Un mercredi après-midi des plus banal dans la vie d'un jeune habitant à Montsimpa, du moins c'est ce que je me disais. J'étais sorti avec mes amis et on avait traîné partout dans la ville. devant le théatre, acheter des chips au super marché, une petite bière chez Hogan à l'heure du goûté comme les british, les pieds dans l'eau glacée au bord de la plage, tout ça après avoir fumé quelques joints calés au parc. Nous étions tous ensemble en cours à l'école pour enfants doués, et j'avoue que nous voir comme étudiants dans une école qui porte un tel nom était assez ironique. Mais malgré tout nous n'étions pas idiots, on était bien plus que des petits cons toxicos arrogants et nos professeurs le savaient même si ça leur aurait arraché la gorge de nous l'avouer.
Les mains dans les poches, je décide de rentrer chez moi à pieds. Même si la maison Ivanovitch est pas mal éloignée du centre ville, prendre son temps n'a jamais tué personne, et puis moins mes parents me voient mieux ils se portent (preuve de mon non-égoïsme, je pense a mes parents). Au fond de ma poche semblait se cacher un reste de joint, je le pris tout content. Briquet en main, je m'apprêtait à l'allumer en pleine rue quand soudainement la pluie se mit à tomber. Qui dit pluie dit pas de feu, qui dit pas de feu dit pas de clope, qui dit pas de clope dit ..

- Et merde !!

Quelle journée pourrit! En plus de ça cette averse n'avait rien des pluies habituelles de Montsimpa, celle là ne rigolait pas du tout! Je décidais de continuer à marcher jusqu'à ce que des éclairs se mettent à illuminer le ciel sombre et que je soit trempé. C'était trop pour moi, j'ouvris la porte du premier magasin que je pus trouver.

Un sexshop? Quelles délicieuse surprise. Décor aguicheur sur fond de musique coquine j’avançais heureux entre les rayons, curieux de voir ce qu'ils pouvaient nous proposer. J'étais déjà entré dans de tels magasins mais jamais dans celui de Montsimpa. Il faut dire que je n'aurai jamais pensé trouvé une telle boutique dans une ville comme Montsimpa, ici les gens sont chiants et coincés. Lequel de ces habitants pourrait avoir besoin de fouets? Le maire? Est-ce que le maire aime les jeux de rôle et se faire fouetter? Je me mis à rire seul dans mon coin. Le vendeur me jeta un regard foudroyant, aussi fort que le tonnerre qui grondait à l’extérieur.
Rayon suivant je ne pus m'empêcher de remarquer une jeune femme qui semblait tout aussi amusée que moi.

- Mademoiselle? Vous semblez intéressée, je peux peut-être vous aider? Je m'y connais pas mal, et puis si vous ne trouvez pas votre bonheur je pourrai peut-être y remédier!

La jeune femme se redressa et sembla m'examiner. Elle était pas mal, et j'en aurai volontiers fais mon quatre heure! Il faut dire que niveau filles mes goûts ne sont pas très

- C'est à moi que vous parlez ?

"Ben oui, a qui veux-tu que je parle?" J'étais a deux doigts de lui répondre avec cette phrase mais l'expérience m'a appris que dans ces moments là, mieux vaut se la fermer. La demoiselle se mit quand même a réagir et observa au tour d'elle avant de se rendre compte que je ne pouvais m'adresser qu'à elle.

- Voyez-vous,je ne sais pas trop quoi choisir. J'aurais bien besoin de votre aide pour m'aider.

Ca aurait été avec plaisir, si seulement un mot avait pu sortir de ma bouche. mais qu'était-il en train de se passer? Je n'arrivait plus a parler, enfin je ne savais pas quoi lui dire. Ce qui est compliqué quand on a parle a des inconnues c'est qu'on ne sait pas toujours comment s'y prendre. Est-ce une fille facile? Une idiote? Une garce? Une dure à cuir? Au final je n'en savais rien, même pas son nom. La demoiselle semblait assez entreprenante et ce n'était pas pour me déplaire. Son sourire avait quelque chose d'intriguant, je n'arrivait pas a cerner cette fille.

- Vous avez un petit nom?

Biensur que oui, comme tout le monde.

- Vous n'avez qu'à m'appeler Andy, ça suffira amplement!

Bon, résumons la situation: Dehors il pleut averse, il m'est donc impossible de sortir pour rentrer chez moi, même en skate, même en courant, je ne serai jamais rentré à temps entier. D'un côté j'en avais marre de rester dehors, j'avais passé la journée en ville, mais d'un autre côté je n'avais qu'une seule envie: rentrer chez moi et me vautrer sous les draps, fumer dans mon lit et passer la soirée à me mater des films sur mon pc. Mais d'un autre côté il y avait toutes ces circonstances vraiment étranges qui me faisaient me retrouver coincé dans un sex shop en la compagnie d'une charmante inconnue qui semblait ouverte à toutes sortes de propositions.
Je n'avais pas le temps de peser le pour et le contre alors la seule solution était de vivre l'instant présent.

- Comment dois-je vous appeler ?

La soirée était loin d'être terminée.