❥ i can be your china doll, if you like to see me fall ∞ micah.

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ma garce de vie s'est mise à danser devant mes yeux, et j'ai compris que quoi qu'on fasse, au fond, on perd son temps, alors autant choisir la folie.

Une journée de plus au compteur. Le temps défilait à une allure folle. Déjà deux ans que la jolie Aspen avait déposé bagages en Amérique. Dans une semaine, cela ferait deux ans. Même si aujourd'hui était un jour spécial, pour Aspen c'était une journée comme une autre. Une journée où elle devrait s'occuper des trois petits, et malheureusement c'était dimanche. Pas d'école donc. Traduction, elle n'était pas tranquille pour la journée. Fuck. Il était quatorze heures, les journées passaient vite lorsqu'elle était occupée mais dieu que les heures défilaient lentement lorsqu'il s'agissait des gamins. Toujours trouver une nouvelle occupation à leur fournir, insatiables qu'ils étaient. Heureusement depuis quelques semaines, quelque chose illuminait la vie d'Aspen deux fois par semaine, ou plutôt quelqu'un. Ce petit jardinier qui venait s'occuper des fleurs et des haies de Mr Calvin. Ils avaient déjà discuté, une fois, deux fois, trois fois, elle l'aimait bien. Au moins elle voyait du monde pendant ses heures de travail. Du monde autre que les gens "de la haute" qui rendaient visite à ses boss, elle entendait. Le jardinier devait arriver aux alentours de quatorze heures trente, dans peu de temps donc. Aspen entreprit de sortir les gamins dehors, là elle s'installa à la table de jardin blanche installée au bas des marches, et s'alluma une clope tout en surveillant du coin de l'oeil les garnements. Petite pause bien méritée. Merde, ça lui disait bien de prendre un café maintenant. Et que faire maintenant? Laisser les gamins tous seuls quinze secondes et demi, en prenant le risque que l'un d'eux tombe et se fracasse le crâne en moins de deux ; prendre son mal en patience ; attendre que quelqu'un passe et lui demander de lui rapporter un café à sa place? Ah mais non, c'était elle la boniche ici, qu'elle était sotte. Aspen se leva d'un coup brusque et déposa sa cigarette en biais sur le cendrier, espérant qu'elle ne se consume pas trop en son absence. La blonde monta les marches de l'entrée quatre à quatre puis fila en direction de la cuisine, se fit couler un café puis à peine deux minutes plus tard redescendit en bas, là où elle était précédemment. Elle déposa sa tasse sur la table et reprit sa cigarette, avant de voir que quelqu'un était actuellement accroupis dos à elle, en train de parler à l'un des mômes. « Hé ! » s'inquiéta d'abord Aspen en marchant d'un pas rapide en direction de l'inconnu, avant que celui-ci ne se retourne. « Oh, désolée je t'avais pas reconnu. » C'était Micah. Qu'elle était bête, elle aurait du le reconnaitre à sa chevelure flamboyante et savamment ébouriffée. Aspen s'agenouilla à son tour. « Qu'est-ce qu'il y a? » s'adressa-t-elle à la petite, qui lui montra aussitôt son genou écorché. « Viens voir par là, oh, c'est rien du tout ça Aileen. Tiens, un bisous magique.. Hop c'est fini. » Aspen se releva aussitôt et lança un regard gêné en direction de Micah. « Là tu dois croire que je suis la pire des nounous possibles, non? » La jeune femme passa une main dans ses cheveux pour que sa gêne de nounou indigne ne soit pas trop visible. Elle s'était absentée à peine deux minutes et il avait fallu que la petite se fasse mal et qu'il arrive en même temps. Dieu que la vie était mal faite. Aspen jeta un coup d'oeil aux lauriers et à la haie, complètement dégommés. Suite à l'ouragan qui avait sévi à Montsimpa la veille, tout avait été ravagé, heureusement la maison des Calvin n'avait subi que des dégâts mineurs en mesure d'être réparés rapidement. Pour ce qui était du jardin en revanche, c'était une autre histoire. « Bon courage, en tout cas.. » Aspen pointa du doigt le jardin ravagé. « Tu veux prendre un café avant de commencer? Tu surveilles les enfants deux minutes. » Ne lui laissant même pas le temps de répondre, Aspen monta dans la cuisine puis revint peu de temps après avec deux nouvelles tasses de café, et oui la sienne devait être froide depuis le temps.

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❝ What happens if you fall in love ? Well, you don't believe that, do you ? It's love. It's not Santa Claus. ❞

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A peine Micah en avait-il terminé avec son travail de réceptionniste qu'il se devait d'enfiler ses gants et se munir de sa tondeuse à gazon à peine douze heures plus tard. Heureusement pour lui, le jeune homme n'avait jamais eu besoin de longues heures de sommeil, si bien qu'il parvenait à enchaîner deux boulots sans rentrer chez lui complètement épuisé. Le plus compliqué était les quelques fois où il se retrouvait malade comme un chien, et où travailler onze heures par jour relevait de la démence. Mais si son travail de jardinier était bien plus éprouvant physiquement que celui de réceptionniste, il avait depuis quelques temps une motivation supplémentaire que la simple pensée d'arracher des mauvaises herbes toute la journée. Et cette motivation était une jolie blonde aux yeux clairs qui répondait au prénom d'Aspen. Il avait depuis quelques temps trouvé un nouveau client dont le jardin demandait beaucoup d'attention, ainsi passait-il désormais deux jours par semaine chez son patron, Eliott Calvin. Micah avait fait la rencontre de la belle blonde alors qu'il arrangeait quelques roses, lorsque son patron lui présenta bientôt la jeune femme qui s'occupait de diverses choses pour lui, notamment des enfants. Se retrouvant bientôt tous les deux sur le même lieu de travail, ils firent bien évidemment connaissance. Aspen s'était révélée être une fille tout à fait attachante, et ils s'étaient tous deux trouvés pas mal de points communs. Ainsi il gara bientôt sa voiture dans le parking de son riche patron, dont les voitures de luxe contrastaient complètement avec le modeste véhicule du jeune homme. Il était habitué à cette différence qui ne le confortait qu'un peu plus dans l'idée de travailler sans relâche afin d'espérer, un jour, ne jamais manquer de rien. Il traina sa carcasse jusqu'au jardin, croisant au passage le facteur des voisins, à qui il adressa un signe poli de la main. Il passa ses doigts dans sa chevelure brune, distrait, ne décoiffant qu'un peu plus cette dernière. En arrivant, il distingua tout d'abord les gosses dont était censée s'occuper la blonde, et la chercha du regard tandis qu'il s'approchait de la maison. La seule chose qu'il remarqua fut la petite fille dont le pied se retrouva bientôt emprisonné dans une imposante racine. Elle fit alors une sublime chute, s'écorchant le genou au passage. S'il n'était pas un grand fan de ces petites choses hyperactives qu'étaient les enfants, son premier réflexe fut de s'approcher d'elle. « Hey, petite, tu vas bien ? » demanda-t-il d'une voix réconfortante, tandis qu'il camouflait du mieux qu'il le pouvait un éclat de rire. Sa chute avait été tellement ridicule que, si l'enfant n'avait pas été seule, il se serait laissé aller à un incontrôlable fou-rire. Avant que la petite n'ait pu lui répondre, une voix familière l'interpella. « Hé ! » Il se retourna aussitôt, reconnaissant la fine silhouette de la blonde. « Oh, désolée je t'avais pas reconnu. » enchaîna-t-elle bien vite lorsque son regard rencontra le sien. Pourquoi n'arrivait-elle que maintenant ? Si son - leur - patron apprenait qu'elle avait laissé les enfants sans surveillance, elle passerait certainement un sale quart d'heure. « Je ne te savais pas aussi irresponsable Aspen. » la réprimanda-t-il avec un air faussement sévère tandis qu'elle s'agenouillait devant la blessée. Elle lui demanda la raison de sa présence près de cette dernière, mais il préféra la laisser constater les dégâts d'elle même. « Viens voir par là, oh, c'est rien du tout ça Aileen. Tiens, un bisous magique.. Hop c'est fini. » Micah l'observa en silence avant de se relever quelques secondes plus tard, bientôt suivi par la jeune femme. « Là tu dois croire que je suis la pire des nounous possibles, non? » Il laissa échapper un éclat de rire, qui du lui donner une bonne idée de sa réponse. Jugeant cependant qu'il n'était pas bon de se moquer - quoi que - il répondit bientôt avec une certaine indulgence. « Tu n'es pas la meilleure, certes. Mais pas la pire non plus. » Diplomatique le Micah. Il lui adressa un sourire aussi moqueur que compatissant. Après tout il n'était pas le mieux placé pour juger ses capacités de baby-sitter, et pour ce qu'il en avait vu les autres jours, elle n'était pas si mauvaise. Le regard se la blonde se posa alors sur le jardin qui n'avait pas fière allure, et le jeune homme eut une grimace. Rattraper les dégâts serait bien loin d'être une partie de plaisir, et cette journée se promettait d'être bien longue. Foutu ouragan. « Bon courage, en tout cas.. » l'encouragea-t-elle. Pour une fois il aurait apprécié échanger les rôles et se retrouvait chargé de surveiller les gamins aussi casse-cou qu'incontrôlables. « Trop aimable. J'en aurais besoin... » dit-il avec un soupir, son humeur légèrement dégradée. Il s'apprêtait à se mettre au travail, mais la jeune femme ne lui en laissa pas le temps. « Tu veux prendre un café avant de commencer? Tu surveilles les enfants deux minutes. » Il n'eut pas le temps de répondre qu'elle disparut dans la maison, le laissant seul avec les marmots. C'est avec une attention exagérée qu'il s'exécuta, bien trop effrayé qu'il leur arrive quelque chose de plus grave qu'une simple égratignure. Heureusement pour lui, elle revint bientôt avec deux tasses de café. Il prit la sienne en la remerciant d'un signe de tête. « C'est finalement pas bien compliqué de surveiller des gosses. On échange ? » proposa-t-il avec un angélique sourire. Surveiller les enfants avec une tasse de café contre une longue et épuisante journée de jardinage ? Bien essayé.

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la vie ne vaut d'être vécue sans amour,
mais c'est vous qui l'avez voulu mon amour.

Aspen tripotait ses mains doucement, un peu gênée. Habituellement elle était toujours très responsable en ce qui concernait les enfants. Ils avaient beau l'emmerder à un point, elle était responsable d'eux, c'était son job alors autant le faire bien. Il avait fallu qu'elle ait un moment d'égarement et qu'elle soit prise sur le fait. Nice. En soi deux minutes n'étaient rien, mais en deux minutes pouvaient se passer des tonnes de choses avec des enfants. Pourquoi ça existait ces mini monstres d'un mètre, au juste? Quelle misère. « Je ne te savais pas aussi irresponsable Aspen. » Haussement de sourcil. « Je ne suis pas irresponsable, d'accord? Au contraire j'allais justement prendre des forces pour pouvoir rester en forme et m'occuper d'eux, tu vois. J'ai pas dormi cette nuit, je me serais endormie en moins de deux sinon. » lui répondit-elle avec un petit sourire. Aspen ou comment retourner la situation à son avantage en deux secondes. La jeune femme balaya les alentours du regard. Un, deux, trois. Ils étaient encore tous en vie. Bien, elle pouvait reprendre sa conversation avec le charmant garçon qui se trouvait en face d'elle. « Tu n'es pas la meilleure, certes. Mais pas la pire non plus. » « Ah ouf, c'est vrai que je me sens rassurée là. » le taquina-t-elle. Aspen tira une dernière latte de sa cigarette bien méritée puis écrasa le mégot dans le cendrier prévu à cet effet sur la table de jardin. « Bon tu dis rien au patron, hein? Ça sera notre petit secret, d'accord? » La question était rhétorique. Assez parlé, Micah avait peut-être "envie" de commencer à bosser, il n'était pas là pour se tourner les pouces après tout. Mais, en réalité Aspen avait envie de profiter de l'absence de son patron et de sa femme adorée pour passer un peu de temps en compagnie du jeune homme. Tout en surveillant les mômes, bien entendu. La jolie blonde alla chercher deux nouvelles tasses de café, en profitant pour remmener la sienne qui était désormais froide, dégueulasse. Aspen s'installa et invita Micah à en faire de même. Ça l'énervait de devoir toujours dire aux gens de se mettre à l'aise, ce n'était pas parce qu'on était pas chez soi qu'il fallait être gêné de tout. Aspen, elle, avait tout de suite fait comme si elle était à la maison, ici. Après tout la résidence des Calvin était son seul et unique toit depuis maintenant deux ans, deux ans dans une semaine. « C'est finalement pas bien compliqué de surveiller des gosses. On échange ? » Un sourire étira les lèvres d'Aspen. S'il savait, mon dieu. S'il savait à quel point la belle était épuisée chaque soir de chaque journée de chaque semaine, à courir après les trois enfants d'un âge si rapproché. Toujours à faire les mêmes bêtises, à s'entêter, à n'être jamais épuisé de rien. Certes elle ne donnait présentement pas l'image d'une nana qui courait partout et semblait exténuée par son travail, mais intérieurement c'était pourtant le cas. « Avec plaisir. » répondit-elle simplement. Elle marqua une pause histoire qu'il comprenne bien, puis reprit.« On échange sans problème. Franchement je te laisse une semaine avec les gamins je suis sûre que tu ne tiens même pas deux jours. » Oui elle était légèrement vexée qu'il croie qu'elle ne faisait rien de ses journées et que c'était de la pure rigolade. Présenté de cette façon, Aspen allait peut-être lui faire un peu peur. Mais lorsqu'on aimait pas les enfants, c'était toujours un peu difficile de mettre du coeur à l'ouvrage. Aspen avait un peu pris ce job par hasard, parce que c'était la première offre sur laquelle elle était tombée et qui ne lui avait parue pas si mal. Garder les trois enfants d'un couple friqué et être nourri sans compter, logé en plein coeur de Montsimpa et blanchi toute l'année, à première vue c'était le rêve. Techniquement, en tout cas. La pratique révélait quant à elle certains désavantages progressifs au fil du séjour. Mais Aspen aimait bien se plaindre pour rien. Se plaindre, ceylavie. « Tailler la haie, pareil, un jeu d'enfant non? » Elle plissa les yeux et guetta sa réponse d'un oeil attentif, tout en avalant une gorgée de son café.

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we’re creatures of the underworld
we can’t afford to love.

Il était évident qu'Aspen n'était pas des plus ravies d'avoir été prise en flagrant délit de relâchement quant à sa principale tâche : surveiller les enfants de leur commun patron. Le jeune homme aurait aisément pu se moquer de son manque d'attention durant le reste de la journée, mais il jugea qu'elle devait certainement culpabiliser assez pour qu'il ne décide d'en rajouter une couche. « Je ne suis pas irresponsable, d'accord ? Au contraire j'allais justement prendre des forces pour pouvoir rester en forme et m'occuper d'eux, tu vois. J'ai pas dormi cette nuit, je me serais endormie en moins de deux sinon. » Elle n'aurait pas trouvé d'excuses que cela l'aurait étonné. Toujours le besoin de se justifier la Aspen, ce n'était pas nouveau. Ils partageaient d'ailleurs ce trait de caractère, puisque Micah faisait partie de ceux qui n'aimaient pas qu'on leur mette leurs torts sous le nez. Il pouffa légèrement d'un air moqueur, sans oublier de la gratifier d'un nouveau commentaire. « Bien sûr. N'empêche que si l'un d'entre eux s'était cassé une jambe, pardonne-moi de te dire que tes "forces" n'auraient servi à rien. » dit-il en penchant légèrement la tête sur le côté, avant de lui offrir un large sourire. Taquiner la jeune femme était en fin de compte bien trop divertissant pour abandonner ce petit plaisir. Restait plus qu'à espérer qu'elle ne se vexe pas, sauf s'il saisissait cette occasion pour trouver un moyen de se faire pardonner. « En fait tu peux me remercier, qui sait ce qui aurait pu se passer si je n'étais pas arrivé à temps pour sauver cette adorable petite fille ? » Exagération quand tu nous tiens. Sans parler de l'adjectif dont il avait qualifié le marmot baveux et hyperactif. Non, Micah n'avait jamais été un grand fan d'enfants, et il n'était pas bien compliqué de s'en rendre compte. Il en oublia presque qu'il ne s'était pas rendu chez les Calvin afin de juger la manière dont Aspen faisait du baby-sitting, mais bel et bien pour gagner son pain. La totale rénovation du jardin dépendait de ses services, et ce travail le déprimait d'avance. Il jetait un énième regard vers les branches arrachées des arbres par le terrible ouragan qui avait atteint Montsimpa quelques jours plus tôt. « Ah ouf, c'est vrai que je me sens rassurée là. » Si Micah s'amusait à se moquer raisonnablement de la jeune femme, c'était visiblement réciproque. Son ton sarcastique ne lui laissa aucun doute quant à l'ironie de sa remarque, qui ne manqua pas de faire sourire le jeune homme. « J'espère bien. » répondit-il sur le même ton, bien décidé à ne pas se laisser déstabiliser. « Bon tu dis rien au patron, hein? Ça sera notre petit secret, d'accord? » Question qui ne semblait pas attendre de réponse mais qui ressemblait bien plus à un accord entendu. Il préféra ne rien répondre, sans pour autant oublier qu'il pourrait peut-être se servir de cette information afin d'en tirer certains avantages. Du chantage ? Si peu. Elle ne tarda pas à réagir à son offre d'échanger leur boulot respectif. « Avec plaisir. » Il aurait certainement apprécié d'observer Aspen effectuer son travail le temps d'une journée, du moins s'il n'avait pas eu peur qu'elle ne détruise la totalité du jardin et des haies qu'il taillait avec tant d'application. « On échange sans problème. Franchement je te laisse une semaine avec les gamins je suis sûre que tu ne tiens même pas deux jours. » La demoiselle prenait-elle la mouche ? Belle erreur d'avoir pris son travail à la légère. Pourtant Micah ne doutait pas de sa réussite, quand bien même il se serait tué à la tâche afin de garder les trois gosses en place. Sa détermination ne semblait pas avoir de limites, et il aurait volontiers montré à la jeune femme qu'il relevait le défi, par pur esprit de contradiction. « Tu ne devrais pas me sous-estimer, j'ai un réel talent avec les enfants. » Que tu dis. Ce n'était évidemment pas l'argument le plus pertinent pour défendre sa cause. « Tailler la haie, pareil, un jeu d'enfant non? » le défia-t-elle en sirotant son café, café qu'il avait lui terminé quelques instants plus tôt. Un jeu d'enfant ? Il était presque convaincu qu'elle ne tiendrait pas une semaine à accomplir son travail, tout comme elle venait de lui faire cette même remarque à propos du sien. Comme quoi, soit ils se sous-estimaient tous les deux, soit ils appréciaient simplement se prouver l'un à l'autre qu'ils accomplissaient quelque chose d'extraordinaire bien que, en soit, ce n'était pas un exploit. Aussi têtus l'un que l'autre ces deux-là. « Je t'aurais bien laissé jouer avec le taille-haies, mais j'ai bien trop peur que tu perdes un doigt dans l'histoire. »

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find light in the beautiful sea, i choose to be happy
you and i, you and i, we're beautiful
like diamonds in the sky.

« Bien sûr. N'empêche que si l'un d'entre eux s'était cassé une jambe, pardonne-moi de te dire que tes "forces" n'auraient servi à rien. » Evidemment. Elle lui tira la langue comme une gamine pour toute réponse. Elle était de toute façon une terrible nounou, elle l'avouait elle-même. Aspen se disait que ce n'était pas entièrement sa faute, le cœur n'y était pas. Ou plus. Elle commençait à détester de plus en plus ce job. Limite elle avait envie de démissionner, ou de provoquer une connerie pour se faire virer. Mais que faire, après ? Elle n'aurait même pas d'endroit où dormir. Il n'était même pas la peine d'envisager des études. Elle était condamnée à faire des boulots de merde toute sa vie, ça la déprimait. D'un autre côté travailler pour les Calvin présentait certains avantages. Et puis, si elle se faisait virer elle n'aurait plus la joie de parler à Micah deux voire trois fois par semaine, le seul truc qui la faisait un peu sourire dans sa vie. En ce moment Aspen était un vrai déchet, elle avait besoin que quelqu'un la secoue. Pour qu'elle redevienne comme avant, la fille délurée et amusante qu'elle avait été il n'y a pas si longtemps. Qu'elle était encore, d'une certaine façon, mais plus comme avant. Les yeux d'Aspen balayèrent le spectacle qui s'offrait à elle ; le jardin. Dévasté. Tout comme elle. Plus paumée qu'elle dans la vie il n'y avait pas. C'est comme les pub Carrefour, si tu trouves mieux (ou pire) ailleurs, t'es remboursé. Là, pas moyen. « En fait tu peux me remercier, qui sait ce qui aurait pu se passer si je n'étais pas arrivé à temps pour sauver cette adorable petite fille ? » « Eh bien elle aurait fait une chute accidentelle et au moins j'aurais pu être tranquille, plus que deux à m'occuper. » Aspen tenta de garder un air sérieux quelques instants puis elle craqua et une sourire blasé vint se coller sur ses lèvres. « Je rigolais ! » lui parut-il bon de préciser vu la mine effarée de son interlocuteur. Oui Aspen détestait ces mioches mais elle n'était pas cruelle à ce point là. « Tu ne devrais pas me sous-estimer, j'ai un réel talent avec les enfants. » Ah vraiment ? La jolie blonde ne savait pas si c'était du lard ou du cochon mais il était vrai qu'il avait été chou avec la petite tout à l'heure. Un futur papa parfait, si c'était pas mignon.« Je t'aurais bien laissé jouer avec le taille-haies, mais j'ai bien trop peur que tu perdes un doigt dans l'histoire. » Elle haussa les sourcils d'un air entendu. « T'es pas obligé de faire semblant de t'inquiéter pour moi tu sais. » se moqua-t-elle gentiment à son tour, le gratifiant même d'un petit sourire. « Si tu es aussi doué que tu le prétends, tu vas pouvoir me le montrer. Et moi aussi, on échange. Je prends le pari d'essayer. » ajouta-t-elle en pointant du doigt le jardin qui les entouraient. Elle s'en foutait de toute façon le patron n'était pas là. Quand le chat n'est pas là les souris dansent, n'est-ce pas. Ce n'était même plus danser, elles se déchainaient. Bientôt Aspen sentit quelques gouttes lui tomber sur la tête. Elle releva celle-ci, espérant bien que ce soit de la pluie et pas autre chose. La demoiselle adorait la pluie, c'était un temps qui pouvait être déprimant pour certains, mais pas pour elle. Elle trouvait ça poétique que d'observer les goutelettes venues des cieux s'écraser sur le bitume. Mais pas le temps de rêvasser que déjà la pluie s'intensifiait, s'ils restaient là dehors à parler du beau temps et de la pluie (justement), ils allaient se retrouver trempés. Décidément Montsimpa avait envie d'en faire des siennes ces jours-ci. « Bon, bah, ce ne sera pas pour cette fois je crois. » conclut la jeune femme avec un air désolé en direction de Micah. Vu l'état du jardin de toute façon, cela pouvait bien attendre un ou deux jours de plus. Aspen fit rentrer les enfants à l'intérieur de la demeure, du moins les deux ainés car le dernier apprenait tout juste à marcher. Elle attrapa J.J dans ses bras, et monta les marches du perron, abandonnant les tasses de café et Micah dehors.

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