On était mercredi et une longue journée bien amusante s’annonçait. Aujourd’hui, il n’y avait pas école. Quoi de plus merveilleux pour Pavao qu’une journée sans école, à jouer dehors avec Monsieur Lapin ? Le petit garçon jeta un rapide coup d’œil au réveil qui trônait sur la table de chevet. Huit heures et vingt-sept minutes. C’était étrange qu’à cette heure ci, maman ne soit toujours pas venu le réveiller. Tant pis. Pavao sauta de son lit et enfila ses chaussons, attrapa Monsieur Lapin et sorti de sa chambre. Une odeur de pain grillé lui chatouilla les narines. Hm, maman avait du préparer son petit déjeuner. Il pensa alors à ce lui l’attendait sur la table de la cuisine : de grosses tranches de pain grillés tartinées d’une épaisse couche de Nutella, un bol de lait chaud et un kiwi coupé en deux, prêt à être mangé par le petit garçon affamé. Pour Pavao, ce petit déjeuner était un petit déjeuner de luxe, et changeait de celui qu’il prenait tout les matins avant d’aller à l’école : un bol de lait froid avec des céréales et un verre de jus d’orange. C’est en parti pour ça qu’il aimait le mercredi : rien n’était pareil que les autres jours de la semaine ! Pavao s’assit sur la marche en haut de l’escalier et descendit ce dernier sur les fesses, tenant fortement Monsieur Lapin dans ses bras afin qu’il ne se blesse pas durant la descente. Une fois en bas du petit escalier, l’odeur de pain grillé était encore plus délicieuse et le petit garçon en avait un sourire jusqu’aux oreilles. La cuisine n’était plus qu’à quelques pas et enfin il pourrait remplir son petit estomac qui commençait à gargouiller après cette longue et belle nuit. A sa grande surprise, il trouva la cuisine vide. Mais où se trouvait donc maman ? La question se dissipa lorsqu’il aperçu son petit déjeuner sur la table ! « T’as vu Monsieur Lapin, c’est que pour moi tout ça ! Allez vient, on va se régaler ! » Le petit garçon monta –avec difficultés – sur la grande chaise afin de pouvoir manger tranquillement. Il attrapa sa première tartine et croqua dedans avec amour. Hmm, le nutella sur du pain chaud, c’était juste le rêve ! Alors qu’il dégustait son petit déjeuner, une jeune femme pénétra dans la cuisine. Pavao leva la tête et un énorme sourire s’afficha lorsqu’il la reconnu. « OLIVE ! » Le petit garçon lâcha sa tartine de Nutella, laissa Monsieur Lapin sur la table et descendit de la chaise pour sauter dans les bras de la jeune femme.

Mercredi, le jour des enfants. Autrement dit le jour favoris de Olive. Non seulement elle ne travaillait pas, ce qui signifiait qu'elle n'aurait pas à se promener toute la journée dans un déguisement de homard géant. Mais en plus sa seule obligation était de s'amuser avec un enfant. Jouer avec des cubes en couleur, faire des dessins et regarder des dessins animés tout en mangeant de la mousse au chocolat. On lui avait confié la garde du petit Pavao tous les mercredis, et c'est avec une joie non dissimulée que la jeune femme se rendait chez les Kovacic toutes les semaines. Personne ne croyait en elle. Confier la garde d'un enfant à Olive Lloyd était la dernière chose qu'une personne normale oserait faire, et encore, sans doute négocierait-elle un peu avant de céder à une telle requête. Mais l'ancienne scientifique avait su convaincre les deux parents du petit Pavao, et aujourd'hui ils faisaient appel à elle, parfois même en période de vacances. Le couple Kovacic lui avait fais un bref topo de la situation, Olive n'aurait pas à se charger des devoirs de l'enfant, elle était là uniquement pour le surveiller, s'occuper et jouer avec lui. Ce qui l'arrangeait parfaitement, car hormis jouer, Olive n'avait pas énormément de compétences, autant le reconnaître. Les parents semblaient satisfaits de son travail et Pavao paraissait content de retrouver la blondinette chaque semaine. Autant le dire, le contrat était rempli haut la main. Elle était douée pour s'occuper des enfants, tout le monde le reconnaissait malgré leur réticence à lui confier leur progéniture. Comme chaque mercredi Olive avait sorti Oscar avant de le ramener dans le jardin derrière la maison. Et puis elle s'était rendue chez les Kovacic, avant d'être accueillit avec un bonjour chaleureux de madame qui l'invita à entrer dans la maison, lui indiquant que le petit déjeuner de Pavao était déjà près. Elles discutèrent, tranquillement, comme deux anciennes copines de Fac qui se retrouvaient. Étrange pour Olive qui n'avait pas l'habitude d'entretenir une discussion sérieuse. Lors que la mère de Pavao finit par partir, l'ancienne scientifique se laissa tomber sur le canapé et commença à feuilleter un magazine. C'est seulement lorsqu'elle entendit Pavao parler à son lapin en peluche que Olive daigna se relever et rejoindre la cuisine. Il était là, entrain de manger une tartine, et la lâcha dès qu'il aperçut Olive entrer dans la pièce. Elle ouvrit ses bras en grand et accueillit le garçonnet avec un énorme sourire lorsqu'il se jeta dans ses bras. « Comment vas-tu champion ? » Elle tourna le visage vers la table bien remplit, soupçonnant le garçon de ne pas avoir mangé grand chose. Un nouveau sourire s'étira sur ses lèvres et elle s'approcha de la table. « Tu as fini ton petit déjeuner ? »