Boulot, métro (et bien non, plus de métro) et dodo. Voilà comment se résumait les journées de Purdey. Dorénavant bien confortablement installée dans son nouvel appartement, elle pouvait enfin retrouver un quotidien plus calme, plus normal. Elle est comme ça la petite, sérieuse, à fond dans son boulot et ça lui plaît. Aucune extravagance, chez elle, l'ensemble de sa journée est limite minutée. Mais elle aime être organisée et soignée. Aujourd'hui après une longue journée de travail interminable, la jeune femme sortit des bureaux tard le soir. Toujours volontaire pour des heures en plus, ainsi elle se disait qu'elle grimperait les échelons plus rapidement et pourrait, qui sait, décrocher le job de ses rêves. En attendant il faut bosser et dur. Fermant les locaux derrière elle, une fois dans la rue son réflexe fut de lever le bras pour appeler un taxi. Consciente de sa connerie, elle soupira. Ça sera à pieds alors. En talons pas forcément aisée, mais quand on a pas le choix comme en cet instant, faut souffrir pour rentrer chez soi. Ne reconnaissant pas les rues, Purdey commençait à désespérer de trouver son immeuble. Ça se ressemble tellement, que très vite elle remarqua qu'elle était totalement pommée. Agacée, dans un geste bien trop brusque, son talon se brisa. « Et croooootte ! C'est bien ma veine ... ». Assise sur le trottoir bordant une des grandes rues principales de la ville, dans un soupire elle se laissa aller et se détendit, avant de repartir à la recherche de son petit nid douillet.

« Tenez cendrillon, un morceau de votre soulier de verre. ». Généralement dans ce genre de moment, Purdey s'avère être très désagréable. C'est légitime, elle vient de finir une longue journée de travail, la nuit est déjà tombée, elle est perdue dans une toute nouvelle ville où elle ne connaît personne, et pour clôturer ce si beau tableau, elle vient de casser le talon d'une paire de chaussure qui lui a coûté la peau des fesses. Donc oui, elle peut se permettre d'être de mauvaise humeur et d'envoyer balader les petits rigolos qui se permettent d'ironiser sur la situation. Se retournant vers son interlocuteur, la jeune brune lui lança un vilain petit regard avant de se raviser. Pour se faire des nouveaux amis, valait mieux qu'elle mette son caractère de cochon de côté. Du coup au lieu d'envoyer balader ce jeune homme, chose qu'elle aurait fait en temps normal, elle se contenta de récupérer son talon cassé en lançant un simple « Merci bien .. ». Pensant pouvoir continuer sa quête, en s'éloignant petit à petit, celui-ci reprit. « On se connaît non ? Ton visage me dit un truc. ». Faisant volte face afin d'apercevoir son visage, dans un premier temps ( et sûrement à cause de l'obscurité), celui-ci ne lui rappela personne. « Vous devez faire erreur ... je .. ». Puis dans sa petite tête un déclic survint. Depuis le temps il avait changé, mais cet homme à moitié sobre lui disait finalement quelque chose. Bien évidemment avec sa super mémoire, elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur un prénom ou autre. « ... peut être que vous avez raison, mais je dois avouer de ne pas me souvenir de votre tête ! ». Certaines diraient qu'un si joli garçon est reconnaissable dans n'importe quelle situation, sauf que Purdey se fiche des garçons, alors bon mignon ou pas mignon, ce n'est pas ça qui ira l'aider à se souvenir de cet homme.