Une journée banale, une de plus qui commence, le plus banalement possible, le film de ma vie continue encore et encore, acteur de mon enfer, je me lève aux aurores, pour pouvoir aller exécuter mon rituel, courir, acte des plus primaires, certes mais source de liberté à mes yeux, oublier, s’évader, imaginer une vie différente, avoir fais un choix différent, ne pas avoir choisis justement, avoir simplement refuser, réfuter l’improbable, l’impensable. Oui courir me procure tout ça, le temps de quelques heures à peine, avant que les seuls bonheur de ma vie se réveillent et que la routine reprenne de plus belle. Ecouteurs sur les oreilles, je file dans le froid glacial de l’aube, et entame mon jogging en direction du parc, toujours le même parcours, inlassablement, s’échapper sans réfléchir. J’arrive enfin à ma destination et prend la même allée, volant presque sans prêter attention au monde autour de moi, âmes matinales cherchant leur propre évasion. Mais une attire on attention tout de même, la même personne chaque matin depuis plusieurs jours, je m’arrête à un banc pour entreprendre mes étirements, mais mon regard reste posés sur cet inconnu, qu’a-t-il de plus que les autres ? Je l’ignore, je ne comprend pas pourquoi cet homme m’attire, pourquoi mon corps réagit à chaque fois que je le vois ? Je n’ai pas touché un homme depuis plus de six ans, depuis.. Chuck, je n’ai pas ressentit ça depuis non plus, m’interdisant simplement ne serait-ce que d’y penser mais cette fois-ci ma raison m’a laissé tombée, comme si elle m'invitait à lâcher la corde, non je ne peux pas ! Je détourne le regard mais m’aperçois avant que le type me regardait aussi, merde ! Bien joué Romane, oublies mec ! Je m’assois sur le banc tournant ainsi le dos au coureur, attrape ma bouteille d’eau et bois plusieurs gorgées en respirant profondément.

J'ai beau tenter de penser à autre chose, je n'y arrive pas, ce type m'obsède. Je le sens près de moi sur le banc derrière, et ça me trouble plus que de raison, ok il est agréable à regarder mais c'est pas le seul, pourquoi lui ? Et pourquoi maintenant ? Il faut que je parte, que je quitte cet endroit et que je change de parc aussi, j'aime pas changer mes habitudes comme ça mais là je n'ai pas le choix, je passe pour un fou en plus de ça, il va finir par me remarquer si ce n'est pas déjà fait ! Bon allez ressaisis-toi mec, faut que je rentre de toute façon, les enfants vont se finir par se réveiller. Je reprend une gorgée et me lève. Je me retourne pour reprendre ma route mais il est là, bordel qu'est-ce qui m'arrive au juste pourquoi je ne peux pas simplement continuer mon chemin ? Pourquoi je prend pas la bonne direction au juste, parce que là ce n'est plus moi qui contrôle... "Belle journée, n'est-ce pas ? " Haa ok super comme entrée en matière, t'aurait mieux fait de rentrer chez toi... Il ne m'a peut-être pas entendu, t'as une chance de t'en tirer.

Le damoiseau était intrigué, intrigué de voir que le bel inconnu qu'il croise presque tous les jours au parc le regardait d'un air bizarre. Du moins, pas aussi bizarre que cela mais, il ne connait pas ce regard. Surtout de la part d'un homme, il n'avait jamais, ô grand jamais connu cela. Toujours en train de faire ses étirements pour éviter tout plaquage et, d'être immobilisé pendant quelques jours. Siméon ne disait rien et, continuait son entraînement matinal. Le jeune brunet était dans ses pensées, quand soudain il entendit une voix qui vient immédiatement à le sortir de ses rêveries. « On n'a pas à se plaindre effectivement. » Réponse simple et, efficace. Pas besoin de s'étaler sur une longue réponse qui dirait la même chose que celle-ci. De plus, étant assez solitaire et, peu sociable avec les autres depuis son retour d'Irak. Il n'avait pas réellement envie de s'éterniser sur une discussion qui tournerait rapidement en rond.

Les mots sont sortis tous seuls de ma bouche, je ne sais pas pourquoi je lui ai parlé, ce type est un total inconnu, ok il est sexy et alors ? Continues ta route, comme tous les jours, en quoi ce matin est-il différent des autres ? Je l'ignore, à vrai dire, ce n'est pas vraiment mon cerveau qui agit là, plus mon corps, je dirais.. Mais le brun me réponds finalement, moi qui pensais pouvoir m'en sortir, c'est foutu. Que faire maintenant ? Sourire et partir ? Je vais passer pour un fou, alors je décide de continuer la conversation, bien que ça n'en soit pas vraiment une, en fait. "C'est agréable de courir, par un temps pareil ! Vous venez souvent, non ça fait plusieurs fois que je vous vois" Bien joué maintenant, il sait que tu l'espionnes ! Abruti. Bon de toute évidence, il va me prendre pour un psychopathe va se barrer de lui-même, faut vraiment que je revois les bases de la sociabilité moi..

Malgré le fait que Siméon soit solitaire et, renfermé sur lui-même. Il était obligé de répondre à la phrase que son interlocuteur lui avait accordée. Le beau brun a beau être un salopard, il n'avait pas envie de l'être aujourd'hui ou du moins, à l'heure actuelle. De plus, ce n'était pas la première fois qu'il croisait son interlocuteur. Presque tous les matins, ils se retrouvent au même endroit sans le prévoir. Ignorant même que celui-ci aimait les hommes, il lui parlait normalement. Lui répondait correctement puisque ce n'était pas réellement une conversation comme il pourrait avoir avec ses colocataires Astore et Lewis. « C'est très agréable mais, ce que j'aime davantage ... c'est courir sous la pluie. Pratiquement tous les matins, je ne peux pas commencer une journée sans mon jogging matinal. » Siméon n'avait pas pris la peine de répondre à la dernière phrase du jeune homme. Malgré qu'il ait très bien relevé cette information. Ça l'intriguait énormément d'apprendre cela. Serait-il en train d'espionner Siméon ? Pour le coup, plusieurs questions vient à traverser l'esprit de Haugen-Dahl. Néanmoins, le jeune damoiseau ne bouge pas d'un pouce et, continue à être face au bel inconnu. Puisqu'il faut le dire, le jeune homme qui faisait face à Siméon était assez charmant. Mais, n'oubliant pas que Siméon est hétérosexuel. D'ailleurs, y a pas plus hétéro que lui-même.

Finalement, le type me réponds simplement, il ne semble pas gêné par la situation, du moins, si c'est le cas, il le cache bien, cependant il ignore la fin de ma question, je ne sais pas si c'est intentionnel ou pas mais je trouve ça plutôt cool en fait. Bizarrement, je me sens bien là dans ce parc, à parler avec ce quasi inconnu, et finalement je me laisse prendre au jeu. "Courir sous la pluie c'est vrai que c'est super agréable et je suis comme vous, mon jogging matinal est une sorte de drogue pour moi, je ne peux pas m'en passer." Je souris, et le regarde, je remarque alors la couleur de ses yeux, ce mélange de vert et de brun, le creux de ses joues, tous ces petits détails que je n'avais jamais pu voir avant. Je me rend compte que je le fixe depuis bien trop longtemps, je dévie mon regard vers le parc "Je m'appelle Romane au fait", je tend ma main vers lui.

Siméon cachait plutôt son jeu. Où alors, il était devenu totalement aveugle. Puisqu'il ne trouvait pas la situation bizarre. Même si, le jeune homme avait remarqué que l'inconnu le regardait de temps à autre pendant ses échauffements. De plus, Siméon avait ignoré d'une manière tout à fait normal la fin de sa question. Il l'avait écouté mais, ne préfère pas y répondre pour éviter tout problème. Pourtant, la situation Siméon se sentait à l'aise dans ce parc avec cet inconnu. « À croire qu'on a des points en commun, hormis le fait qu'on soit inconnu l'un à l'autre. » Darda-t-il avec un sourire, un sourire qui fait craquer la moitié des gens qu'il côtoie. D'ailleurs, Siméon remarque que les yeux de l'inconnu était d'un bleu époustouflant. Un bleu azur, où il pourrait s'y perdre pendant des heures. C'est grâce à la deuxième vague de paroles que l'inconnu lui adressa, que Siméon sort de ses rêveries. « Enchanté Romane. Moi c'est Siméon ! » Meugla-t-il en serrant la main de Romane avec un sourire.

« Enchanté Romane. Moi c'est Siméon ! » Je souris à sa réponse, plutôt soulagé qu'il ne prenne pas simplement la fuite, après tout peut-être que je ne semble pas si bizarre que ça. "Vous avez un prénom très original je dois dire, j'aime beaucoup" Je serre sa main qu'il me tend répondant à la mienne, puis sous le coup de la chaleur matinal, je prend ma bouteille d'eau pour avaler une gorgée et en vide une partie sur mes cheveux pour me rafraichir, secouant légèrement ces derniers pour sécher les gouttes qui tombent sur mon visage, éclaboussant Siméon au passage "Hooo mince, veuillez m'excuser, je suis maladroit parfois !" Je pose ma main sur son visage pour essuyer les quelques gouttes qui avaient atterries sur sa peau, avant de frotter son t-shirt par petit mouvements pour faire de même. "Je suis confus vraiment" ajoutais-je avec un petit sourire d'excuse "Mais dites-moi vous devais faire d'autres sports pour entretenir un corps pareil, je me trompe ?"    

Pourquoi Siméon prendrait-il mal qu'une personne se présente à lui. Même si cette personne est homosexuelle, ça ne le dérange pas le moindre du monde. Au contraire, ça lui permet de faire davantage de rencontre. Cela dit, le damoiseau n'est pas très social habituellement. Mais, avec Romane tout était différent. Différent dans le bon sens certainement. Il lui serre la main à son tour avant de la relâcher. « Je peux au moins remercier mes parents pour ce geste. » Dit-il franchement ! En même temps, c'est la stricte vérité. Ses parents ne lui avaient presque rien donné, hormis ce prénom peu commun. C'était un bon début. Siméon continuait à le regarder bêtement. Quand soudain, il voit Romane agitait son visage pour sécher ses cheveux trempés. Sauf, que Siméon venait de tout attraper sur son visage et, le tee-shirt. La situation était assez comique. Ne pensant pas que le geste de Romane était déplacé. Il le laissait faire en souriant une énième fois. « Cela peut arriver à n'importe qui. Ne vous excusez pas. » Se décide-t-il à répondre. Siméon était toujours face au jeune homme qui lui tenait face. D'ailleurs Romane venait à déposer ses mains sur le torse de Siméon. Celui-ci était assez réticent sur ce geste mais, ne dit rien et, prend sur lui-même. « Vous avez l'oeil dites-moi. » Marmonna-t-il en lui faisant une nouvelle fois un sourire. « Je pratique le football américain, de la musculation et, du basket. Je suis un touche à tout en quelques sortes ! » Ne pensant pas, que sa dernière phrase pourrait porter à confusion dans l'esprit de Romane. En même temps, il n'était pas censé savoir qu'il était homosexuelle, bisexuelle ou, il ne sait quoi encore.

Je me sentais un peu confus par mon geste mais pas totalement gêné, après tout ce n'était pas si bizarre, je dirais pas que Siméon semble complètement intéressé mais au moins il ne me repousse pas, je n'ai pas fais ça depuis des années lumières, pourtant ça me semble plutôt naturel, oui je suis marié, et j'ai couché avec mon ex, ma vie est un vrai merdier de toute façon, autant en tirer profit. Me sortir de temps en temps des couches, biberons, histoire de contes de fée et tout ce qui va avec, me fais du bien, j'en ai besoin si je ne veux pas craquer. Il me réponds qu'il pratique le football américain, de la musculation et du basket. Je lance un sifflement d'admiration, si j'avais le temps pour tout ça moi ! La forme de ses trapèzes confirme ses dires cependant, j'ai le temps de contempler son corps entier pendant qu'il parle, non pas de façon dérangeante cependant je reste discret et respectueux, je ne suis pas là pour draguer le premier venu non plus. "Et bien vous avez de la chance de pouvoir pratiquer tout ça, si j'ai le temps de faire mon jogging c'est uniquement parce que je le fait super tôt pendant que les enfants dorment encore" je rétorque avec un rire franc. Je jette un coup d'oeil à montre, fallait pas que j'arrive en retard non plus, c'était toujours un vrai champs de bataille le matin, Lyna hurlant parce qu'elle ne trouvait pas sa cagoule, Noah réclamant son doudou qui se trouvait dans son lit, là où il l'avait laissé, je ne pouvais pas laisser jean gérer ça toute seule. "Il va falloir que je vous laisse, les enfants vont bientôt se réveiller, mais peut-être que je peux vous offrir un café ce soir après le boulot par exemple ?" Je tente une nouvelle rencontre, qui sait.