| Sujet: Maw Maw au pays des lapins roses ▽ avec Jaxhuem Mer 2 Mai - 22:37 | |
| Elle était partie tôt de chez elle ce matin, quatre heures, peut-être cinq. Elle n'aimait pas être chez elle, ça lui rappelait beaucoup trop de choses et pas forcément des bonnes. Sa mère, son père. Elle ne voulait pas penser à eux. Son père est un con, c'est tout. Il est mort pour elle. Sa mère... elle aime sa mère, bien trop. Elle l'a pourtant abandonné ; oui, se droguer jusqu'à n'être plus qu'une coquille vide, un être sans vie qui ne peut plus s'occuper de lui tout seul. Elle était en cure depuis tellement d'années que Rue avait l'impression qu'elle y était depuis toujours. Bref, moins elle était chez elle, mieux elle allait. C'est sans doute pour ça qu'elle dormait souvent chez des amis ou encore chez des personnes qu'elle avait rencontré le matin même, des personnes qu'elle ne connaissait qu'à peine, qui pouvaient être totalement folles, et qui sait, avides de sang ou de parties de cul. Elle vagabondait donc dans la rue depuis qu'elle était partie de chez elle, marchant là où ses jambes la menaient, sans réel but. C'est donc ainsi qu'elle était arrivée au cimetière. Pas des plus joyeux, je vous l'accorde. Bah merde alors, qu'est-ce que je fous là ? Bon bah... autant en profiter. Elle se dirigea vers le fond du cimetière, la cinquième tombe de la quatorzième allée, à droite. Eh, salut Maw Maw. Non, Maw Maw n'était pas son chat mais sa grand-mère Berthe, décédée il y a quelques années déjà. Elle sortit son briquet et alluma le joint qu'elle avait roulé tout à l'heure. Oui, elle fumait devant la tombe de sa défunte grand-mère, mais si vous connaissiez Maw Maw, vous comprendriez que c'était plus un hommage qu'autre chose. La grand-mère de Rue était une sorte de hippie du troisième âge et si Rue n'avait pas commencé le joint toute seule, c'est sa grand-mère qui l'aurait fait fumer. Alors, quoi d'neuf là-haut ? Moi comme d'hab', je traîne. Ouais, on peut dire que je prends exemple sur toi. Vaut mieux ça plutôt que j'prenne exemple sur maman tu m'diras. Ouais bon, tu sais que je t'aime hein ? Mais je vais te laisser, tu sais que causer dans le vide, c'est pas tellement mon truc. Elle se leva donc et repéra un banc pas trop loin, où elle pourrait très certainement fumer tranquillement.
|
|