Tard, très tard, quelque part sur les îles Twikkii. Le paysage est paradisiaque, il faudrait peut-être songer à y passer plus de temps. Ce n'est pourtant pas si loin de Montsimpa, et je ne cracherai pas non plus sur quelques jours de vacances, loin de tout. Non, pour l'instant, je n'ai que le week-end pour me tenir en haleine, et Dean a décidé de m'entraîner dans une de ces soirées qui ne finissent jamais. J'aurais peut-être mieux aimer la passer dans mon canapé, je ne sais pas encore. Tout ce que je sais, c'est qu'à penser comme ça, je vais finir dans la tombe avant même de m'en rendre compte. Bouge ton cul et profite un peu, Andie ! Ca peut pas être si mal. C'est pas comme si Dean avait pour habitude de te traîner dans tous ses plans foireux. Ouais. Bon d'accord, t'as le droit de flipper un peu. C'est qu'à quelques heures de ferry, mais c'est pas comme si t'avais quelque chose de mieux à faire... ou bien quelque chose à faire tout court. Passer le week-end avec Cooper aurait pu sonner comme un plan, surtout depuis qu'on était officiellement un couple, mais j'avais l'impression de devoir jongler entre les deux, maintenant. Je n'avais pas vu Dean depuis le fameux incident dans le parc, ce qui voulait dire que c'était son tour, à présent. A y repenser, ils n'auraient pas pu faire comme tout le monde, se taire et tolérer ? Non, ils doivent s'éclater la gueule à chaque fois qu'ils se voient, ça m'apprendra à essayer d'arranger les choses. Quand j'arrive aux îles Twikkii, la nuit est tombée, la fête a déjà commencé. Plus j'avance et plus je me demande ce que je fous ici. Je ne connais personne. Peut-être même que Dean ne s'est pas pointé et que je vais devoir passer la soirée seule avec mon verre. Fun, vous l'avez dit. Mais je continue d'avancer, je sais même pas pourquoi, et finalement, je tombe sur la personne que je cherchais, même si elle n'a pas l'air de remarquer ma présence. Tu m'étonnes. Quand t'as les yeux plongés dans le décolleté d'une fille bourrée, on peut pas attendre de toi que t'aies un oeil partout ailleurs. Je me sers un verre au passage avant de rejoindre Dean, déjà bien occupé, assis à même le sable. « Et on en garde même pas un peu pour moi ? Quel gâchis. » Tant pis si je lui foire son coup. Et je crois même que c'est ce que je viens de faire à voir la fille se tourner vers un autre. Dis donc, je dois être plutôt douée à ça. Mais à voir sa tête, il n'a pas l'air très content. Je lui sers mon sourire le plus innocent avant de hausser les épaules. « Tu perds rien. Elle se serait endormie avant la fin, de toute façon. » Ca, on peut pas vraiment le savoir, mais c'est pas tellement difficile à prévoir. J'esquisse un sourire, je sais que je ne mettrais pas bien longtemps à me faire pardonner.

J’sais pas comment je faisais pour venir à des fêtes en dehors de Montsimpa. J’étais tout simplement le mec à inviter c’est tout. J’avais toujours le stock de shit qui traînait pour ceux qui n’avait pas les bons tuyaux pour s’en procurer. Moi j’arrivais à m’en sortir, je ne savais pas comment. J’avais terriblement envie d’aller à cette soirée sur les îles Twikki. Quel nom de merde, j’sais pas qui c’est qui a inventé ça mais franchement. C’était à une demi-heure de route à peu près. J’avais déjà appelé mon taxi, et surtout appelé quelqu’un pour m’accompagner. J’avais décidé qu’Andie, ma meilleure amie, viendrait pour l’occasion. Et pour faire chier Cooper aussi, je devais l’avouer. La dernière fois que l’on s’était vu, je m’étais battu avec son abruti de petit copain. Quel con celui-là. Enfin bref, le frisé n’était pas là ce soir et tant mieux. J’étais déjà présent sur les lieux depuis un moment. J’étais trop pressé. Andie m’y rejoindrait sûrement plus tard. L’heure officielle de la fête arrivait bien vite. 23 heures, et le monde pointait le bout de son nez. Installé sur le sable, je m’amusais sans gêne à reluquer les poitrines des quelques demoiselles qui passaient devant moi. « Ouuuh … Celle-là, elle est à point. » disais-je, en penchant la tête sur le côté pour mieux admirer la vue. Puis une voix interrompait ma contemplation. Ah bah c’était Andie. Au moins, ce soir j’avais ma meilleure amie pour moi seul. Putain quel bonheur. « Comment ça j’en garde pour toi ? Les gonzesses c’est pour moi ! » Puis la fille s’était retournée vers un autre garçon. Tant pis. Je boudais déjà. Elle était bonne celle-là. Pour me consoler, je me plongeais dans mon verre de bière. J’en avalais d’ailleurs une grande gorgée. Il me fallait ça au moins. Andie tentait de me rassurer. Trop mignonne. « C’est vrai. Mis à part les airbags, y’a pas grand-chose qui tiennent la route. » disais-je, en concluant par un petit sourire en coin. J’étais en forme ce soir. Je regardais à droite et à gauche d’Andie. « Alléluia tu as laissé ton toutou à Montsimpa ! Comment t’a fait ? Tu lui as raconté quoi comme mensonge cette fois ? » disais-je, tout content.

A peine arrivée que la foule commence à affluer. Normal, la fête devait déjà être commencée depuis un bout de temps maintenant. Et pourtant les gens continuaient à arriver par dizaines. « Comment ça j’en garde pour toi ? Les gonzesses c’est pour moi ! » Je feins une mine boudeuse. Comme si j'avais envie qu'il me refile ses conquêtes pleines de MST. Autant me pointer avec un écriteau "open bar, pas de dernier verre ici !", c'était beaucoup plus simple. « T'es pas partageur, même pas drôle. » J'imite Dean et boit une longue gorgée de mon verre. Je ne sais même pas ce que c'est, mais du moment que je suis encore lucide d'ici deux verres, ça me va. « Alléluia tu as laissé ton toutou à Montsimpa ! Comment t’a fait ? Tu lui as raconté quoi comme mensonge cette fois ? » Je pousse sa tête de ma main comme si j'allais l'écraser dans le sable et mime une grimace. Haha, il ne perd donc jamais son humour foireux. Je lève les yeux au ciel et tâche moi aussi de garder le sourire. « Il est au courant, Dean. Il avait juste d'autres trucs à faire. » Ca sonne tellement cliché. C'est l'excuse bidon qu'on sort quand deux personnes sont en guerre, ou quand on s'apprête à sortir le plus grand mensonge de notre vie. Et pourtant, c'est la vérité. A l'entendre, c'est comme si on était toujours collé l'un à l'autre. Faut pas abuser non plus. C'est toujours la même chose avec eux et on en revient à ce que je disais : je me retrouve coincée entre les deux, à devoir jongler. Au moins, si je me fais virer du Hogan, j'ai une place certifiée dans le cirque de la ville. Mais on allait pas en revenir à ce sujet, pas encore une fois. Cooper avait été le sujet de beaucoup des meilleures piques de Dean, mais pour ce soir il en avait terminé. Enfin, je l'avais décidé, et il devrait faire avec. Il fallait voir le bon côté des choses. « Et puis comme ça, je t'ai pour moi toute seule ce soir. » Je mime un sourire vainqueur et me dépêche d'oublier tout ça pour en revenir à notre unique objectif de la soirée. Passer du temps ensemble. J'ai l'impression que ça fait une éternité. Nos retrouvailles dans le parc se sont faites rares ces temps-ci. En partie à cause de mon déménagement provisoire, en partie à cause de la gigantesque engueulade avec Cooper. Alors maintenant, Cooper n'intervient plus. Ca avait été difficile mais il avait fini par accepter. Et autant se le dire, ça nous évitait tout un tas de problèmes. Et c'était bien mieux comme ça. « Bon alors, c'est quoi le programme de ce soir ? » Je me lève sans grande difficulté en époussetant vaguement le sable de mes vêtements. Il était temps de passer aux choses sérieuses. Pour ce qui était du domaine de la fête, je m'en remettais les yeux fermés à Dean. J'avais beau le taquiner , lui dire qu'il n'était pas doué pour grand chose, il l'était au moins pour s'éclater.

J’aimais ce genre de fiesta entre jeunes. On ne pensait à rien sauf à se défoncer la tête et rentrer en titubant jusqu’à ta chambre. Le peuple présent sur la plage semblait être bien parti pour faire de cette soirée, une soirée de rêve. C’est vrai Andie avait raison. Je n’étais pas partageur pour deux sous. Ce qui est à moi, bah c’est à moi. Hors de question que l’on se ramène sur mon terrain. Je pouvais être dangereux là. « Tu me connais, tu sais à quel point je peux être dangereux. » disais-je, en terminant par un clin d’œil. Heureusement, elle me voyait rarement dans cet état. Je savais qu’Andie pouvait flipper si je commençais à déraper. Est-ce que j’allais être sage ce soir ? A voir. Andie poussait ma tête sur le côté. J’éclatais de rire. Pour une fois, le frisé n’était pas là. Et franchement, je kiffais. « Mon dieu, il est au courant ! Je paris que tu vas devoir lui faire un rapport détaillé dès que tu vas rentrer ! » disais-je, en riant dans mon verre. J’allais enfin pouvoir profiter un peu de ma meilleure amie ce soir. Non parce que depuis qu’elle était avec l’autre, c’était genre impossible quoi. Le mec il ne pouvait pas me voir en peinture, trop jaloux. Moi j’avoue, j’aimais pas sa tignasse. Puis ça devait le déranger qu’Andie soit copine avec un drogué. Je n’étais pas QUE ça. Même si c’était mon activité principale, c’est vrai. « Est-ce que je dois avoir peur ? Ou contraire me sentir rassuré ? » disais-je, en mimant un air apeuré. C’est fou ce que je pouvais la taquiner. La voir me faisait du bien. Avec le décès de l’un de mes frères, j’avais besoin de penser à autre chose. Je faisais genre ça ne me touche pas mais en fait ça me faisait mal au cœur. Mais ça, personne ne le savait. J’observais Andie se lever, tentant d’enlever le sable de sa robe. Elle allait avoir du mal la pauvre. Je faisais de même, plongeant ma main gauche dans les poches de mon bermuda. Fumer, fumer, fumer. Je n’avais que ce mot à la bouche. J’allumais vite fait ma clope, puis répondait. « Faire la fête, boire un peu. Beaucoup… Et trouver à bouffer. J’ai la dalle. » disais-je, en essayant de voir s’il n’y avait pas quelques trucs à piquer dans une glacière. Bah oui, je faisais tout en douce moi. Tant qu’à faire, c’était beaucoup plus marrant.

« Tu me connais, tu sais à quel point je peux être dangereux. » Oh, Dean. Parfois, c'était tellement facile. Ou bien il le fait simplement exprès. Dans les deux cas, ça me convient. Je le regarde d'un air désabusé et je me demande s'il y croit vraiment. « Aussi dangereux qu'un chihuahua, ouais. » J'ébouriffe ses cheveux en riant. Remarquez, je ne suis pas sûre que ça le dérangerait tant que ça que d'être coincé dans le sac de Paris Hilton a longueur de journée. « Mon dieu, il est au courant ! Je paris que tu vas devoir lui faire un rapport détaillé dès que tu vas rentrer ! » Je lui tirais la langue at grimaçais en guise de réponse. Les seules fois où j'avais vu Dean s'énerver c'était quand il était à cours de filles, de bière ou de joint. Pour le reste, je crois que c'était essentiellement de la provocation. Mais de toute façon, avec son air de gamin débraillé, je ne crois pas qu'il puisse faire peur à quelqu'un. Ou bien seulement pas à moi, même si dans le genre bourré psychopathe, il faisait plutôt fort parfois. « Faire la fête, boire un peu. Beaucoup… Et trouver à bouffer. J’ai la dalle. » Ca sonnait comme un plan. Et puis si je me souvenais bien de cette phrase idiote, c'était diviser pour mieux régner, pas vrai ? « Ca, je sais faire. Occupe-toi des boissons, je me charge de la bouffe. » Je tourne la tête pour observer les alentours, mais tout ce que je vois, ce sont des gens en maillots de bain et shorts. Bon d'accord, je suis peut-être un peu trop habillée pour ce genre d'évènement mais je tiens quand même à garder mes vêtements. Les gens sont principalement sur la plage, blindée d'ailleurs, perdue au milieu de cette gigantesque forêt. De toute façon, ça semble bien moins amusant dans au milieu de tous ces arbres sombres et flippants. Et puis il y a déjà bien assez de choses à faire comme ça ici, sur le sable. En s'incrustant parmi un groupe de personnes, je suis sûre qu'on arriverait à quelque chose. « Tu as le choix. Ici, on a action et vérité, là-bas, le jeu de la bouteille, et de l'autre côté... Je crois bien que c'est bain de minuit. » Je joue à la présentatrice du loto et en présentant les différents coins de la main après avoir fait le tour des lieux du regard. Et quitte à s'incruster à une fête, autant se mélanger au peuple. D'ailleurs, je me demandais comment Dean avait bien pu entendre parler de cette fête. C'était tout de même assez loin de Montsimpa, et puis je ne l'avais vu parler à personne depuis mon arrivée. En fait, non, je ne me demandais même pas, Dean était toujours fourré dans ce genre de plan bizarre. Finalement, mon regard se pose sur un feu de bois organisé pour l'occasion et j'y trouve l'objet tant convoité. « Oh, hot-dogs ! » Je nous attrape deux sandwichs qu'un mec vient tout juste de faire griller tandis que j'envisage très sérieusement de passer le reste de ma vie sur cette plage. Fun, bouffe et paysages paradisiaques, a-t-on réellement besoin de plus pour se sentir exister ?

Spoiler:

J’étais dangereux, mais jamais avec elle. Elle était bien la seule à connaître le Dean un peu sympathique. Je ne l’avais jamais touchée, et d’ailleurs je ne comptais pas le faire. Elle était comme la sœur que je n’avais jamais eu. Pourquoi vouloir tout détruire hein ? Andie était aussi la seule qui avait assez de répartie pour pouvoir répondre à mes conneries. Elle me faisait mourir de rire. « Hum, tu dois me confondre avec frisette ! » disais-je, en me tordant de rire. C’est vrai que j’en revenais toujours à Cooper, mais il me faisait vraiment penser à un toutou en laisse derrière Andie. Bref, passons. Je ne savais pas si je faisais flipper Andie lorsque j’étais défoncé. Elle me disait souvent que c’était mal que je me détruise comme ça, mais avec moi ça rentrait par une oreille et ça sortait par l’autre automatiquement. Une véritable plaie pour les gens, le Dean. En tout cas mes oreilles entendaient le mot « boisson » de la part d’Andie, qui s’était éloignée pour trouver à bouffer. Oh que oui je savais faire. Je scrutais les alentours afin de repérer une quelconque glacière ou un truc comme ça. Cible repérée ! Un groupe de nana, en plus quelle chance ! Je me levais, vérifiais si ma coiffure de débraillée était toujours intacte puis me rapprochais du groupe. « Bonsoir mesdemoiselles… Vous permettez ? » disais-je, d’une voix charmeuse. En fait, je n’attendais même pas leurs permissions pour m’asseoir. « Vous avez de quoi ravir un régiment avec tout ça… » Bon ok, la phrase était très peu subtile. Je parlais de l’alcool mais aussi de leur décolleté plongeant que je prenais soin de détailler. Une blonde, une brune, une rouquine. Jackpot man ! Après quelques minutes de discussions intensives, je revenais à mon point de départ déposant deux grandes bouteilles de bière. En m’installant, je lançais un clin d’œil à la petite brune qui m’avait filé les boissons. J’attendais Andie, qui revenait avec deux hot dogs. « Putain elles sont radines les gonzesses ici. » disais-je, en lançant un faux sourire au groupe. Je lui tendais la bouteille de bière, qui semblait quand même assez grande pour nous désaltérer un peu. « T’a trouvé la bouffe ? » disais-je, joint en bouche.

L’atmosphère était différente ici. Ca changeait de tout ce qu'on voyait tous les jours à Montsimpa. Et ça donnait une folle envie de vacances, aussi. Ouais, je crois que j'aurais donné à peu près n'importe quoi pour ne repartir qu'à Montsimpa d'ici deux ou trois semaines, quand j'en aurais assez des noix de coco et du poisson fraîchement pêché. Bon d'accord, j'étais sûre qu'il devait y avoir un hôtel sur cette île paumée, que j'évite de me la jouer à la Tarzan & Jane. « Putain elles sont radines les gonzesses ici. » Je venais tout juste de rejoindre Dean, qui en avait profité pour s'allumer un joint. Il pouvait vraiment pas tenir deux secondes sans ces trucs-là, hein ? Ca puait en plus. Bref, juste dégueu. Je riais tout de même à sa remarque alors que j'attrapais la bière qu'il me tendait. C'est vrai que le pauvre n'avait pas eu tellement de chance depuis qu'on était arrivé. Au moins, j'étais sûre qu'il n'allait pas me lâcher en cours de route pour finir la soirée avec sa nouvelle conquête. « C'est parce que tu t'y prends mal. » Le charriant à nouveau, je m'installais à ses côtés en lui filant un hot-dog. Il nous fallait bien une petite pause avant d'entamer les choses sérieuses, pas vrai ? « Tu sais quoi ? Je te parie que je peux réussir à récolter cinq numéros avant toi. » Défier le roi de la drague ? Mon dieu, j'entendais déjà les cris de surprise et les "elle est complètement folle". Ouais bon d'accord, j'exagérais sans doute un peu. Parce que tout ce que j'entendais réellement, c'était les gens parler, la musique et le bruit des vagues. On avait vu pire, quoi. Mais j'avais envie de m'amuser, et puis je savais bien que Dean ne dirait jamais non à quoi que ce soit d'amusant. Surtout si je sous-entendais que j'étais bien meilleure que lui à ce jeu. Surtout que comme je le disais plus tôt, vu la chance qu'il avait depuis le début, j'étais bien partie pour gagner.

J’aimais beaucoup les îles twikki. Je m’étais défoncé plus d’une fois sur cette plage. J’avais baisé de nombreuses fois aussi je devais bien l’avouer. Mais maintenant j’y venais moins souvent. Je m’étais tapé un bon nombre de gonzesse, et même à cette fête. Je savais que je n’étais pas vraiment la bienvenue auprès de la gente féminine. Mais il allait bien y en avoir une, que je n’avais pas baisé dans le lot. Les trois filles que j’avais accosté tout à l’heure, non en tout cas. Au moins ça me laissait un petit lot de consolation si jamais je ne parvenais pas à me les choper. Mais voyons, je partais déjà défaitiste ? Merde, j’étais le mec qui s’était enfilé le plus de nana à Montsimpa. Ou alors je commençais mon bad trip. Mon joint était quand même assez puissant. Si jamais je découvrais une junkie dans le coin… Putain non, ce spécimen de nana était vraiment trop rare. J’avais la dalle. Mordant dans mon hot-dog, je manquais presque de m’étouffer en écoutant Andie me charrier. Comme d’habitude quoi. « Excuse-moi, j’ai du mal entendre… M’y prendre mal ? Tu rigoles ! » disais-je, en faisant semblant d’être offensé. Avec Andie, j’étais différent. Ok, j’étais un salopard mais avec elle j’arrivais même à paraître angélique. C’était ma meilleure amie, elle seule en avait le secret. En tout cas, c'était mal de sa part de me mettre au défi. Surtout qu’elle savait qu’elle allait perdre. Ou alors non, remarque avec sa plastique parfaite elle pouvait en faire perdre la tête à plus d’un chien ce soir. « Tu veux vraiment jouer sur mon terrain ? » disais-je, intrigué. Si jamais un seul type l’a touchait, il était mort. J’étais tellement protecteur avec elle. Comme si j’étais un autre homme à ses côtés. Je ne voulais pas la perdre, Andie m’était juste trop précieuse. « Juste une précision qui me semble nécessaire, si jamais un seul mec pose ses sales pattes sur toi, il est mort. Sinon bah, va y quoi ! » disais-je, naturellement. Andie savait que j’étais capable de le faire. J’étais capable de tout.

« Tu veux vraiment jouer sur mon terrain ? » Un sourire et puis c'était parti. Je savais bien qu'il ne fallait pas grand chose pour le provoquer. « Ton terrain ? C'était déjà mon terrain quand tu portais encore des couches, gamin. » Ouais bon d'accord, on avait le même âge. Ses couches étaient probablement les miennes. Je parie qu'il était déjà pervers à ses dix ans, peut-être même avant. Mais bon, même si réellement je pense que c'est plutôt lui qui jouait à ce jeu pendant que j'avais encore des couches, rien de tel que d'enfoncer le clou un peu plus loin, pour qu'il n'ait absolument plus aucune raison de refuser. « Juste une précision qui me semble nécessaire, si jamais un seul mec pose ses sales pattes sur toi, il est mort. Sinon bah, va y quoi ! » Je souris à nouveau et secouais la tête. Je crois que sur ce plan là, j'étais plutôt parée. Et jusqu'ici j'avais toujours réussi à me sortir des galères. La défense au féminin, tout un art je vous dis. Mais au moins, c'était bon de savoir qu'il y avait Dean. Malgré tout ce que Cooper pensait de lui, Dean prenait soin de moi. Comme un ami, comme un frère. Et je faisais la même chose pour lui, même si pour moi c'était carrément pas compliqué. J'avais encore de beaux jours devant moi, jusqu'à ce que Dean décide qu'une seule fille lui convenait bien assez. Donc ouais, d'ici cent ans, peut-être deux cents, on devrait toucher le but. Tout ce que je pouvais faire pour l'instant, c'était l'empêcher de finir ivre mort sur son canapé tous les deux soirs, et là encore je n'excellais pas vraiment. « Moi aussi, j'ai une précision à faire : si t'entends un sifflet anti-viol, tu cours, d'accord ? » Revenant sur le ton de la plaisanterie, on avait finit par se séparer. En tout cas, de mon côté, j'avais rempli ma part du contrat : cinq numéros en poche, j'en gardais les preuves pour Dean mais je finirai certainement par tout jeter. Je n'en avais plus l'utilité, à présent. Ca avait certainement dû me prendre un peu de temps, mais je n'avais pas vu le temps passer. Ayant décidée d'attendre Dean, j'avais été m'asseoir près de l'eau, combien de temps, je ne le savais toujours pas, une heure, peut-être plus, et j'avais finis par m'endormir.

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