Y'a certains matin on aimerait juste rester au lit et oublier quelques instants qu'on a une famille qui parfois nous pèse bien plus qu'elle nous rend heureux. J'ai l'impression d'avoir le cerveau en compote, ma sœur me pourrit la vie et bien que je l'aime et que je supporte ses conneries la récupérer à deux heures du matin chez les flics parce qu'elle a rien trouvé de mieux que de venir cracher sur le visage de l'un d'eux c'est juste l'horreur. J'ai l'impression de ne pas voir le bout du tunnel et j'espère une chose, qu'au boulot tout aille bien. J'ai le droit de le vouloir ? De vouloir une seule chose dans ma journée ? Ne pas devoir réprimander mes employés ? Inspirant un bon coup, passant mes mains sur mon visage je venais me lever du fauteuil, quittant mon bureau pour faire le tour des locaux et regarder que tout le monde est bel et bien à son travail. On commence tôt mais on prépare surtout tout afin que cela puisse satisfaire les clients. Je suis peut être tyrannique mais en attendant mon affaire marche, j'emmerde les gens. Alors que je rejoignais les cuisines je ne vis pas Posy, c'était surprenant ? Non. J'ai l'impression qu'elle aime me mettre en boule et aujourd'hui n'est tout simplement pas la journée et prenant la parole je venais me faire entendre clairement. « Ou est Hawkins ? » Je vis les regards ce défiés. J'aurais dû me douter qu'ils s'amusent à la protéger. J'eus un sourire assez jaune en coin. Alors que je quitter les cuisines bien déterminés à la voir c'est là qu'elle apparut face à moi, en tenue et bien qu'elle soit dans une tenue enfin correcte je ne pus m'empêcher d'ajouter. « C'est quoi cette tenue ? Encore en retard, décidemment c'est une habitude Hawkins. Ce sera retenu de votre salaire. » J'étais très sérieux. Malgré mon regard quelque peu hésitant je savais que je ne pouvais pas faiblir face à elle. Elle a un pouvoir sur moi, un pouvoir qui m'agace et que j'aimerais contrôler.

 
showtime, badtime
POSY HAWKINS & ADRIAN BARTOWSKI

J’étais vraiment dans la pire mouise du monde. Mon réveil n’avait pas sonné, ma sœur était déjà partie bosser et j’étais en retard pour la première fois de ma vie au travail. La raison : une fête en dehors de chez moi, au mini entrepôt de fête qui bien évidemment s’était terminée tard. Je n’avais pas eu beaucoup d’heures de sommeil… Mais je fonctionnais comme ça. Je refusais de me priver de faire la fête par simple raison d’aller au boulot le lendemain. Malheureusement, j’avais poussé le bouchon un peu trop loin au niveau de l’horaire. Il était 9h30, et j’étais presque certaine que mon patron m’attendait de pied ferme. Je me levais en catastrophe, enfilant immédiatement ma tenue de travail un peu débraillée. Mon haut n’était même pas lavé.  J’avais à peine eu le temps de prendre une douche et de filer aux toilettes… J’arrivais au travail en courant. Je n’étais pas si loin que ça heureusement. Par chance, le patron n’était pas encore arrivé. Ou alors il me cherchait dans tous les locaux. J’étais de toute façon son souffre douleur par excellence. J’arrivais de la salle de restaurant l’air de rien lorsque j’entendais au loin la voix de mon patron qui demandait où je me trouvais. Par chance, j’avais des collègues formidables qui me couvraient en cas de pépin. Ce genre de situation n’était qu’exceptionnel. Tant pis, j’allais devoir l’affronter une nouvelle fois. Remarque, ce n’était qu’une routine habituelle puisque l’on s’engueulait au moins une fois par jour. Certains de mes collègues s’amusaient de la situation en nous appelant le vieux couple. Je marchais vers les cuisines l’air de rien, lorsque je tombais nez à nez avec mon patron. M’annonçant une retenue sur mon salaire, j’ouvrais la bouche pour protester. « Ok, mon haut n’est pas lavé mais ça ne justifie pas une retenue de salaire pour une simple tache de sauce ! » disais-je, en passant à coté de lui le bousculant du bras. Je cherchais vraiment le bâton pour me faire battre, mais il me sortait par les trous de nez. Je savais qu’il allait me suivre jusque dans les cuisines. Nos scènes de ménages se passaient là-dedans habituellement. Le sentant juste derrière moi, je croisais les bras contre ma poitrine pour lui faire face de nouveau. « Vous allez aussi me faire une retenue sur salaire parce que j’ai une mèche qui pend ou parce que je n’ai pas mis de soutien-gorge ? » disais-je, avec arrogance. Mes collègues continuaient de travailler comme si de rien n’était. C’était la vie habituelle du bistrot le petit Corse.

Je ne suis pas le genre connard dans la vie quotidienne mais, je déteste devoir reprendre mes employés. Ma mère m'a cependant toujours appris à être ferme, démontré mon autorité juste pour savoir dire qui est le patron dans la boite. J'ai dû tout apprendre sur le tas, j'ai dû me faire des soirées de stresse et principalement de colère contre moi même. J'ai l'impression que mes employés ne m'aiment pas mais, au final c'est tout simplement parce que je suis le patron. J'aimerais offrir plus de travail serein mais je ne peux pas, ce bar c'est ma mère et si je perds celui-ci alors je n'aurais pas réussi mon pari. Ma mère mérite un hommage digne de ce nom, Madame Bartowski n'est pas n'importe qui et ceux qui l'ont connu pourront vous le dire. Alors oui, ce matin je suis de mauvaise humeur mais, les soucis que j'ai avec quelques critiques sur mon bar font que je dois encore une fois revoir la tenue de mes employés. Une fois ma petite visite matinale je venais voir l'absence d'une personne, je connais mes employés sur le bout des doigts mais Hawkins encore plus. Une petite brune qui ne m'est pas indifférente mais, que je peux me permettre de draguer. Alors essayant de capter l'intention de ses collègues j'eus aucun mal à comprendre que je n'aurais pas de réponse alors quittant les cuisines c'est quelques secondes plus tard que je venais me trouver face à elle. « Ok, mon haut n’est pas lavé mais ça ne justifie pas une retenue de salaire pour une simple tache de sauce ! » Elle me bouscula du bras. Elle a ce don presque facile de pouvoir me dominer à son tour. C'est limite frustrant mais quelque part excitant. C'était drôle certaines fois mais, aujourd'hui n'est vraiment pas le moment de venir me chercher des noises. Je n'avais donc pas dis mon dernier mot et la suivant furieux je n'eus pas le temps d'ouvrir la bouche que je l'entendais venir dire. « Vous allez aussi me faire une retenue sur salaire parce que j’ai une mèche qui pend ou parce que je n’ai pas mis de soutien-gorge ? » Je fronçais le regard, soufflant entre mes dents. « Jouer pas à ça Hawkins. Tu sais qui tient les reines ici. » Je venais la fixé très rapidement, attrapant son bras presque violemment et l'entrainant de force vers mon bureau je voulais une explication claire et en privé pour une fois. Pas de témoin, juste elle et moi. Son comportement m'insupporte et il est temps qu'elle le sache. « Maintenant qu'on est seuls et que vos copains sont plus là pour vous défendre si besoin vous allez me dire c'est quoi votre problème. » Je venais l'interroger du regard, précisent cependant. « Je parle de votre comportement, vous savez l'arrogance avec laquelle vous jouez depuis quelques temps ? » Je la regardais fixement, laissant ma colère s'apaiser un peu même si ma frustration est grande.

Je jouais un peu trop avec le feu en ce moment avec mon patron. Je trouvais ça plutôt amusant à vrai dire. Il s’énervait tellement facilement que ça devenait un jeu d’enfant de le faire sortir ses griffes. Il ne griffait pas vraiment ce patron. Je me demandais même si je n’avais pas plus le dessus sur lui, que lui sur moi. Déconcertant. Je ne me rappelais même pas pourquoi on s’engueulait autant. Ou même comment cela avait démarré. C’était une routine maintenant depuis des mois. Je finissais par oublier le début de l’histoire. Peut-être qu’Adriàn s’en rappelait. Il n’était cependant pas question que je lui en touche un mot. Et puis quoi encore ? Aujourd’hui, je n’étais pas celle qui allait avoir le dernier mot. En tout cas, il n’était pas prêt à baisser sa garde. Le ton était déjà assez explosif, cela promettait de monter encore une fois crescendo. « Vous me tutoyez maintenant ? On ne sait plus sur quel pied danser avec vous … » disais-je, en levant les yeux au ciel. Je n’avais pas le temps de lui balancer une nouvelle pique. Sentant une pression sur mon bras – un peu trop forte à mon gout d’ailleurs – je fus attirée dans son bureau. Tiens, c’était la première fois qu’il m’amenait dans cette pièce pour me hurler dessus. Il y avait du progrès. J’haussais les sourcils pour feindre l’indifférence. « Mes copains comme vous dites, trouvent peut-être votre comportement au-delà de l’abusif non ? Et puis, je suis assez grande pour me défendre. » disais-je, sèchement. Il se calmait petit à petit, chose inédite encore une fois. Ma mesquinerie n’avait pas de limites. Je me trouvais parfois affreuse, mais j’adorais en jouer. « De quelle arrogance vous me parlez exactement ? De quel jeu ? » disais-je, avec un sourire plus que mauvais. Non, je ne venais pas de remonter sa colère puissance mille. Nos regards s’affrontaient. Qui allait capituler en premier ?