La nouvelle était tombée dans l’oreille de Jason ce matin-même, et le voilà l’après-midi, déjà face à cette porte devant laquelle il se montrait hésitant. Mais petit retour en arrière tout d’abord : quand Jason avait fait ses courses ce matin à la supérette du coin, son chemin avait croisé celui d’une vieille amie new-yorkaise, venant de la même université que lui. Après un long moment de discussion, à prendre des nouvelles l’un de l’autre, ils avaient finalement abordé ensemble le sujet ‘Rain’, encore assez tabou chez le Walker. Depuis qu’il l’avait quittée, il n’avait pas eu de ses nouvelles, quant à lui, il n’avait pas non plus cherché à reprendre contact avec la blondie. Ce n’était pas forcément volontaire bien sûr : il avait été bien occupé avec ses soucis familiaux ! Et lorsque les nuages noirs s’étaient finalement écartés, Jason avait pensé qu’il serait trop tard pour reprendre contact avec elle, après tout ce temps : Rain avait sûrement continué sa vie, comme n’importe qui d’autre l’aurait fait. Bref, pour faire simple, aujourd’hui Jason n’avait aucune idée d’où se trouvait Levinson, et il ne savait pas comment la contacter. C’était sans compter cette rencontre bénie, sacrée, avec cette chère amie qui l’informa que la jeune blondinette habitait ici. Oui oui, à Sunset Valley. Jason avait eu du mal à y croire, mais apparemment, le monde n’était pas si grand que ça finalement… Ils s’étaient dit au revoir après s’être échangé les coordonnées, et, directement, Jason était rentré chez lui pour déposer ses courses avant de se pointer à l’adresse donnée par son amie. Léger coup de stress : dire que derrière cette porte se trouvait Rain ! Elle lui avait manqué, à fond. Ce fut sur cette pensée que Jason leva le poing afin de frapper. Il attendit. C’était lui ou cette attente était horriblement longue ? Ce n’était que quelques secondes et pourtant, Jason avait l’impression qu’il s’agissait de longues minutes ! Enfin, la porte s’ouvrit sur Rain : pas trop de changement, si ce n’est qu’elle était devenue plus belle encore. Elle affichait cette mine ahurie et surprise à la fois, dont Jason s’était moqué tant de fois à l’époque. Pour une surprise, c’en était une… Pourtant, le regard du jeune homme fut attiré par autre chose que la beauté de Rain : déjà, la tenue légère de la blondie, le genre de petite nuisette qui s’enfile à la va-vite lorsque quelqu’un débarque à l’improviste. Puis… ces vêtements, sur le sol du couloir… Des vêtements de mec. Des sous-vêtements aussi. Ceux de Rain. Et celui d’un connard. Mâchoire serrée, Jason tenta de se contenir, avant de simplement soupirer : « Je me suis trompé. Ce n’était pas ici que je voulais venir. »

Des jours passés à penser à cet homme, elle n'avait pas supporté le fait d'être tenue éloignée de lui. Comme une stupide fille, elle s'était attachée à-lui. Elle y a cru pourtant, il a fini déçue. Rain ne lui a jamais reproché le fait d'être parti pour retrouver sa famille, le seul fait qu'elle reproche aujourd'hui, c'est de n'avoir obtenue aucune nouvelle de lui. Quelques messages envoyés au départ, mais plus rien du jour au lendemain. Pour une raison stupide, elle s'attendait à ce qu'il fasse le premier pas, qu'il revienne vers elle sans qu'elle ne vienne le chercher. Les filles ça se complique les méninges très souvent pour rien et malheureusement, leur relation c'est, peu à peu, effacée au fil des mois. Allongée de tout son long dans son lit, la jeune femme se met à rêver, à rêver de lui, le voir revenir pour elle et vivre ensemble cet amour naissant. Pauvre idiote, les contes de fées ne sont pas la vie réelle, aucun mec ne fera l'effort de se bouger le cul pour venir te chercher, il est parti, fin de l'histoire, bouge tes fesses et remonte la pente. Mais c'est si difficile d'effacer cet amour pour lui, elle ne peut pas l'oublier, durant des mois elle n'avait que son visage, son prénom, en tête. Rain a toujours été ainsi, à trop s'attacher, rêveuse, gamine et au final son petit coeur fini par se briser. Pourquoi ne pas l'avoir contacté? L'avait-il oubliée si facilement? Était-elle la plus attachée dans cette histoire? Est-elle la seule réellement atteintes par cette séparation prématurée? Elle ne s'y était pas attendu, voilà pourquoi elle en souffre encore plus. S'enfermer éternellement dans cette douleur n'arrange en rien, elle devait faire quelque chose, se ressaisir, peu importe si cela lui est dur d'avancer. Elle a pris la décision de changer d'horizon, c'est le mieux qu'elle avait à faire, laisser ce passé derrière elle, nouvelle ville, nouvelle vie.

Rain a fait de nouvelles rencontres, sans pour autant s'attacher plus qu'elle ne l'était avec lui, il est le seul qui ait autant compté pour elle. Elle s'est rapprochée d'autres personnes, d'un autre homme et effectivement il se trouvait être dans ses draps lorsque quelqu'un frappa contre sa porte d'entrée. La jeune blonde se dépêcha d'enfiler quelque chose afin de se couvrir ne serait-ce un minimum. Passant sa main dans ses longs cheveux blonds afin de ce recoiffer, elle ouvrit alors cette porte derrière laquelle se tenait.... Jason. Choc. Le coeur de la jeune femme se serra à peine eut-elle le temps de croiser son regard. Figée sur le pas de la porte, son regard ne décroche pas son visage. Un rêve? Illusion? Par instinct elle se pinça discrètement une parcelle de peau, ça pique, c'est réel! Elle était prête à sourire, mais elle se rappela d'une chose... Le regard de Jason dévia sur ces vêtements échoués au sol, rapidement Rain poussa la porte derrière elle pour cacher cela à Jason, mais c'est trop tard, le mal est déjà fait. Il s'est trompé? Non, elle en doute, cette vue avait dû être désagréable pour lui, enfin, s'il éprouvait toujours quelque chose pour elle, mais son visage totalement fermé en disait long. « Jason, je... je suis surprise, tu fais quoi ici? » Elle ne savait pas quoi dire, elle lavait attendu si longtemps, les mots s'emmêlèrent dans sa tête, elle n'arrivait pas à s'exprimer convenablement, elle est choquée voilà tout.

Le lien avait été vite fait dans sa tête : vêtements au sol, tenue de Rain, sans parler de ses cheveux encore un peu décoiffés ainsi que les quelques marques présentes le long de son cou… C’était d’une évidence : elle avait partagé son lit. Pire encore : son cul, une idée qui ne manqua pas d’écoeurer Walker. D’accord, elle n’avait pas de compte à lui rendre, ils n’étaient pas ensembles, ils avaient coupé les ponts durant de longs mois… Pour autant, il n’avait pas tourné la page. Et si ces six mois avaient suffi à détruire toute leur relation, ils n’avaient pas changé Jason. Toujours aussi jaloux… Nerveux et bagarreur en plus de ça. Sang chaud… qui ne fit qu’un tour d’ailleurs. Rain se décala et repoussa la porte, de manière à en cacher le plus possible, mais c’était déjà trop tard. Dans un premier temps, Jason baissa les yeux à ses pieds pour ne plus rien voir de tout ça : ses vieilles baskets toutes crades lui paraissaient être une vision de rêve en comparaison avec la blondie et ce fameux couloir jonché de linge. Les poings serrés, il tentait de se retenir d’exploser, de garder une certaine contenance… Mais tout ça, c’était vain. Il savait que dès qu’il reposerait son regard sur Rain, il cèderait. La jalousie le bouffait, c’était désagréable, et Jason n’avait qu’une envie : retourner d’où il venait. Malheureusement, ses jambes étaient bloquées, peut-être par curiosité de voir qui pouvait bien être ce mec… Mauvaise idée : mieux valait pour cet individu de ne jamais croiser la route de Jason Walker. Rain le ramena alors sur terre, l’interrogeant. Bonne question d’ailleurs. « C’est bien la question que je me pose : ‘qu’est-ce que je fous ici’. »  répliqua le jeune homme d’un ton glacial tout en redressant la tête, mais évitant toujours de poser le regard sur elle. La haine et la colère coulaient dans ses veines à l’état pur… Il ne pourrait bientôt plus se contrôler : il faisait déjà preuve d’une grande maîtrise néanmoins, ce n’était pas encore suffisant. « Ca va ? Tu t’es bien amusée au moins ? » Attaque typique du mec bien jaloux… Que dire d’autre de toute façon ? La simple pensée que d’autres mains aient pu se poser contre les courbes de Rain enrageait Jason, qui ne tarda pas à ordonner : « Pousse-toi de l’entrée. » Poings et mâchoire serrés, le message était clair. Il souhaitait passer la porte et faire face à ce type qui avait osé toucher SA Rain. SA Rain-Ivy Levinson. Et cette dernière connaissait Jason Walker. Elle avait passé suffisamment de temps avec lui pour connaître sa réputation de grand nerveux. Elle n’aurait aucun problème à deviner les intentions de Jason : il cherchait la bagarre. Impatient, et encore plus énervé de constater que Rain ne bougeait pas d’un centimètre, il abattit son poing dans le mur, à côté de la jeune femme. La vache, ça faisait mal ! Il dut plier et déplier les doigts afin d’atténuer un peu la douleur. Et une nouvelle fois, il ordonna, à voix très basse, qui contrastait avec son humeur : « J’ai dit : pousse-toi. »

Si elle pensait un jour se retrouver face au jeune homme, elle ne l'aurait pas cru. Elle pensait qu'il était passé à autre chose, ou même qu'il avait oublié son prénom. Depuis le temps qu'elle n'avait plus eu de ses nouvelles, le voir se tenant derrière sa porte, elle n'en croyait pas ses yeux. A peine, s'était-elle forcée à passer à autre chose, voilà qu'il revenait tel un boulet de canon dans sa vie. Elle ne l'a jamais oublié, il n' y a pas un seul jour qui s'est écoulé sans qu'elle ne pense à lui... mais elle n'allait pas éternellement s'enfermer à broyer du noir. Il aurait fallu qu'elle attende un peu plus longtemps et elle l'aurait retrouvé... il y a des actions qu'on finit vite par regretter et elle était en pleine dedans. Rain pousse cette porte derrière elle, mais vu le regard qu'il venait de lancer, il avait tout vu. A son tour la jeune blonde baisse son regard, elle se sent mal, Jason est certainement le seul homme qu'elle ait tant aimé et le voilà maintenant blessé. Fronçant les sourcils, elle n'allait pas non plus s'apitoyer trop longtemps sur son sort, il est parti après tout! Il n'a pas pris la peine de la contacter, elle s'est alors effacée de sa vie, du moins c'est ce qu'elle s'était dit. Un homme qui vous met sous silence radio, ne vous montre en aucun cas que vous comptez encore pour lui. Il devait tout de même avoir un téléphone, internet, lettres, n'importe quoi pour donner des nouvelles! Il l'a tout aussi vite zappé et elle a souffert elle aussi, pour ça, son départ, tout. Rain l'observe, mais il s'obstine à détourner son regard, sa remarque la fit grimacer.. c'est elle amusée? Et lui? De son côté? Cela n'empêche pas Rain de penser qu'il a côtoyé d'autres femmes... elle s'imagine en fait tout et n'importe, se faisant ses propres scénarios tant qu'il ne lui dira pas la vérité. Rain ce mord la langue pour ne rien répliquer de mauvais, se taire alors qu'il est déjà pas mal remonté est la meilleure solution. Il cherche à passer, mais elle se met à travers son chemin, elle reconnait ce visage, elle sait ce qu'il compte faire. Lorsque le poing de celui-ci percuta le mur, elle se mit à sursauter, elle a beau être allé dans les bras d'un autre, Jason comptera toujours pour elle « Non, je ne bougerais pas » Fit-elle en attrapant directement la main qui venait de cogner le mur, passant son pousse contre pour aider à apaiser la douleur ressentie... Bon, peut-être qu'elle n'aurait pas dû faire cela, énervé comme il est, il n'allait peut-être pas apprécier, surtout après avoir aperçu ces vêtements au sol et avoir compris ce qu'elle avait fait « Tu étais parti Jason » dit-elle d'une petite voix tout en tentant de croiser son regard « Je n'ai plus eu aucune nouvelle de toi » Non, elle ne cherche pas à se trouver d'excuses.

Lorsque Rain attrapa sa main, Jason la dégagea rapidement, comme si ce contact avec elle l’avait brûlé. C’était presque ça : elle le dégoûtait, il n’avait aucune envie de la toucher, et inversement ; et si la curiosité ne l’aurait pas poussé à rester ici comme un con devant sa porte, il y’avait longtemps qu’il serait parti, afin de s’effacer de sa vie. « Dégage. » ordonna une nouvelle fois Jason, face à l’obstination de blondie. Ca aussi, ça alimentait sa colère : le fait qu’elle l’empêche de passer, comme si elle cherchait à défendre l’autre trou du cul. Il en frissonnait de rage, et un sérieux besoin de se défouler commençait à se faire sentir. Rain ne bougeait pas ? Très bien. Lui non plus ne lèverait pas le camp. Menaçant, il souhaitait juste en découdre avec l’autre abruti. Il ne savait pas encore pourquoi il faisait ça, ni ce que ça allait lui apporter au final, mais il en ressentait juste le besoin, c’est tout. Cogner sur quelque chose. Mieux : cogner sur cette personne qui avait osé poser ses sales pattes sur le corps de Rain. Corps qui était censé lui appartenir, comme ils se l’étaient promis, après une nuit torride, à New-York. Mais ça, Levinson semblait l’avoir oublié. Cependant, elle lui balança les faits sous le nez, et, en un sens, elle n’avait pas tort : il était parti, ils n’étaient plus ensembles, c’était fini. Fin de l’histoire. OK, mais c’était sans compter les sentiments de Jason encore bien présents, bien existants. Rain avait beau dire la vérité, Jason restait aveuglé par la jalousie. « Parti, ouais, car j’avais des responsabilités. Mon départ n’incluait pas le fait qu’on doive tous les deux tourner la page, et passer à autre chose. » Cet argument aurait pu être pertinent… Néanmoins, Jason n’avait pas cherché à reprendre contact avec elle. Si à présent, ils en étaient à là, c’était bien parce que le jeune homme avait fait passer Rain en second, voir dernier plan, au profit de sa famille et du boulot. « Tu vas me dire que tu as oublié tout ce qu’on s’est dit la veille de mon dé… » Il n’eut pas le temps d’en dire plus, interrompu par l’amant de Rain. Une vraie tâche, ne put s’empêcher de penser Jason, qui fronça les sourcils lorsque l’homme passa son bras autour des épaules de la blondinette. « Rain, bébé, qu’est-ce qui se passe ? T’es qui, toi ? » Bébé ? Jason grimaça. Quel minable ! Walker prit le temps de faire craquer ses articulations aux mains, tout en répondant d’un ton naturel : « Celui qui va t’éclater la gueule. » D’un geste contrôlé, il posa une main sur l’épaule de Rain pour l’écarter de son chemin, avec un peu de délicatesse quand même, puis, il abattit son poing dans la figure de l’autre. Putain ! Ca faisait du bien. Un bien fou, même ! S’en suivit une longue baston… Si au début, sonné et décontenancé, son adversaire ne riposta pas, il reprit bien vite du poil de la bête, rendant chacun des coups à Jason. Personne n’avait l’avantage : Jason donnait, mais il recevait tout autant. Ce qui comptait au final, c’était qu’il pouvait enfin se défouler, et que, punaise, ça faisait du bien.

La seule chose qu'elle avait tenté de faire, est de passer à autre chose, tenter de tourner la page, ne plus penser à cet homme qu'elle aime toujours aujourd'hui, elle l'a compris le moment où son regard c'est posé sur lui, se tenant derrière sa porte. Quel choc. Il était parti, elle avait dû apprendre à vivre sans lui, elle ne demandait pas mieux qu'une chance de retourner dans ses bras, mais il en avait décidé autrement. Peut-être s'est-elle trop vite tourner vers un autre? Non, elle a trop souvent pleuré pour Jason, seul le silence demeurant, elle ne pouvait plus attendre une personne qui ne reviendrait probablement plus jamais vers elle. Ses sentiments ne se sont cependant jamais éteints, seul homme qu'elle a tant aimé, cela ne s'efface pas aussi simplement que l'on voudrait ou qu'il peut penser. "J'étais sans nouvelles" répète-t-elle. Il ne lui a rien dit, seulement qu'il partait, elle ne savait pas quoi en penser et son silence n'avait rien arrangé. Il l'a oublié tout simplement, s'il tenait un minimum à-elle, il serait à un moment donné revenu vers elle, un signe de vie, un mail, un appel, n'importe quoi lui aurait conforté dans l'idée qu'il pensait encore à elle, qu'il tenait à elle. Le silence ne prouve en rien tout ceci, au contraire. Rain se souvient de chaque instant passés à son côté, elle s'est longtemps remémoré ces moments heureux passés en sa compagnie, elle sait ce qu'ils se sont dit, ce qu'ils se sont promis. Les évènements récent ont tout simplement tout foutu en l'air et c'est ce qu'elle regrette. La blondinette soupire tout en fermant ses paupières lorsque l'autre homme fit son apparition, cela n'envisageait rien de bon. Rain s'était obstiné à lui barrer la route et voilà que l'autre débarque telle une offrande au poings de Jason. Elle n'a pas le temps de réagir, d'empêcher quoi que ce soit, elle se retrouve rapidement écartée tandis qu'ils se jettent l'un sur l'autre. La jeune blonde a beau leur hurler après d'arrêter, aucun des deux ne semblent l'écouter. Non, ils sont bien trop entêtés à se taper dessus. Elle cherche une brèche, ce moment où elle pourra venir s'interposer entre eux deux. Le moment venu, elle s'élance entre les deux jeunes hommes, inconsciente, elle pourrait se prendre un coup perdu, mais elle veut que tout ceci cesse. Elle se retrouve prise en sandwich entre les deux, par chance les coups cessent de fuser. Rain pousse l'autre homme à l'intérieur dans le seul but d'éviter une nouvelle bagarre "Arrête Jason! Tu ne peux que t'en prendre à toi-même cette fois!" hurle-t-elle en se tournant vers celui-ci. Elle fixe son regard, grimace légèrement en observant son visage légèrement amoché. Les doigts de Rain parcours rapidement le visage de Jason, mais elle recule aussitôt sa main sachant pertinemment qu'il n'apprécierait pas ce contact "J'ai longtemps espéré te retrouver" murmure-t-elle sans quitter son visage des yeux "Mais TU as pris ta propre décision, tu as décidé de me laisser de côté" Et elle en a été blessée.

Les premiers coups étaient partis, sans que Jason ne puisse réellement se contrôler. Il avait eu du mal à conserver son self-control… et lorsque l’amant de Rain était apparu sur le seuil de la porte, un bras autour de la jeune femme, possessif envers elle, il s’était tout simplement laissé aller à sa colère. Cette simple vision avait eu le don d’effacer les dernières traces de calme présentes chez Jason, qui l’avait empêché de se ruer à l’intérieur, ignorant Rain et sa barrière. Il cognait ; et si au début il avait l’avantage, son adversaire reprit rapidement le dessus. Sonné et décontenancé par les premiers cris de Rain, Jason ne se laissa pas faire pour autant, rendant ses coups comme il le pouvait. La colère l’aveuglait et le rendait sourd : il ignorait Rain, qui continuait de crier à leurs côtés, suppliante. Hors de question de s’arrêter maintenant qu’il avait enfin pu mettre la main sur son ‘défouloir humain’. D’un même mouvement, Jason et l’autre homme se relevèrent, prirent de l’élan, poings levés… Mais la jeune blonde s’interposa alors, empêchant les deux jaloux d’avancer davantage. A moins de la frapper et de lui faire du mal. Chose que Walker ne pouvait admettre, malgré toute la haine qu’il ressentait pour elle sur le moment présent. Tout se passa très vite ensuite : Rain bouscula son amant à l’intérieur de la maison, avant de se tourner vers Jason pour l’engueuler une nouvelle fois. Probablement le pire moment de l’existence de Walker : il se sentait rejeté, mis à l’écart. Rain eut le réflexe naturel de lever sa main vers son visage, probablement pour effleurer ses hématomes, mais d’un geste brusque, le jeune homme la repoussa. Toujours sous l’emprise de la colère… bien qu’après cette baston, il sentait sa rage s’évanouir pour laisser place à un vide. Désagréable sensation. De plus, l’adrénaline du combat s’évapora également, ce qui eut pour effet de réveiller les premières douleurs. Bobo à l’oreille, qui saignait, mais surtout au tibia... Jason pria, espérant que ce crétin ne lui ait pas pété la jambe. Ca risquait de lui poser problème dans sa carrière. Il eut un éclair de pensée pour son job, avant de revenir au moment présent, face à Rain, qui protégeait son amant et qui s’en prenait à lui. Avec un sourire ironique, mauvais, Jason répliqua, coupant la parole à Levinson : « OK, j’ai saisi. C’est bon, il a gagné. » Tout gagné même : il lui avait piqué sa Rain, et il compromettait sa carrière, en lui pétant le tibia. Jason ne pouvait afficher rien d’autre que du dédain face à ce couple qui se formait devant lui. Il réalisait que c’était réellement fini : Rain était passée à autre chose, elle n’avait plus besoin de lui. Et il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même effectivement…. « Je m’en vais. » lâcha Jason en plongeant le regard dans celui de blondie, qu’il avait évité jusque-là, fuyard. Ca ne changeait pas grand-chose : lâche, il préférait fuir plutôt que de rester là, à supporter cette vision de Rain auprès d’un autre. Foutue jalousie, pensa Jason en serrant les dents. Il porta une main à son oreille, afin de la recouvrir, comme pour atténuer la douleur, avant de leur tourner le dos, pour s’en aller, d’une démarche boitillante.