Le soleil pouvait vraiment se montrer cruel le matin, filtrant à travers mes rideaux pourtant fermés il venait me chatouiller les paupières, créant de petites taches lumineuses devant mes rétines. Poussant un petit grognement, je me retournai et plongeai la tête dans mon oreiller, espérant me rendormir paisiblement mais c’était sans compter les pleurs de mon chien derrière la porte de ma chambre, il m’avait surement entendu grogner, ouais donc il savait que j’étais réveillé. Je soupirai et me levai finalement, poussant la couette avec mes pieds elle finit en boule sur le sol et, avant de sortir de la pièce, j’enfilai vite fait un pantalon et un t-shirt. Je descendis alors dans la cuisine, ouvrant au passage la porte du jardin à Sam, mon chien. Le café corsé que je pris m’aida à me sortir la tête des nuages et je pus enfin prendre une bonne douche revigorante. En sortant de la douche, je me mis à penser à ce que je pourrais faire aujourd’hui, un dimanche. Soyons honnête, la réponse était : rien alors plutôt que de me tourner les pouces toute la sainte journée, je décidai de rendre une visite surprise à Joe, il n’aimait pas ça mais tant pis, j’adorais lui faire des surprises du genre.
J’enfilai rapidement un boxer, un jean, un pull, mis mes chaussures, enfilai ma veste et sortit de chez moi. Nous n’habitions pas vraiment loin l’un de l’autre alors je décidai de me rendre à destination à pied, c’était toujours plus agréable de marcher que de polluer l’air avec ma voiture – aussi belle était-elle -. Arrivé devant la porte de sa maison, je levai la main vers la sonnette et appuyai dessus quelques secondes. Un rapide coup d’œil à ma montre m’indiqua qu’il était un peu de plus de midi, il était surement levé. Joe était toujours levé avant moi de toute façon.

Oh mon dieu oh mon dieu ! Il était déjà si tard que ça ? Sérieusement, je m'étais promis de me lever à neuf heures pour avancer sur mes dernières créations et me voilà à onze heures, toujours pas préparé. Etant seulement vêtu d'un pantalon de nuit, je me précipitais sur ma table de couture, où des milliers de patrons et tissus s'étalaient un peu partout, et commençais d'arrache pied mon travail de la journée. Pour tout vous dire je ne savais pas réellement pourquoi je me donnais aussi peu de temps, dans le sens où je savais très bien que rien ne m'attendait pour le moment. Peut-être étais-je trop pressé de voir si cela allait sur Alexis ou non ? Appuyant sur la télécommande posée à ma droite, j'allumais le lecteur de disque qui se brancha presque automatiquement sur du Coldplay. Parfait, j'étais maintenant fin prêt pour terminer cette chemise. Malheureusement, quelque chose vint me sortir de mes rêves, de ma concentration. En effet on sonna à la porte. Au même moment et certainement du à la surprise, l'aiguille s'enfonça légèrement dans mon pouce « AÏe ! » gémis-je en secouant ma main, j'étais aussi douillé qu'un pauvre petit gamin. Jetant un coup d’œil à l'horloge, celle ci affichait midi. J'hésitais sérieusement à me lever pour aller répondre à la personne qui semblait s'impatienter, et décidais finalement de me lever. J'esperais profondément que ce ne soit pas un de ces facteurs ou marchands de calendrier, c'était bel et bien la période. Portant mon pouce à mes lèvres, j'actionnais et tirais vers moi la poignée alors que le visage d'Alexis apparaissait. Je réalisais au même moment que j'étais à moitié nu... « Hey... salut ? » dis-je surpris « Entre ! » bien entendu il ne se fit pas prier pour le faire. « Je... J'étais entrain de... » désignant la table surchargée, je lui fis une grimace « Enfin, tu vois. »

Enfin, Joe se pointa pour ouvrir la porte, je le vis alors torse nu et je haussai un sourcil devant le spectacle, je le savais plutôt pudique en général alors cette tenue, ou plutôt cette demi absence de tenue, m’étonnais un peu mais soit, ce n’était pas grave après tout. « Hey... salut ? Entre ! » Dit-il, je souris, amusé. « Salut, je te dérange peut-être ? » demandais-je en entrant tout de même dans la maison. Ce n’était pas ça qui allait m’empêcher de venir, il pouvait bien faire ce qu’il voulait, j’arrivais toujours à me pointer au pire moment. Enfin, il pourrait y avoir pire comme moment si vous voyez ce que je veux dire. « Je... J'étais entrain de... » Me dit-il alors que je fermais la porte derrière moi, il désigna ensuite la table dans le salon et fis une petite grimace tout à fait risible. D’ailleurs à son « Enfin, tu vois. » je ne pus empêcher un petit rire de sortir de ma gorge et, apercevant la chemise à moitié finie sur la table, je me tournai vers lui et haussai les épaules. « Ouais c’est cool, tu sais la plupart des gens achètent leurs chemises toute faites ou encore ouvrent leurs armoires pour en prendre une, toi tu l’as eu en kit, c’est cool. » ok, blague pourrie, mais en mon fort intérieur ça me faisait rire. Je savais très bien que Joe confectionnait des vêtements car, dans la mode, ce n’était pas le mannequinat qui l’intéressais mais plutôt tout ce qui était derrière. La photo, le stylisme… Soit. Il n’aimait pas posé, dommage pour toutes les jeunes demoiselles avides de nous dans Vogue. « Tu me montres ? » demandais-je, j’aimais bien voir ce qu’il faisait, la plupart du temps ça m’allait très bien, aha. Enfin bon, je voyais mal quel autre ami de Joe serait su genre à essayer ses fringues, ou plutôt... J’imaginais mal Joe demandé à quelqu’un d’autre, quoi que, si ça se trouve je passais parfois en second dans certain vêtements : beurk !

« Salut, je te dérange peut-être ? » Non non, j'étais à moitié à poil, devant celui qui était censé avoir le rôle de mon meilleur ami et que je considérais cependant un peu plus... un peu trop peut-être. Mais sinon, tout allait bien, c'était un infâme bordel chez moi et pour combler le tout, j'étais à moitié nu, chose que je détestais par dessus tout. Au fin fond de moi j’espérais tout de même qu'il appréciait le spectacle, ou du moins me voir dans cette tenue, même si j'en doutais clairement, chassant vivement ces idées de ma tête. « Non t'inquiètes. » lui mentis-je alors qu'il avait passé le pas, franchissant le pallier. « Ouais c’est cool, tu sais la plupart des gens achètent leurs chemises toute faites ou encore ouvrent leurs armoires pour en prendre une, toi tu l’as eu en kit, c’est cool. » j'avais réellement envie de rire sur cette blague, oui, vraiment. Mais ce n'était tellement pas drôle à mes yeux, que la seule chose qui apparut sur mon visage fut une grimace compatissante. C'était clairement pas comme ça que j'arriverais à quelque chose. « Tu me montres ? » mes yeux s'illuminèrent, tels un volcan en ébullition. Je trottinais alors jusqu'à la table, ma main glissant dans la sienne pour l'entrainer avec moi. Ce n'est que lorsque nous y arrivâmes que je me rendais compte de cela, la retirant comme si de rien n'était, espérons qu'il n'ait pas trouvé cela aussi louche que moi. « C'est une chemise, en jean... J'me suis dit que ça irait bien avec l'ensemble que je t'avais montré la fois précédente. » pantalon blanc cassé, ceinture en cuir, multiples accessoires aux poignets, c'était ce qu'il avait revêtu la dernière fois. Sans le haut bien entendu. Peut-être aurais-je du ne pas en faire ? A méditer. Je terminais le dernier point vite fait, en seulement quelques secondes et soulevais ce qui ressemblait concrètement à un vêtement à part entière. « Si ça te dit d'être le premier à enfiler cette magniiiificeeeence ! » lâchais-je sur un ton totalement exagéré.

« Non t'inquiètes. » me dit-il, j’avais légèrement l’impression que, si, je le dérangeais mais il devait avoir l’habitude à force, il faut avouer que je n’étais pas le genre à téléphoner avant de passer. L’effet de surprise, c’était carrément ma marque de fabrique. Bref, je ne répondis plus rien, si il prétendait que je ne le dérangeais pas – ce qui était peut être vrai, peut être aimait-il être torse nu finalement, aha ! Je remarquai sa moue compatissante quant à ma blague pourrie, c’était un peu… gênant mais bon je n’avais qu’a pas faire ce genre de blagues puisque manifestement ce n’était pas drôle : mon humour était particulier. Anyway, quand je lui demandai de me montrer ce qu’il avait fait il me saisit la main et m’entraina près de sa table, c’était assez bizarre et je me demandais pourquoi il avait fait ça, arquant un sourcil alors qu’il lâcha finalement ma main, je décidai de ne rien dire : c’était assez bizarre comme ça. Enfin ça va, entre potes on peut se toucher ce n’est pas interdit genre se dire bonjour, se faire l’accolade, mais ça c’était bizarre. Soit, pas la peine d’épiloguer. « C'est une chemise, en jean... J'me suis dit que ça irait bien avec l'ensemble que je t'avais montré la fois précédente. » Je tentai alors de me souvenir de l’ensemble en question et quand je visualisai le pantalon en question avec les accessoires je souris. C’était parfait, comme toujours, il avait un don pour ça. Personnellement je savais accorder des vêtements mais j’aurais eu un mal fou à les imaginer avant de devoir les accorder. La mode n’était pas réellement ma passion en même temps, c’était plutôt la guitare et les quelques onglets qui trainaient constamment dans mes poches pouvaient en témoigner. « Ce sera parfait. » dis-je alors qu’il finissait en quelques secondes le vêtement, passant l’aiguille d’une main experte dans le tissus, j’écarquillai les yeux face à la vitesse et à l’habilité dont il faisait preuve. Joe était doué de ses doigts, il jouait de deux instruments et cousait aussi vite que son ombre, aha, lucky luke de la couture quoi ! « Si ça te dit d'être le premier à enfiler cette magniiiificeeeence ! » dit-il après m’avoir montré la chemise terminée, je lâchai un rire face à son ton et hochai la tête. « Quel honneur tu me fais Joe, c’est trop. » dis-je alors que j’avais déjà ôté ma veste que je jetai sur le divan, je retirai alors mon t-shirt et lui réservai le même sort que ma veste : le divan. Je tendis ensuite la main vers la chemise afin qu’il me passe et que je puisse l’essayer, doucement, comme avec chacune de ses créations, j’avais toujours peur de déchirer l’étoffe, bien qu’ici le jean était un tissu assez épais.

« Ce sera parfait. » dit-il finalement en regardant de bas en haut le vêtement. Bien entendu que c'était parfait ça venait de mes propres mains, haha. Blague à part, le jeune homme se mit à rire avant de se remettre à parler « Quel honneur tu me fais Joe, c’est trop. » « Je sais, c'est tout moi ça, j'suis trop bon que veux-tu. » dis-je en plaçant une main sur mon torse et une autre dans mes cheveux, créant un mouvement capillaire qui m'était tout à fait réservé. Il se mit alors à retirer sa veste, hum hum... puis son tee-shirt, intéressant. Je me forçais à ce que mes yeux ne restent pas trop longtemps à relooker son torse, et notamment son tatouage, placé dangereusement sur son bas ventre. Finalement, je lui tendais la chemise qu'il enfilait alors délicatement, certainement de peur que le tissu craque. A croire que c'était déjà arrivé. M'approchant de lui, je me penchais alors, pour fermer les quatre boutons du bas de la chemise, des six la ornant sur une même ligne. Oui bon, avec le temps, j'avais l'habitude de l'habiller. M'attardant sur ses manches pour les relever une à une jusque près de ses coudes, je réajustais ensuite son col en l'agitant légèrement avant de le reculer. « Ça te va parfaitement ! » dis-je en lui donnant une tape sur l'épaule, espérant que cela rattraperait le coup de la poignée de mains quelques minutes auparavant. Même si j'avais réellement envie qu'il découvre mes sentiments pour lui, je n'avais clairement pas envie de le perdre. Et au fond de lui, il devait se douter que tout n'était pas comme il prétendait le voir entre nous, ou du moins, j’espérais ne pas me faire de fausses idées. Enfin soit, je m'égarais complètement. Un sourire enfantin se dessina sur mes lèvres « Bon j'aurais deux trois trucs à reprendre, comme d'hab'. Tu peux l'enlever. » je faisais rapidement un tour autour de lui pour regarder comment la chemise lui allait avant de me restopper, face à lui, alors qu'il venait de déboutonner sa chemise, son torse clairement apparent. « Attends, j'trouve que les coutures du bas sont pas terribles... » dis-je en m'accroupissant, mes yeux arrivèrent à la taille de son bas ventre et après avoir trituré les dites coutures, sans que je ne le veuille, mon indexe droit traça une ligne le long de son tatouage où était inscris un mot bien particulier, suivant délicatement ses courbes « Vanitas. Tu ne m'as jamais dit pourquoi tu l'avais fait celui ci ? » dis-je tout en me relevant lentement alors que nos corps n'était plus si éloignés que ça. Bien entendu j'étais bien trop plongé dans le regard du jeune homme pour le réaliser. Tellement enfantin et féérique de penser qu'il allait en faire de même.

« Je sais, c'est tout moi ça, j'suis trop bon que veux-tu. » ouais ce n’était pas faux en plus, enfin, il n’était pas méchant quoi, c’est Joe. Alors qu’il disait ça, il passa une main dans ses cheveux ce qui leur donna un air farouche, sauvage. Je l’avais déjà remarqué auparavant, mais à chaque fois qu’il touchait un peu à ses cheveux c’était comme un nouvelle découverte : ses cheveux étaient magnifiques. D’ailleurs je me demandais ce que ça ferait de passer mes doigts dedans, juste comme ça, c’était bizarre comme question à se poser à propos de son meilleur ami. Hm. J’enfilai alors la chemise et le laissai arranger le tomber comme il le voulait, il remonta les manches le long de mes bras et s’occupa de mon col. « Ça te va parfaitement ! » jugea-t-il après s’être reculé un peu. Il me fit alors une tape amicale sur l’épaule, je souris. C’était une de ses créations et si ça m’allait bien tout le mérite lui en revenait. « Ouais, le styliste est plutôt doué. » répliquais-je sur un ton amusé. « Bon j'aurais deux trois trucs à reprendre, comme d'hab'. Tu peux l'enlever. » Me dit-il, je déboutonnai alors un par un les fins boutons de la chemise alors qu’il tournait autour de moi, au début ça avait été bizarre de voir quelqu’un tourner autour de moi mais au final je savais que c’était uniquement le vêtement que les stylistes regardaient et que j’étais en quelque sorte le support. « Attends, j'trouve que les coutures du bas sont pas terribles... » Déclara-t-il alors que j’allais la retirer, je baissai alors les bras tandis qu’il se penchait pour mieux observer lesdites coutures. Je ne bougeai pas pendant qu’il chipota aux coutures, observant le moindre de ces gestes. Sans que je ne m’y attendre, je sentis le contact de son doigt sur ma peau nue, plus précisément sur un de mes tatouages mais ça ne changeait rien au fait qu’un léger frisson parcouru mon échine à ce contact. C’était étrange comme sensation, surtout qu’il se relevait déjà, plus proche de moi qu’il ne l’avait rarement été dans une pièce si grande, voire jamais. J’avais comme une envie d’amorcer un mouvement de recul mais je ne bougeai pourtant pas. « Vanity. Tu ne m'as jamais dit pourquoi tu l'avais fait celui ci ? » Son regard était planté dans le mien et je ne pu m’en détacher, je fronçai légèrement les sourcils, à cause de sa question qui en ce moment précis n’avait aucune importance, à cause de cette promiscuité, à cause de son regard ancré dans le mien, à cause de ce frisson que j’avais ressentis. Je passai une main dans ma nuque avant de répondre « Je sais pas, il me décrit assez bien je trouve. » répondis-je d’un ton légèrement détache, comme si il n’y avait rien de bizarre au fait qu’une petite poignée de centimètres nous séparent.

« Ouais, le styliste est plutôt doué. » il était plutôt doué en compliment le petit. Je me retins de lui dire que le support n'était pas mal non plus, mais je trouvais que tout ceci allait peut être un peu trop loin et risquait l'effrayer. Finalement, lorsque je me plantais à quelques centimètres de lui, celui ci ne bougea étrangement pas, se contentant de fixer mon regard comme si tout ceci était tout à fait normal. « Je sais pas, il me décrit assez bien je trouve. » ses lèvres bougeaient lentement mais je ne saisissais pas ce qu'y pouvait en sortir, c'était étrange, comme sensation. A cet instant précis, je ne me rendais même plus compte de tout ce qui pouvait se passer à l’extérieur. Un dragon aurait bien pu cambrioler mon frigo que je n'y aurais vu que du feu. Et pour cause, un dragon, du feu, vous avez saisi ? Haha. Il avait adopté un ton plutôt détaché, passant un main dans son cou alors qu'il portant encore la chemise que j'avais confectionné. Étrangement, je trouvais que cela le rendait encore plus sexy, certainement un côté rebelle qui m'attirait et qui était encore plus accentué par le fait que celle ci était déboutonnée. En quoi le décrivait-il ? Tout cela me paraissait bien pessimiste comment façon de penser, mais je décidais de ne pas y prêter attention. Mon regard était toujours planté dans le sien, dévorant ses yeux à pleines bouchées et ce de seconde en seconde. Je ne sentais même plus le temps s'écouler, lui certainement que si. Pourtant il n'avait pas bougé, cela était plutôt équivoque non ? Je n'en savais trop rien... Mes pensées se bousculaient dans ma tête créant un paradoxe entre celles ci et un vide absolu, un néant infini. Je n'arrivais même plus à comprendre ce qu'il se passait. Depuis tout petit, j'avais la fâcheuse tendance à m'emballer trop vite, à me faire des films, à me prendre de passion pour quelqu'un ou quelque chose à un tel point que je ne pouvais me contrôler. Mes deux mains se posèrent délicatement, à plat sur le bas du ventre du jeune homme, balayant délicatement son corps, suivant les courbes de ses abdominaux, puis traçant des droites sur sa poitrine avant de s'écarter l'une de l'autre, arrivant sur les épaules du jeune homme, chassant de ce fait la chemise que je lui retirais alors que mes doigts longeaient ses bras. Finalement, le vêtement en main, je ne retirais finalement pas mes yeux des siens, me contentant de déposer celui ci sur la table, sans réellement prêter attention à ce sur quoi il pouvait atterrir. J'étais comme envouté par le jeune homme qui devait très certainement trouver cela très étrange, ou du moins, c'est ce que je m'imaginais puisque dans mon esprit, je n'avais jamais eu aucune chance de lui plaire, ni même qu'un homme lui plaise en général. Pour tout vous dire, je n'étais naturellement pas attiré par les hommes, non, j'avais d'ailleurs eu de nombreuses relations avec des femmes, courtes pour la plupart. Alexis était le premier et le seul envers qui j'avais toujours eu cette attirance, physique mais également mentale. C'était à mes yeux comme une sorte d'âme sœur, on partageait tout, et à force, c'était presque obligatoire d'en ressentir les répercussions. Mes mains revinrent se loger sur le torse du jeune homme alors que la distance entre nous s'était encore un peu plus réduit, et cette fois ci, j'étais certain de ne pas être le seul coupable, puisque nos deux corps s'étaient presque littéralement attiré, comme une sorte d'attraction obligeant l'un à presque se coller à l'autre. J'avais la furieuse envie de déposer mes lèvres sur les siennes, mais ne voulais pas l'effrayer. Après tout jusqu'ici, rien de bien grave ne s'était produit ? Si il voulait réellement continuer sur cette pente, il fallait qu'il se lance en premier, je ne voulais pas m'enfoncer encore plus et me faire autant de faux espoirs pour rien. Et pourtant Dieu sait que j'y étais abonné à ceux ci, entre toutes les action plus maladroites les unes que les autres que je pouvais faire et mes paroles qui se voulaient parfois évasives et bégayantes, il avait sérieusement du se poser des questions. Mon attirance pour lui était presque affichée sur mon visage, comme hum... je n'sais pas... la nouvelle pub l'Oréal que l'on voit sur tous les abris bus de la région. Je le voulais lui, et pas quelqu'un d'autre, et d'autant plus à cet instant présent, alors que nous étions tous les deux à moitié nus. Jamais vous ne m'auriez vu faire ce genre de chose avec qui que ce soit d'autres, j'avais un réel problème avec la nudité, étant plutôt complexé par tout mon être sans réelles raisons apparentes. Pourtant avec lui, je me sentais bien, même plus que bien, je me sentais en confiance, en sécurité. Il était mes remparts, ma force, et j'avais intérieurement peur de tout perdre si il ne franchissait pas cet ultime pas. Et si je m'étais fait des idées ? Et si il ne m'avait finalement fait aucune avance et que je m'étais imaginé tout ça, encore une fois ? Non, cette attraction, ces frissons, il devait le sentir lui aussi. J'avais certainement aussi peur que lui à cet instant présent, si ce n'est bien plus, et pourtant, je le voulais. Oui, je le voulais lui, et je voulais que ses lèvres se posent sur les miennes, ou même ne serait-ce que ses doigts tranchants mon corps en deux, d'une délicatesse inouïe. Je voulais qu'il me prouve son affection, son amour. J'étais passionné, je l'avais toujours été et je savais qu'au fond, il l'était tout autant. Restait à savoir si cela était aussi envisageable pour lui que pour moi. Et je l’espérais, au oui, je l’espérais réellement. Nous avions toujours été là l'un pour l'autre, dans n'importe quelles circonstances. Lorsque je m'étais fait renversé en moto pour une voiture, il était resté à mes côtés chaque jour du long mois qui s'était écoulé à l’hôpital. Lorsque lui avait le blues, c'était moi qui l'hébergeais, le nourrissais et le réconfortais. Il nous arrivait même de dormir l'un près de l'autre, mais j'avais il n'y avait eu autant d’ambiguïté qu'en ce moment même. Et j'aimais cette sensation, son corps contre le mien, sentir son souffle ardent contre mon visage, ses lèvres frôlant presque les miennes. Oui, malgré ce sentiment de peur, je me sentais bien. J’aurais pu rester des heures à détailler ses yeux, ses lèvres, son visage. J'avais envie de parcourir chaque centième de sa peau, découvrir tous les recoins de son être, qu'ils soient bons ou mauvais peu m'importait. Je me sentais libre à ses côtés et j'aurais donné n'importe quoi pour que cet instant ne dure ne serait-ce qu'une seule seconde supplémentaire. Oui, j'aurais donné n'importe quoi pour qu'il franchisse une seconde fois le pallier, qu'il transperce définitivement mon âme.

1250 mots, désolé.

La situation commençait vraiment à devenir bizarre mais, étrangement, elle ne me dérangeait pas plus que ça. Pire, je me sentais bien si près de lui, si l’on m’avait dit un jour que je me sentirais comme ça si près de mon meilleur ami, je ne l’aurais jamais cru. Bien sur notre relation avait toujours été très fusionnelle mais ce n’est pas pour ça que je m’étais imaginé être plus qu’un ami pour lui et inversement. Il posa alors ses mains sur le bas de mon ventre, le contact me donnai encore une fois un frisson et, passant mes dents sur ma lèvres inférieur il bougea doucement, caressant finalement mon torse lentement avant de retirer la chemise qu’il avait confectionnée. Il avait cette assurance dans le regard, inébranlable. Pourtant tel que je le connaissais j’étais certains que les pensées se bousculaient dans sa tête autant que la mienne. Qu’est ce que nous étions en train de faire ? Une belle connerie, a plus belle de notre vie sans doute. Et si ce n’était pas une connerie ? Je me posai trop de question, n’agissait pas assez et ça ne me ressemblait pas. J’étais un homme d’acte d’habitude, je ne trainais pas à me demander si ce que je faisais était bien ou non mais ici ce n’était pas pareil, c’était Joe, qui non seulement était mon meilleur ami mais aussi un homme. C’est troublant de se découvrir une attirance envers un homme quand les seules personnes avec qui j’ai entretenu des relations sont des femmes. Peut être que ça explique pourquoi je n’ai jamais su rester avec une femme, peut être qu’elles ne sont pas faites pour moi, peut être que je devrais me lancer finalement. A présent, c’était impossible d’ignorer tout ce qu’il me faisait passer comme message, c’était impossible de faire semblant, de me reculer et de me rhabiller pour rentrer chez moi, ça briserait un pan de notre amitié, ça me frustrerait moi autant que lui. Alors il fallait agir et arrêter de me poser toutes ces questions stupides. Il avait fait plus de la moitié du chemin, je savais qu’il n’irait pas plus loin, il m’avait clairement fait comprendre ce qu’il voulait, ce qu’il ressentait en ce moment d’ailleurs il s’était légèrement rapproché, nos corps se touchaient presque en ce moment, la tension devenait palpable. Je m’approchai jusqu'à ce que nos corps se touche et osai finalement franchir la barrière, la limite dont on ne reviendra pas, je posai mes lèvre sur les siennes, moi doucement que je l’aurais voulu, je l’avais fais rapidement, sans lui laisser le temps de changer d’avis et avait même passé une main dans sa nuque, l’attirant vers moi. Il était trop tard pour reculer et malgré tout ce qu’il m’avait fait comprendre j’avais peur qu’il me repousse. Tant pis, j’en avais furieusement envie.

Alors que mes mains parcouraient délicatement son torse, suivant ses majestueuses courbes, j'étais quelque peu étonné de voir que le jeune homme ne bougeait pas, peut-être en avait-il finalement envie lui aussi ? Ou du moins autant que moi en ce moment même. Nos visage étaient plus proches que jamais alors que nos corps en faisaient de même. J'avais imaginé ce moment de mille et unes façons, sans jamais penser qu'il pourrait réellement, un jour, se dérouler. C'était tellement incroyable à mes yeux, de sentir son souffle si près du mien, son corps dégageant une chaleur insoutenable, ou même ses yeux scrutant avec une intensité insoupçonnable les miens. Nous étions liés, plus que jamais, et je n'aurais échangé ce moment contre aucun autre. Je me sentais sur un nuage, flottant aux dessus des caraïbes. Et puis, après quelques longues secondes qui ne me paraissaient d'ailleurs que bien trop courtes, le jeune homme sauta le pas, déposant fougueusement ses lèvres sur les miennes alors qu'une de ses mains se plaça derrière ma nuque, collant définitivement nos corps l'un contre l'autre. Avec un automatisme presque déconcertant, je me mis à caresser ses bras tout en l'obligeant à ses reculer, plaquant son dos contre le mur. Nos langues dansaient alors l'une avec l'autre alors que mes mains ses déplaçaient à une vitesse incroyable sur son corps, mais toujours d'une délicatesse insoutenable. La porte de ma chambre était clairmeent en vue, à notre droite et je décidais après quelques instants de l'entrainer vers celle ci, la poussant sans réellement savoir si c'était avec délicatesse ou avec violence, dévoilant une chambre ni trop grande, ni trop petite, où un lit à deux places tout à fait banal trônait en son centre. Mes bras enlacèrent le corps de mon ami avant de le pousser sur le lit et de grimper sur lui. Je n'arrivais honnetement plus à me contrôler, et si l'on m'avait dit que quelques secondes après qu'il soit entré chez moi, un tel moment se produirait, je ne l'aurais clairement pas cru. Mes lèvres longèrent alors son corps de toutes parts, profitant de son torse comme jamais avant de descendre jusqu'à son bas ventre pour remonter à ses lèvres. Une de mes mains passa dans ses cheveux, les agrippant alors que nos langues se remettaient à jouer ensemble.

Bien que je ne l’imaginais pas réellement me repousser, je n’imaginais pas non plus qu’il se mette à me pousser, littéralement, jusqu'à ce que mon dos rencontre un mur. La passion nous dévorait tous les deux à mesure que le baiser s’intensifiait. Jamais je n’avais connu ça en compagnie d’une femme, elles étaient douces (en général) et c’était moi qui menait la danse mais le fait que Joe prenne les devant ne me gênait pas du tout, au contraire ça avait un coté excitant que je découvrais avec lui. Je passai alors mon autre main dans son dos, la glissant dans le bas de ses reins, la glissant sur une de ses hanches que j’agrippai, l’attirant plus encore vers moi. C’est peu après qu’il décida de passer à une autre pièce, je connaissais sa maison par cœur et savait pertinemment bien qu’il m’emmenait dans sa chambre, idée qui ne me déplaisait pas d’ailleurs. Il ouvrit la porte avec force mais je n’y prêtai pas attention, trop occupé à recouvrir chaque centimètre carré de sa peau nue de mes caresses passionnées. Il m’avait déjà surpris une fois en me poussant contre le mur et réitéra l’expérience en me poussant cette fois sur le lit, sans attendre il grimpa ensuite au dessus de moi et se mit à me couvrir le torse de baiser, ce faisant, je sentis le désire monter doucement mais surement en moi, c’est quand il daigna enfin remonter vers mes lèvres que mes mains trouvèrent refuge sur son torse, agrippant son jean je n’eus aucun mal à le déboutonner rapidement et à l’en débarrasser. Je me redressai sur mes coudes, abandonnant ses lèvres quelques instant je le poussai, retournant enfin la situation et me mit moi au dessus de lui. Je glissai à nouveau mes mains sur lui, sachant pertinemment ce qui plaisait ou non à un homme. Mes lèvres trouvèrent refuge dans le creux de son coup, descendant lentement sur son torse, je ne comptais pas m’arrêter tout de suite et espérais qu’il ne le ferait pas non plus, pas maintenant que la température était monté de plusieurs cran.