Les jeux d'alcool c'est vraiment trop facile. Gagnant à tous les coups. Enfant faut dire que t'as une descente de malade, alors ça y fait beaucoup forcément. Pourtant, ce jeu-là, maintenant, tu préfères le perdre. En même temps, quand tu vois la belle blonde qui est à la clé pour le perdant, il te paraît évident de faire exprès d'être le plus long à te déshabiller après chaque shooter afin de pouvoir faire ce gage avec elle. C'est tout naturellement que tu perds alors, et que tu la gagnes. Sans doute la première fois de ta vie que tu es heureux de perdre. Mais bon, il faut voir les regards qu'elle t'a lancé, la coquine ..

Ah ouais bon, quand même, si on t'avait dit qu'en contrepartie du passer du temps avec elle tu allais devoir donner des bonbons à une horde de gamins affamés, tu n'aurais peut-être pas perdu. Quoi que .. elle est vraiment attirante. Bref, en attendant, tu t'emmerdes bien, là. Tu tapes du pied au sol, tu en as marre d'attendre que la cloche veuille bien sonner. « Et moi qui pensais que tu serais un peu plus intéressant que ça, je suis déçue. » Tes yeux s'écarquillent automatiquement, tu vas pour répliquer mais tous les gamins se précipitent vers vous pendant qu'elle crie que vous avez des bonbons, t'obligeant donc à ouvrir le paquet précipitamment. Quelle idiote, elle aurait pu se taire et vous auriez tout gardé pour vois. Enfin bon. Ils vous bousculent, comme des animaux pendant que vous distribuez les bonbons. La foule se dissipe petit à petit. Le sachet se vide. Il ne reste qu'un gamin attendant son tour, un gamin un peu rondouillet. « Va-t-en petit, y'a plus de bonbons. T'façon ça t'fera pas de mal de pas en manger. » Tu hais les gosses. Alors maintenant, passons aux choses sérieuses. Tu t'approches dangereusement de la jeune femme. « Alors tu cherches un truc intéressant, c'est ça ? » Un sourire narquois se dessine sur tes lèvres. « Il faut goûter avant de juger. » Prise au piège, elle est coincée entre le mur de l'école et toi. Tu plaquerais bien tes lèvres contre les siennes, mais ça serait trop simple. Il faut qu'elle vienne à toi. Tu t'avances jusqu'au creux de son oreille et tu chuchottes : « Et même là, il te serait impossible d'avoir ne serait-ce qu'une pointe de déception. »

Les enfants, c'est vraiment un truc horrible. Cette espèce de petite chose gluante qui hurle et court dans tous les sens. Ça ne sait pas se tenir, c'est débile, en plus. Ces trucs-là n'ont rien pour eux. Vraiment, tu détestes ça. La seule chose que tu leur reconnais, éventuellement, c'est qu'ils peuvent être beaux quand ils sont bébés, et encore, c'est pas donné à tout le monde, parce qu'on a beau dire ce qu'on veut, il y en a des bébés moches ! Et les enfants, dès qu'ils commencent à comprendre un minimum ce qu'on leur dit, ils deviennent capricieux, insupportables. Et il suffit que la blonde à tes côtés crie que vous avez des bonbons pour qu'ils se précipitent sur vous tels des sauvages. Des monstres. Heureusement, vous en êtes vites débarrassés quand il n'y a plus rien dans le sachet. Ils ont tout mangé en un rien de temps, les voraces. En une fraction de secondes, tu te retrouves alors tout près de la petite blonde, ton corps presque collé au sien qui est bloqué entre le mur et toi. Tu te rapproches dangereusement d'elle, lui lâchant malicieusement qu'elle ferait mieux de goûter. « Goûter à quoi ? » Ton sourire s’agrandit, dévoilant tes dents blanches. Oh, que vous avez de grandes dents.. Tu la croquerais bien, elle et sa peau blanche, ses yeux profonds, ses lèvres fines, même son cou t'appelle. Mais tu préfères faire en sorte que ce soit elle qui te croque. Ne jamais craquer le premier quand la fille est joueuse. Et, ô combien elle a l'air joueuse ! « Me goûter moi, bien évidemment ! » Elle se rapproche alors à son tour de toi, sans doute sur le point de craquer, mais s'arrête, t'annonçant qu'elle risquait peut-être bien d'être déçue. Tu ne comprends pas tellement de quoi elle parle, tu restes intrigué, à la fixer, à basculer ton regard entre ses yeux et ses lèvres, n'attendant qu'une chose : qu'elle les scelle enfin. « Vous jouez à quoi là ? » Mais le Destin en a décidé autrement on dirait. Tu ne fais même pas attention à la personne qui parle, ce n'est que quand elle se met à rire que tu comprends qu'on s'adresse à vous. Sans t'éloigner d'elle, tu tournes la tête vers ce qui semble être un comité de parents d'élèves. Ils n'ont pas l'air très accueillant. « Vous avez vraiment que ça à foutre ? » « Faut croire que oui. » Tu te mets à rire à ton tour. Bien joué, belle répartie. Finalement, vous n'allez peut-être pas vous ennuyer tant que ça ensemble. « Bandes de petits con ! La prochaines étapes, c'est quoi ? Vous enlever carrément un des enfants ? Vous êtes malades ! » Tes yeux roulent dans les orbites. Ah, ces parents et leur inquiétude maladive ! Tu plains intérieurement un peu leurs enfants qui doivent supporter ça. Ça doit être dur pour eux. Enfin, tu imagines, on ne peut pas tellement dire que tu aies vécu ça, toi. « Très franchement, je dois dire que c'est une bonne idée d'en enlever un, je n'y avais pas pensé ! Toi si ? » Tu te retournes l'espace d'un instant vers la blonde au prénom encore inconnu, l'interrogeant mais ne souhaitant pas tellement savoir sa réponse dans le fond. Tu retournes vers le père de famille, enragé. « Votre fille, c'est la petite brune aux yeux verts, c'est ça ? Celle avec une jupette rose, je crois ? » Tu t'étonnes toi-même d'avoir une telle mémoire, surtout que tu l'as à peine aperçue aller voir son père. « Très jolie petite fille.. » que tu lui dis d'un ton mi-pervers, mi-amusé. Tu ne la trouves vraiment pas jolie pourtant sa fille -en même temps, elle n'est qu'une gamine, et tu n'aimes pas les gamines-, mais le simple fait de le faire un peu plus bouillonner t'amuse. « Bande de pédophiles ! J'appelle la police ! » Une mère vient d'éclater, prise entre la colère et l'angoisse, tant dis que le père s'approche de vous, dangereusement. Tu lui ris au nez, avant de te rendre compte qu'il était en train de lever le poing pour te le coller. Tu n'as pas le temps de réagir qu'il te la déjà collé en plein sur le visage, et a touché ta pommette. Tu ignores si elle est cassée ou juste endommagée, mais tu ne cherches pas à savoir que tu lui rends le coup dans le nez avant d'attraper la main de la fille et de l'entraîner avec toi un peu plus loin, en courant. Les emmerdes, c'est marrant, mais pas quand il n'y a pas Tigra. C'est dommage, il aurait bien aimé être là, pourtant, tu en es sûr. Peut-être pourras-tu lui raconter ton périple. En tout cas, le moment est à la drague, pas aux conneries. Arrêtés une centaine de mètres plus loin, tu reprends ton souffle sans problème et attrape la fille par les hanches pour ensuite la coller contre toi sans douceur. Tu approches tes lèvres des siennes, ne laissant que quelques millimètres entre vos lèvres et un sourire espiègle se dessine lentement sur ton visage. « On en était où, déjà ? »