Oh my godness, Noël. Ce qui incluait le givre, le froid et tout ce qui allait avec. Je ne sais pas pourquoi mais je ne la sentais pas cette journée. Quand je suis sortie dehors ce matin, perchée sur mes Manolo de dix centimètres, j'ai eu une mauvaise impression. Puis bon c'est passé. J'ai fait comme d'hab, je suis partie chercher mon café, voir mes amis et enfin, bosser. Faire des shootings, parler du dernier défilé, du prochain, voir les vêtements, les coiffeurs, les maquilleuses, tout ça était éreintant. Mais bon, une bonne pause Subway et tout repart. C'est pour ça que nous les mannequins nous sommes maigres. Ce n'est pas parce qu'on ne mange mais plutôt parce qu'on n'a pas le temps de manger correctement. Je passe mon temps à dire à mon agent que j'aimerai un peu de repos mais il ne m'en accorde guère. « Tu auras toute la vie pour te reposer Ana'. » Mais cessez donc de m'appeler Ana'. Je m'appelle Anastasia comme la princesse perdue de Russie qui a été mise en scène dans un dessin animé. Ce n'est pourtant pas si compliqué non ? Mais soit disant que c'est trop long. C'est simple, le prochain qui m'appelle Ana', je lui fais manger ma carte d'identité. Enfin, une photocopie. Faut pas déconner non plus hein.

Je regardai mon téléphone portable pour voir que l'heure ne passait pas assez vite à mon goût. Putain mais j'ai une soupe lyophilisé qui m'attend à la maison. C'est le repas du chef. Mais non, faut que cette bitch nous garde un peu parce qu'elle veut quoi ? Qu'on lui fasse un totem ? Non merci, je risquerai de me casser un ongle. Je croisai et décroisai les jambes machinalement toutes les nano-secondes non pas parce que je m'amusais comme une petite folle mais parce que j'avais envie de pisser aussi. Et enfin quand elle daigna nous libérer, je me précipitai aux toilettes pour femmes et me sentir plus légère en sortant. (détail inutile, certes.). Une fois dehors, j'enroulai mon écharpe autour de mon museau, blackberry en main, musique sur les oreilles pour couper par le parc. Sauf que là, ce fut le drame. Une plaque de verglas et un talon plus tard, je me retrouve par terre avec mes affaires éparpillées partout autour de moi. C'est bon, j'ai envie de pleurer là. Ma vie est pourrie. J'en ai marre...