », tient ça ferait pas mal comme titre d’un épisode de friends, bref. Elle espère que ses amis ne sont pas le genre de personne que prêtant le jeune homme. Elle espère qu’il sont différents et pas comme tout le monde. Elle lui dit « impressionner ? J’espère qu’il leur en faut plus. Et puis je ne veux pas être admirer de mes amis, c’est complètement débile comme truc ! » Les amis de Bret’, pour la plupart, ne sont pas des froussards, alors il leur en faut plus pour les impressionner, bien plus. Mais dans le domaine des forces de l’ordre et de la loi, plutôt l’étrange, les trucs qui font froids dans le dos, ou les trucs complètements fous et débiles, comme mettre du savon dans la fontaine du parc. Tout le monde l’a déjà fait au moins une fois, c’est sur et puis c’est tellement marrant.

L’inconnu ajouta ensuite « Ça vous est jamais arrivé de faire des trucs complètement dingues ? Parce que là, ce serait l'occasion. » Des trucs débiles ? Oh que oui, Bretzel en a fait un paquet, mais pas des choses hors la loi, comme s’évader d’un commissariat. Les trucs qu’elle a fait c’est genre planquer les affaires de quelqu’un pendant qu’il se douche ou piquer sa serviette, rien de bien extraordinaire, mais complètement débile, on ne peut pas le nier ! Jamais elle n’acceptera de l’aider, mais pourquoi pas se renseigner sur son plan, elle ne s’engage à rien après tout ? « J’en ai fait des trucs débiles, comme tout le monde, ça c’est sur ! D’ailleurs vous avez un plan ? Parce que s’évader c’est pas en claquant les doigts que vous allez y arriver ! Vous vous appelez comment ? » Rien de l’engage, elle se renseigne juste sur les intentions de son compagnon de cellule !

Rhett est très amusé par la situation. Cette fille a du répondant. Il l'écoute et ne peut s'empêcher de sourire. La voilà qui monte sur ses grands chevaux. Rhett n'est absolument pas énervé qu'elle qualifie son idée de "débile". Au contraire. Les gens qui ont de la repartie sont bien plus intéressants que ceux qui se content d'acquiescer. Par contre, Rhett est totalement différent de la jeune femme en la matière. Il aimerait être admiré. Cela dit, il ne l'est pas vraiment. Ses amis ne sont, pour la plupart, absolument pas au courant de sa double vie. Ils n'ont donc pas de quoi être fascinés. Ils le considèrent comme un type tout à fait normal, au boulot banal, au caractère très commun. Ce que Rhett apprécie moyennement. Il aimerait être à leurs yeux un être exceptionnel. C'est son orgueil qui veut cela. Seulement, ses amis seraient sûrement très choqués - et effrayés - de découvrir ce qu'il fait une fois la nuit tombée. Pour le moment, il se contente de passer de bons moments en leur présence, mais aimerait un jour leur révéler ce qu'il est vraiment.

L'inconnue est clairement encore sur la défensive. Rhett est néanmoins persuadé qu'elle finira par baisser sa garde. Pour cela, il faudrait déjà qu'elle soit un peu plus à l'aise. En même temps, ce n'est pas très réjouissant de passer sa nuit dans un tel endroit, Rhett s'en doute bien. De son côté, il n'est pas du tout stressé. Juste un peu énervé de ne pas pouvoir profiter de cette nuit. Etre enfermé dans un commissariat n'est pas très amusant, surtout si on est un peu claustrophobe comme lui. Bref, il écoute l'illustre inconnue, qui a l'air intéressée par son plan. Ou du moins curieuse. Un sourire amusé se dessine sur les lèvres du jeune homme. Les filles sont toutes les mêmes. Réticentes à courir un quelconque danger, mais attirées quand même par ce dit danger. Elle lui demande son plan. Il y aurait la classique évasion par la fenêtre mais il doit forcément y avoir des barreaux. Le meilleur plan consiste à faire diversion auprès des policiers. Lents et mous comme ils sont, ils ne remarqueraient pas tout de suite leur éventuelle évasion. La police de Montsimpa n'est pas le FBI.

« J'avais bien un plan, mais sans co-équipière, c'est vraiment impossible. Faire diversion auprès des policiers de garde, il n'y a que ça qui
marche. »

Il l'a fait culpabiliser un peu, c'est bien plus drôle. Rhett peut tout à fait attendre d'être interrogé, passer la nuit au poste et ressortir le lendemain après avoir entendu les sermons des policiers. Mais il a bien envie de titiller l'inconnue, de jouer un peu. Pour l'instant, il n'abandonne pas totalement son plan.

« Rhett. Comme Rhett Butler, je sais. Si vous saviez combien de fois on m'a fait la blague...Et vous ? »

Cela dit, Rhett Butler est un sacré personnage. Charismatique, plutôt héroique, en plus, il se tape Scarlett. Alors Rhett n'est pas si mécontent que cela de porter ce prénom. Il lui demande son prénom mais n'est vraiment pas sûr de le retenir. Les noms de filles ont tendance à se mélanger dans sa tête, tant certaines se ressemblent (vous avez dit goujat ?). Mais, si cela se trouve, il se souviendra de celle-ci, pour x raison.

« J'avais bien un plan, mais sans co-équipière, c'est vraiment impossible. Faire diversion auprès des policiers de garde, il n'y a que ça qui marche. » Le marchandage, ça fonctionne tout le temps, Bret’ est bien tentée de le suivre et d’appliquer son plan, mais elle ne fera pas. Pas même pour un peu d’adrénaline. Faire diversion ? Un peu classique pensa-t-elle, pas hyper original, on peut faire mieux. Bon en même temps c’est pas s’évader de prison, donc y’a moins de possibilité. A part la fenêtre et la diversion y’a rien d’autre. Mais il faut dire qu’il a été assez intelligent de renoncer à la fenêtre, c’est vrai c’est pas avec les lime à ongle de Bret’ qu’ils vont réussi à scier les barreaux ! Et puis les policiers ne sont pas si extraordinaires, la demoiselle avait bien réussi à convaincre par quelques battements de cils le policier de lui laisser son sac, alors ce ne serait pas dur de le faire une nouvelle fois. Il faut que le jeune homme s’estime heureux, s’il était tombé sur un toxico-alcoolique comme coéquipier, son plan aurait peut être pas fonctionné très bien. Le jeune homme ajouta donc « Rhett. Comme Rhett Butler, je sais. Si vous saviez combien de fois on m'a fait la blague...Et vous ? » Quand il dit Rhett, la demoiselle pensa tout de suite à Rhett Butler. Bretzel est fan d’Autant en emporte le vent, c’est l’un de ses films préférés, elle l’a vu des milliers de fois et connaît les répliques par cœur. Elle pense que son nom lui allait bien, le jeune homme et le Rhett du film se ressemblent quand même un peu ! Bretzel est fan de tous les prénoms, tous sans exceptions, c’est une fanatique des prénoms, elle dit donc « J’aime beaucoup, je trouve ça très jolie. Moi c’est Bretzel, aucune blague où ça ira mal pour vous ! » elle fit un sourire. Bret’ peut changer d’humeur très vite et d’avis aussi. Avant elle essayait de résister à Rhett et là elle lui disait que son prénom est jolie. Sans doute pourrait-il prendre ça pour un signe de faiblesse, mais elle s’en fiche. Si quelqu’un qu’elle n’apprécie pas particulièrement fait une blague sur son prénom ou une phrase peu flatteuse, elle peut devenir violente, même si elle ne sait pas particulièrement se défendre.

Bretzel se mit tout prêt de Rhett, à quelques centimètres, si ce n’est moins. Elle mit son doigt devant bouche, celui-ci frôla légèrement les lèvres du jeune homme, et dit aucunement déstabilisé par ce qu’elle venait de faire « Ne croyez pas que je vais vous aider ! Je sais que je suis assez stupide et naïve, mais pas non plus jusqu’à m’évader d’un commissariat, il faut au moins être aussi taré que vous pour ça ! » elle retira le doigt qu’elle avait mis devant sa bouche en signe d’avertissement, mais ne fit rien d’autre, elle resta à donc tout prêt du jeune homme, le regardant dans les yeux, pour voir comment il réagit. Elle aurait bien aimé le déstabiliser un peu, mais n’y comptait pas trop, il semblait trop imperturbable mais on peut toujours essayer après tout ?