Marchant à travers les rues, je soupire face au bruit ambiant. Et dire que les affiches sont placardées dans la ville depuis des semaines et que j'ai pourtant oublié quel jours nous étions. Et j'ai eus la bonne idée de vouloir sortir faire quelques courses rapidement et maintenant je me retrouve au coeur des festivités, avec un sac plastique contenant mes achats, qui laisse clairement voir si on regarde à l'intérieur, que je ne passe surement pas mon temps à mange. Faut dire que se mettre en couple avec Colleen était de loin la meilleure idée niveau combinaison de caractère. Bref. D'humeur à peu près égal à tout les jours, je fixe les rues où les gens se promènent, regardes les passants ou dansent en costumes attendant la parade qui doit être à quelques rues d'ici si j'en crois mon ouïe. Et tout est barré, et les gens se poussent. Pas moyen d'être rapide entre tous cela. Je marche donc en slalomant, à l’abri derrière mes lunettes de soleil nullement protéger par contre des enfants criard et des bruits autres de cette fête. Génial, les seules choses que je déteste ? Les fêtes stupides, les gamins, les cris, les gens. Et me voila combiner dans tout cela qui ressemble donc à mon enfer sur terre alors que je peste et continue d'avancer me cognant aux gens qui ne s'excusent même pas.

Le carnaval. Depuis toute petite j'adore ça. Me déguiser, pouvoir déambuler comme ça dans la rue et ceci sans quelqu'un n'ait à redire sur ma tenue. Ce jour-là, comme chaque année, après avoir aidé maman à la boutique, j'avais filé rapidement à la maison pour me changer et mettre une tenue décontractée. Me déguiser ? Oui j'aurai pu, mais aujourd'hui je n'avais pas envie de le faire et puis en plus de cela, ça aurait impliqué que je doive une nouvelle fois passer chez moi pour me changer, avant de me rendre au théâtre, en fin de journée. Puis une fois prête, je m'étais rendu au centre ville pour aller admirer la parade, qui était censée passer par là. Malheureusement, alors même que j'allais tourner au coin de la rue pour trouver une place où me poser tranquillement et d'où je verrai bien la parade, j'avais malencontreusement bousculé quelqu'un. Confuse, le visage légèrement rouge de honte, j'avais alors pris la parole pour m'excuser.

« Je... Je suis vraiment désolée, j'avais tellement hâte de sortir de la foule qui se trouve de l'autre côté de la rue, que j'ai tourné sans même regarder devant moi. Rien de cassé j'espère ? »

Qu'est-ce que je pouvais être maladroite par moment. C'était quand même dingue cette tendance à tout renverser ou percuter sur mon passage. Ma mère n'était pas comme moi, mais peut-être que je tenais ma maladresse de mon père. Allez savoir.

J'avance donc entre les passants, essayant tant bien que mal de garder la même allure ayant surtout envie d'en finir et vite. Se qui semble assez peine perdue, je dois dire, mais bon. Je contourne donc chaque personne, essayant de ne pas buter ou écraser des mômes. Leurs tailles si petites me permettant de ne les voir qu'à la dernière seconde avant de les percuter se qui est assez ennuyant, emmerdant pour moi surtout je dois dire. Je me force pourtant à garder toute réplique acide envers ces parents qui pourraient garder leur larves près d'eux, merde ça se veut parent quoi !! Bon ok je perds un peu patience dans cet attroupement mais bon, je n'y peux rien. Je suis pas agoraphobe, pas jusqu'à là, mais je dois reconnaitre que j'ai un peu de mal à supporter les gens. Je ne les crains pas, ils m'insupportent. Et je finis par tourner au coin d'une rue espérant que les festivité y prenne fin. Cependant une silhouette rapide surgit devant moi et je n'ai pas le temps de m'arrêter ou l'esquiver, me prenant la jeune fille de pleine face. Je grogne légèrement en faisant un pas en arrière sous l'impact, réussissant à garder mes sacs d'achats en main.Se qui n'est pas une mince affaire il faut le dire. Je... Je suis vraiment désolée, j'avais tellement hâte de sortir de la foule qui se trouve de l'autre côté de la rue, que j'ai tourné sans même regarder devant moi. Rien de cassé j'espère ? Je l'observe donc son visage rougissant alors que je soupire légèrement sans pour autant m'énerver vu son trouble. Non ça aurait pu être pire, et vous ? .. si vous voulez fuir la foule ce n'est surement pas de ce côté là qu'il faut aller. Je rétorque ensuite.

Moi et ma maladresse légendaire ! Si seulement je pouvais m'en débarrasser ma vie n'en serait que meilleure. Et une fois de plus je venais d'être victime de ma maladresse. Je regardais pourtant devant moi, en marchant. Embarrassée d'avoir percuté ce jeune inconnu, je ne savais plus trop où me mettre face à ce jeune homme. Les seuls mots que j'avais alors réussi à prononcer avait été pour m'excuser auprès de lui, pour ma maladresse. Ce dernier me demandant si je n'avais rien, ajoutant que si je voulais fuir la foule ce n'était pas par là que je devais aller, un léger sourire s'était dessiné sur mes lèvres.

« Oh je sais, ce que je voulais c'était m'éloigner des fous furieux qui se trouvent de l'autre côté pour me rapprocher un peu plus de la parade. »

Voyant ensuite les sacs que portaient mon correspondant et voyant son air exaspérer par toute agitation, je n'avais pu m'empêcher de dire :

« Ce qui apparemment n'est pas votre cas, vu que vous fuyez les lieux où se déroule cette magnifique cavalcade. »

Si j'adorais carnaval, je savais très bien depuis toute petite que d'autres personnes, elles, n'aimaient pas ce genre de festivités. Ma mère adorait ça, parce que pendant ces périodes là, sa boutique ne désemplissait pas, mais à contrario de ma mère, mon grand-père maternel ne supportait pas cette fête là. Le fait d'être dérangé pendant plusieurs jours à cause du bruit incessant de la fête et des feux d'artifices qui explosaient tous les soirs, ça avait le don d'énerver mon grand-père, à tel point qu'il avait fini par partir en voyage à chaque période de carnaval. Mon regard se posant sur la foule, puis sur le jeune homme que je venais malencontreusement de bousculer, j'avais une fois de plus repris la parole :

« Et si pour me faire pardonner de vous avoir bousculé, je vous invitais à boire un verre quelque part, vous accepteriez mon invitation ? Promis vous n'aurez pas à supporter le défilé et sa foule trop excitée. »

Elle reprend ensuite la parole quand je lui explique qu'elle n'échappera à rien en allant par ici. Oh je sais, ce que je voulais c'était m'éloigner des fous furieux qui se trouvent de l'autre côté pour me rapprocher un peu plus de la parade. Oh mon dieu, et il existe donc des gens fou dans ce monde ?! Bon ceci est de l'ironie, mais comment peut-on aimer ça ? Enfin la fête en elle-même , pourquoi pas, j'ai moi-même été jeune -boom je me prend un coup de vieux- en allant me déguiser lors des parades de l'université, jouant au con, parfois à moitié à poil etc... Mais les gens et la foule ? Ça n'a jamais été mon délire , les seuls fois où je suis là de mon "plein gr" c'est plus pour faire plaisir à quelqu'un que j'accompagne plutôt que me faire plaisir à moi. Alors vous êtes sur la bonne route, continuez de suivre les cris et la musique. Je répond alors plus par banalité qu'autre chose. Ce qui apparemment n'est pas votre cas, vu que vous fuyez les lieux où se déroule cette magnifique cavalcade. Magnifique ? Elle est sous trip LSD ou quoi ? Ok c'est sympa comme ambiance pour ceux qui aime ça, mais magnifique ? Vraiment ? Je la regarde en plissant des yeux la regardant un moment, non je décèle pas d'ironie la dedans, elle est sérieuse. Non c'est pas vraiment mon truc les... truc "magnifiques" Je répond avec politesse.

Elle regarde un temps les gens autour de nous avant de réouvrir la bouche. Et si pour me faire pardonner de vous avoir bousculé, je vous invitais à boire un verre quelque part, vous accepteriez mon invitation ? Promis vous n'aurez pas à supporter le défilé et sa foule trop excitée. Elle sourit légèrement et je l'observe sur le coup assez surprit par sa proposition et sa gentillesse. Hum, est-se qu'elle a conscience que je suis dans le genre antisociable ? Quoi que depuis quelques temps Colleen m'entraine toujours dans ses soirées et faut croire que bientôt je vais devenir le meilleur ami des bars pour rencontrer des nouveaux amis. Pathétique. Mais bon, elle je la croise pas dans un bar et puis... c'est pas comme si j'avais autre chose à faire. Je pense que si vous le faisiez.... je réfléchirais un léger temps avant d'accepter cette invitation pour éviter toute cette cocue. Je réplique cette fois-ci avec un sourire.