Ethan soupira discrètement et fixa d'un air impassible les actionnaires en face de lui. Son regard bleu/gris croisa celui de son patron et ami et il comprit la question muette de celui ci. Haussant discrètement les épaules il lui signala qu'il ne savait pas trop ou ça allait les mener mais qu'il n'était pas fondamentalement contre. Le P-DG acquiesça puis sourit aux actionnaires, les remercia et leur signala qu'ils allaient réfléchir à leurs propositions avant d'accepter ou non. Puis il les raccompagna jusqu'à la porte de la salle de réunion alors qu'une assistante venait les chercher. Une fois qu'ils furent partis, Ethan desserra le noeud de sa cravate grise. - Qu'en penses tu ? le questionna Dom. Le jeune homme prit le temps de réfléchir avant de formuler sa réponse. - Certaines propositions sont plutôt bonnes, voire même excellentes, commença t-il. Son patron s'assit près de lui en consultant les dossiers. - Mais ? demanda t-il. Ethan haussa les épaules. - Mais les investissements ne sont pas bons. Leurs sources ne sont pas fiables et leur demande de budget bien trop élevée pour ce qu'ils ont en tête. Il secoua la tête, l'air concentré. A votre place je ne foncerais pas tête baissée là dedans. Il faut revoir plusieurs points et s'assurer que ça ne coulera pas la boîte. Le vieil homme hocha la tête en se passant la main sur le visage. Puis il sourit et posa une main sur l'épaule d'Ethan. - Bon travail mon garçon. Je suis content de t'avoir avec moi. Allez fini pour aujourd'hui, rentre chez toi tu l'a bien mérité. Ethan sourit brièvement et acquiesça. Il rassembla ses affaires et se rendit au parking souterrain pour prendre sa voiture, une Saab 900 cabriolet blanche et noire. Son petit bijou.

Il en était à se rendre chez lui quand il eu l'envie soudaine de voir Posy, sa meilleure amie. Et d'apercevoir - si il avait de la chance - l'envoûtante et dangereuse Callie, sa soeur jumelle. Il conduisit l'esprit ailleurs. Il avait rencontré Posy il y a plusieurs années aujourd'hui mais il n'avait jamais eu envie de la mettre dans son lit. Elle était la seule femme qu'il ne considérait pas comme ça. Oh elle était belle bien sûr, ça y a pas de toute, c'était une très belle femme mais elle était plus que ça. Elle était sa meilleure amie, sa confidente, il la considérait comme la soeur qu'il n'avait pas. Elle représentait beaucoup pour lui. Sa soeur jumelle en revanche ... elles étaient tellement différentes toutes les deux. Et Callie était si mystérieuse, si douce et en même temps si envoûtante. Il se sentait bizarre quand elle était là. Il voulait l'apprendre et en même temps elle était l'unique femme qui lui donnait l'envie de se poser définitivement. Oui, Callie traînait cette pancarte invisible qui disait "mariage, enfants et grande maison". Et ça lui faisait peur. Il n'avait pas envie de se poser. Ou pas envie de s'avouer qu'elle le fascinait autant.

Arrivé devant la Résidence Wainwright il marqua un arrêt. Il avait pourtant proposé aux filles de leur prendre un bel appartement dans sa résidence, la Résidence Wolff mais elles n'avaient pas acceptés ni l'une ni l'autre. Rah fichue fierté. Il avait pourtant les moyens de leur offrir ce qu'elles voulaient mais non. Secouant la tête d'un air exaspéré, il alla sonner à la porte des jumelles Hawkins sans savoir si il préférait que ce soit Posy qui ouvre ... ou sa soeur. Il en était là de ses réflexions quand la porte s'ouvrit sur ... Callie. Ben tiens. - Callie. Bonjour. Je venais voir Posy, elle est là ? demanda t-il d'une voix grave et profonde bien qu'il est posé un masque d'indifférence sur son visage pour ne pas qu'elle remarque l'intérêt qu'il pouvait lui porter.

J'avais eu une journée de repos, apparemment je devais des heures à mon patron. En soit, cela ne me dérangeait pas, mais bon j'aurais bien aimé m'occuper pour la journée. Là j'allais juste me lever, me laver, prendre mon petit déjeuner et faire du ménage. Une fois tout ça fait, je pourrais peut être lire un peu. Cette semaine avait été plutôt calme, j'avais pu voir Luke et j'avais pu faire le vide dans mon esprit. Je n'aimais pas rester une journée sans travailler, je me sentais démunie et vraiment comme une flemmarde. J'avais ce besoin constant de bouger, et de faire quelque chose de mes dix doigts. Avant d'entamer mon ménage, je prenais le temps d'appeler ma sœur pour la prévenir que je ne bosserais pas aujourd'hui. Bien entendu, elle râlait et je la comprenais pour le coup, c'était plutôt elle qui avait besoin de repos. Bref, une fois la maison propre je pouvais me prendre du temps à moi. Je prenais un énième livre dans la bibliothèque et je le commençais. Cette histoire d'amour n'allait pas m'aider avec mes histoires à moi. Je ne remarquais même pas que le temps filait à une vitesse folle, c'était ça mon problème quand je lisais, cela pouvait me prendre des heures, je ne m'en rendais pas compte. J'entendis à peine la sonnette de la maison, je vérifiais l'heure et je me rendais compte qu'il était bien trop tôt pour que ce soit Posy. Qui venait me rendre visite ? Je me dirigeai vers la porte d'entrée, et je me rendais rapidement compte que je n'étais pas vraiment en tenue adéquate pour recevoir. Un leggins et un vieux tee-shirt faisait l'affaire pour une journée toute seule à la maison. J'ouvrais la porte, et là je ne savais plus où j'habitais. Le voilà, celui qui occupe toute mes pensées. Ethan se tenait devant moi, avec son indifférence habituelle sur le visage. Il avait quoi avec moi ce type, je n'étais pas assez bien pour lui, je n'étais pas assez intéressante pour cet homme là. Je l'écoutais me parler, oui comme d'habitude c'était pour ma sœur qu'il était là, pour qui serait-il venu sinon ? Sa voix, son regard, même son odeur, tout en lui me rendait folle de lui. "Ethan, bonjour ! Et bien non c'est raté, je suis la seule à la maison. Donc tu peux rentrer chez toi et revenir un autre jour." disais-je avec un peu d'indifférence dans la voix et en levant les yeux au ciel. Non mais c'est vrai quoi, ce mec me foutait dans tout mes états mais il s'en rendait même pas compte. Ohé j'existe aussi, il n'y a pas que ma sœur qui est intéressante. Je voulais qu'il reste, c'était clair mais bon après ma petite phrase tellement gentille, je doute qu'il voudrait rester. Je baissais la tête, et j'attendais sa réponse.

Ethan aimait bien le contrôle et prévoir les choses à l'avance. Mais parfois l'imprévu était aussi une bonne chose. Tant qu'il pouvait gérer il ne s'énervait pas trop. Tout en attendant qu'une des jumelles ouvre la porte, il repensa à l'offre des actionnaires de la boîte et se demanda si ils avaient vraiment réfléchit ou si ils avaient lancés des idées comme ça parce qu'ils avaient oubliés qu'une réunion était prévu. Secouant la tête, exaspéré il revint à la réalité quand la porte s'ouvrit.

Il avait une chance sur deux de tomber sur la bonne. Manque de bol il était tombé sur l'autre. Bizarrement ça ne le dérangeait pas tant que ça. Si Posy n'était pas là, n'était-ce pas une chance d'en apprendre un peu plus sur la flamboyante Callie ? - Ethan, bonjour ! Et bien non c'est raté, je suis la seule à la maison. Donc tu peux rentrer chez toi et revenir un autre jour, rétorqua la jeune femme. Belle et Rebelle. Un demi-sourire apparu sur les lèvres d'Ethan qui plongea ses yeux bleu/gris dans ceux de la jeune femme. - Bien. Et il y a moyen de l'attendre ou je ne suis pas le bienvenue dans cet appartement ? demanda le jeune homme d'une voix légèrement teintée d'amusement. Il aimait bien taquiner Callie, elle répondait au quart de tour, comme sa soeur. Il voyait bien qu'elle était vexée qu'il ne s'intéresse pas plus à elle et il ne savait pas trop si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Décidant que c'était une bonne chose il en profita pour la contempler de haut en bas. Elle était habillée pour l'intérieur mais elle était belle comme ça. Au naturel. Avec ses longs cheveux qui coulaient comme une cascade brune sur ses épaules et ses grands yeux qui l'observaient. Mais elle semblait trop mince. Penchant la tête sur le côté il fronça légèrement les sourcils. - Tu as mangé ? demanda t-il soudain d'un air un peu sévère comme un adulte gronderait une enfant.  

Je me retrouvais face à l'objet de tout mes fantasmes, face à celui qui me rendait la vie compliqué, face à l'homme qui hante mes jours comme mes nuits. Je ne savais jamais sur quel pied danser avec Ethan, je me demandais toujours s'il fallait que je sois douce, ou s'il fallait que je sois dure. Son sourire, ma phrase lui décrocha un petit sourire. Comment ce faisait-il que j'arrivais à faire ça seulement aujourd'hui. Son regard, était plongé dans le mien et j'en perdais tout mes moyens. Je ne savais plus s'il fallait que je redevienne gentille ou si il fallait que je continue sur ma lancée, et que je reste aigrie. Que pouvais-je lui répondre, après tout j'avais envie qu'il reste et qu'il me parle, et qu'il s’assoit près de moi. J'avais tellement envie de le toucher, de sentir son odeur, et de le regarder dans les yeux et que personne ne brise ce moment. Je m'écartais de la porte, et je souriais timidement. Je prenais l'option de redevenir gentille tout en restant indifférente. "Pardon, je pensais que tu voudrais rentrer chez toi. Après tout si tu viens pour Posy, je me demande pourquoi tu voudrais rester." disais-je avec un peu de défi dans la voix. J'avais envie de le tester aujourd'hui, j'allais l'avoir pour moi toute seule pendant un petit moment alors pourquoi ne pas en profiter. Je le voyait m'observer, et je me rendais compte que j'étais pas vraiment très bien habillée, je n'avais pas du tout les atouts de mon côté aujourd'hui. En entendant ses mots, je me rappelais que je n'avais pas manger de la journée. Mon petit déjeuner était déjà bien loin, et je mettais mon bras autour de mon ventre pour me cacher. Je commençais à avoir un peu faim au final, mais je n'allais pas lui avouer aussi facilement. Je me sentais comme une petite fille après qu'on l'ai disputée, pourquoi ce regard dur et cette voix sévère. Je lui avais fait quoi à ce type, d'abord il ne me calculait même pas et maintenant il allait m’engueuler pour mon repas non pris. "Je.. euh.. non.. enfin oui ce matin.. mais après j'ai pas eu le temps.." disais-je en ne sachant plus où me mettre. Mais j'avais quoi franchement à me comporter comme ça, je ne voulais pas qu'il ai le dessus sur moi. Je me décalai et je me dirigeai vers mon fauteuil favori. Mon livre m'y attendais, et je ne comptais pas le relire avant un petit moment. Je profitais de ce moment seule avec Ethan, sans Posy. Je le défiais du regard, et j'essayais de retenir les ratés de mon cœur. "Assieds toi, je t'en prie. Tu veux boire quelque chose peut être ?" disais-je en essayant de rester le plus naturelle possible.

Elle l'amusait. Elle le mettait au défi de rester après avoir voulu le virer. On ne dirait pas comme ça mais elle avait un tempérament de feu sous son beau sourire d'ange. Pour ça elle ressemblait bien à sa jumelle quoique Posy soit plus mesquine que Callie. - Pardon, je pensais que tu voudrais rentrer chez toi. Après tout si tu viens pour Posy, je me demande pourquoi tu voudrais rester, fit la jeune femme avec un léger défi dans la voix mais en le laissant passer. - Par ... curiosité, lui murmura t-il toujours aussi amusé par la jeune femme. Puis il entra dans l'appartement, regardant autour de lui. Il connaissait les lieux par coeur mais ça ne l'empêchait pas de continuer à regarder comme pour taquiner Callie, lui montrer que l'appartement était plus intéressant qu'elle.

Ca ne l'occupa pas tant que ça et il finit par se tourner vers la jeune femme qu'il trouva beaucoup trop mince à son goût. Elle était un peu pâle aussi et un instinct sur-protecteur s'empara de lui alors qu'il la contemplait. - Je.. euh.. non.. enfin oui ce matin.. mais après j'ai pas eu le temps.. bafouilla t-elle à sa question en rougissant comme une gamine prise en faute après avoir commit une grosse bêtise. Le jeune homme inspira et retint sa respiration un instant. Elle était juste superbe comme ça, les joues légèrement rougies, passant d'un pieds sur l'autre, si timide, si douce, si adorable. Il du résister à l'envie de l'attirer contre lui pour l'embrasser avec fougue. Faire naître une autre sorte de rougeur sur sa peau de pêche. La jeune femme finit par se reprendre. Ou par essayer en tout cas. - Assieds toi, je t'en prie. Tu veux boire quelque chose peut être ? proposa t-elle. Ethan fronça les sourcils. - Non. Toi tu t'assois et moi je vais te faire quelque chose à manger, fit-il d'un ton autoritaire en retirant sa veste de costard et sa cravate gris argent. Il posa le tout sur le dossier du canapé puis releva les manches de sa chemise blanche et se rendit dans la cuisine.

Il n'était pas un grand chef cuisinier mais il savait au moins faire des sandwich au fromage fondu. Il sorti du pain de mie et du fromage, une poêle, et commença à préparer à manger l'air concentré et distant. Quand ce fut prêt, il déposa les sandwich dans une assiette et la posa devant Callie. - Mange, lui dit-il, intraitable. Il n'avait jamais manqué de rien mais c'était plus fort que lui. Il ne supportait pas que quelqu'un ne mange pas ou manque de quelque chose. Du coup en général, il forçait les gens à manger. Du moins les personnes qui lui étaient chères. Tout le monde l'avait plus ou moins compris ... sauf Callie apparemment. Elle apprendrait, tant pis. Il s'assit ensuite face à elle, croisant les jambes et attendit qu'elle mange son repas, silencieux, le visage impassible quoique ses yeux se soient assombris.

J'étais sans arrêt frustrée quand j'étais à ses côtés. Je ne savais pas vraiment ce que je devais faire, ou dire en sa présence. J'avais cette impression qu'il ne s'intéressait pas à moi, et pourtant il avait cette manière d'agir qui pourrait faire penser le contraire. Il rentra chez moi, et commença à examiner l'appartement, comme s'il n'était jamais venu. Cela avait le don de m'énerver, mais pourquoi faisait-il toujours attention à ce qu'il y avait autour de moi. Pourquoi ne prenait-il pas le temps d'apprendre à me connaître, pourquoi est-ce qu'il ne s'attardait pas sur moi. J'étais en colère, mais en même temps face à ce visage, qui pourrait lui en vouloir. J'étais surtout très agacée, j'avais cette impression qu'il faisait ça pour me provoquer. "Comme si tu n'avais jamais vu l'appartement.." murmurais-je, sans savoir s'il l'entendrait. Je levais les yeux au ciel, et je m'avançais vers le canapé. Je n'étais pas du genre à ne pas manger c'est clair, mais franchement aujourd'hui je n'avais pas eu vraiment le temps. J'avais préféré mon ménage et mon livre à un déjeuner. Je commençais à comprendre mon erreur quand ma tête tourna un peu. Je vacillais quelque peu, mais je ne montrais rien. J'avoue que si Posy avait été là, elle n'aurait pas laissé passer ça. Elle m'aurait forcé à manger, et depuis belle lurette. Je ne prêtais pas trop attention à ce qu'il disait, mais franchement il commençais sérieusement à me faire peur. Il avait ce ton, et ce regard qui ne me disait rien. Je ne l'avais jamais vu comme ça auparavant, pas comme si je l'ai vraiment côtoyé, mais tout de même. Il ne relevais même pas que je n'avais pas mangé, et du coup cela me rassurait sur sa manière d'agir avec moi. Je n'étais pas du genre à sauter sur les hommes, mais me retrouver seule dans mon appartement avec lui n'était pas la meilleure chose pour mettre de côtés mes ardeurs. J'étais carrément folle de ce mec, mais il ne s'en rendait même pas compte. Je lui proposais gentiment de s’asseoir, mais la seule réponse qu'il me donna, c'est que c'était à moi de m’asseoir et qu'il allait me faire à manger. Non mais il avait quoi avec moi ce type, c'était pas mon père quand même. Quand il enleva sa veste et sa cravate, je ne pus réprimer un soupir. Il était tellement beau avec sa chemise blanche. A contre cœur j'opina, et je partis m'asseoir. Je ne savais pas trop quoi faire sur mon canapé, alors j'allumais la télé en baissant le son au minimum. Je voulais simplement voir des images le temps qu'il fasse son affaire. Je ne voulais pas aller avec lui à la cuisine, car je n'aurais jamais su quoi faire. Le temps de souffler quelques minutes, et il revint près de moi. Il me posa l'assiette devant, et à ce moment j'oubliais complètement la télé. Il était revenu, il était toujours aussi beau et mon assiette sentait tellement bon. Il m'ordonna de manger,et je ne pus lui refuser cela, j'avais tellement faim que je mordis dans le sandwich encore chaud. Je n'aurais jamais accepté de manger aussi rapidement, mais il fallait avouer que le petit déjeuner était désormais bien loin. Il se tenait droit face à moi, et il fallait avouer qu'il était vraiment très beau. Son regard gris qui me fixaient, ses cheveux noirs presque en bataille après une journée de boulot, ses mains liées sur la table en attendant quoi faire avec, sa bouche pincé avec un léger rictus, tout chez lui me rendait chose et je ne savais jamais comment me comporter en sa présence. "Dis moi, ça t'arrive souvent d'être aussi autoritaire avec les gens ?" disais-je en le défiant du regard. J'avais ce pouvoir avec mes yeux, de faire passer toute mes émotions et puis Posy m'a toujours dit que j'avais un regard irrésistible. "Non pas que ça me dérange sur le coup, car j'avais vraiment faim, mais tu fais un peu peur.." disais-je en mordant dans le sandwich une seconde fois, tout en maintenant son regard. Je savais que mes joues étaient légèrement rouges, mais je fit comme si cela n'avait aucune importance. Je me levais rapidement pour prendre deux verres, et du vin que Posy avait ramené du travail. Je revenais avec tout ça dans les mains, et rien qu'avec le regard il me compris. Il alla chercher un ouvre bouteille, l'ouvrit et nous servit deux verres d'un excellent vin blanc frais. Je savourais la fraîcheur, et je me demandais ce que serait la vie à ses côtés. "Désolé si tu me trouve trop curieuse, mais ton boulot ça consiste en quoi en fait ?" disais-je avec beaucoup de curiosité dans la voix. Je voulais tant en savoir sur lui.

- Comme si tu n'avais jamais vu l'appartement.. Un murmure agacé voire carrément irrité provenant de Callie parvint jusqu'aux oreilles de Ethan. C'était tellement facile de la provoquer, de la faire sortir de ses gonds, elle démarrait au quart de tour. Tellement facile de l'embêter. Presque trop. Puisqu'il lui tournait le dos, le jeune homme se permit un sourire amusé et triomphant qui avait disparu, remplacé par son masque d'indifférence habituel quand il se tourna vers elle sans faire une remarque sur ce qu'il avait entendu.

Il fut inquiet en apprenant que la jeune femme n'avait pas mangé depuis le matin. Voire même agacé. Parce qu'il s'inquiétait pour elle ou parce qu'elle n'avait pas mangé, il ne savait pas mais c'était pour cette raison qu'il se comportait comme un salaud avec elle. Rien qu'à la voir ranger le salon avec cette grâce et cette délicatesse qui la caractérisait tant, il se sentait troublé. Il la trouvait si belle, si douce, elle était inaccessible parce que ce n'était pas le genre de fille que l'on prenait pour une nuit et que l'on jetait le lendemain mais plutôt de celle que l'on épousait et que l'on chérissait jusqu'à la fin de notre vie. La jeune femme révélait en lui des sensations et des sentiments qu'il n'était pas prêt à accepter. Son coeur était une limite infranchissable et il savait que Callie était capable de mettre toutes ses barrières hors d'état de nuire et c'était hors de question. C'était en ça qu'elle était dangereuse.

Pourtant il ne résista pas au besoin de lui faire à manger, surtout pas après avoir aperçut son vertige. Elle devait manger. Elle devait être en bonne santé. Aussi lui ordonna t-il de s'asseoir. Il n'était pas un grand chef cinq étoiles mais il savait faire deux-trois trucs et pouvait au moins lui cuisiner quelque chose. Elle préféra rester au salon, c'était peut-être mieux pour eux. Il avait du mal à garder son self-control légendaire en sa présence, elle l'attirait beaucoup trop pour leur bien à tous les deux. Il finit par déposer une assiette devant elle et la laissa manger. - Dis moi, ça t'arrive souvent d'être aussi autoritaire avec les gens ? Non pas que ça me dérange sur le coup, car j'avais vraiment faim, mais tu fais un peu peur.. demanda alors Callie en mordant dans son sandwich. Ethan prit son temps pour répondre, se noyant dans l'immensité chocolaté de son regard. Elle faisait passer tant d'émotions dans ses magnifiques yeux que s'en était stupéfiant. On dit que les yeux sont les fenêtres de l'âme et c'était tout à fait vrai pour Callie. Beaucoup moins pour lui. Ses yeux étaient si froids, il le savait. C'était son moyen de se protéger. Finalement il se décida à répondre de sa voix calme et basse. - Oui. Y compris avec ta soeur je te signale, commença t-il. Un sourire chaleureux quoique bref illumina un instant son regard à la mention de Posy a qui il tenait véritablement. Mais elle m'envoie souvent bouler, fit-il d'un air presque amusé avant de redevenir sérieux.

Callie se leva alors, faisant arquer un sourcil à Ethan. Il espérait qu'elle comptait bien finir son assiette sinon il allait vraiment se fâcher. Finalement elle revint avec une bouteille de vin et deux verres. D'un seul regard, il comprit sa demande, se leva et alla chercher un tire-bouchon dans le tiroir pour ouvrir la bouteille d'un geste vif mais sans brusquerie. Il servit la jeune femme puis se servit lui même avant de se rasseoir. Il goûta et apprécia de sentir la fraîcheur un peu fruité du vin tout en attendant que Callie pose cette question qu'elle semblait avoir au bout des lèvres. - Désolé si tu me trouve trop curieuse, mais ton boulot ça consiste en quoi en fait ? demanda t-elle finalement. Ah. Il ne s'attendait pas à ça en fait. C'était ... étrange. Mais pas dérangeant. Non, il aimait son boulot du coup ça ne le dérangeait pas d'en parler. - Je suis vice-président dans les affaires. Mon patron est un vieux monsieur qui n'a aucun héritier et qui m'a tout apprit. L'entreprise touche un peu à tout. Chantier navals, commerces, aviation, affaires multiples et variées, répondit-il d'une voix calme. Il n'en dit pas plus. Mais il était lui même curieux de savoir ce qu'elle faisait elle. - Et toi alors ? Qu'est ce que tu fais en ce moment ? Ou plutôt qu'à tu envie de faire plus tard ? demanda t-il réellement intrigué.  

Si en me réveillant ce matin j'avais imaginé que ma journée tournerait ainsi, j'aurais sûrement mis toute les chances de mon côté. Ethan était quelqu'un d'imprévisible, et ça je le savais même si je ne le connaissais pas. Il avait ce côté sombre et mystérieux. C'était un homme secret qui ne parlait pas beaucoup. En me plongeant dans son regard, je comprenais que c'était un homme qui avait besoin de cette muraille. Je n'avais pas besoin de passer tant de temps avec les gens pour les cerner. C'était sans doute une des seule qualité que ma sœur m'enviait. J'avais peur de cet homme, enfin pas peur de lui mais de ce qu'il me faisait. Mon cœur battait sans arrêt à la chamade à ses côtés, mes mains étaient tout le temps moite, et surtout je perdais mes moyens. Aujourd'hui pourtant, j'étais chez moi, et il était là face à moi. Il m'avait préparé à manger, et bizarrement je n'avais pas refusé son offre, alors que je n'accepte pas facilement d'habitude. Je me demandais s'il était comme ça avec tout le monde, apparemment oui. Je souriais quand j'entendais qu'il parlait de Posy. C'est clair qu'elle n'aimait pas qu'on s'occupe d'elle, après tout elle avait toujours tout fait toute seule. "Je crois que ce n'est pas de ta faute, elle est comme ça avec tout le monde. Elle a toujours pris soin d'elle alors bon, laisser quelqu'un s'en charger à sa place ça va être compliqué." disais-je en continuant de manger mon sandwich. "Ce sera d'autant plus compliqué pour moi de trouver un homme avec elle sur mon dos..." disais-je en souriant en coin. Je le regardais avec mes yeux francs, mais espiègles. C'est ce dont j'avais peur avec Posy, j'avais peur qu'elle ne me laisse pas le choix avec l'amour, qu'elle veuille toujours me surprotéger comme elle l'a toujours fait. Je sais qu'elle fait en sorte que l'on ne soit pas à la rue, que nous ne manquions de rien, mais j'avais cette appréhension de lui dire que j'étais en réalité amoureuse depuis un bout de temps désormais. Une fois le vin servi, je ne pouvais que le savourer. En matière de vin et de nourriture j'avais une sœur parfaite, avec des goûts parfaits. Apparemment le vin nous plaisait à tout deux. Ma question avait l'air de le laisser perplexe, il ne devait sûrement pas s'attendre à ce que je m'intéresse à sa vie. Je l'écoutais me répondre, sans vraiment écouter. Je buvais surtout ces paroles, le moindre de ses mots, le son de sa voix, la façon qu'il a de bouger ses lèvres. Sans m'en rendre compte, je me mordillais la lèvre inférieure. C'était une de ses manies quand j'étais absorbée par quelque chose, en l’occurrence là par Ethan. Je n'entendis même pas la question qu'il me posa. Je ne savais plus où me mettre, et je ne savais pas quoi lui répondre. Je pense que parler de mon travail serait une bonne solution, au moins je ne commettrais pas d'erreur. "Oh, et bien moi que dire ! Pour le moment je livre les journaux dans une partie de la ville, mais faut bien se dire que ce n'est pas le métier de mes rêves, hein ?" disais-je en souriant. "Moi ce que j'ai toujours rêvé de faire, c'est d'être présentatrice des actualités, et je sais que j'aurais l'opportunité d'y arriver. Faut juste s'en donner les moyens.." disais-je en souriant timidement et en le regardant droit dans les yeux. Me voilà encore dépourvue de mots face à lui, je devais faire quoi à présent. J'avais fini de boire et manger, alors je prenais la direction de la cuisine pour faire la vaisselle rapidement. J'espérais au fond qu'il me rejoindrais, mais bon le connaissant il ne le fera pas.

Ethan fixait Callie de ses yeux gris, si calme en apparence, ne dévoilant pas un seul instant le volcan qui bouillonnait en lui. Elle semblait mal à l'aise, troublée par sa présence et il ne savait pas s'il devait s'en réjouir ou non. Elle était belle ainsi, les joues rougies, le regard brillants mais elle n'en n'était que plus désirable et plus difficile à éloigner. - Je sais, répondit-il néanmoins d'une voix très calme lorsqu'elle lui parla de Posy, de son besoin d'indépendance et de son besoin de contrôler. Dans un certain sens ils étaient un peu pareils c'était aussi pour ça qu'ils s'entendaient si bien. - Ce sera d'autant plus compliqué pour moi de trouver un homme avec elle sur mon dos... continua Callie. Le jeune homme sentit l'agacement monter en lui ainsi qu'une vague de jalousie et de possessivité qui embrasa son regard le temps d'une seconde qu'il la contienne. Il serra la mâchoire et se força à se détendre. - Et tu en cherche un en ce moment ? lui lança t-il d'un ton moitié curieux moitié amusé pour cacher l'envie qu'il avait de l'étreindre contre lui.

Lorsque Callie se mordit la lèvre inférieure, Ethan cru qu'il allait disjoncter. Cette fille était un danger public ! Elle lui bouffait son self-control légendaire, le mettait hors de lui, l'empêchait de garder son sang froid. Il la fixa, incapable de dissimuler plus longtemps l'éclat de rage et de désir dans son regard. - Callie ne te mordille pas la lèvre inférieure comme ça, gronda t-il. Il s'en voulu aussitôt. S'il te plaît, rajouta t-il plus calmement. Pour finir il orienta la discussion sur son travail. Elle voulait devenir présentatrice des actualités. - Moi ce que j'ai toujours rêvé de faire, c'est d'être présentatrice des actualités, et je sais que j'aurais l'opportunité d'y arriver. Faut juste s'en donner les moyens.. fit-elle avec un sourire timide que pour une fois, Ethan lui rendit. - Tu as raison. Je suis persuadé par ailleurs, que tu feras une excellente présentatrice quand tu en auras l'opportunité. Je te fais confiance sur ça, déclara t-il posément. Il n'avait jamais eu autant envie que sa meilleure amie ne débarque pour rompre ce lien et ce silence. Callie finit d'ailleurs par se lever et par aller dans la cuisine. Ethan ne la suivit pas. Il avait besoin de souffler, de reprendre contenance. Cette fille allait le rendre dingue ! Un peu plus et il ne répondait plus de rien avec elle. Si seulement Posy pouvait rentrer, ça lui permettrait de s'éloigner enfin de Callie, de sa chevelure si soyeuse et de ses lèvres tentatrices !     

Sa question me pris de court, bien sûr que non je ne cherchais pas, j'attendais juste le bon moment et la bonne opportunité pour lui avouer ce que j'avais dans le cœur. Du coup, je ne savais pas trop quoi lui répondre, alors je souriais et je faisais non de la tête. J’espérais au fond que cette réponse muette lui suffirait. Je ne savais jamais comment me comporter en sa présence, et il vrai qu'il me mettait mal à l'aise. Comment une jeune femme indépendante comme moi, pouvait se sentir démunie face à un homme comme lui. Ah ben oui, je sais, car il est irrésistible et que je suis folle de lui. Je me mordais la lèvre inférieur de par mon malaise en sa présence, et sa remarque me fit sursauter. J'ouvris la bouche en guise de surprise, et du coup je le regardais droit dans les yeux pour comprendre son assaut soudain. Même avec un s'il te plait, je me sentais encore mal. On aurait dit une petite fille que l'on venait de gronder. "Je vais pas m'ouvrir la lèvre, si c'est ce qui t'inquiète.." disais-je avec un ton de défi. Je le regardais, et je sentais un tension assez palpable dans son regard. Était-il aussi mal à l'aise que moi en ce moment ? J'en doutais, mais je voulais y croire. Je me concentrais à nouveau cependant sur notre discussion sur le travail. Cette discussion m'apaisait un peu plus. Sa remarque me fit chaud au cœur, je crois bien qu'il était le premier homme à me donner autant d'importance. Ce boulot, je voulais y aller jusqu'au bout et j'y arriverais, et savoir qu'il était derrière moi et qu'il me confortais dans cette idée, ça me faisait plaisir. Je ne pus empêcher mon corps de réagir, mes mains se crispa et mon cœur fit un bond et mes joues rosirent plus qu'à l'ordinaire. Je voulais que cet instant s'arrête, je voulais que Posy arrive. Et mon vœu fit exaucé car, cinq minutes plus tard et après un silence trop intense, elle fit son entrée dans l'appartement. Elle fit un arrêt sur place, et nous regarda Ethan et moi sans pouvoir dire un mot. Je me levais, et alla la prendre dans mes bras. "Heureusement que tu es arrivée." soufflais-je dans ses oreilles.