Ce soir, mode freestyle, je prépare rien, je verrais bien. Je prends un jeans dans mon dressing accompagné d'un t-shirt, le premier trouvé qui s'avérait être rayé bleu ciel et blanc. J'enfile des pompes confortables, je me fiche de mon apparence, je passe ma main dans mes cheveux, c'est bon, je suis ready. Un coup de déo quand même pour éviter les mauvaises odeurs. J'hésite à sortir ma veste en fourrure blanche, je me dis que ça fait trop du coup, je sors sans rien, les mains dans les poches. Même pas un rond, juste mon portable. En sortant, je l'entends qui sonne, une connaissance m’envoie un textos, Mike se fait une sortie au Verseau et me propose de venir, il a invité un autre pote. Un soirée entre mec, c'est pas ce que je préfère mais bon, je ferais avec, c'est la seule chose intéressante de ma journée. Ce matin, je me suis battu avec une grand-mère en tentant de lui arracher son sac à main. C'était une vieille ninja, pas possible autrement. Finalement, j'ai jamais eu le sac mais j'ai du courir pour échapper aux flics. Puis cet aprèm, j'ai testé un produit sur Rex, mon bulldog à moitié mort. Ça l'a pas tué, du coup je l'ai pris. Je me souviens pas du reste. Bref il est onze heure moins le quart, le rendez-vous est à onze heure. Je déteste être en avance, le but est de se faire désirer, j'arrive toujours trois plombes en retard, ça fait plus classe. Je flâne dans les rues de Bridgeport, mets la main au cul de deux ou trois filles et me ramasse une claque dans tous les cas, ça me fait rire, je m'en fou. Plus loin, je vois la presse en train de faire un reportage à la con, je me mets devant la caméra pour faire un fuck, je me fais botter le cul par le journaliste plutôt costaud. Le pire, c'est qu'ils étaient pas en direct. Au final, je me fais chier, du coup j'entre dans un bar, je commande un bière qu'ils me servent dans un gobelet, ce que je trouve honteux, du coup, je me barre sans payer, la moitié de ma bière renversée. Je décide quand même de pointer au Verseau avec vingt minutes de retard. Mike est déjà là, on entre sans problème, on s'assied. Je lui ai pas fait la bise, ça fait gay, non je lui serre la main. Pas encore eu le temps de commander un truc que je vois l'autre mec arriver avec une jolie femme. Le type à la tête d'un intello qui se prend pour une vedette. Vu comment il présente la fille, je suppose qu'il doit être célibataire ou infidèle. Ca tête me revient pas trop mais je pense l'avoir déjà vu. « Salut, je suis Cléandro. Et voici heu... Marie. ». Pas encore le temps de répondre qu'ils s'asseyent déjà. Je sens que je vais pas l'aimer, il est trop propre pour être clean. « Dante. ». Le mec est curieux apparemment, j'aime pas ça non plus. « Tu viens d’où ? J’ai l’impression de t’avoir déjà vu quelque part. ». De quoi je me mêle, est-ce que lui demande son pedigree ? Et celui de la bonne femme, non je m'en branle, je viens pour passer une soirée arrosée et j'espère mettre une fille dans mon lit. Rien à battre des politesses. Je réponds quand même. « Rome, j'ai écrit un bestseller mon pote. Je pourrais parié que tu fais du ciné ou de la télé, t'as la tête de l'emploi. ». Je reste gentil, tranquille. Je look son drink. Ouais, je connais. J'ai envie d'y gouter mais je me dis qu'il serait capable de me gifler, je me retiens. Puis comme j'ai pas un rond, j'attends qu'il y ait plus de monde pour aller commander un truc et me fondre dans la masse. Je tente de taper causette avec la fille dont j'ai déjà oublié le nom. « Salut ma poule, alors comme ça, t'es là aussi pour t'amuser à ce que je vois ? Si tu veux t'amuser avec moi dans les toilettes, fais-moi signe ! ». Quatrième gifle de la soirée. Après je me dis que je suis con et que j'aurais d'abord du lui demander de me payer un verre. Je regarde Cleandro et je lui fais un clin d’œil, elle est pour elle, je m'en trouverais une plus saoule.

« Rome hein ? Italien. Je suis de Naples. Je suis présentateur télé. ». Lui italien ? Ok, le nom aurait pu me mettre la puce à l'oreille mais ça pâleur en disait long sur sa façon de vivre. A mon humble avis, il ne devait pas sortir beaucoup de chez lui ou de son studio à la con. En réalité, je n'aime pas vraiment la classe des journalistes, ces parasites qui vous posent trente six milles questions. Au moins, les paparazzis ils font l'histoire d'eux-même, pas besoin de leur expliquer. Et souvent, c'est même drôle lorsqu'on est la personne visée. « Je savais, j'ai le nez mon pote ! ». Je lui fais un clin d’œil mais je l'aime pas trop. Faut dire ce type respire la lâcheté à plein nez, je sais pas pourquoi, il a pas l'air d'être franc comme gars. Je le vois plutôt lèche-botte. C'est d'ailleurs surement comme ça qu'il a pu obtenir son poste de présentateur minable. Personne ne parlait, je m'en fichais, pas besoin de parler pour mater. Il y avait quelques beaux lots ici. La gifle que je venais de prendre, je pouvais l'oublier aisément à condition de me mettre autre chose sous la dent. « Heu... Je pense que tu devrais t’y prendre autrement. Après c’est juste un conseil mais tu en as besoin à ce que j’ai vu. ». Je le fixe méchamment, l'hypocrite n'a rien à me dire. Il fait surement la même chose que moi sauf qu'il oublie d'être franc avec les donzelles qu'il met dans sont lit. Finalement, il me fait rire. « J'ai essayé autrement mais ça ne m'a pas réussi non plus. Tu serais étonné, parfois, ça marche du tonnerre. ». Il régnait à présent une sorte de chaleur un peu étouffante dans cette pièce cloîtrée. Cléandro invita une autre demoiselle à s'asseoir assez brillamment je dois dire. Enfin, si c'était pour se la péter, c'était raté, rien à kicker. Je levai le pouce pour se foutre de sa gueule avec un nouveau clin d’œil. Bien, t'as trouvé un nouveau jouet, bravo. Le pire, c'est que je sais très bien dragué comme lui mais que simplement, c'est moins drôle. Disons que c'est trop facile, ça ne m'amuse pas. Prendre des gifles ça peut être bénéfiques parfois. Faut bien que les filles se fassent pardonner d'une manière ou d'une autre. Je me lève, je vais faire un tour au bar pour me dégourdir les jambes. Je mets mon capuchon de façon à ce qu'on ne voit pas ma tronche, je commande un cocktail cher puis quand le gars me l'apporte, je me barre. J'abandonne mon sweat un peu plus loin dans une poubelle. M'en fou, il m'a couté moins cher que ce cocktail si je l'avais payé. Une fille qui vient de voir ce qui s'est passé m'aborde alors que je m'apprête à rejoindre notre table. « Impressionnant ! ». Je lui souris, la regarde de haut en bas, pas mal. Je l'invite à rejoindre notre table. T'as vu, moi aussi je peux trou de cul ! Nouveau clin d’œil pour Cléandro.