« I remember when we broke up the first time saying this is it, I've had enough, 'cause like. »

Silence. Nos regards se croisaient, un sourire de petite peste s'esquissait sur mon visage. Une tension était clairement palpable. Mon père, silencieux, se contentait de lire son journal. Ma mère, concentrée sur son repas ne remarquait pas la bataille que j'étais en train de mener avec ma grande soeur. Je me devais d'être la première à déposer ma main sur le centre de la table, ainsi je ne serais pas obligée de débarrasser. C'était une habitude, notre habitude. Un cri se fit entendre, un cri de guerrière et ma grande soeur, se jeta sur la table, faisant ainsi tomber verres, couteaux, et plateaux remplis de charmants légumes que je n'avais pas réussi à avaler. Immédiatement, je ripostais en l'attrapant par ses longs cheveux blonds. Mon père grognait, tandis que ma grande soeur réclamait un temps mort. « Stoooooooop » hurla ma mère tout en attrapant Lane, ma soeur, par la taille, elle était extrêmement calme habituellement mais il fallait croire que je pouvais facilement l'influencer. Nos batailles ne duraient jamais longtemps, nos parents nous coupaient toujours en plein envol. « Mais maman je gagnais... » bougonna Lane. Je n'osais plus bouger, je n'osais pas non plus respirer de peur de voir une main se plaquer contre ma joue. Mon père replia son journal, se leva, essuya ses cuisses et enfonça ses doigts dans ses cheveux. Il allait annoncer quelque chose. Il allait nous punir, nous obliger à dormir sans lumière. J'avais peur. Mes doigts tremblaient. « Allez faire votre prière et couchez vous » se contenta-t-il de nous demander. Surprises, nous n'osions pas quitter la table. Nous étions habitués aux sanctions, et aux punitions en tout genre - même si celles-ci étaient clairement inefficaces. « Partez-donc avant que je change d'avis... » souffla-t-il tout en commençant à nettoyer les dégâts que notre hystérie collective avait provoqué. C'est sans peine que je rejoignais ma chambre, rejoignais mon lit. Ils sont tous fous, pensais-je tout en souriant. J'aimais mes parents, ma famille ; vivre aussi bien entourée ne pouvait pas plus enrichissant pour une gamine comme moi. Rapidement je m'endormais, fatiguée par cette journée passée auprès de ma famille.

« We haven't seen each other in a month when you, said you, needed space, what? »

J’ai été invitée à ma toute première soirée de dernière année. Ce soir-là, ma meilleure amie était plus excitée que moi, elle disait que j’allais enfin faire partie de la "grande cour", c'est à dire des personnes populaires, la grosse blague ! Personnellement, je m'en fichais complètement d'être populaire ou non, du moment que j'avais mon groupe d'amis et que je m'y plaisais au lycée je m'en foutais. Pour l’occasion j'étais allé prendre une des robes de ma mère assez provocante, ma mère ne m'aurais pas vu de toute manière elle était trop occupé entre sa famille et l'église alors que mon père lui passait son temps à regarder des documentaires à la télévision et puis même s'ils m'auraient vu je pense qu'il n'aurait rien dit, enfin bref la robe était rouge comme les pétales d’un coquelicot, ma meilleure amie avait même eut l’idée de boucler mes cheveux que je portais au milieu du dos, et elle m’avait apportée les plus belles chaussures à talons que ma mère avait. La dernière chose dont je me souviens de cette soirée, c’est des verres que je me suis enfilés histoire d’oublier que ces pervers me regardaient bizarrement mais plus particulièrement pour oublier tout les évènements qui se sont succédés trop rapidement dans ma vie... Je n'avais pas pour habitude de boire, je n'avais presque jamais bu à vrai dire. Le lendemain matin, je m’étais réveillée allongée dans un transat une serviette sur les jambes et un superbe coup de soleil sur les épaules. « Alors la marmotte, bien dormi ? » me demanda Jason, un ami d'enfance. Ma banane légendaire revenait et j’ouvris largement les yeux pour observer sa grande bouille. « J’ai fait quoi hier soir ? ». Je m’en doutais, j’avais bien du faire des conneries quelque part, à un moment, j’espérais juste que ce ne soit pas des choses dramatiques. « Baaaah dans l’ordre : tu t’es saoulée la gueule, t’as rien tenu et t’as vomi dans le vase de porcelaine d'Ashley, ensuite t’as dansé comme une folle, fumé comme un pompier et mangé une pizza entière. Et vers minuit tu dormais comme une merde dans ce transat… ». Je m’en doutais, je m’étais ridiculisée, je m’en doutais. La suite ? J’ai fini le lycée avec de magnifiques notes, j’étais dans les cinq premiers de ma classe, ce qui me permis de choisir librement ce que je voulais faire de mon avenir, et mon choix se tourna vers le journalisme, tout comme ma mère.

« Then you come around again and say baby, I miss you and I swear I'm gonna change. »

Après ses études, elle eu une proposition d'emploi dans une ville américaine à l'opposé de Montsimpa qu'elle a refusé ne pouvant pas quitter sa ville natale mais surtout sa soeur ainsi que sa famille et son entourage. Elle s'est donc lancé dans une carrière de journalisme en investigation, mais elle rêve secrètement d'aller autre part pour se faire connaître pour ses talents et non pas pour la gloire. Mais cela elle le garde pour elle pour le moment bien qu'elle a décidé de l'annoncer à sa soeur prochainement... Je ne savais pas comment elle le prendrais vu que depuis notre enfance j'avais toujours été là pour elle, je l'avais toujours protégé, des moqueries, du mal qui l'entourait, j'aimais ma soeur et j'étais prête à tout pour elle, oui oui vraiment tout, elle était tout ce que j'avais -avec mes parents-, j'avais peur de la laisser seule.