la honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
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Les volutes de la fumée lui piquaient les narines tandis qu'il laissait la saveur presque amère de sa cigarette fondre sur sa langue en un vieux rituel que l'on savoure davantage à chaque nouvelle bouffée. Le soleil battant contre ses tempes à travers la fenêtre close n'aidait en rien sa déplaisante humeur et alors qu'il laissait ses yeux voguer librement dans le vide, il sentait déjà l'orage gronder dans sa cage thoracique Une fureur nourrie par la frustration qui à présent semblait ne plus vouloir quitter son sang, infectant ses membres. La gangrène de son âme. Lui-même surpris par cette ferveur inattendu, Woodstock avait inconsciemment précipité sa chute dans les abîmes. Il fronça les sourcils en réalisant la médiocre étendue de la situation dans laquelle il était maintenant écroué. Le menton haut, perché au-dessus des vagues, l'abysse glaciale de ses prunelles comme seul reflet de sa détresse, Woody se dressait en implacable prédateur. Bête affreuse prêtre à mordre la chair délicate et goûter les larmes carmines que sa brutalité aurait fait versr. Pourtant, il se sentait telle une proie. Acculé, la mâchoire prise par les hameçons d'une bouée aux apparences pourtant si candides. Il ne restait plus qu'à le sortir hors de l'eau. Que demeurait-il de ses vains sacrifices ? Le fiel suinta des pores de sa peau tandis que cette même bouffée négative revenait le hanté, telle une vielle amie. Trahison, imposture, outrage. Dans l'éclat de la tempête le malheureux semblait négliger avec un déni bienheureux le rôle décisif qu'il avait joué dans ce qu'il se plaisait à nommer : sa déchéance. N'était-ce pas sa propre arrogance qui les avaient à jouer aux bords du précipice ? Fallait-il s'étonner d'y être tombé ? Un pincement mauvais tordait sa bouche lorsqu'il reconnu le claquement distinct du talon de ses chaussures qui claquaient contre la rigidité du sol. Une funeste mélodie qui répercutait contre les murs allant jusqu'à faire chanter chaque pièce de son appartement. Un frisson parcourait son échine : chacune des fibres de son corps rejetais Danaé toutefois, elle était ancrée dans son esprit. Une denrée abîmé qui allait gâter toutes les autres. « Trouves-tu cela particulièrement divertissant d'user et abuser de ma patience ? » Avait soufflé entre ses dents Woodstock lorsque les effluves féminines avait trahis sa présence dans le salon. Il livrait la jeune femme, sa femme, même si cette idée lui semblait toujours douloureuse, à la vindicte de son regard d'acier. Malgré l'esthétisme naturel de la précitée l'aigreur de leurs sentiments annihilaient les autres sensations et l'unique chose qui semblait réciproque dans le curieux duo était leur aversion. « Je pensais avoir été clair quant à l'importance de cette discussion mais, naïf, j'omets toujours de prendre en considération ta foutu incapacité à te préoccuper du monde qui t'entoure. » Embrumé par son irritation injustifiée, l'impatient ne s'attardait pas sur ses mots. S'il l'avait fait, s'il avait eu l'ouverture d'esprit nécessaire pour être le plus objectif alors peut-être aurait-il saisi le paradoxe presque risible de ses reproches. Mais Woody était incapable de se remettre en question. On ne l'avait pas éduqué pour le faire. Sans un regard pour la jeune femme qu'il avait lui-même sommé de venir quelques heures auparavant, par le biais d'un simple message sur sa boite de réception téléphonique, sans même s'inquiéter du programme qu'elle avait établi pour sa journée. Elle n'avait qu'à changer ses plans pour lui, la réponse avait semblé toute trouvé à cet égotiste. Il écrasait contre le rebord en marbre sa cigarette. Dans un crissement, la lueur s'évanouissait et les cendres grises tachaient le parquet. « Puisque nous avons d'ores et déjà perdu assez de temps, autant être bref. Ôte-moi cette curiosité Danaé : quand t'ai-je permis d'user librement de mes comptes bancaires ? Étrangement, je n'en ai pas souvenir. » Le sarcasme de sa voix fit trembler son souffle contre ses lèvres. Il se crispait de toute son étendue tandis qu'il se remémorait la fureur qui avait submergé son crâne lorsqu'il s'en était rendu compte. Minables comme ils devaient l'être, comment un prêtre avait pu les laisser se marier ? Ses prunelles s'ancraient pour la première fois à celles de sa Némésis et des nouveaux serpents d'eaux contre sa peau.