Ce matin là je me réveillais brusquement par l'arrivée de mon chat dans ma chambre. J'étais couverte de poil de chat. Donc sans hésiter je l'ai foutu dehors. Sur le balcon. Mes cheveux étaient en bataille et mon visage était couvert de maquillage coulé de la veille ou j'avais fais la bringue avec des amies. Mes coussins étaient encore pire que mon visage. Noir. Alors que la couleur d'origine est le blanc. Il y a de quoi être en rogne.Il était neuf heures et demi et j'avais un rendez-vous avec ma mère sur la plage. Je tiens a préciser que ma mère est très riche et qu'il n'est pas impossible qu'elle débarque en talon aiguille sur une plage avec du sable. Parfois elle me faisait honte. Avec ses grandes manières de femme plaine aux as. Enfin bon moi j'étais obligée de mettre une tenue correcte. Je n'allais tous de même pas ma robe Valentino à quatorze mille dollars, ni mon blouson de cuir Dior a sept mille dollars. J'allais plutôt opter pour une jupe en cuir noir avec ceinture qui monte mi ventre de chez Chanel ainsi que une pochette en bandoulière chaîne de la même marque a cinq cent dollars sans oublier des bottines a talons de huit centimètre Louboutin. Je pense que ma mère sera ravie de me voir arrivée ainsi. Cela fait deux ans que l'on ne sais pas vues. J'appréande un peu sa r'e'action quand elle va apprendre que j'ai lâché Yale pour une école de mannequinat. J'ignore totalement sa réaction. C'est l'heure de partir, il est dix heures et demi et je suis en retard car mon chauffeur est malade. Donc c'est partie pour mes pieds.

Je fume une cigarette avant que ma mère la voie. Puis je l'écrase par terre pour qu'elle me débarrasse les mains. Ma mère serait en train de me parler d'écologie. Elle qui possède surement le yacht le plus polluant du monde. J’espère vraiment quelle n'est pas venue avec sa domestique Louison. Car j'en ai marre d'entendre «Madame Maureen Leyton, désirez vous du café ? » Stop à la fin.

J'avais beau travailler presque tous les jours, l'agence me manquait tout le temps. Le flash des cameras, les chaises hautes, les allées, les salons de coiffure, les immenses vestiaires.. C'était un peu quelque chose de luxueux.. J'adore le luxe. Tout comme j'adore avoir l'air d'une grosse loque et être tranquille. J'adorais qu'on s'occupe de moi, qu'on me coiffe, qu'on me maquille, qu'on parle avec moi pour choisir les habits parfaits pour la situation et tout le reste.. C'était vraiment mon domaine, à l'agence, j'étais dans mon élément à moi. J'étais habituée depuis petite à ce que l'on s'occupe sans arrêt de moi, alors être seule chez moi tout le temps, c'était parfois ennuyant.. Personne pour voir que j'existais, que j'étais là. Ca devait sûrement être ma plus grande peur ; qu'on m'oublie, ou qu'on m'ignore.. Ca me traumatisait vraiment. Le soir parfois, je me demandais si toutes ces personnes que j'avais rencontré étant jeune se rappelaient de moi en me voyant dans les magasines de mode et sur les affiches.. M'enfin, peu importe. J'étais donc sur la plage, avec le chien, et mes cheveux dans le vent. Le vent qui était d'ailleurs extrêmement agaçant. Vraiment.

Au loin, une jeune fille marchait, drôlement bien habillée pour une simple promenade sur la plage. Je relevais mes lunettes de soleil sur ma tête, mettant donc mes cheveux en arrière, et fronçais les sourcils en observant ses vêtements. Je me rapprochais de plus en plus, et je pouvais apercevoir sa jupe et sa pochette de chez Chanel. Je souris, et remarquais qu'en faite, elle était vraiment, vraiment bien habillée. Moi à côté, je ressemblais à une pauvre adolescente à la rue. Je souris, contente de cette idée, et commençais à faire un petit jogging vers elle, bien sûre de moi. Approcher les gens, c'était ce que je préférais, faire des connaissances, encore et toujours. C'est donc le sourire aux lèvres, que je repassais dans un pas tranquille aux côtés de la jeune fille et lâchais un « bonjouur » d'une voix aérienne. Je tournais mes yeux alors sur mon interlocutrice, et levais brusquement les sourcils.

« et dis donc mademoiselle, tu es drôlement bien habillée pour une promenade sur la plage ! » dis-je en rigolant. Oui oui, évidemment, je la connaissais déjà.