| Sujet: if friendship were flowers, i'd pick you. (sinead) Mar 28 Jan - 18:34 | |
| Tu joues au grizzly depuis trois jours maintenant. Enfermé dans ta tanière à passer des vieux cds de rock alternatif sur ta radio. C’est fou comme t’y trouves du plaisir à faire partager ce que t’aimes, sans même savoir si quelqu’un dans cette putain de ville s’intéresse à ce que tu fais. Ton rêve de devenir un jour aussi populaire que ton père est la seule chose qui te fasse tenir. Et puis ta mère aussi. Elle qui travaille d’arrache-pied pour combler le manque d’un homme. Tu l’admires tellement, elle aussi. Soudain, la douce mélodie des beatles se fait interrompre par un claquement de porte, sec. Quelques minutes après, c’est ta mère qui débarque. À voir sa tête, elle semble plutôt offusquée et tu baisses la tête. Même pas besoin de l’entendre gueuler pour savoir ce qui ne va pas. Trois jours que tu hibernes mais trois jours aussi où tu ne va pas à l’école.T’avais presque oublié être un adolescent comme les autres. Dépité, t’attrapes ton sac d’école qui a finit par prendre la poussière sur ton canapé. L’air frais balaye ton visage et le long soupire que tu laisses échapper de tes lèvres crée un long nuage de fumée. Il est hors de question que tu mettes un pied à l’école aujourd’hui. Et comme à chaque fois que tu gâtes l’après-midi, tu décides d’appeler Sinead. Elle, au moins, elle ne te prendra pas la tête. Ou du moins tu l’espère. Coup de fil rapide à ton amie d’enfance et rendez-vous au bistro. La température n’est pas vraiment propice à une balade dans le parc comme vous en avez l’habitude alors tu te contenteras d’un face à face à lui raconter ta misérable vie pendant qu’elle, elle te décriera la chance qu’elle a d’être elle. Même si elle ne s’en rend pas compte. T’arrives vers deux heures au bistrot, comme toujours, tu es le premier arrivé. Sinead a l’habitude de se faire attendre. Tu ne te plains pas, après tout, elle ne t’a jamais abandonné en dix-neuf ans d’amitié. Même si elle en a vu des biens mieux de gars comme toi. Tu te trouves chanceux, finalement, de l’avoir, Sinead. À travers la fenêtre, sa frêle silhouette se dessine et rapidement, elle pousse la porte d’entrée. Ses joues sont rosées par le froid et toi, tu t’approches d’elle pour la prendre dans tes bras. « Salut toi. Comment ça va ? »
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