Il y a de ces jours où rien ne va, et apparemment, c'était le cas pour Gabrielle. Elle s'était levée et s'était cognée le pied dans le mur, loupant incontestablement la porte. Elle avait renversé son café bouillant sur elle et avait même fait griller son sèche cheveux. Vraiment, Gabrielle n'avait pas envie de sortir ce jour là, mais elle le devait. Son téléphone portable se mit à sonner, un texto était arrivé et il lui ordonnait presque de se pointer, elle soupira mais au fond d'elle, Gabrielle savait pertinemment qu'elle en avait envie. Revoir ses yeux, son sourire et sentir sa parfum, oui, elle était accro à cet homme qui lui rendait bien. Telle une drogue, il ne l'épargnait pas et lui faisait du mal, mais la jeune femme continuait encore et toujours de s'accrocher.

C'est donc en fin de matinée que Gabrielle se décida enfin à sortir de chez elle, quittant la rue des oiseaux pour celle du bois, riche quartier où logeait la famille Shaw. De père en fils, ils n'avaient jamais manqué de rien, de père en fils, ils étaient richissimes et enviés. Enfant, elle n'avait jamais remarqué ce monde luxueux qui l'entourait, il était sa chose et jamais elle n'aurait imaginé qu'il puisse avoir le pouvoir sur elle. Menace fulgurante pourtant qu'il lui avait proféré à de nombreuses reprises, aujourd'hui, Gabrielle se retrouvait secrétaire de son amant et plus encore elle l'aimait.
Rue du Bois, maisons luxueuses et énormes, Gabrielle n'y prêta pas réellement attention, pourquoi? Elle avait l'habitude même si elle n'y vivait pas. Instinctivement, elle se dirigeait vers l'une des maisons, se trouvait-elle là? La femme qui lui appartenait, à son bourreau. Gabrielle se cacha quelque part derrière un arbre et sorti son téléphone portable de sa poche pour envoyer un message à Tommy Prête. Juste ce message, rien d'autre, oui, elle était prête à le voir, à lui appartenir ou tout simplement, à souffrir. Elle était prête surtout, à lui obéir ...

En me levant ce matin, je n'avais pas trop envie d'aller travailler et que je sache, ce n'était pas une période de rush, ils n'avaient donc pas besoin de moi et puisque j'étais le patron, pas question que quelqu'un me vire. Je soupirai d'aise, la belle vie. Ma femme quant à elle était partie travailler depuis longtemps déjà mais elle avait toujours la délicatesse de ne pas me réveiller. Pour certains trucs, elle avait de bon côté. Je souris. Je n'irais par contre pas jusqu'à dire que je l'aimais, loin de moi cette idée qui me fit d'ailleurs grimacer. En me levant du lit, nu, je décidai de prendre un bain. Un long bain tranquille sans personne pour m'emmerder. Puis lorsque j'en eus marre de rester là à rien faire, je sortis, m'essuyais et m'habillai tout de même. Même si d'habitude, je restai nu, je ne sais pas, aujourd'hui, je ne me sentais pas d'humeur. Je fumai ensuite ma première clope devant la télévision. Je regardai le poker. J'aimais assez les regarder prendre des risques pour rien et me foutre de leur gueule quand ils perdaient. J'aimais d'ailleurs jouer à l'occasion. Mais jamais pour de l'argent. Juste comme ça, entre amis. Je déteste perdre et je déteste encore plus perdre de l'argent ! Je commençais à m'ennuyer seul dans cet maison. J'aimais la compagnie... Sauf que je n'avais pas envie de sortir pour partir à la recherche de chaire fraîche. Je décidai donc d'envoyer un texto à Gabrielle. Elle était comme une vulgaire chienne, dés que je l'appelais, elle rappliquait presqu'en courant. Je souris. Quel agréable sensation de pouvoir. J'eus même envie de pousser un rire démoniaque mais je me retins, trop... sadique ? Bref, comme prévu, elle fut là rapidement. Quand je reçu son texto, je la fis attendre un peu, juste pour le plaisir. C'est seulement quelques minutes plus tard que je lui renvoyai : Entre. Je me demandai encore ce que nous allions faire aujourd'hui. Et si pour une fois, je la faisais souffrir d'une autre manière ? Pour changer un peu ? Toujours jouer au même jeu lasse à force ! J'attendais patiemment en face de la baie vitrée, à l'arrière de la maison qu'elle entre. Celle-ci était grande ouverte et n'attendais plus que l'invitée du jour.

Elle était une de ces femmes fragiles et délicates, celles qui ne savent pas vivre sans besoin imminent. Il était là, elle devenait sa proie, tout simplement. A son message, il lui ordonna presque d'entrer, tout était déjà près, la porte qu'elle poussa était entrouverte, elle ne l'avait même pas vu, ce signe distinctif qui signifiait simplement qu'elle était attendue, elle, et personne d'autre. Secrétaire le jour, maitresse dans l'obscurité, elle était tout à la fois et elle savait qu'il ne pouvait se passer d'elle malgré son récent mariage.
La maison dans laquelle elle voyageait à présent montrait tout le luxe dans lequel baignait le propriétaire. Les pas de la jeune femme étaient lents et délicats, avait-elle peur de casser quelque chose? Surement le sol de marbre sur lequel elle marchait actuellement, dans tous les cas, elle aperçu bien rapidement la porte grande ouverte de cette dernière pièce dans laquelle elle entra.

La pièce était grande et superbement éclairée grâce à la baie vitrée devant laquelle se tenait Tommy, superbement et dans toute sa splendeur. Elle n'osait d'abord le déranger mais se tenta tout de même à signaler sa présence « Je suis là » C'était sans doute inutile mais essentiel pour la jeune femme. Elle se contenta de replisser sa robe d'un geste machinal, espérant le faire se retourner sur sa merveilleuse silhouette qu'elle avait mis en valeur ... Pour lui