Cela faisait maintenant une semaine. Une semaine qui me paraissait presque une éternité. J'avais perdu l'homme que j'aimais dans un accident de voiture. Un chauffard lui était rentré dedans et me laissait seule, moi et ma fille. Je ne sortais plus de chez moi, à part pour aller devant la tombe de Dexter et y pleurer pendant des heures. Il avait à peine emménagé chez moi après la tempête qui venait de secouer Montsimpa. Je me retrouvais avec des tas de cartons dont je devais me débarasser au plus vite pour essayer de tourner la page. Oui, essayer. Parce que pour moi, j'étais loin de faire mon deuil. Il faisait nuit noire dehors, il pleuvait. Mais je n'allais pas louper un seul jour de visite à Dexter. Hors de question. J'avais confiée Bonnie à ma soeur Jude, pour que je puisse m'y rendre seule. Munie de mon parapluie, j'arrivais au cimetière beau repos éclairé par quelques lampadaires. Dexter était enterré vers le fond du cimetière en dessous un magnifique chêne. J'arrivais devant sa pierre tombale, déposant une rose blanche. Comme tous les jours. Je fixais la tombe, l'air livide. Je n'avais qu'une seule envie : revenir en arrière.

LE GOUT AMER DES SOUVENIRS.

De mon manoir je regardais attentivement le coucher de soleil, c'est le moment de la journée que j'attendais le plus. Une fois qu'il serait tombé, je serais maître de la nuit. Le prédateur le plus féroce et le plus puissant dans toute sa splendeur. Oui, pour moi être vampire n'était pas une malédiction mais un don, un vrai cadeau. Ca y est, la pénombre avait recouverte la ville de Montsimpa, j'étais désormais libre de sortir en toute liberté, sans crainte. Depuis que les vampires avaient étés médiatisés avec ces conneries de Twilight ou autre du même genre, on ne pouvait plus se permettre de se nourrir avec autant de gourmandise que dans le temps. On ne pourrait pas toujours mettre ça sur le dos d'une " attaque de Grizzly. " Il semblait que le gens étaient prêt à croire à l'existence des créatures surnaturelles, peut-être était-ce même ce qu'ils attendaient, nous voir sortir de l'obscurité et nous dévoiler au monde. Ils devront s'armer de patience. Il valait mieux que nous restions cachés, contrairement à ce que les humains pensent, nous ne sommes pas prêt à faire amis-amis avec tous ceux qui le veulent, nous sommes dangereux, affamés, c'est notre nature. La pluie avait jetée son dévolu sur la ville ces derniers jours, c'est pourquoi j'étais sorti muni de mon parapluie et de ma veste, histoire de me fondre dans le décor. C'était bénéfique pour nous, les nuages empêchaient le soleil de se montrer, on était tout de même plus libres de se déplacer.

Je m'étais rendu en ville, me faisant discret, ne voulant pas attirer l'attention. C'est là que j'avais remarqué une jeune femme de l'autre côté de la route, d'une beauté incroyable pour une humaine. Il me semblait que je l'avais déjà croisé auparavant mais j'avais l'esprit occupé, je ne m'en souvenait pas clairement. On pouvait voir une tristesse évidente sur son visage, la seule question qui me vint à l'esprit fut: Qu'est ce qui avait bien pu lui arriver à cette pauvre fille? Je ne faisais pas preuve de compassion mais de curiosité. Je pouvais sentir l'odeur de son sang et je ne pourrais pas mentir, il était appétissant. Avec le temps j'avais appris à me contrôler mais les jeunes vampires lui auraient littéralement sautés dessus si ils avaient été à ma place. Je décida alors de la suivre, je verrais ce que je ferais par la suite. C'était peut-être son jour de chance ou pas... En un instant je me retrouvais de l'autre côté de la route et j'avais entamé quelques pas pour la suivre. Le trajet fut assez long mais elle entra dans le cimetière. Je la fixais de loin, je comprenais maintenant pourquoi elle était si triste. Elle était jeune et la perte d'un proche n'était sans doute pas facile à surpasser, je ne me souvenais même plus l'effet que ça faisait, cela remontait à si longtemps la dernière fois que j'ai ressenti de la tristesse. La jolie brune c'était arrêtée en face d'une pierre tombale et avait déposée une fleur en l'honneur du mort. Que c'était charmant et attentionné. Je la fixais à travers l'obscurité de la nuit, que c'était amusant...

En un battement de cils j'étais derrière elle, sans qu'elle m'ait entendu. Je ne vous mentais pas en vous disant que les vampires étaient les plus dangereux prédateurs existants. Si j'avais voulu, j'aurais pu la tuer et faire disparaître son corps, personne n'aurait rien vu, mais... C'était ce qu'elle voulait la mort, elle voulait aller rejoindre la personne qu'elle venait de perdre. Ca n'avait aucun interet de la tuer maintenant. " Perdre un proche est une chose dure. " dis-je à son attention. Je devrais éviter, on aurait dit qu'elle allait mourir d'une attaque cardiaque, ça aurait enlevé tout le charme de la situation. " Je suis désolé, je ne voulais pas vous effrayer. " ajoutais-je en affichant un sourire amical. " J'étais dans le cimetière et je pensais être seul à cette heure mais apparemment je vois que non... " dis-je, insistant bien sur le dernier mot.

J’avais envie de revoir une dernière fois son visage. Ou bien remonter le temps pour l’empêcher de prendre sa voiture pour qu’il puisse rester avec moi. Mais malheureusement, je n’en étais pas capable. Moi qui m’accrochais à mon imagination débordante de mes histoires, je retombais dans la réalité assez violemment. Je ne pensais pas perdre Dexter aussi tôt, aussi rapidement qu’un accident de voiture. C’était cruel, pour ceux qui restaient sur terre. Pas pour Bonnie, elle était bien trop petite pour comprendre que son second papa était parti rejoindre les anges. Mais pour moi, c’était pire qu’une gifle qui tapait contre ma joue. J’avais le cœur brisé, j’avais envie de le rejoindre. Mais je ne pouvais pas me permettre de laisser ma fille seule, sans sa mère. Et je ne voulais pas la laisser à Adam, ni même qu’elle grandisse en sachant que sa mère est morte à cause d’un geste désespéré. Je n’étais pas aussi bête que ça, je devais simplement me battre pour continuer à survivre. Oui, en ce moment ce n’était plus vivre mais plutôt survivre. Il fallait que je me raccroche à Bonnie pour éviter de sombrer. J’étais difficilement reconnaissable en ce moment. Je passais mes journées sur le canapé, sans bouger. Les seuls moments où je paraissais normale étaient ceux où je m’occupais de Bonnie pour la faire manger. Je ne mangeais que très peu. Je buvais des litres de café. Ça ne changeait pas de d’habitude remarque.

Je continuais à fixer la pierre tombale de mon défunt petit ami. Je venais à peine de le faire aménager chez moi. J’avais des projets de fiançailles. Tout tombait à l’eau désormais, et tout ça à cause d’un chauffard. J’étais tellement attristée que j’étais presque capable de vouloir retrouver ce type pour lui rendre la monnaie de sa pièce empoisonnée. Oui, j’étais en train de penser à tuer ce type qui m’avait pris l’homme que j’aimais. J’essuyais les larmes qui coulaient sur mes joues. Les énièmes larmes qui coulaient. Je pleurais tout le temps en ce moment. On pouvait presque confondre mes larmes avec la pluie qui coulait sur mon parapluie. Je ne cessais de fixer la tombe où il se trouvait. Puis je sursautais. Une voix venant de nulle part résonnait derrière moi. Est-ce que j’étais en train de devenir folle ? Je me retournais, voyant qu’en effet je n’étais plus seule. Bizarre, il avait presque la même voix que lui c’était déroutant. « Oui. Je n’avais jamais connu ça avant. Excusez-moi pour ma réaction, j’ai eu peur… » Mes propres parents n’étaient pas encore morts, je n’avais pas connu mes grands-parents. Je ne connaissais rien à la mort, mais je savais qu’elle pouvait faire mal. Je tentais de découvrir les traits de son visage mais impossible. La nuit était bien trop noire pour voir quoi que ce soit. Juste son parapluie, et sa voix. Je commençais un peu à flipper. Je me demandais avec qui j’étais en train de parler. « Vous aussi, vous rendez visite à vos proches la nuit ? » disais-je, en me tournant vers la tombe de Dexter. Tombe que je connaissais par cœur à force de la voir tous les jours. Elle était remplie de fleurs, et de mots réconfortants. Mais beaucoup de ces fleurs étaient les miennes. Tous les jours, j’en apportais une. Au moins, je ne l’oubliais pas. Je ne pouvais pas l’oublier.

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Je ne parvenais plus à comprendre le concept de tristesse humaine, pour moi tout ça remontait à très loin. Je me souviens juste m'être retrouvé dans le même état que la jeune femme qui se trouvait devant moi, à la mort de mes parents. A la suite de cet évènement, j'avais pris la décision de ne plus m'attacher aux autres, à personne. J'avais connu des gens, pleins de gens, en près de deux-mille ans on en fait des rencontres. Je les avais tous vu mourir mais ça ne m'avait pas attristé, j'avais changé. J'avais voulu enfouir mon côté humain, on peut dire que j'avais brillamment réussit. Je ne me souvenais pas de cette sensation de peine, il valait mieux dans un sens. En la regardant, je ressentais quelque chose de spécial, jamais une humaine ne m'avait parue si intéressante, même dans une situation aussi morbide et inintéressante que celle-ci. Cette jeune femme était triste et une femme triste était une femme manipulable, parfait pour ce que je cherchais... J'allais pouvoir m'amuser avec elle, jouer avec les humains était tellement divertissant. J'étais sorti de la pénombre pour m'approcher de la jolie brune, gardant mon visage à l'abri des lumières alentours. Provoquer une situation angoissante, la base de toute bonne chasse, façon vampire.

La jeune femme sursauta au son de ma voix, provoquant malgré un petit sourire en coin. J'adorais ça. Je pouvais sentir les battements de son coeur s'accélérer à un rythme alarmant, son sang qui palpitait. « Ne vous excusez pas, c'est vrai que ce n'est ni le moment ni l'endroit pour une rencontre... » Je comprenais pourquoi elle était dans cet état, si c'était la première fois qu'elle perdait un proche, c'était compréhensible. Je penchais mon parapluie, ne voulant toujours pas révéler mon identité à la jeune femme. « Oui, on peut dire ça. » dis-je, confirmant ce qu'elle pensait. Il fallait bien mentir de temps à autre, sinon on ne pouvait pas s'en sortir. La vérité serait d'ailleurs trop grosse à digérer pour elle. Rendre visite à mes proches, ce n'était pas exactement ça. En vérité, j'aurais très bien pu remplir la moitié du cimetière avec les quelques personnes que j'avais tué ces dernières années. J'avançais d'un pas puis me dirigea vers la tombe qui était située prêt d'un lampadaire. Lentement je relevais le parapluie pour lui montrer mon visage, affichant un sourire. Ce qui était sur c'est qu'elle n'allait pas rester sans réaction, la beauté des vampires ne laissait jamais personne de marbre. « Je m'appelle Dimitry.» dis-je en lui tendant la main, il fallait bien la mettre en confiance et à l'aise d'une manière ou d'une autre. De cette façon, je laissais s'écouler la peur qui c'était emparée d'elle tout à l'heure, c'était plus facile de parler avec quelqu'un dont on voit le visage et qui en plus de ça est amical. «Ca ne fait pas longtemps que j'ai emménagé en ville mais j'ai quelques amis qui y ont habités, ou du moins qui y habitaient. » ajoutais-je en regardant la pierre tombale, voulant lui inventer une histoire pour concorder avec ma venue dans ce cimetière. « C'était un membre de votre famille? » demandais-je avec peu de délicatesse. Je suis navré mais ce n'était pas mon genre de faire des manières et puis parler c'était ce dont elle avait besoin je pensais. J'avais une idée en tête.

J’avais encore du mal à me dire que Dexter se trouvait sous terre désormais. Son visage était encore gravé dans ma mémoire, mais de jour en jour il allait paisiblement s’effacer pour ne laisser qu’une trace indélébile dans mon cœur. Peut-être même que j’allais ralentir mes visites au cimetière. Mais pour le moment, ma douleur était bien trop vive et puis j’avais besoin de parler à quelqu’un en fait. C’était assez difficile encore de devoir parler de cet accident de voiture. J’avais encore la haine contre l’assassin de mon homme. Je me surprenais à penser au meurtre encore une fois. J’avais des envies de vengeance. Je n’étais plus moi-même depuis son décès et beaucoup de personnes m’en faisaient la remarque. J’avais changé, pas entièrement mais mon comportement était étrange. J’étais presque un zombie vivant, parce que je ne dormais plus. La vie d’une « veuve » si l’on peut appeler ça comme ça, c’était dur. Surtout lorsque tu viens de perdre un proche. Après, j’allais m’habituer. J’allais continuer à me battre pour Bonnie. J’avais déjà ressenti de la peine et de la souffrance, mais jamais à ce point-là. J’étais venue à la conclusion d’une malédiction : à chaque fois que je voulais faire ma vie avec un homme, celui-ci s’en allait soit parce que c’était un goujat, soit par la mort. Je n’avais décidément pas de chance.

Je reprenais peu à peu mes esprits. Je trouvais cette situation tout de même étrange. Au moins, je n’étais pas la seule à aller au cimetière la nuit. On racontait souvent qu’il y avait des fantômes et autres créatures surnaturelles qui traversaient le cimetière lorsqu’il faisait nuit. Pour le moment, je n’en avais pas rencontré. Ce n’était peut-être pas le moment. Mais vu mon état second, j’étais prête à voir ce que je voulais aussi. J’étais complètement à l’ouest. « Au moins, ça fait un peu de compagnie en plus. » disais-je, en continuant de fixer la pierre tombale de mon défunt petit ami. Je le vis ensuite s’approcher de la pierre tombale. Fort heureusement, un lampadaire éclairait son visage. J’eus comme un choc. Il était d’une beauté époustouflante, mais le plus choquant était sa ressemblance avec Dexter. Il me tendait sa main. Après quelques secondes d’hésitation, je lui tendais la mienne également pour me présenter. Sa main était froide, limite glaciale. « Blaine. Enchantée. » disais-je, d’une petite voix. J’étais complètement distraite par la beauté du personnage. C’était absolument fabuleux mais aussi tout à fait déroutant. Puis je revenais enfin à la réalité, en me rappelant que j’étais devant la tombe de mon petit ami. Ce n’était pas l’endroit ni le moment pour le « reluquer ». Mais quand même… C’était absolument renversant. « Je vois. » disais-je, pour éviter de trop rentrer dans les détails. Parler de la mort pour moi était encore inédit. J’avais encore du mal à m’y faire. Je commençais à m’y habituer peu à peu, lorsque je recevais des cartes de condoléances et des fleurs de tout le voisinage. Tout le monde aimait le couple que l’on formait Dexter & moi. Dimitry eut la question la plus intéressante. Je me raclais la gorge, tentant de me cacher derrière mes cheveux pour laisser couler quelques larmes silencieuses. « Mon petit ami. Mort à 27 ans, dans un accident de voiture. Il venait à peine d’emménager chez moi, après la tempête. » disais-je, d’une petite voix. Oui, j’avais commencé ma vie avec lui et malheureusement la vie me l’avait arraché des mains. Triste réalité.

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Je la regardais et sans même la connaître, je savais qu'elle avait eut une vie tourmentée, j'en étais certains, on le voyait à son visage. Elle avait ce petit truc, cette envie de se battre, cette envie de s'en sortir, c'était une battante. Intéressant. J'aimais ce genre de personne. Elle m'intéressait et ça, c'était mauvais pour elle. Ca ne me surprenait pas qu'elle avait sursauté comme elle l'avait fait en me voyant, ces derniers temps beaucoup de rumeurs circulaient sur des fantômes, des esprits et d'autres créatures, comme nous. Personne n'y croyait, ce n'était que des " foutaises " comme disaient la plupart, ils auraient intêret à ne pas prendre ça trop à la légère, les monstres existent, j'en étais bien la preuve. Les rumeurs à propos de fantômes qui apparaissaient et disparaissaient dans la ville m'intéressaient particulièrement, de mon âge, je n'avais jamais eut l'occasion d'en rencontrer un ou même de confirmer leur existence. Je ne croyais pas à la vie après la mort, j'avais vécus près de deux mille ans, une autre vie dans un autre monde serait un peu... éxagéré. Cela me semblait improbable. Je ne m'avançais à rien, après tout les vampires existaient, pourquoi pas eux? Je voulais faire la connaissance d'un de ses êtres spirituel car avoir un fantôme ou plusieurs fantômes dans mes rangs serait un atout indéniable et il fallait toujours tenter d'avoir des coups d'avance dans le domaine de la pègre. La concurrence se faisait rude ces temps-ci et les ambitions devenaient démesurées.

Elle me dit que ça faisait au moins un peu de compagnie, c'est vrai et en ce moment c'était ce dont elle avait besoin. Surmonter un deuil était difficile pour la condition humaine et avoir de la compagnie facilitait d'une certaine manière le passage à autre chose, l'aspiration à une nouvelle vie. " Apparemment vous n'en avez pas beaucoup ces derniers temps... Je comprends, je suis passé par là. L'envie perpétuelle de rester seul, seul pour réfléchir, pour penser au passé, aux bons moments qu'on a passé avec la personne qui nous a quittés. " C'était assez convaincant, non? Tout ce que je venais de dire n'avait aucun sens à mes yeux mais je maniais les émotions humaines, ça avait au moins servit à quelque chose d'être humain à une époque. Lorsque je montra mon visage, elle semblait paralysée, choquée. J'étais habitué à ce genre de réaction, à force ce n'était plus flatteur mais juste... normal. Elle hésitait et cela me faisait sourire intérieurement. Elle répondit finalement à mon geste, levant sa main pour venir serrer la mienne. Je pris sa main et me pencha pour venir y déposer un baiser, puis je me redressa. C'était comme ça qu'on saluait une femme à mon époque, c'était bien plus élégant que maintenant. " Enchanté également Blaine. " dis-je en souriant et en la regardant dans les yeux. J'avais pu sentir l'odeur de son sang en baisant sa main, ça m'avait ouvert l'appétit. Elle avait évitée de rentrer dans les détails de mon histoire, tant mieux, perdre du temps à constituer un mensonge était tout simplement infligeant bien que du temps, j'en avais à disposition. J'avais touché une corde sensible en demandant l'identité de la personne décédée, ça m'amusait de la voir souffrir de cette manière. A l'extérieur, mon sourire disparut pour laisser place à un visage désolé. " Toutes mes condoléances. C'est vraiment un terrible évènement. " dis-je en regardant la pierre tombale. Discuter avec elle avait été des plus intéréssants mais j'en avais assez de jouer! Elle était dans un état de faiblesse extrême et j'allais en profiter. L'expression de mon visage changea brusquement, j'affichais un grand sourire réjouit, elle pouvait recommencer à paniquer. " Je comprends mieux pourquoi tu es dans cet état, permets moi de te tutoyer Blaine! " dis-je d'une voix mélangée entre l'exitation et l'amusement. Je jeta violemment mon parapluie, du fait de ma force surhumaine, il alla se loger dans le sol, créant un grand trou. " Je te vois telle que tu es, tu es brisée, tu es désespérée, tu te demandes comment tu pourras faire pour surmonter tout ça, des gens comptent sur toi et tu as peur de ne pas être à la hauteur, de les décevoir. Je le vois dans tes yeux Blaine! J'ai la solution à tout ça! " dis-je en mettant mon visage entre mes mains. " Tu as entendue parler de ces rumeurs à propos de vampire n'est ce pas? " Je retirais ma main et mes crocs étaient apparues, mes yeux étaient devenus rouge, démoniaque, reflétant ma vraie personnalité. " Et bien ce n'étaient pas juste des rumeurs. " S'enfuir ne servait à rien, j'espère qu'elle l'avait comprise.

J’avais l’impression de subir le mauvais sort. Quelqu’un me voulait du mal et me faisait payer en me prenant tout ce que j’avais de plus cher. Oui, j’étais capable de croire à n’importe quoi à ce stade. Je m’étais également imaginé que Dexter allait se réincarner. J’avais une imagination bien plus que débordante en effet, ça commençait à fortement me monter à la tête. Il y avait aussi probablement le fait de ne plus dormir depuis presque plus d’une semaine. Je commençais à délirer sérieusement. Heureusement, je restais un minimum lucide pour élever ma fille. Elle était tout ce qui me restait. Ma sœur était bien trop occupée avec ses compétitions d’athlétisme pour penser à quoi que ce soit d’autre. Je devais me débrouiller seule, comme je l’avais toujours fait. C’était comme ça depuis ma naissance et ça n’allait certainement pas changer. Et quelque chose me disait que cette rencontre dans le cimetière allait faire basculer ma soirée toute en morosité.

Oh de la compagnie, j’en avais. J’en refusais tout simplement. Voir les gens frapper à ma porte pour savoir si j’étais encore vivante, ça me lassait au final. Je n’avais jamais eu autant de monde chez moi que lors de son enterrement. Je ne les voyais en dehors, dans des circonstances plus… normales, on dira. « Et surtout, éviter la pitié des gens. A éviter de répondre à la question comment tu vas alors que l’on sait très bien que ça ne va pas. » Les mauvaises habitudes de l’être humain. Je baissais la tête, pensive. Je n’osais à vrai dire pas le regarder. En plus de sa beauté époustouflante, je me retrouvais en face du sosie de mon défunt petit ami. Il n’y avait rien de mieux pour me retourner la tête en beauté. Je tendais néanmoins ma main, pour y recevoir un baiser. Et gentleman en plus. Si Dexter voyait ça, il l’aurait probablement tué pour son geste. Cela me fit sourire quelques secondes, avant que je ne retombe dans ma tristesse et dans mes souvenirs. J’étais comme une veuve désormais. Veuve à mon âge, quelle horreur. Je l’entendais m’adresser ses condoléances. Il n’était qu’une énième personne à me les annoncer, depuis son décès. J’en recevais encore, alors qu’il était sous terre. « Merci… » disais-je, d’une petite voix. Puis soudain, je remarquais que les expressions de son visage changeaient. Il était devenu presque comme euphorique. Je recommençais à flipper légèrement. Je me cramponnais à mon parapluie, en espérant avoir un jour les pouvoirs de Mary Poppins pour pouvoir m’en aller. Mais c’était impossible. Je l’écoutais puis vit son parapluie voltiger en l’air puis atterrir lourdement sur le sol… en creusant un immense trou. J’échappais un petit cri de stupeur. « Co… Comment tu as fait ça ??» disais-je, en tremblotant. Il n’était qu’un inconnu et pourtant il avait deviné tout ce que je ressentais. « Une solution ? » Il venait de cacher son visage. Qu’est-ce qu’il foutait au juste ? Non, il ne jouait pas à cache-cache pas possible. Puis j’entendais le mot vampire. Vampire ? Mais ça n’existait que dans les livres ça ! Dans les histoires que je racontais aux gens, pour leur faire peur. Je lâchais mon parapluie, en remarquant son visage qu’il venait de découvrir. J’étais bouche-bée. Je remarquais ses yeux de couleur rouge sang et ses crocs aussi blancs que du blanc lui-même. J’avais envie de prendre mes deux jambes à mon cou mais ça ne servirai à rien. Selon les bouquins que j’avais déjà lus, les vampires possédaient plusieurs « dons » surnaturels. Mais jamais, je n’avais imaginé que ça existait vraiment. « Tu.. Tu vas me dévorer ? » Ok, cette question était vraiment débile et allait probablement le faire rire. Mais là, je ne pouvais pas répondre autre chose. Je n’en revenais pas de voir ça. Et je savais que cette fois-ci, je n’allais pas y échapper.

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Moi le destin je n'y croyais pas, le hasard et le mauvais sort non plus. Je trouvais ces idéaux particulièrement ridicules et absurdes. J'ai pu apprendre au cours de tout mon temps sur terre que rien n'arrive par hasard, tout est provoqué par quelque chose et si cela doit nous atteindre, cela nous atteindrait, c'est aussi simple que ça. Le mauvais sort, je n'y croyais pas non plus. Dire que l'on a pas de chance et qu'on est maudit alors que l'on est juste un peu trop maladroit ou idiot, c'est un peu trop facile vous ne pensez pas? Les humains et le destin... Deux choses bien pathétique. Ces derniers s'accordaient à croire au destin, à croire que tout est déjà écrit, que tout est prévu mais je suis sur que vivre mille huit cents ans, leur dieu ne l'avait pas prévu. Croire à tout ça est certainement rassurant pour eux mais si futile. Durant mon existence humaine j'y avais également cru, à l'époque c'étaient les mots d'ordre mais après ma transformation j'ai compris que ce n'était que des conneries et bien vite j'ai laissé tout ça derrière moi. Ce n'est pas par hasard que j'avais été transformé, mon créateur me l'avait bien dit, il m'avait cherché pour finalement me trouver. Je n'avais jamais su pourquoi je l'intéressais tant mais de toute manière je ne le saurais plus puisque maintenant il ne pouvait plus me le dire. Je l'avais renvoyé en enfer de la plus terrible des manières et je ne saurais vous dire comment, sans peur de blesser votre sensibilité. Ca ne me gène plus, il ne faut pas se morfondre sur ce qui ne peut plus être changé.

Je l'écoutais parler et intérieurement, je riais. Elle ne semblait pas avoir vu au travers de mon petit jeu. Je devrais recevoir un oscar pour mes performances d'acteur, aucune de mes victimes n'avait pu percer mes petites scènes à nues et elle aussi était tombée dans le panneau. Il fallait dire que je savais comment manipuler les gens, il n'y avait rien de plus facile pour moi. Je savais comment manier les sentiments des autres et c'était un atout indéniable. Le charisme du vampire rendait toutes les histoires encore un peu plus crédible. " Les gens ne se comportent comme ça que parce qu'ils tiennent à toi, ils ne passeraient pas leur temps à s'inquiéter pour toi si tu ne comptais pas pour eux, non? " dis en souriant. Convainquant n'est ce pas? Je m'amusais beaucoup en ce moment mais ça commençait à me lasser, le jeu allait bientôt se terminer. Je vis que cela la fit sourire lorsque je baisa sa main et intérieurement ça me procura une petite sensation de plaisir. A l'époque, les hommes avaient beaucoup plus de manière que maintenant. La société c'était complètement désarticulée à mon avis et les choses les plus insignifiantes de la vie étaient passées au premier plan. Maintenant les hommes pensaient en priorité aux courbes et aux charmes féminin et ne voulaient plus prendre le temps d'apprendre à vraiment connaître la personne. La société était en perdition et c'est en partie pour ça que je méprisais grandement les humains. Eux qui se prenaient pour des dieux alors qu'ils n'étaient que des vermisseaux qu'on pouvait écraser.

J'avais décidé d'arrêter mon petit manège pour révéler à Blaine qui j'étais réellement, elle ne penserait très bientôt plus à la mort de son petit-ami, elle aurait d'autres préoccupations en tête... Je la voyais terrifiée mais je ne comprenais pas pourquoi, je n'étais pas là pour la tuer sinon ça aurait été fait depuis longtemps mais j'étais là pour lui proposer une solution pour tenter d'arranger tous ses problèmes. Ils se plaignaient lorsqu'on les dévoraient et lorsque l'on les traitaient avec gentillesse, ils avaient peur, je ne les comprendrais jamais. Elle était incroyablement surprise, je n'aurais pas cru, avec toutes ces parodies de vampire et ces films comme ce maudit " Twilight ", je pensais qu'un vampire ça ne l'aurait pas autant surpris. Elle me demanda si j'allais la dévorer... Ne comprenait-elle pas? Je me demandais combien de fois j'allais devoir le lui dire. Je m'approcha d'elle, elle ne bougea pas, paralysée. Je pris son petit visage entre mes deux mains et je sentis son pouls s'accélérer. Je fis disparaître mon visage de vampire pour laisser place à mon visage normal afin qu'elle soit moins effrayée. " Si je vais te dévorer? Crois-moi que l'envie ne me manque pas... Mais je te l'ai dit plus haut, je suis là pour te proposer une solution. Tu aimerais reprendre le contrôle de ta vie, n'est ce pas? Non... Tu dois. Et tu n'y arrivera pas seule. Je veux te donner cette chance... En te transformant en vampire! " dis-je, m'emportant un peu sur la dernière partie de la phrase. " Tu aurais la jeunesse éternelle, des capacités extraordinaires, tu pourrais même forcer les gens à faire ce que tu veux! " dis-je en caressant son joli visage. " Tu pourras également veiller sur tous ceux que tu aimes..." ce dernier élément n'était pas négligeable, j'étais certains qu'il allait la persuader de dire oui, de toute manière elle n'avait pas vraiment le choix.

Mon imagination n’était donc pas si folle que ça. Je n’étais pas folle. Je savais que ces créatures étaient là, à Montsimpa. J’étais presque sûre qu’il y en avait d’autres qui se cachaient par là. J’étais dans l’incapacité de m’enfuir à ce moment précis. Que je m’enfuie ou non, Dimitry allait me retrouver d’une manière ou d’une autre. Mais bizarrement, je ne sentais pas l’once de méchanceté. Je pensais que les vampires n’étaient que des prédateurs assoiffés de sang. Des êtres qui ne sortaient que le soir, mais aussi des êtres incroyablement beaux, forts. Je n’avais jamais vu le vampirisme comme une solution. Mais étant donné que Dimitry était le premier vampire que je rencontrais, je restais quand même sous le choc. Je ne m’attendais pas à ça. Et pourtant l’endroit y prêtait fortement. La pluie commençait à s’abattre un peu plus fort sur nous. D’ailleurs, je constatais que j’avais déjà les pieds dans l’eau. Assez pour mouiller mes chaussures. Je ne pouvais pas sortir de là, j’étais complètement coincée. Je sentais ses mains sur mon visage. Les battements de mon cœur commençaient à s’accélérer subitement. J’avais une peur pas possible, mais j’étais également fascinée. Fascinée de voir un tel être devant mes yeux alors que je pensais qu’il n’était que le fruit de mon imagination débordante d’écrivain. Je restais bloquée face à son visage, et à ses canines acérées. Puis, je le regardais reprendre un visage normal pour que je sois moins … stressée on dira. J’arrivais pourtant pas à me détendre. Et pourtant, il savait ce que je ressentais. Il savait que j’avais complètement perdu le contrôle de moi-même. De ma vie entière, qui était réduite à néant. J’avais peur de finir ma vie seule, une nouvelle fois. Devenir vampire, est-ce que c’était la solution à tous mes problèmes ? Je baissais la tête, fermant les yeux. Sa dernière phrase me fit un déclic … Veiller sur tous les gens que j’aimais. Je ne pouvais pas me permettre de perdre ma fille. Si je perdais ma fille… Non je n’y pensais même pas. Devenir un vampire pouvait me permettre de la protéger ? J’étais prête à tout pour la protéger, et la rendre heureuse. Je ne savais pas si j’allais faire une bétise ou pas. J’étais complètement confuse. Pourtant, d’un geste complètement désespéré, je tendais mon cou à Dimitry. Je ne savais même pas si j’étais encore moi-même à ce moment précis. Je n’avais même pas l’envie de lutter pour survivre. J’avais tout perdu. Je fermais les yeux, légèrement tremblante. J’allais peut-être faire la plus grosse connerie de ma vie. Mais j’étais complètement inconsciente. Et prête à tout, pour continuer à protéger l’unique chose qu’il me restait : Bonnie.

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Elle était assez intelligente pour comprendre que courir ne servirait à rien, que ça ne serait qu'une raison de plus pour moi pour me montrer " méchant " ou bien tout simplement lui casser les deux jambes. Tous les humains n'étaient peut-être pas si bête que ça en fin de compte. Ca changeait de d'habitude. Généralement, ils tentaient bien vite de fuir, croyant pouvoir échapper au prédateur que je suis. Je leur donnais toujours la chance de croire qu'ils étaient sortis d'affaire, en disparaissant de leur champs de vision, leur laissant se réjouir quelques peu. Puis quand je m'étais assez amusé, je les achevais avec une satisfaction et une voracité non cachée. Quoi de plus doux que le sang humain qui s'emballe? Peut-être aussi qu'elle avait effectivement pensée que je n'attendrais pas plus longtemps avant de la dévorer, donc que ce n'était pas la peine de résister. Je ne sais pas ce qui l'avait poussé à rester ici mais en tout cas, elle n'avait pas bougée. La tempête gagnait en intensité, tout comme ma faim, tout comme mon envie d'en finir et d'accomplir ce pourquoi j'étais venu ici. En gentleman que j'étais... Je voulais tout de même lui laisser la possibilité d'accepter mon offre de son plein gré, sans avoir à l'obliger. Peu importe sa décision, elle serait transformée, ça il n'y avait pas à débattre, mais ça serait plus facile si elle le voulait d'elle même. Plus facile pour elle j'entendais. Pour se faire, j'avais joué la carte des sentiments, la meilleur arme contre les humains. Un homme sage a dit, un guerrier ne s'attaque pas au corps ni à l'esprit mais au coeur. Il avait parfaitement raison. Usant de paroles réfléchis, j'étais très persuasif. Je la vis d'elle même me tendre son cou. C'était la première fois qu'une humaine était si facile à convaincre mais elle faisait le bon choix, tout ce que je lui avais était vrai. Puis... Ca me ferait de la compagnie pour l'éternité. Comme je serais son créateur, nous serons liés indéfectiblement dans cette vie et dans l'autre... Elle ferma les yeux, se préparant, se sachant condamner si je puis dire. J'avançais mon visage doucement vers le sien et déposa un baiser sur ses lèvres, le faisant durer quelques instants puis j'y mis fin. Me détachant de ses lèvres je la regardais. " Une nouvelle vie t'attend Blaine, une vie meilleure... " dis-je, révélant ma véritable apparence, celle du vampire sanguinaire que j'étais. Je mordis d'instinct dans son cou, pompant son sang à une vitesse hallucinante. Très vite, le processus s'enclenchait, j'avais transféré une partie de mon sang en elle également. Il ne restait plus qu'une étape. " On se revoit dans quelques heures. " lui dis-je, lui caressant le visage avant de violemment lui briser la nuque. Dans quelques heures environ, elle se réveillait et elle ne serait plus la même. Je la pris dans mes bras, la ramenant chez moi.

[HRPG: Désolé du retard :mg j'ai écourté un peu aussi Mais on a une nouvelle vampire dans nos rangs maintenant félicitation :cooper: ]

Je n’avais jamais imaginé de quelle façon j’allais mourir. Si j’allais subir une mort lente et une souffrance imparable… Ou plutôt une mort rapide et sans douleur. Je ne m’étais jamais imaginé morte. A vrai dire, je n’y pensais pas vraiment. Je profitais de chaque instant qui m’était donné de vivre, auprès de ma famille, auprès de ma fille. Mais depuis quelques semaines, je réalisais à quel point la vie pouvait être parfois cruelle. Voir partir les gens que l’on aime, souffrir, puis vivre en souffrant. Je ne voulais pas de cette vie, je ne voulais pas que ma fille me voit dans un état des plus déplorables. Et fort heureusement pour moi, elle ne parlait pas encore. Du moins, je lui apprenais quelques mots. Ces derniers temps, je ne vivais pas. Je survivais. J’essayais de survivre à tous les évènements qui s’abattaient sur moi, tel un mauvais sort que l’on me jetait dessus. J’étais loin de m’imaginer que ce soir, j’allais mourir. Pas par rapport à la maladie, ni par rapport à un accident, ni par mort naturelle. Mon cœur allait s’arrêter de battre parce que j’offrais mon âme à un vampire. Créature surnaturelle que je venais de rencontrer au cimetière. En lui montrant mon cou, je savais qu’il allait me mordre. Je savais aussi qu’il allait changer ma vie toute entière. Je réalisais que je n’allais plus pouvoir marcher à la lumière du jour, et ne plus pouvoir supporter le soleil. Mais néanmoins, j’allais être dotée de facultés extraordinaires. Tout ce que je faisais, c’était pour protéger mon enfant. Je pouvais désormais me sentir parfaitement capable de l’élever dans les meilleures conditions possibles. Jamais, Bonnie ne serai en danger à présent. Alors oui, peut-être que devenir vampire n’avait pas que des mauvais côtés. Je savais que mes proches n’allaient pas aimer. Je le sentais gros comme une maison. C’était un sentiment normal. Mais pour moi, c’était la seule solution. Les yeux fermés, je sentais la bouche de Dimitry contre la mienne. Il m’embrassait. Je ne bougeais pas, trop pétrifiée par ma mort certaine. Je n’avais même pas envie de le repousser, ni même de faire quoi que ce soit. Et puis vint le moment fatidique. Ce moment où je sentais ses canines se planter dans mes veines. Sur le coup, mes yeux s’écarquillaient de stupeur. C’était une sensation étrange, assez désagréable. Je n’avais pas la force d’hurler de douleur. Tout était enfoui, comme d’habitude. Je stockais ma peine au fond de moi, je faisais de même avec la douleur. J’encaissais beaucoup, mais lorsque ça explosait c’était dangereux. Mes émotions se décuplaient de secondes en secondes. Je sentais déjà les pulsations de mon cœur ralentir brusquement. Ma tête tournait, je me sentais partir. Puis je le regardais une dernière fois. On se revoit dans quelques heures. Qu’est ce qu’il voulait dire par là ? Je n’eus pas le temps de réfléchir plus. Ce fut le néant total.

Je me réveillais en suffoquant. Je me retrouvais allongée sur un lit, une couverture m’enveloppait. Je n’étais plus au cimetière, j’étais ailleurs. Je ne savais pas où j’étais. M’asseyant sur le lit, ma blessure au cou me faisait incroyablement mal. Je sentais une brûlure à celle-ci. Je réalisais que le venin était déjà installé confortablement en moi. J’avais mal à la tête, et aux dents aussi. Je constatais que Dimitry était assis sur un fauteuil, probablement à attendre l’heure de mon « réveil ». « Qu’est-ce qui s’est passé ? Où suis-je ? » disais-je, intriguée.

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Je sentais le mauvais temps commencer à s'intensifier, la nature se déchainait, tout comme moi. La pluie s'accentuait, devenait plus intense, plus colérique, on pouvait tous les deux le sentir. Le vent la faisait tanguer de tous les côtés tandis que moi, je restais immobile, la fixant avec mon envie dévorante. Le cimetière commençait à être envahi de bout, d'ici quelques heures, il serait inondé, j'en étais pleinement convaincu, j'en avais vu des tempêtes, je savais comment ça marchait... C'est pourquoi je n'avais plus de temps à perdre. Je lui avais clairement annoncée mes intentions et elle avait cédée, me tendant son cou, voulant que je la morde, que je la transforme en vampire. Intérieurement, je jubilais. Profitant légèrement de la situation pour l'embrasser, jouant un peu avec elle, je la mordis, plantant mes crocs dans sa nuque avec force et voracité. Je ne l'entendis pas crier, une perte de connaissance? En général on hurlait à ce moment là. La regardant ensuite je vis avec étonnement que non, elle était toujours consciente, elle n'avait juste pas réagit à la douleur, elle était impressionnante. Une fraction de seconde elle pu voir que mon étonnement avant de faire redevenir mon visage stoïque. Pour accomplir le processus de transformation, il fallait qu'elle meure, il n'y avait pas d'autres options. Elle ne le savait pas, elle avait avoir une grande surprise. Heureusement pour elle, je l'aimais bien, je n'allais pas prolonger ses souffrances jusqu'à la mort, ça allait être vif, rapide. Je lui pris la tête entre mes mains et lui brisa la nuque, comme quelqu'un briserait une allumette, c'était pareil. Je ne la laissa pas toucher le sol qu'elle était déjà dans mes bras. Il fallait avouer qu'elle était belle, la regarder " dormir " était presque reposant, cela me plaisait. Je la transporta jusqu'à chez moi, la traitant aussi délicatement que possible bien que ça ne soit pas dans mes habitudes. Nous passâmes la porte d'entrée de ma villa et sans détour je l'emmena dans ma chambre, à l'étage.

La posant sur mon lit, je plaça minutieusement une couverture sur elle. Puis j'alla m'installer dans un fauteuil, pas loin du dit lit et j'attendis. Entre temps, j'étais parti chercher un vieux livre, un ancien journal de la famille Haarmann, me ressassant les bonnes vieilles histoires. Quelques verres de wisky également. Et oui, les vampires ne buvaient pas uniquement du sang. Elle mit un certains temps avant de se lever, elle dormit toute la journée pour se réveiller la nuit suivante. Un peu plus long que d'habitude. La respiration saccadée, le visage paniquée, se calmant peu à peu, elle se redressa sur le lit. Quelle expérience étrange que la mort n'est ce pas? Je posa mon livre sur la commode à côté de moi et me leva " Et bien blanche neige, on a fait un gros dodo? " dis-je sur le ton de la plaisanterie, soulignant par une expression enfantine le fait qu'elle avait " dormir " un certains. Elle le comprendrait surement. Blaine ne semblait plus avoir autant peur de moi. C'était amusant. Je m'assis à côté d'elle. " Tu es passée de l'autre côté. " ça voulait tout dire, non? Elle comprendrait. " Pour revenir parmi nous, changée, plus... forte que jamais auparavant. " avais-je dis pour lui préciser. Ca y est, elle était une vampire. " Là tu es chez moi, dans mon lit. " lui répondis-je avec un petit clin d'oeil. Moi coquin? Jamais. Je la regardais dans les yeux, attendant une quelconque réaction de sa part, en se rendant compte de sa transformation, comment réagirait-elle? " Comment tu te sens? " Aurait-elle soif? Certainement, elle le ressentirait d'ici peu et je voulais l'emmener à sa première chasse...

J’avais l’impression de m’être faite roulée dessus par un camion. Comme si j’avais pris une immense cuite et que je ne me réveillais que maintenant. Moi qui ne buvais pas d’alcool, cela me confortait à l’idée de ne pas toucher à ces conneries. En tout cas je n’étais pas chez moi. La première chose à laquelle je pensais c’était Bonnie. Est-ce qu’elle allait bien, est-ce que sa baby-sitter s’occupait bien d’elle ? Je me sentais presque comme une mère indigne de ne pas être auprès d’elle. Puis soudain, je me remontais les souvenirs de la nuit dernière au cimetière : Dimitry, ses crocs s’enfonçant dans ma peau, et puis ce gros trou noir. Est-ce que j’étais… morte ? J’avais plein de questions qui me torturaient l’esprit. Et quelque chose me faisait encore plus mal : mes dents. Ça me tapait à l’intérieur de ma bouche c’était affreux. Cette douleur me faisait presque grimacer. En parlant de Dimitry, il était assis sur un siège sirotant un verre de whisky. Cette odeur me donnait presque envie de vomir. Puis je le regardais m’observer. Il avait probablement attendu que je me réveille. On n’avait jamais veillé comme ça sur moi auparavant. Son humeur et son cynisme ne me mettait pas forcément de bonne humeur. Je sentais mes émotions se décupler à l’intérieur de moi. Comme si j’étais en colère, comme si j’avais besoin de faire exploser toute la rancœur que j’avais en moi. « Blanche Neige aurait pu mieux se réveiller à vrai dire… » disais-je, en me frottant la nuque. Je le regardais s’installer près de moi. Bizarrement je n’avais pas peur. J’avais juste envie de rentrer chez moi. Je constatais qu’il faisait nuit dehors. J’avais dormi combien de temps ? Dimitry pouvait me donner la réponse. En attendant il me confirmait le fait que je sois un vampire. Bon sang, je ne pouvais plus me déplacer en journée. Comment j’allais m’occuper de ma fille avec ça ? Je commençais à paniquer légèrement. « J’ai mal à la tête… Et aux dents. » disais-je, en le regardant presque gênée. C’était peut-être un effet secondaire. Enfin je ne sais pas. « Tu sais combien de temps j’ai dormi ? Je ne sais même pas si ma fille va bien… » disais-je, inquiète. J’avais presque envie de ne pas bouger du lit. Mais je savais qu’il y avait un travail à faire. Dimitry allait forcément m’aider à m’habituer à cette… nouvelle vie. « J’ai aussi très faim. » disais-je, le regard assombri. « Je… Je suis morte ? » J’attendais tellement de réponses à mes questions. Mais pour une humaine qui venait tout juste de mourir, je réagissais plutôt bien bizarrement.

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Ma transformation à moi remontait à tellement longtemps mais j'en avais encore un parfait souvenir, si il y avait bien quelque chose dont on pouvait se souvenir dans une vie, celle-ci serait sans aucun doute parmi les premières... Ca avait été vraiment terrible, mon créateur ne m'avait pas ménagé, du tout! Ma chambre avait été repeinte en rouge si vous voyez ce que je veux dire. Expérience traumatisante? A force, on finit par en rire, croyez le ou pas. Avec la jolie petite Blaine, je m'étais montré quelque peu plus doux qu'on ne l'avait été avec moi. Heureusement pour elle car elle n'aurait peut-être pas survécue. La voir découvrir qu'elle était une vampire et voir ses premiers instants en tant que tel était assez amusant, un peu comme si elle faisait ses premiers pas sous ma tutelle. Elle me dit qu'elle avait mal à la tête et aux dents, c'était normal, je l'avais ressenti aussi mais en général, après s'être nourri la première fois, tous ces inconvénients disparaissent et laissent place à... l'extase. Vampire alpha, je ne peux dire autrement qu'il n'y ait rien de plus exaltant et grandiose qu'être un vampire. Ayant un petit caractère innocent, elle ne verrait peut-être pas ça de la même façon que moi, en tout cas au début, mais elle finirait par penser comme moi, j'en avais l'intime conviction. Je la regardais avec un petit sourire amical. " Ne t'en fais pas... Ca passera quand tu te seras nourrie pour la première fois. " Cela devait semblait bizarre à ses oreilles, surtout quand elle savait de quoi les vampires se nourrissaient. Cela la dégouterait rien que d'y penser en tant normal, sous son ancien état d'humaine mais je parierais qu'elle ne penserais plus qu'à ça dans quelques heures, que la faim la tiraillerait. D'ailleurs, il fallait obligatoirement qu'elle se nourrisse car sinon, elle ne pourrait pas accomplir la transformation. " Tu as dormie une journée entière, nouveau records dans le guinness des vampires. T'en fais pas, tu as laissée quelqu'un la surveiller non? Et puis, maintenant que tu es sous ma tutelle dirais-je, toi et ta fille êtes les deux personnes les mieux protégés de cette ville. " Je lui fis un petit clin d'oeil, avec ce que je venais de lui dire, elle devrait certainement comprendre qu'elle n'avait rien à craindre pour sa fille. Voilà qu'on en arrivait au sujet de la faim, plus rapidement que prévu, cela me procura un petit ricanement. Elle avait tellement de questions à poser, de questions bêtes... " Tu n'es pas morte, tu es plus en vie que jamais. " étant vampire, toutes les émotions sont décuplées, je ne lui mentais donc pas. " Bien... C'est ce que je pensais. Alors, tu es prêt pour ton premier cours de chasse? Suis moi." Je me leva du lit et en un instant j'étais déjà dehors, disparaissant devant elle. Par la fenêtre, je lui criais " Toi aussi tu peux le faire! " J'étais certain qu'elle aurait souhaité découvrir tous les avantages à être un vampire. Une fois qu'elle serait dehors, ça serait parti pour un petit repas dans le centre ville.

La faim me torturait l’esprit. Mes dents me faisaient tellement mal… A la base, j’avais une bonne dentition je n’allais chez le dentiste que pour faire quelques contrôles. Mais je ne savais pas que le mal aux dents pouvait être aussi désagréable. J’avais probablement la plus grande faim qu’un vampire pouvait atteindre. Un nouveau-né en pleine puissance. Il ne me manquait plus qu’à apprendre les rudiments du vampirisme. J’avais choisi cette vie, je n’étais pas transformée contre mon gré. J’assumais mes actes. Le mal aux dents et à la tête devaient partir après mon premier « repas ». Rien qu’entendre ce mot, cela me mettait mal à l’aise. Est-ce que j’allais ôter la vie à un être humain ? Les vampires étaient connus pour être les plus grands prédateurs sur Terre. Mes émotions, mon côté humain ne semblait plus être là. Je n’étais plus vraiment apeurée par la mort, j’avais surtout envie et besoin de me venger. J’allais trouver le chauffard qui avait tué mon Dexter et le tuer sans le moindre remord. Est-ce que cela pouvait soulager ma conscience ? Non, et je le savais. Je pouvais probablement changer de visage maintenant, et laisser partir la Blaine fragile du cimetière pour laisser place à une toute autre femme. « Eh bien… Finissons-en, et vite. Ça me fait un mal de chien. » disais-je, d’une voix grave. J’étais presque en colère. Est-ce que les sentiments étaient décuplés lorsque l’on était vampire ? Probablement. En tout cas, j’avais dormi une journée entière et donc une journée sans voir ma fille. Brunehilde, ma servante devait probablement s’en occuper. Je m’en voulais presque de ne pas être auprès d’elle. Je savais que j’allais considérablement m’éloigner de mon enfant, avec cette nouvelle vie et que surtout je ne pouvais pas m’en approcher pour le moment. Hors de question de planter mes crocs dans son cou. Même le pire des vampires ne pouvait pas commettre un tel acte de cruauté. Et selon Dimitry, elle était en sécurité et protégée grâce à lui. « Pour le moment, tu es avec moi. Et non avec elle. » disais-je, en coupant court au sujet. Je paraissais dure mais c’était probablement mon comportement qui me jouait des tours. Je le regardais se lever puis disparaître d’un coup, avant de se retrouver juste devant la fenêtre. Bouche bée, je le regardais. Il s’était déplacé tellement vite. Premier cours de chasse, première tuerie. Cette nuit allait probablement changer ma vie. Je me levais du lit puis tentais de le rejoindre en courant. En effet, l’hypervitesse se déclenchait assez vite. Je me retrouvais facilement à ses côtés. « Tu l’as dit, je suis plus vivante que jamais. Quand est-ce qu’on commence ? » disais-je, sourire en coin. La faim remplaçait les paroles de l’être humain qui venait de disparaître. Je n’avais qu’une seule envie à présent, le sang.