Ses doigts tapotant le volant, Romane soupirait devant la longue file qui se dessinait devant lui, il n'avait qu'une hâte, prendre une douche et s'allonger. La journée avait été longue et éprouvante, un dossier hyper important leur faisait vivre des journées marathon. Romane songea à sa vie, ses choix, la mauvaise direction qu'avait pris sa vie ces dernières années.

Un klaxon venant de la voiture derrière lui sortit Romane de sa rêverie, il démarra sa voiture et prit la direction de la rue Wainwright. Arrivé chez lui, il découvrit la maison vide et apprit que sa femme était parti emmener leur enfants jouer au parc avec la nounou, en lisant le petit mot accroché sur le frigo. Il alla prendre une douche, puis revins dans la cuisine pour prendre une bière, mais le frigo était presque vide. Super, il était frustré maintenant ! il balaya la pièce du retard, le silence y régnait en maitre.
Il ne réfléchit pas bien longtemps, il attrapa ses clés de voiture, son portable et son chapeau et sortit de sa maison. le bar serait sûrement remplit à cette heure-ci, il ne se sentait pas d'être seul ce soir ou bien si mais entouré de monde, il avait surtout besoin de boire et décompresser. Il poussa la porte d'entrée du bar et se dirigea tout de suite vers le bar où il prit un siège et commanda un whisky. Ses doigts tapotant de nouveau sur le bois du comptoir, il attendait sa commande. Il se retourna pour voir qui était assis à côté de lui mais il ne reconnut pas la personne, il ne le connaissait pas tout simplement. Le barman lui apporta son verre, il but une gorgée après avoir remercier le serveur.

" Chuck, peux-tu s'il te plait enlever les pieds de ce coussin ?" Je relève le regard vers Joleen avec un sourire indescriptible. Elle me fixe un brin énervé, un brin... exaspéré. Parfois j'aimerais bien l'aider à me comprendre, lui fournir un manuel qu'elle enverrait chier avec toute bonne volonté. Je finis par bouger, bien contre mon gré. Bouges ta carcasses, aies l'impression de t'animer, de pas n'être qu'un vieil automate déréglé. Dur à faire, dur à comprendre, dur à tout mais pas à cuir. J'aimerais... j'sais pas, ou pas comme je le voudrais. Faut que je bouge, voila la simple idée qui germe et semble être bonne à garder. Bouger, c'est se que je sais le mieux faire, ne pas me fixer, ne pas m'arrêter. Ne pas penser, mais ça c'est un autre ordre d'idée je dirais. Je récupère mes chaussures, elle souffle disant que je suis pire qu'un môme, que j'suis inconstant et je crois bien qu'elle me lance un "t'es chiant". Mais je suis déjà loin, claquant ma portière de voiture derrière moi je démarre dans l'idée d'aller au bistrot habituel, peu de monde, peu de chieurs, peu de tout.

Mais quand j'arrive c'est fermé, pour la soirée, ça existe ce genre de gros pied de nez ? Non? Si. Je dois rester de longues minutes à pester, avant de reprendre la route. Chez Hogan, ouvert, blindé, comme d'habitude ça va me faire suer. Mais tant pis l'appel du whisky vaut le coup alors je me gare, je débarque et me pose contre le bar sans prendre de siège dans l'idée d'aller m'asseoir dans un coup au calme. un whisky... Je demande sans d'autre paroles..alors que mon regard tombe sur mon... voisin au bar autant que mon presque voisin dans la vie. dites moi que c'est un cauchemar. Je maugre en me redressant.

Je bois une gorgée du liquide brun, appréciant l'effet dans ma gorge, après avoir fait brièvement le tour du bar du regard, j'en conclu que personne que je ne connais se trouve dans la salle, j'allais donc boire mon verre seul assis au bar. Jouant avec mon téléphone dans ma poche signe prouvant que la soirée aller être longue et ennuyante. Je bois une nouvelle gorgée, je ne suis pas ce qu'on peut appeler un alcoolique mais j'aime profiter d'un petit verre ou deux, profitant de l'effet de ce liquide sur mon esprit, l'embrumant doucement, m'offrant quelques heures de bien-être, oubliant ma vie, rêvant parfois d'un autre destin, avant de reprendre le chemin de la maison où m'attend ma véritable existence. Perdu dans mes pensées je ne prête aucune attention aux alentours, je ne vois pas que mon ex se trouve juste là au bar, près de moi, commandant la même chose que moi, non je ne fais pas gaffe à lui jusqu'au moment où il parle, chose que j'aurais évidemment préféré de pas entendre, mais ce n'est pas le cas, je me tourne vers lui, croisant son regard, un instant, juste une poignée de secondes mais suffisantes pour créer le chaos dans ma tête, dans mon corps entier, je reporte mon attention vers le comptoir, poussant un faible soupir, alors ça allait être ça nos vies maintenant, se croiser partout, s'ignorer, se plaindre de la situation, changer de trottoir, partir plus tôt ou plus tard. J'ai bien choisis notre destination ! "Désolé de gâcher ta soirée, je reste pas de toute façon, t'inquiètes pas..." Je verse une nouvelle gorgée de mon whisky entre mes lèvres, je prend quand même le temps de le finir ce verre.

De toute manière y'a rien à en tirer, quand j'ai décidé d'être con y'a pas du bout pour un brin de raison. Je le sais, y'a bien longtemps qu'en plus de l'accepter je l'ai augmenté. Sérieusement à quoi bon se taire, y'a personne à qui je souhaite plaire. Plaire ne sert à rien, on ne me supporte pas on s'en va, je ne veux ni dîner sympa, ni petit déjeuner bras contre bras. Non, rien de tout cela. Mon boulot, ma peinture, ma solitude, je veux rien d'autre et le sexe ne sert qu'à me divertir. Homme des cavernes ? C'est se que répète Joleen à chaque fois, ça me fit grogner et parfois ça la fait rire. Parfois non, mais je m'en fiche. Et je le vois du coin de l'oeil tourner son regard vers moi, moi se qui vient en tête c'est son corps de l'autre fois. Ce style de retrouvailles qui devraient me faire ni chaud ni froid. Désolé de gâcher ta soirée, je reste pas de toute façon, t'inquiètes pas... Il cherche même pas, c'est ça qui m'énerve chez lui quand je joue au con, il reste toujours le plus calme, le plus réfléchie. Ce que je peux parfois le détester pour ça. Je tourne le regard vers lui avec nonchalance, attendant mon verre de whisky. La même pour lui, évidement, il a pas changé. Vie de famille t'y oblige, je suppose. Je lance avec sarcasme sans aller plus loin dans ma réflexion, depuis longtemps j'ai arrêté de penser à divers scénarios de se qui se passe dans leur foyer, trop gerbant comme idée. Mon verre arrive et je le remercie, buvant une longue gorgée, d'une traite, en jetant un regard circulaire à la pièce. Rencontrant peu de visage connus, je dois l'avouer, ça me fait presque soupirer.

J'aurais pu passer la soirée tranquille devant la télé, mais j'ai choisis de venir ici, dans ce bar, bondé d'âmes esseulées venues en quêtes de réconfort qu'elles espèrent trouver dans un verre d'alcool, suis-je devenue l'un d'entre eux ? Je suis surtout venu pour fuir le silence plombant de la maison vide, songer à ce que j'ai perdu, lorsque les enfants y sont, que la maison raisonne de leur rire, de leur pleurs, de leurs cris, je n'ai pas le temps d'y penser, je me contente de cette vie, mes enfants sont toute ma vie, je ne les regrette pas, si ils n'étaient pas là, tout serait différent aujourd'hui, je ne serait probablement plus marié, mon mariage ne tient que grâce à eux. La poisse semble s'accroche à moi comme une sangsue. A peine quelques minutes que je profite de ma boisson échappatoire que le destin s'amuse une nouvelle fois avec mes nerfs, la voix de mon ex m'arrivant aux oreilles, je crois d'abord à une simple hallucination, une voix ressemblante, mais les mots sont ceux de Chuck, sans aucun doute, je réponds calmement à sa remarque, n'étant pas d'humeur, mais sans réellement savoir pourquoi, sa réponse m'irrite plus qu'elle ne le devrait, Chuck n'a pas bien évidemment pas accepté le fait que je le quitte pour me marier, qui le ferait ? Mais ma famille n'y est pour rien, elle n'est pas responsable de mon choix, elle en est la conséquence, et le fait qu'il l'implique de la sorte, provoque une colère en moi que je ne soupçonnais pas. Je me lève alors de mon tabouret pour lui faire face, mon regard trouve le sien et le fixe avant de lancer "Mauvaise pioche Chuck ! Et bordel arrêtes de les impliquer systématiquement, changes un peu de disque, pitié" Ma voix reste calme malgré une certaine animosité, j'attrape mon verre, le finis d'un trait, balance un billet sur le comptoir et quitte le bar d'un pas franc. Passant la porte, je m'arrête un moment pour prendre respirer l'air frais, avant de chercher ma voiture des yeux.  

Je bois une gorgée de ce liquide ambré qui me brûle la gorge avec une sensation d'habitué. Je savoure cela alors que je remarque même pas qu'à mes côtés mon ex amant s'énerve et ne supporte pas l'allusion. Tu en verras d'autre tu sais, pas la peine de s'énerver, tu ne viens que seulement d'arriver en ville. Mauvaise pioche Chuck ! Et bordel arrêtes de les impliquer systématiquement, changes un peu de disque, pitié. Je lève un sourcil surprit de son énervement, ma tête se tournant vers lui sans se presser. Well, well, well... perdriez vous à ce point rapidement votre calme mister Calvin ? Frustré à ce point pour défendre se qui t'appartiens ? Je l'observe vider son verre, un léger sourire en coin se glissant sur mon visage en le regardant se saisir de sa veste avec raideur. Et bien comme quoi t'es pas totalement mort si t'arrives encore à ressentir et t'énerver... Bonne soirée Calvin. Je lance avec sarcasme et amusement, alors que c'est aigrement que je l'observe s'éloigner vers la sortie. Soupire. Ce mec aurait jamais du débarquer dans cette ville. Si encore Graham avait été capable de le dissuader de s'installer ici. Mais depuis six ans, j'ai bien compris que son meilleur ami a aucun poids sur les choix de Romane pour sa vie privé. Je l'ai deviner l'autre soir en entendant Graham me dire qu'il avait essayer de le dissuader de se marier. Jolie blague. Pas sur aussi qu'ils se disent tout, en tous les cas.. ils savent partager leur restes... Je rie jaune vidant mon verre d'un coup en me sortant une clope quittant le bar pour aller fumer sur le trottoir extérieur.

Je respire pour essayer de retrouver mon calme mais en vain, je cherche ma voiture mais lorsque je la trouve je ne bouge pas, l'idée de rentrer chez moi, ne m'enchante pas vraiment, surtout dans cet état, si je veux me calmer c'est certainement pas là bas que j'y arriverais, ce qui est plus contradictoire, une famille c'est censé vous soutenir, vous aider dans les pires moments, sauf que là, non seulement elle ne peux pas m'aider mais surtout elle ne doit pas savoir, je suis seul sur ce coup là, comment je peux être aussi doué pour me mettre dans la merde comme ça moi ? Je décide de prendre un cigarette, non pas que je sois un fumeur invétéré mais dans une situation telle, c'est vraiment ce qu'il me faut, juste une avant de reprendre le chemin de ma prison dorée, je ne voudrais surtout pas rester trop longtemps au risque de retomber de mon ex. Je reconnais que je me suis complètement laisser aller pour le coup mais quand je craque, je deviens totalement gamin et je m'emporte pour un rien, mais bon on va dire que Chuck est habitué, il me connait par coeur, je n'aurais pas à me justifier devant lui, de toute façon, je compte bien de plus le recroiser, il le faut, rien de bon ne découlera plus jamais de nos rencontres. Mais la porte du bar s'ouvre au moment où la flamme de mon briquet vient allumer ma cigarette, je range ce dernier dans ma poche, aspirant une première bouffée, je me tourne vers la personne qui vient de sortir pour le saluer, instinct d'homme trop civilisé j'imagine, et me retrouve une nouvelle fois face à Chuck... Ok là le destin se fout réellement de ma gueule! Un rire nerveux s'échappe alors de ma gorge. Je ne trouve même rien à dire tellement ça me gonfle, je sais que quoi que je dise, une réplique cinglante en fera l'écho.

Blasé, je ne bouge même pas, fumant pour me libérer l'esprit de toute cette tension, je le regarde chercher quelque chose, probablement son briquet, mais je ne bouge toujours pas, je sais parfaitement où se trouve le mien, dans ma poche là où je viens de le ranger, réaction totalement puérile une nouvelle fois, je laisse galérer, pourquoi ? Je l'ignore à vrai dire, ce n'est pas du tout mon genre, même avec Chuck, mais je suis encore trop sous le coup de la colère, colère dirigée vers moi en réalité mais ça on se passera de le préciser. Je finis par capituler où moment où il s'approche de moi, ma cigarette coincée entre les dents, mes mains dans les poches à la recherche de mon briquet, je n'ai pas le temps de réagir, je le vois coller la sienne sur le bout brûlant de ma cigarette et aspirer pour l'allumer, ouai j'avoue pourquoi se faire chier après tout ! Je le laisse faire sans broncher, sortant mes mains de mes poches, je prend ma cigarette entre les doigts après avoir aspiré une bouffée. Je sens finalement mes nerfs se relaxer légèrement, et c'est plus fort que moi faut que je l'ouvre..."T'es journaliste alors ? " Comment je le sais, je m'en souviens plus très bien à vrai dire, même pas sûr de le savoir en fait, suite logique à ses études mais après tout, pas tant que ça, une voie ça dévie parfois..Mais bon faut bien trouver un sujet de conversation, certes c'est d'un niveau très médiocre mais qui ne tente rien n'a rien...