C'était comme si la maison était vide. Dans chaque pièce régnait le silence. Il y avait seulement lui, le père de Zara, qui se tenait assit sur son fauteuil en bougeant sa jambe nerveusement. Il fixait un point invisible, il regardait dans le vide. Puis soudain la porte s'ouvrit et une femme, grande, mince, blonde et au téléphone fit son apparition. C'est alors que le regard du jeune homme se tourna vers l'entrée. Elle riait aux éclats et n'arrêtait pas de parler avec la personne au bout du fil. Encore un ou une mannequin, probablement, personne n'en n'était sûre. Elle porta finalement son regard vers son mari à qui elle fit un simple geste de la main avant de partir dans un nouveau fou rire. Zara était présente. Elle était là, assise sur le canapé à regarder sa mère faire irruption dans la maison alors qu'il était dix heures du soir. Elle était censée regarder les dessins animés qui passait à la télé mais son père avait l'air tellement énervé qu'elle ne pouvait pas se comporter habituellement. La dernière fois qu'elle a osé prononcer une parole dans la soirée, elle s'était fait engueulée. Alors elle avait préféré rester silencieuse, comme le ferait probablement tous les enfants de son âge. Quand sa mère décida enfin de raccrocher, elle posa son téléphone sur la table à l'entrée et commença à monter les escaliers. Elle se tenait sur la deuxième marche lorsque son mari se posa devant la cage d'escaliers en la regardant. « Tu étais où ? » La voilà, la question qui engendra toute une dispute qui dura des heures et des heures. Quand l'un terminait de parler, l'autre reprenait et ça n'arrêtait pas. Zara elle n'était plus assise tranquillement sur le canapé, elle s'était réfugiée dans sa chambre à tenter d'écouter et comprendre. Mais c'était beaucoup trop difficile. Le lendemain, quand madame Hepburn se leva, elle put voir la chambre de sa fille vide, les placards de son mari eux aussi vides. Ils étaient partis. Il en avait eut plus que marre de cette situation, de sa femme et de son comportement. Elle était riche. Et alors ? Ça ne l'avait pas empêché de quitter Manhattan pour s'installer dans un quartier de New York où il n'aurait pas à la croiser tous les jours. Et bien sûr, il avait pris sa fille avec lui.

« C'est bon on peut y aller. » Elle avait décidé de le suivre, elle ne pouvait pas le laisser l'abandonner. En effet, Zara était la meilleure amie de Clyde Windsor. Elle le connaît depuis qu'elle est toute petite et depuis, il faut dire qu'ils ont vraiment appris à se connaître. Aujourd'hui, il doit rejoindre sa femme qui est partie, partie sans le prévenir. Au fond elle se reconnaît en Armance. Oui, son père et elle avaient fuit suite à la dispute qu'il avait eut avec la mère de l'enfant. Bon, c'est vrai que ce n'est pas la même situation mais bon, elle avait l'impression de revivre le même moment, vingt ans plus tard. Quant à Clyde, il avait besoin du soutien de Zara et elle était là pour ça. C'était sa meilleure amie et lui le sien. Elle ne pouvait pas comprendre ce que ça faisait d'être abandonné comme il venait de l'être par sa femme mais elle voyait bien que le départ d'Armance l'affectait. Pourquoi elle avait décidé de le suivre ? Parce que plus rien ne la retenait ici à New York. Son père avait déménagé à Londres suite à une mutation et sa mère .. n'était plus vraiment sa mère. Bref, elle n'avait aucune raison de rester ici. Elle devait le suivre, lui. Elle allait tout de même devoir abandonner son métier de sage-femme mais bon, ils devaient sûrement en manquer à BrigdePort, ce n'était pas un problème. Ils sont comme les deux doigts de la main en fait : inséparables.