God only knows why it's taken me so long
to let my doubts go you're the only one that I want

Elle ne veut pas me parler, ne veut pas m’attendre. Je le mérite sûrement mais là, je ne me sens pas prêt à abandonner. Parce que j’en ai marre de laisser mon caractère de merde se mettre entre nous à chaque fois. Parce que je voudrais que tout soit plus simple. Mais est-ce possible ? Je ne sais même pas ce que je peux attendre d’une conversation avec elle ce soir. On va sûrement s’engueuler encore. Parce que c’est ce qu’on fait. Mais j’en ai marre. A peine on se réconcilie, on s’engueule à nouveau. Mais là, c’est pas ma faute. Si ce connard n’avait pas été là, rien ne serait arrivé. Et je ne suis pas du genre à éviter les conflits. Je les provoque en général, même si ça, je n’en suis pas fier. Mais ce soir, je ne vais pas me laisser tout gâcher encore une fois. Parce qu’on perd du temps, des minutes de bonheur à chaque fois. Et elles sont précieuses ces minutes pour deux blessés par la vie comme Andie et moi. Alors je continue à avancer, essayant d’accélérer le pas mais c’est assez dur. Cette bagarre m’a épuisé. Je vois toujours Andie au loin, elle doit savoir que je suis toujours derrière elle. Elle pourrait avoir pitié et s’arrêter quand même. Elle sait que je n’abandonnerais pas. Et finalement, je trouve je ne sais où la motivation de marcher encore plus vite, de presque courir. Quand je la rattrape enfin, nous sommes déjà dans sa rue. J’attrape son bras et là, je laisse juste les mots sortir. « Tu n’as pas le choix, écoute-moi Andie. Si tu ne veux pas parler, je le ferais, compte sur moi. » A son regard furieux, je sais que ça ne va pas être facile. Ça ne l’est jamais. « Ecoute, je sais pas ce qui m’a pris. C’est… te voir avec un autre, ça m’a rendu fou. Tu me rends fou Andie, je ne le maitrise pas. Et crois-moi, j’aimerais changer ça mais je ne vois pas comment. Mais putain, je ne supporte pas l’idée de pouvoir te perdre, ça me tue à petit feu. Nous deux, ça me tue. Et je me sens faible. Et je déteste ça. Et je ne sais même plus ce que je raconte mais il faut que tu saches une chose Andie… » Au moins, elle m’écoute maintenant. Je dis réellement ce que je pense, j’ai du mal à y croire en fait. Mais je me stoppe quand même et décide de changer de phrase. « Je suis désolé Andie. » Et même ça, venant de moi, c’est un miracle. Parce que ces trois mots là, je ne les dis presque jamais.

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Dans le top cinq des soirées les plus pourries, on place celle-ci en deuxième, juste après celle où j'ai glissé sur une plaque de verglas et finis un mois le bras dans le platre à cause de ce gosse qui pensait que rentrer chez soi les yeux bandés, en marchant à reculons, c'était cool. Ouais, c'est vous dire combien cette soirée est pourrie. Il ne m'a pas fallu pour rentrer du parc où je venais tout juste de quitter Dean et Cooper, surtout à la vitesse à laquelle j'avais marché. Soudainement la colère avait remplacé toute la fatigue, et j'étais prête à retourner tout l'appart s'il le fallait pour calmer ma colère. Cooper avait bien essayé de me rattraper, mais je crois qu'il avait fini par abandonner l'idée. De toute façon, dans l'état où il était quand je l'ai laissé, il n'aurait pas pu garder le rythme. Et pourtant, quand j'arrive dans la rue où j'habite, je l'entends qui m'interpelle, jusqu'à ce qu'il finisse par me rattraper complètement. « Tu n’as pas le choix, écoute-moi Andie. Si tu ne veux pas parler, je le ferais, compte sur moi. » J'essaie de libérer mon bras de son emprise et pourtant il y emploie plus de force que ce que j'aurais voulu. Condamnée à rester à la porte de l'immeuble, je lève enfin les yeux vers lui, et soupire sans ménagement, voulant abréger la conversation. « Qu'est-ce que tu veux Cooper ? Tu ne pouvais pas attendre le 2nd round, c'est ça ? » J'ai appris que le sarcasme était toujours une bonne manière pour montrer son agacement. Je crois qu'on tient ça de famille, parce que dans la mienne, on ne va jamais au bout des choses, on se contente de tout régler par le sarcasme. Cette robe est magnifique sur toi, Andie ! Mais tu es sûre de ne pas vouloir porter celle que je t'avais préparé ? Elle te faisait des hanches si fines. Y'a pas à dire, le sarcasme est vraiment l'arme de prédilection de ma mère quand elle a l'intention de vous rabaisser devant toute la famille. Il faut croire que j'ai appris du meilleur. Et pourtant, quand je me serais attendue à tout, à une engueulade monstrueuse, ici, dans la rue, à des reproches, des cris à la volée, c'est tout l'inverse qui se produit. « Je suis désolé Andie. » On dirait que Cooper regrette vraiment. Et c'est plutôt... inattendu. Parce que c'est pas le genre de Cooper de balancer des discours improvisés, c'est même pas son genre d'avouer qu'il a tord. Rien que le penser, ça doit être un énorme pas en avant pour lui. Et pourtant, je crois bien que c'est ce qui en train de se passer. Et puis pour moi ça semble encore plus énormissime, parce qu'il m'a pas vraiment habituée à ce genre de choses. Alors je reste simplement plantée sans trop savoir quoi dire, ni même quoi faire, ce qui est assez déstabilisant étant donné qu'à peine deux minutes plus tôt, j'avais tout un tas d'insultes et tout un tas d'autres choses à lui jeter à la figure. Maintenant, j'avais du mal à déterminer si j'étais toujours furieuse. Parce que c'était comme ça. Il suffisait qu'il se ramène avec sa belle gueule (bon d'accord, même si là, elle était salement amochée), et qu'il dise qu'il était désolée pour que j'envoie tout en l'air, pour que je laisse tout tomber. Mais là, j'avais l'impression que c'était différent. Peut-être parce que c'était la première fois que je l'entendais s'excuser véritablement, peut-être aussi parce que j'avais du mal à supporter l'idée qu'on l'avait blessé à cause de moi. Il relâche mon bras doucement, comme si j'allais me mettre à courir d'un moment à l'autre et pourtant je reste là, je ne bouge pas. « Tu veux monter ? » Je finis par lâcher doucement. En fait, c'est même pas vraiment une question, parce que j'ouvre déjà la porte et l'entraîne à l'intérieur sans attendre sa réponse. Je suis toujours en colère, ça c'est certain, mais je suppose qu'on pourra remettre ça à plus tard. Enfin, pas trop tard non plus. Et puis, il faut bien que quelqu'un soigne tout ça, parce que je voudrais pas qu'il s'évanouisse dans la cour en partant ou quelque chose comme ça. cass-dédi marinou, avoue que j'ai géré sur ce coup !

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Je ne sais même pas pourquoi je tiens tellement à ce qu’elle me pardonne ce soir, pourquoi je m’obstine à lui courir après. Mais je n’en peux plus de m’engueuler. Parce qu’on n’est jamais bien quand on s’engueule. Parce que si rentre maintenant chez moi, je sais que je vais passer une soirée de merde, à penser comment ça aurait pu finir au lieu de laisser les choses inachevées comme ça. Et ce genre de soirée, on en a assez connu comme ça. Même s’il y en aura encore sûrement d’autres. Mais autant éviter celle de ce soir. Mettre ma fierté et ma connerie de côté juste pour un soir. Je n’ai pas finir d’en entendre parler de cette soirée, j’en suis sûr. Que ce soit en tant que la soirée où je me suis battu avec Dean ou bien comme la soirée où j’avais été sincère avec Andie. Je ne sais pas ce que j’attends comme réponse de sa part, si elle va rester en colère ou bien comprendre que je m’en veux vraiment. Mais elle me connait, elle doit savoir que c’est vrai. Et ses traits s’apaisent. Et, même si elle est magnifique quand elle est en colère, la voir plus calme est toujours plus appréciable. Parce que ça annonce un meilleur moment. Pas forcément parfait puisque la soirée est déjà foutue mais mieux. On peut difficilement faire pire de toute façon. « Tu veux monter ? » dit-elle tout simplement. Et ça, pour Andie, ça veut dire que je suis pardonné. Enfin peut-être pas entièrement. Mais pour ce soir au moins. Heureusement, elle ne me laisse pas crever dans la rue, manquerait plus que ça. Parce que l’héroïsme – ouais rien que ça – dont j’ai fait preuve pour lui courir après, ça a sûrement fini de m’achever. J’ai déjà en bien meilleure forme. Andie m’entraîne à l’intérieur et je reste silencieux jusqu’à ce qu’on soit entrés chez elle. Je m’assieds sur une chaise de la cuisine avant de m’écrouler à même le sol, c’est toujours mieux. Je regarde Andie, ne sachant pas vraiment quoi dire. J’ai pas l’habitude d’être pardonné aussi facilement. Je devrais essayer les excuses plus souvent en fait, c’est plus simple. « C’est bizarre, t’as presque pas crié ce soir, t’es sûre que t’es pas malade ? » je dis calmement en souriant. Notre relation est rythmée par les cris, les verres brisés, les réconciliations qui n’en sont que meilleures. Et on ne peut sûrement rien y changer. « T’aurais pas un peu de glace ? Pour ma lèvre. » Je la touche un peu mais gémit presque aussitôt. Au moins, ça ne saigne plus. Enfin à cet endroit-là seulement, je dois encore saigner d’autre part. Mais à l’air gentil d’Andie, je sais qu’elle va me soigner, me sauver la vie. Parce que, qu’importe ce qui arrive, on est Cooper et Andie.

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J'entre dans l'appartement sans attendre la réponse de Cooper et je crois que j'ai bien fais, parce qu'on aurait pu encore passer une heure à discuter là-dessus, sur le fait qu'il ferait mieux de rentrer chez lui, enfin, après seulement qu'il soit certain que tout était arrangé. Mais c'était bien ça le problème. Tout n'était peut-être pas arrangé. Tout était encore loin d'être arrangé. Alors il a bien fait de rentrer parce que dieu sait combien de temps ça pourrait encore durer. Il y avait encore beaucoup de choses à régler. « C’est bizarre, t’as presque pas crié ce soir, t’es sûre que t’es pas malade ? » Je sais qu'il dit ça sur le ton de la plaisanterie, pour détendre l'atmosphère, et malgré tous les efforts que je fais pour rester sérieuse, ses paroles finissent par me décrocher un sourire. « On peut arranger ça si tu veux. » Je n'avais pas vraiment envie de remettre ça, j’espérais même que la colère finisse par s'en aller. Je le laisse s'installer sur une chaise tandis que je vais chercher le nécessaire pour désinfecter ses blessures. Je n'y connais pas grand chose en médecine, mais je sais qu'une plaie ouverte peut tripler de volume en quelques heures, si elle n'est pas soignée correctement. Et puis, surtout à cause de Cooper, je n'en suis pas à mon coup d'essai, parce qu'il aurait été bon pour une visite chez le médecin autrement. « T’aurais pas un peu de glace ? Pour ma lèvre. » Je hoche la tête avant d'aller chercher un paquet de glaçons dans le congélateur que je lui apporte. Je m'appuie contre un meuble de la cuisine alors que je relève sa tête pour passer doucement une compresse contre sa tempe qui s'est arrêtée de saigner. Même si la situation est bien différente ce soir, ça me rappelle toutes les fois où il s'est pointé chez moi la gueule en sang, je sais pas vraiment pourquoi, parce que sa soeur aurait tout aussi bien pu s'en occuper. Peut-être que mon lit est plus confortable. « C'était pas nécessaire, tu sais. Tout ça... Dean. C'est un ami. On est proches, c'est vrai, mais ce n'est qu'un ami. » J'essaye de ne pas vraiment le regarder pour restée concentrée sur ce que je fais et ne pas perdre le fil de ma pensée. J'ai pas vraiment envie de repartir dans une dispute, de provoquer sa colère ou même de raviver la mienne, mais un jour où l'autre, on va bien devoir aborder le sujet. Parce que j'en ai marre de me justifier alors que je devrais même pas avoir à le faire. « Il va falloir que ça s'arrête, tu sais. On peut pas continuer comme ça, et toi... Tu peux pas continuer à frapper tout ce qui bouge. On était d'accord, non ? On avait dit que peu importe ce qu'il y a entre nous, ça restait occasionnel, qu'il y avait rien de sérieux. » Il y avait ça et aussi le fait que j'aimais pas vraiment le voir comme ça. Je ne sais pas vraiment ce que j'étais en train de dire, ni même si ça avait une signification. Est-ce qu'on était en train de rompre, bien qu'on ait jamais vraiment été ensemble ? Peut-être qu'on définissait simplement ce qu'on était, qu'on posait les limites. Je ne savais même pas si c'était ce que je voulais, je continuais simplement de parler malgré moi, de mettre à plat toutes les choses dont on aurait dû s'occuper il y a bien longtemps alors qu'une autre partie de moi aurait voulu enterrer tout ça et ne jamais en reparler. « Je crois qu'on devrait peut-être s'en tenir à ça. » Ca sonne comme une question. Je lève le regard vers lui, attendant la moindre réaction, mais selon moi ça semble être la meilleure solution. Après tout, quand on a commencé ce truc, peu importe ce que c'était, c'est pas comme si j'avais pris la décision toute seule, alors il n'y avait aucune raison pour qu'il ne le soit pas du même avis aujourd'hui.

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« On peut arranger ça si tu veux. » Se parler calmement pour une fois, c’est tellement reposant. On n’en a pas vraiment l’habitude et c’est bien dommage. Si elle voulait crier, elle le ferait. Mais ce soir, elle ne le fait pas. Sûrement parce qu’au final, cette soirée ressemble à beaucoup d’autres. Des blessures sur mon corps, Andie qui me soigne du mieux qu’elle peut. Ça arrive souvent, malheureusement. Pour elle, pour moi. Sauf que d’habitude, elle ne me voit pas me battre, elle me voit juste débarquer chez elle, espérant son aide. Parce que c’est toujours elle qui me sauve. Des autres mais de moi-même avant tout. Parce que je m’autodétruis sans arrêt, à croire que je pense le mériter. Mais elle, elle est toujours là pour moi. Je ne sais même pas pourquoi elle reste toujours, malgré que tout ce qui ne va pas, c’est toujours ma faute. C’est presque toujours elle qui pardonne, elle qui aide. La vérité, c’est qu’elle n’a rien à faire avec moi. Je pose le pack de glaçons qu’elle me donne sur ma lèvre. Je frissonne un peu au contact du froid sur ma blessure mais j’ai l’habitude. La douleur va passer. « C'était pas nécessaire, tu sais. Tout ça... Dean. C'est un ami. On est proches, c'est vrai, mais ce n'est qu'un ami. » Des fois, je me dis que je devrais lui faire plus confiance. Mais après, je me souviens de toutes les personnes qui ont déjà trahi ma confiance. A quoi bon la donner si ce n’est que plus douloureux ensuite. Mais Andie n’a pas d’intérêt à me mentir sur ce coup-là. Parce que c’est moi qui suis avec elle maintenant, pas Dean. « Je… je sais. Mais j’en sais rien, je suppose que je t’imagine sans arrêt avec d’autres et là, te voir avec lui, ça a tout fait éclaté. » Et la bagarre, Dean l’avait cherchée aussi. Par ses paroles, par ses coups. C’était sa façon à lui de se défendre sûrement. « Il va falloir que ça s'arrête, tu sais. On peut pas continuer comme ça, et toi... Tu peux pas continuer à frapper tout ce qui bouge. On était d'accord, non ? On avait dit que peu importe ce qu'il y a entre nous, ça restait occasionnel, qu'il y avait rien de sérieux. » Je ne comprends pas vraiment ce que ses paroles impliquent. C’était vrai, notre relation était faite pour être occasionnelle, on se voyait de temps en temps, on couchait ensemble et on fichait de ce que faisait l’autre le reste du temps. Enfin ça, ça n’avait pas duré très longtemps, tout s’est compliqué bien trop vite. Et c’est de pire en pire. Parce qu’on prétend que rien n’a changé, que ça peut continuer comme ça. Alors qu’on le supporte de moins en moins. On joue les aveugles, espérant que tout va s’arranger naturellement. Enfin jusqu’à maintenant. Puisqu’on est en train d’avoir la conversation qu’on a tant craint. Et moi, je ne sais pas quoi répondre. « Je crois qu'on devrait peut-être s'en tenir à ça. » Elle a sûrement raison, ce serait la meilleure solution pour nous deux. Stopper avant que les dégâts ne soient trop graves. Et pourtant, je n’arrive pas à imaginer ce "nous" finir maintenant. Mais si ce qu’elle souhaite, je devrais bien me faire à cette idée. « C’est vraiment ce que tu veux ? Tu n’es pas curieuse de savoir ce que ça pourrait donner ? Si ça pourrait marcher… Mais si tu veux vraiment qu’on arrête, je ferais de mon mieux pour te laisser tranquille. » Je parle mais je ne sais pas vraiment ce que je raconte. Si mes paroles signifient que, si on doit continuer, il faut passer au niveau suivant. « Je sais qu’on ne peut pas revenir au début, même si c’était agréablement simple. On a trop changé. Moi surtout. Parce que tu ne t’en rends sûrement pas compte puisque tu subis mon caractère de merde, mais tu m’as fait évoluer Andie. Je ne suis plus celui que j’étais il y a six mois et j’aurais beau dire ce que je veux, c’est grâce à toi. Alors si tu décides qu’on arrête là, je voudrais au moins te dire merci. » Et je me tais parce qu’il faut qu’elle dise ce qu’elle en pense aussi. Parce que je ne veux pas qu’elle abandonne tout. Pas maintenant, je ne suis pas prêt.

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« Je… je sais. Mais j’en sais rien, je suppose que je t’imagine sans arrêt avec d’autres et là, te voir avec lui, ça a tout fait éclaté. » Ca n'empêchait rien. Mais on pourrait en parler pendant dix minutes ou dix ans, on en serait exactement au même point. A ce stade, je crois que ça ne servait même plus à rien de continuer à en discuter, on ne faisait que tourner en rond. « Tu devrais me faire un peu plus confiance. » C'est même pas un reproche, c'est juste une constatation. Parce que je sais bien que Cooper n'a confiance en personne, qu'il pense qu'il ne peut compter que sur lui-même et encore, je ne suis pas sûre qu'il le fasse, mais je ne sais pas, j'aurais aimé que ça soit différent avec moi. Et puis autant se le dire, ça nous éviterait bien des problèmes. « C’est vraiment ce que tu veux ? Tu n’es pas curieuse de savoir ce que ça pourrait donner ? Si ça pourrait marcher… Mais si tu veux vraiment qu’on arrête, je ferais de mon mieux pour te laisser tranquille. » Curieuse ? Ca oui, je l'étais. Mais je ne sais pas trop. Parce que toutes les engueulades qu'on a eu, qu'on a et qu'on aura probablement encore, ça sonne comme un avertissement pour moi. Parce que si on est déjà pas capable de s'entendre sur les choses qui n'ont pas d'importance, comment on pourra gérer les questions plus sérieuses ? « Tu crois vraiment que ça pourrait marcher ? » Nous ? Un couple ? L'idée paraissait si étrange. Parce qu'on avait passé des semaines à se répéter, à se hurler qu'on était tout sauf peut-être ça, un couple. Et voilà maintenant qu'il fallait envisager l'idée, qu'on se mettait à se dire que c'était peut-être pas si mal, et qu'après tout, rien ne nous empêchait de tenter et voir ce que ça pouvait donner. Pourtant il restait encore tellement de questions. Et puis si ça ne marchait pas ? J'aimais ce que j'avais avec Cooper et prendre le risque de tout perdre, ce n'était pas vraiment ce dont j'avais envie. D'un autre côté, ça pourrait s'améliorer, devenir encore meilleur. Si devenir un couple, c'était uniquement garder nos meilleurs moments, si c'était retirer ce qui nous pourrissait, j'étais prête à tenter le coup. Et si l'inverse voulait dire plus de Cooper, je n'étais pas encore prête à l'affronter. « Ca risque de faire mal. » J'arrive au niveau de sa blessure ouverte sur le front, mais je ne vois aucun moyen de l'éviter. Peut-être même qu'il aura besoin de points de suture, et ça, ça dépasse bien largement mes compétences en médecine. Mais au fur et à mesure que je m'occupe de soigner Cooper, et à l'écouter parler, je réalise que peut-être, ma décision est prise depuis bien longtemps déjà. « C'est d'accord. Voyons ce que ça donne. Après tout, ça peut pas être pire que maintenant, pas vrai ? Et puis on peut dire ce qu'on veut, je commence à m'habituer à ton caractère de merde. Je crois même que je l'aime bien. » Je finis par sourire, même si je sais pas vraiment ce que ça veut dire, ni même dans quoi je m'engage. Tout ce que je sais, c'est que Cooper et Andie n'en ont pas encore fini.

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« Tu crois vraiment que ça pourrait marcher ? » La question à cent mille euros. Celle à laquelle aucun de nous ne connait la réponse. Personne ne la connait de toute façon. Parce que, même si ça marchait en ce moment, comment être sûr que ça va marcher durablement ? Nous étions tous deux passés par d’autres relations, des relations que nous avions crues indestructibles, éternelles. Mais la vérité, c’est que tout prévoir à l’avance, c’est ce qui fait tout rater. « J’en sais rien, je suppose que c’est possible. Et après tout, nous ne sommes que des humains, on fait des erreurs. Mais, même si ç’en est une, ce sera une belle erreur. » Peut-être qu’on regrettera ces paroles plus tard, peut-être que non. Qui sait ? Le principal, le but de la vie, c’est de pouvoir affirmer sincèrement qu’on a été heureux, peut-être pas toujours mais à certains moments précis. Être heureux non-stop, c’est de l’utopie de toute façon, ce n’est pas possible d’avoir une vie parfaite et de la garder pour toujours. « Ca risque de faire mal. » Elle pourrait parler de nous deux en y réfléchissant bien mais ça ne me vient même pas à l’esprit. Parce que deux secondes plus tard, elle appuie sur mon front, sur la blessure la plus douloureuse. Je grogne un peu mais je me calme rapidement car l’eau apaise ma souffrance. Et aussi parce que c’est Andie qui s’occupe de moi. Elle n’est pas médecin mais elle a appris comment guérir les petites blessures et le fait sans grand problème. Au pire, si elle ne peut pas me soigner, on ira faire un tour à l’hôpital, on n’est plus à ça près. « Merci, pour tout. Je sais pas comment je ferais sans toi. » Je serais sûrement en train de me vider de mon sang sur le trottoir mais ce n’est pas tout. Elle ne fait pas que guérir mes blessures apparentes. Elle les apaise toutes, sans même s’en rendre compte sûrement. Et c’est ça qui est incroyable. Elle ne fait rien de spécial, rien qu’une autre ne pourrait faire – enfin tout le monde n’est pas capable de me supporter – mais elle est différente. Et c’est pour ça que je ne peux pas la laisser partir. « C'est d'accord. Voyons ce que ça donne. Après tout, ça peut pas être pire que maintenant, pas vrai ? Et puis on peut dire ce qu'on veut, je commence à m'habituer à ton caractère de merde. Je crois même que je l'aime bien. » Elle sourit et je fais pareil. Parce qu’elle nous laisse une chance, parce que, malgré ses paroles peu sûres, elle décide qu’on en vaut la peine. Elle ne les dirait pas sans vraiment les penser. « Mon caractère de merde t’aime bien aussi. » Une vraie déclaration à la Cooper. Parce que, même si on vient de franchir un cap, on est encore loin d’atteindre tout le reste. Chaque chose en son temps. « Donc maintenant tu es ma copine. C’est Marilou qui serait contente, depuis le temps qu’elle attend ça. » Ma sœur, une vrai entremetteuse parfois. Elle aime beaucoup Andie et elle espérait qu’on soit vraiment en couple. Mais en fait, je ne me sens pas différent. On a juste un mot de grande personne sur la relation qui nous unit depuis un moment. On est toujours Andie et Cooper, Cooper et Andie. On est simplement une relation officielle maintenant. « Un baiser serait le bienvenu mais je crois pas que ce serait vraiment indiqué avec ma blessure. Tu peux essayer de trouver un endroit encore intact si tu veux. » Même si j’ai envie de l’embrasser, ça ne ferait que me faire crier. On aura tout le temps de continuer quand je serais guéri. On n’est pas prêt de se lâcher.

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« Merci, pour tout. Je sais pas comment je ferais sans toi. » A y repenser, je suis plutôt surprise de la tournure qu'ont pris les évènements ce soir. Ce qui est arrivé un peu plus tôt est pas vraiment ce dont on rêve quand on sort du boulot mais finalement, je suis plutôt contente de cette fin de soirée. Je me contente de hocher la tête doucement pour toute réponse, parce que y'a pas vraiment grand chose à dire, même si je crois que c'est la première fois que Cooper reconnait que je me donne du mal pour lui. « Donc maintenant tu es ma copine. C’est Marilou qui serait contente, depuis le temps qu’elle attend ça. » Marilou, la soeur de Cooper. Je ne l'avais pas vu très souvent, mais tout de même assez de fois pour la trouver sympathique. Elle n'était pas du tout comme Cooper, au contraire, je crois même que c'était tout l'inverse. Cooper m'avait raconté ce qu'ils leur étaient arrivés, mais je trouvais ça super qu'ils soient aussi proches maintenant. Ca changeait carrément du lien qui nous unissait avec ma soeur. Mais sa soeur n'est pas la seule idée qui me traverse l'esprit. Tout ce concept de "petit-copain", "petite-copine" me rappelle autre chose, cette fois, avec beaucoup plus de malice que la dernière fois. « Mais tu sais ce que ça veut dire ? Ca veut dire que tu vas devoir supporter Dean. » Je souris l'air vainqueur, même si j'ai pas vraiment envie de remettre le sujet sur le tapis. Enfin cette fois, ce n'est pas pour rappeler de mauvais souvenirs, d'ailleurs je suis sûre que Cooper ne m'en voudra pas bien longtemps. « Un baiser serait le bienvenu mais je crois pas que ce serait vraiment indiqué avec ma blessure. Tu peux essayer de trouver un endroit encore intact si tu veux. » Je ris doucement parce que je constate que malgré tous les coups qu'il a pu recevoir ce soir, il n'a toujours pas perdu ses esprits. Je termine de désinfecter sa blessure au front, et je crois qu'on en a terminé pour ce soir. « Un seul alors, et après, je crois qu'on pourra aller dormir. D'ailleurs, tu prends le canapé ce soir. » J'essaie d'arborer un air sérieux mais ça reste difficile avec la tête décomposée que Cooper me fait. Mais je ne changerais pas d'avis, pas pour ce soir. « Je t'en veux toujours beaucoup. » Je souris tout de même parce que même si je suis réellement toujours fâchée contre lui, ce n'est pas vraiment le plus important ce soir. Et puis de toute façon, on sait très bien tous les deux que demain on agira comme si de rien n'était. Alors je m'approche et l'embrasse au coin de ses lèvres, celui en meilleur état, même si je suppose que ça doit le faire souffrir quand même. Voilà ce qu'on récolte à faire l'enfant, Cooper. Pas de lit confortable et pas de nuit folle non plus. Ce soir, c'est entre mon canapé et toi que la grande histoire se passe.

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« Mais tu sais ce que ça veut dire ? Ca veut dire que tu vas devoir supporter Dean. » Je fais une mine boudeuse. Je pense que je ne l’aimerais jamais de toute façon. Mais bon, je devrais pouvoir faire semblant, pour Andie. Et de toute façon, même si on ne le précise pas, notre nouveau statut signifie qu’on ne va plus voir ailleurs. Ni elle ni moi. Mais de toute façon, je voyais peu d’autres filles. Pourtant, cette histoire de couple me fait peur au fond. Peur que ça finisse comme mes autres relations, peur que j’en souffre encore, ou bien elle. Mais pourtant, c’est une décision nécessaire. « Si tu y tiens, alors je lui trouverais une amie à moi pour qu’il nous laisse tranquille. » La solution facile ! Enfin vu comme est Dean, il faudra que je lui trouve quelqu’un à qui je ne tiens pas trop. Je ne vais pas envoyer une vraie amie dans les bras de cet abruti quand même. « Un seul alors, et après, je crois qu'on pourra aller dormir. D'ailleurs, tu prends le canapé ce soir. » Quoi ? Le canapé ? J’y comprends plus rien, on parlait normalement pourtant, on a fait des efforts ce soir. Et si on oublie comment tout ça a commencé, ça s’est relativement bien passé en fait. Mais elle, elle n’oublie pas le début de soirée. J’aurais dû m’y attendre. Enfin elle ne me jette pas dehors non plus, je peux m’estimer heureux. « Je t'en veux toujours beaucoup. » Même mes yeux tristes ne fonctionnent pas. Quelle sans cœur, je suis mal en point et elle m’offre seulement un canapé pas très confortable. « Dis-le si tu veux m’achever. Parce que passer la nuit là-dessus, ça va être très mauvais pour mon dos. Et pour nous aussi. T’imagines, on fait déjà chambre à part ! » Pourtant, je plaisante quand même. Et le baiser qu’elle vient déposer au coin de mes lèvres me fait déjà du bien. Même si ça fait un peu mal. Ça ira mieux demain je suppose. Une fois que je suis soigné du mieux qu’elle peut, je m’installe dans le canapé sans cesser d’essayer le regard triste. Mais elle s’en va quand même dans sa chambre sans la moindre trace de regret. Alors j’essaye de m’endormir mais, plus les aiguilles tournent, plus je me retourne sur le canapé, incapable de trouver le sommeil et risquant de tomber à chaque fois. Je m’endors quelques instants mais ça ne dure pas. Et finalement, je me dis qu’Andie doit déjà dormir. Alors je me lève, j’entre dans sa chambre sur la pointe des pieds et je me couche du côté vide du lit, celui où je suis bien souvent. Alors que je râle à cause d’une blessure qui me fait mal, je la vois bouger. Mais elle semble toujours dormir. Ou bien elle fait bien semblant. Seulement deux minutes plus tard, je m’endors, serein. Elle se réveillera à mes côtés, peut-être même dans mes bras vu qu’elle bouge souvent pendant son sommeil. Et dans le pire des cas, je plaiderais le somnambulisme.